Notre-Dame des Affligés (Merville, Le Sart)

Notre-Dame des Affligés
(Merville, Le Sart)



Enfin, au hameau du Sart, près Merville, on honore Notre-Dame des Affligés, et on y vient en pèlerinage depuis le dix-septième siècle.
La statue n'est qu'une copie de Notre-Dame de Foi, dont nous venons de parler.
Mais le nom de Notre-Dame des Affligés, qu'elle porte en ce lieu, est comme un aimant qui y attire les cœurs.
Avant la révolution de 93, presque chaque jour y voyait arriver des étrangers.
Le nombre redoublait aux fêtes de la sainte Vierge, et surtout dans l'octave de la Pentecôte.
On eût dit alors que la Flandre entière y venait en masse.
Les pèlerins arrivaient par bandes serrées, dès trois heures du matin, faisant le voyage à jeun, souvent nu-pieds, et en telle affluence que la chapelle, les rues adjacentes et les prairies d'alentour ne suffisaient pas pour contenir la foule.
Notre-Dame des Affligés répondait à tant de vœux. On ne saurait dire le nombre d'infirmes qu'elle a guéris, de cœurs malades qu'elle a consolés : témoin les ex-voto qui couvraient autrefois ses murailles.
Au plus fort de la tourmente révolutionnaire, des chrétiens courageux venaient encore furtivement prier Notre-Dame des Affligés ; et aussitôt que l'on put sans péril se montrer chrétien, on reprit le pèlerinage, non plus à la chapelle qui avait disparu, mais à ses ruines ; on s'estimait heureux de pouvoir visiter au moins l'emplacement où s'élevait autrefois le trône de la Consolatrice des affligés.
En 1813, on fit construire un nouveau sanctuaire. On y plaça, sur un socle d'argent orné de deux branches de laurier, également d'argent, la sainte image qui avait été soustraite à la profanation, et les pèlerinages s'y continuèrent comme autrefois.

A cette époque où la foi des Flamands était encore vive et sincère, il advient qu'un jour des ouvriers trouvent en bêchant une statuette de la Vierge dans un fossé du hameau du Sart, à une demi-lieue environ de Merville.
A raison de sa matière, qui est de terre cuite, l'objet a peu de valeur; mais une image de la Reine du Ciel, doit être d'un grand prix aux yeux de ces pieux travailleurs : Ils la relèvent avec respect et s'empressent de lui construire une niche en bois et de l'attacher à un arbre voisin.
Mais quel n'est pas l'étonnement des ouvriers quand ils s'aperçoivent que la petite statue de Marie a disparu.
Après bien des recherches, on la voit au bord du fossé où, la veille, on l'a découverte ; de nouveau on la transporte dans sa niche, d'où elle disparaît encore à la grande surprise des mêmes ouvriers qui, après de longues investigations, la retrouvent au bord du fossé qu'elle semble tant affectionner.
On comprit enfin que c'était là que la Vierge voulait être honorée, et le Seigneur du Sart ne tarda pas à y faire élever une Chapelle que l'on dédia à Notre-Dame des-Affligés. Elle devint l'objet d'un important pèlerinage.
Vers le même temps, l'antique chapelle du Sart fut ruinée de fond en comble.
L'Etat s'empara des nombreux ex-voto dont les murailles du sanctuaire étaient tapissées et qui avaient été offerts à la Vierge par les fidèles reconnaissants pour les faveurs qu'ils en avaient reçues ; mais par une grâce providentielle, la statuette de Notre-Dame-des-Affligés échappa à la fureur révolutionnaire et tomba heureusement entre les mains de l'honorable M. Auguste Harduin, de Merville, qui sut la conserver.
Jusqu'au dernier jour, l'oratoire avait eu un chapelain et avait été l'objet de l'un des pèlerinages les plus remarquables des Flamands de France.
Chaque jour on y voyait arriver des étrangers ; le nombre en était néanmoins plus considérable aux fêtes de la Vierge.
La multitude était innombrable durant l'octave de la Pentecôte. On eût dit que la Flandre tout entière se levait en masse pour descendre à la chapelle du Sart.
Au hameau du Sart, sur la route de Merville à Saint-Venant et à la forêt de Nieppe, à un kilomètre et demi de la ville, il existe une chapelle sous le vocable de Notre-Dame des Affligés.
Ce sanctuaire fut bâti en 1813 des deniers de Mme Vignoble.
Cette dame le dota de la statuette de Notre-Dame, qu'elle tenait de M. Harduin, son frère, et qui ornait, avant la Révolution, l'ancienne chapelle que l'on voyait à peu de distance du sanctuaire de nos jours.
Depuis 1815, il s'y fait une octave avec offices à la Pentecôte en l'honneur de la Vierge, que des milliers de pèlerins viennent servir de très loin pour obtenir guérison de toutes les infirmités et les maladies possibles.
Il n'est pas de localité, peut-être, dans un rayon de dix lieues autour de Merville, où l'on ne trouve quelque famille qui ne se croie redevable, à Notre-Dame-des-Affligés, de quelque grâce particulière.
Ici, c'est un paralytique qui a recouvré l'usage de ses membres ; là, c'est un malade abandonné des médecins, qui est revenu à la vie ; ailleurs, ce sont d'autres maux qui ont fui devant la puissance de Marie.
  


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