Notre-Dame de Grâce Ardres

Notre-Dame de Grâce
Ardres


La Statue de Notre-Dame
Aucun document ancien ne permet de situer la date précise à laquelle remonte à Ardres le culte de Notre-Dame de Grâce.
La statue actuellement vénérée sur le maître-autel est la même qu'avant la Grande Révolution.
Vierge assise, presque de grandeur naturelle (1 m. 35) elle tient sur le bras gauche l'Enfant-Jésus, celui-ci de proportions réduites, surtout la tête.
Sculptée dans la masse d'un tronc de chêne, que l'âge a rendu vermoulu, elle pèse 80 kg.
L'usage a prévalu de l'orner d'un manteau blanc ou bleu royal bordé d'hermine et de ceindre son front d'une couronne précieuse fleurdelisée sertie de topazes et d'améthystes. L'auréole étoilée est récente. La tête a été peinte, ce qui a du modifier tant soit peu ses traits.
L'ensemble de la physionomie ne manque pas d'expression. De l'ovale allongé du visage aimablement incliné, comme du regard bienveillant des yeux légèrement fendus en amande, émanent un charme indéfinissable de douceur souriante et maternelle.
Non dépourvue d'art et de proportions harmonieuses, l'image est d'une facture assez fine. Sa pose permet de conjecturer qu'elle appartient aux XIIe ou XIIIe siècles. A partir du XIVe, en effet il fut de mise de représenter Notre-Dame non plus assise, mais debout. L'enfant tend les bras vers sa Mère, couronné lui aussi d'un diadème incrusté d'améthystes.
La Vierge tient de la main droite le sceptre symbole de la royauté universelle de Marie ; l'insigne de la Souveraine est surmonté de la fleur de lis, emblème de la pureté virginale et de la fécondité miraculeuse de la Mère du Dieu Vivant.
Depuis quelques années, on a suspendu par une chaînette aux cous de la Mère et de l'Enfant deux cœurs d'or symbolisant les Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie.
En 1901, Monsieur Lambert, sculpteur, rue de Calais à Saint-Omer, ayant réparé d'une manière satisfaisante le Christ de l'ancien Calvaire, on décide de lui confier la restauration de la statue de Notre-Dame de Grâce. Le travail étant très délicat, le bois était vermoulu par places et le pied en si mauvais état que la statue ne tenait plus debout. Il fallait l'étayer. Il est vrai que toute cette misère était cachée par un manteau. Monsieur Lambert s'acquitta fort bien de son travail, si bien même qu'il devint inutile d'habiller la statue.
En son étude sur l'église paroissiale Saint Omer d'Ardres, M. Paul Vitry, dans l'Epigraphie du Pas-de-Calais T. v, 6 fasc. 1920, a donné l'appréciation suivante :
« Notons en passant la belle Vierge assise, en bois du XIIIe siècle, rehaussée de dorures et de peinture modernes et vénérée sous le nom de N.-D. de Grâce.
« La statue qui provient, paraît-il, de la Chapelle Saint Louis à Guémy, a subi à l'époque moderne de fortes restaurations. La restauration récente, qui a ajouté les mains, une partie du siège et la tête de l'Enfant, a affecté sérieusement aussi le visage de la Vierge, recouvert d'une épaisse couche de polychromie qui ne permet que difficilement de se rendre compte dans quelle mesure le modèle primitif a été conservé ou altéré.
« Mais il semble d'après des témoignage locaux que cette restauration intensive ait été rendue nécessaire par une autre restauration plus ancienne et plus maladroite.
« Dans l'ensemble, la figure garde bien le caractère des Vierges assises du milieu du XIIIe siècle. La pose du corps et le drapé présentent encore un certain caractère hiératique, qu'accentue la façon de poser l'Enfant debout sur les genoux de la mère, et revêtu d'une longue tunique.
« Les figures de ce type sont devenues assez rares et méritent le classement ».
Mais jusqu'ici les pasteurs du sanctuaire de Notre-Dame de Grâce tout en reconnaissant le bien fondé des attentions justifiées des Beaux-Arts ont toujours préféré conserver l'antique et vénérable image à l'exclusive dévotion de ses fidèles et à la seule destination du culte séculaire des pèlerins de l'Ardrésis.
La statue remonterait-elle à l'époque de la fondation de l'actuelle église par Arnoul 1er l'Avoué en 1073 ? Le Chroniqueur Lambert rapporte que ce Seigneur d'Ardres dédia ce temple à la Sainte Vierge et à Monsieur Saint Omer, confesseur, jadis évêque de Thérouanne. Ailleurs un document de 1345 fait encore allusion au portail de la bénite dame. Mais l'église actuelle a été désignée longtemps sous le vocable exclusif d'église Saint-Omer d'Ardres, et Saint Omer patron de la primitive église a toujours été considéré comme patron du lieu.
ARMOIRIES DE NOTRE-DAME DE GRACE

Coupé de deux, au chef d azur à la fleur de lis d'or accompagné de part et d'autre des lettres A. M. (Ave Maria).
En abîme, d'argent à l'effigie de la Vierge de sable, accotée de deux tours de gueules (Tour de David et Tour d'Ivoire)
En pointe de sinople
Surmontée de la Couronne royale fleurdelisée.

Provenance probable de la statue
Calais ? Ou Chapelle Saint-Louis de Guémy ?

Une tradition fortement enracinée veut que la statue n'ait pas toujours été vénérée à Ardres et qu'elle ait été amenée de l'extérieur.
Une croyance populaire avance que l'image avait été trouvée dans le sable, à Calais, vers le XIe ou XIIe siècle.
Les marins en auraient fait présent à Ardres afin de s'obliger à un pèlerinage.
Cette explication n'apparaît point naturelle et sans doute y eut-il confusion avec l'invention de Notre-Dame des Dunes, réellement découverte sur les bords de la Mer.
Il semble plus vraisemblable que le pèlerinage d'Ardres ait succédé à celui qui, jadis, avait lieu sur le Mont de Guémy.
Bien que la dénomination de Chapelle Saint Louis ait prévalu, il est certain que primitivement cet édifice était dédié à la Sainte Vierge.
Un testament de 1744 à la Mairie de Guémy fait en effet mention d'un legs destiné par la baronne de Guémy, à la réfection de la Chapelle Saint Louis autrefois dédiée au culte de la Vierge et à ses pèlerinages.
"Testament de Dame Marie Albertine de Prouville Wasselin, Baronne de Guémy. veuve de Messire Henry Albert de Neuforges de Warges, chevalier du Saint Empire Romain, Baron de la Neufville, colonel pour le service de Sa Majesté Catholique".
... « En ce lieu, ma mauvaise santé m'ayant empêchée d'accomplir le dessein que j'ai eu de faire raccommoder une partie de la Chapelle de la Très Sainte Vierge ma dite patronne, qui fut autrefois particulièrement honorée sur la montagne Saint Louis en ma terre de Guémy, diocèse de Boulogne, et invoquée par les mariniers et les peuples voisins, avec tant de confiance et de succès, et où l'on voit encore les vestiges d'une chapelle bâtie en son honneur par un prince de la maison de Bourgogne, comte de la Roche en Ardenne, de Guines, et seigneur de Tournehem...
Ladite Dame lègue une somme de mille florins à faire valoir en attendant que quelque pieuse personne veuille réédifier la même chapelle avec un petit ermitage pour la demeure d'un ermite qui sera admis par Mgr de Boulogne et qui sera obligé de prendre soin de ladite chapelle.
Si, après dix ans, personne ne se présente pour concourir à cette œuvre, les mille florins doivent revenir au curé de Saint Brice à Tournay, pour être placés, et le revenu servir à retirer du vice une femme de mauvaise vie et la faire entrer à la tour de foux.
Testament du 15 Juillet 1744, fait à Tournay et signé
La Baronne de la Neufville.
La copie de ce testament collationnée à l'échevinage de Tournay est conservée à la mairie de Guémy. Les services qu'il a rendus à la commune pour la restitution de terres en assure encore l'authenticité.
Il est cependant douteux comme l'affirme le Dictionnaire du Pas-de-Calais que cette Chapelle Saint Louis fut entretenue jusqu'en 1790. Ce qui est certain, c'est qu'au début du XVIe siècle il y avait sur la montagne de Saint Louis une chapelle dédiée à la Sainte Vierge. Quant au prince auquel on attribue sa construction, il est prouvé par des inscriptions trouvées sur des pierres de la chapelle déposées au Musée de Saint-Omer, qu'il s'agit d'Antoine de Bourgogne, alors comte de la Roche (E. Ranson, Hist. d'Ardres, p. 168), et seigneur de Tournehem, mort en 1504. Ce prince pieux avait fondé une collégiale à Tournehem et posé en 1503, la première pierre de la tour actuelle de l'Eglise d'Ardres.
Le pèlerinage des marins cité dans le testament s'explique par le fait que la colline se voit de la mer. Quand leurs barques sillonnaient le détroit ils invoquaient la Sainte Vierge dont ils apercevaient le sanctuaire.
Plus tard les marins sont venus à Ardres et les archives de l'église, avant comme après la Révolution, attestent un grand concours de Courguinois et de Courguinoises.
Cela amène à penser que le lieu du pèlerinage a été déplacé, la chapelle ruinée par les guerres, on aura transféré à Ardres la statue vénérée, et le pèlerinage y aura été aussi établi.
Cette opinion est probable. Quant à la statue, il ne faudrait pas en conclure qu'elle soit aussi du XVIe. Antoine de Bourgogne semble en effet avoir été plutôt le restaurateur que le fondateur de la chapelle. Si les trois fenêtres du chœur, aux ogives en tiers point, attestent le style du XVe ou du XVIe siècle, comme la tour d'Ardres, les ouvertures plus étroites de la nef, rappel du style ogival à lancettes, témoigneraient d'une époque antérieure. Il est donc possible d'admettre que la chapelle ait été, sinon fondée par le Saint Roi lui même, comme l'assurerait telle légende, du moins qu'elle soit contemporaine de Louis IX, ainsi que la statue dont la facture atteste cette même période du XIIIe siècle.
Il se pourrait que la Vierge ait été amenée à Ardres lors des guerres du XVIe siècle contre les Espagnols. En 1542, après cinq jours de bombardement, le duc de Vendôme reprenait et démantelait le Château de Tournehem, le brûlait ainsi que les villages voisins. Les destructions se répétèrent en 1552. Enfin en 1595, le Maréchal d'Humières reprenait et détruisait définitivement ce Château et en faisait transporter à Ardres les objets les plus précieux. (Dict. hist. du P.-de-C. Tournehem).

La Chapelle Saint Louis a pu être détruite à l'époque, et le transfert de la Vierge à Ardres a pu s'opérer alors.

Le Sanctuaire d'Ardres
Au début du XVIIe siècle, l'antique statue était en tout cas vénérée à Ardres dans un sanctuaire particulier : la Chapelle Notre Dame de Grâce, laquelle s'appuyait au grand escalier de la tour, longeait la nef au Nord sur les trois quarts de son étendue, extérieurement et contre l'église paroissiale.
De multiples dons furent offerts au Sanctuaire. On cite entre autres les douze livres tournois données à la Chapelle de la Vierge en 1642 par Jacques Framery, Sr du Puch, Lieutenant général civil et criminel au baillage d'Ardres et Jeanne Martel de Hambreucq, sa femme, par testament du 13 Juillet, à charge d'un salut à chanter tous les ans à la date de la Nativité de la Vierge. (Bibl. de M. Ern. de St Just.)
Lors du terrible fléau de la peste, qui exerce ses ravages en cette année 1624, le Calaisis et l'Ardrésis sont fortement éprouvés et Ardres compte de nombreuses victimes.
Alors s'élèvent vers Marie de ferventes supplications et son sanctuaire voit une grande affluence de fidèles venus se placer sous sa protection.
Des soins particuliers sont donnés à la Chapelle de la Vierge, qui est restaurée, peinte et dorée. Ce soin est confié à deux artistes boulonnais qui viennent s'installer à Ardres pour la durée des travaux : Jehan Audan et Jacques Meurin. Le prix du devis est fixé à quatre vingt six livres tournois. (Archives d'Ardres B B I. 18 Sept. 1624).
Vers 1636, Marguerite de Framery, Vve de J. de Fontaine, Sr de Scondevel, fit présent d'un grand candélabre en cuivre, à sept branches, placé à l'entrée de la Chapelle, disparu depuis en 1791.
Un Stabat Mater et un De Profundis étaient récités chaque Vendredi, et les Litanies de la Ste Vierge, quotidiennement, en vertu d'une fondation de Pierre Alexis Lefebvre, Sr de la Chaussée, l'ancien lieutenant de cavalerie (voir pierre tombale de l'église bras de croix côté Evang.).

Le Landrethunois Pierre Harlé, du Fresne, fonde un obit pour le 4 Novembre de chaque année (12 Mars 1681).
Une lampe brûlait jour et nuit devant l'Image vénérée. Y contribuèrent : une fondation de Thomas Hamerel de 1703 (Cptes de 1734), une de Louise-Françoise de Roubion, veuve de l'ancien maire Jacques François Lecaffette (Testament du 3 Oct. 1710) par dix livres de rentes (Cptes de 1710 et 1752).
Tout ce que l'on a de plus précieux est offert à Notre-Dame de Grâce, telle cette robe de brocart, don d'une demoiselle du Boisle.
La Chapelle de la Vierge devient un établissement ecclésiastique auquel président des Marguilliers, et l'on peut voir en 1673, Michel Daubin, auteur de la Relation du Siège de 1657, devenir marguillier et administrateur de la Chapelle, après Jehan l ecaffette, d'une famille notable de la ville (E. Ranson, p. 688).
Dans ce privilégié Sanctuaire, on vient épandre sa joie ou essuyer ses larmes. C'est là que l'on accourt adresser à Dieu son merci après les événements heureux.
Aussitôt la levée du fameux Siège de 1657, de Bavre, officier de la place, ayant capturé dans sa galerie un mineur de l'armée ennemie avec ses outils et sa lanterne, apporta ces trophées devant Notre-Dame de Grâce, dans sa chapelle, où furent récitées plusieurs prières par Maître Antoine Groux, Curé de la paroisse. (Le Siège d'Ardres par V. J. Vaillant, p. 10).
La protection de Marie, bouclier de la Cité ardrésienne devait se faire sentir nettement à deux reprises au XVIIe siècle.
Ardres, en effet, fut sauvée deux fois des Espagnols en l'espace de quatre ans, et cela au cours des plus tragiques circonstances : En 1653 lors de l'Affaire des Rambures, par l'intervention de Françoise, dite la Belle-Roze, puis lors du Siège mémorable mené en 1657 par le Grand Condé et Don Juan d'Autriche. La ville assaillie, tout naturellement d'ailleurs, avait su s'adresser, au cours du siège même, à sa Tutélaire Protectrice (E. Ranson, Hist. d'Ardres, p. 280).
Dès lors, chaque année, fut célébrée une Messe d'actions de grâce, suivie du Te Deum et d'une procession publique, le corps de ville, maire et échevins en tête, y assistait « en habit de palais », avec les officiers de la place, et tous les habitants. Et pendant ycelles messe et procession, on avait l'attention de faire tenir les boutiques fermées. Le 29 Août devint un jour férié pour la ville d'Ardres, et plus de 60 ans après, rapporte E. Ranson, nous voyons dans les archives, avec quel soin jaloux, on tenait à l'observation rigoureuse du cérémonial. Dans les circonstances moins solennelles, mais importantes pour la vie du chrétien, c'était encore à Notre-Dame de Grâce, que l'on se recommandait.
Une confrérie de charité, dont le but était la sanctification de ses membres, les honneurs à rendre au Saint Sacrement, le soin des malades, la sépulture décente des morts, fut établie à Ardres en 1636.

Le siège de la confrérie était la Chapelle Saint Roch (l'actuelle Chapelle du Sacré-Cœur). Chaque année, le jour de la nomination du Prévôt, après avoir reconduit le nouvel élu à sa demeure, on se rendait en la Chapelle de Notre-Dame, où se disaient les ultimes prières pour la prospérité de la pieuse Association.
Aux jours douloureux, aux jours des deuils, c'était encore aux pieds de Notre-Dame que l'on venait chercher consolation. On lui confiait la dépouille mortelle des défunts. Les anciens Registres de Catholicité nous donnent les noms des familles privilégiées qui eurent leur sépulture dans la Chapelle de Notre-Dame de Grâce : Les Fontaine, les de Gailly, les de Roubion, les Legouge, les d'Humières, les de Saint Just, ces derniers près du banc de communion, d'autres encore.
Ces tombes, par la suite, furent profanées avec les autres en 1793, lorsque pour les besoins de la Défense Nationale, on cherchait du salpêtre partout.
Ces inhumations se succédèrent durant les XVIe et XVIIe siècles dans la Chapelle de Notre-Dame qui semble avoir été spacieuse. Elle avait son autel adossé au mur près de la tour (Cptes de 1752-1755). Les travaux de 1755 ouvrirent une arcade située environ à la troisième travée de la nef ; des bancs y étaient placés. Elle n'allait cependant point jusqu'au bas de cette nef, car deux petites maisons accolées à l'église, y faisaient suite : l'une tenait au portail des processions et est désignée sous le nom de Maison des héritiers Roze (vraisemblablement propriété de la famille de Françoise Roze, laquelle fut inhumée, en Mai 1681, en la Chapelle Saint Nicolas de l'église paroissiale. (Arch. munic. B. B. III. 1661).
L'autre maison contiguë, celle de Jacques Anquier, joignait le pignon de la Chapelle de Notre-Dame de Grâce. Converties en école en 1710, elles furent démolies en 1734. Leur emplacement s'appelait Le Charnier.
La Chapelle de Notre-Dame, dotée d'une sacristie, devait posséder une porte côté Nord et devait communiquer avec l'église intérieurement, près de la tour, pense M. le Chanoine Courtois. Le Sanctuaire de la Vierge datait vraisemblablement du XVIe siècle, la tour étant de 1503 ; un formeret près de la tourelle, vestige de cette chapelle, et supprimé en 1887. accusait écrit-il, la même architecture que celle de la tour.

Le Culte de Notre-Dame de Grâce
La statue de Notre-Dame a pu venir de la montagne de Saint Louis dans le cours du XVIe siècle, ajoute notre historien, car les plus anciennes fondations pieuses faites en la Chapelle Notre-Dame de Grâce, se rapportent toutes à la Fête de la Nativité de la Sainte Vierge (8 Septembre).
Or l'église paroissiale de Guémy, est placée également sous le vocable de la Nativité de Marie.
A cette fête se situent la fondation de Jacques Framerys de 1624, celle de la famille Fontaine un peu plus tard, Il était stipulé dans cette dernière que l'on chantera les Litanies, l'hymne Ave Maris Stella, dont la strophe Monstra te esse Matrem, triplement répétée, et le Psaume De Profundis, au retour de la procession, le 8 Septembre. (Cptes de 1752, fondation 8).

C'est encore le 8 Septembre qu'avait lieu autrefois le plus grand pèlerinage de l'année à Notre-Dame d'Ardres. C'est en cette fête de la Nativité, que M. Leblond, vicaire de la paroisse, mourut victime de son dévouement aux pèlerins de Notre-Dame. C'est ce qu'atteste son acte de décès dressé par M. de Montmignon, curé à cette époque :
1691 - 8 Septembre. Gilles Le Blond, natif de la citadelle de Calais, âgé de 42 ans, vicaire de la paroisse, relevant de maladie et par esprit de charité pour les pèlerins, qui sont venus en foule à la Notre-Dame de Septembre, après être resté au confessionnal depuis cinq heures du matin jusqu'après midi, en étant sorti avec une extrême douleur de tête, est tombé dans une si grande faiblesse, qu'elle lui a ôté la connaissance jusqu'au dernier soupir de sa vie, qui fut le lendemain, à onze heures du soir. Il a été inhumé dans le chœur, à côté de la tombe de M. de Tassencourt, à droite en entrant, le dixième du même mois de l'an 1691 ».
Signé : Montmignon, Curé d'Ardres.
Une procession se faisait aussi à Ardres, le jour de l'Assomption, à une époque bien antérieure au vœu de Louis XIII de 1638.
D'anciennes fondations, de 1582, mentionnent Philippe de Boulogne, curé de cette église, qui demande le Salve Regina au retour de la procession. Un de Boulogne fut évêque de Thérouanne de 1283 à 1301. La fête de l'Assomption avait été établie dans le diocèse de Thérouanne par Saint Humfroi, au IXe siècle, il peut très bien ne pas être question de Notre-Dame de Grâce.
La Chapelle du Mont Saint Louis, de même que le Prieuré d'Ardres, étaient desservis par un bénéficier relevant de l'Abbé de La Capelle (Anc. abbaye bénédictine des Capples aux Attaques, alors sur Marck) (Dict. hist. du P.-de-C). Si c'est la statue de Guémy qui était à la Chapelle de N.-D. de Grâce d'Ardres, il est assez naturel que les deux établissements religieux aient eu pour ainsi dire un centre commun. (Chan. Courtois).
Plus tard (1628) le Prieuré de Notre-Dame d'Ardres est desservi dans la Chapelle de Notre-Dame de Grâce. A cette date, le vicaire de Rodelinghem, Alexandre Pérache, en prend possession pour Jean Boutillier, clerc du diocèse d'Angoulême (Bibl. de M. Ern. de St Just. Man. n° 39. Dossier Duquesne).
Des VŒUX faits à Notre-Dame de Grâce, se situent un peu, dans la suite, à toutes les dates. Les comptes de 1710 à 1713 ont un chapitre spécial concernant les rentes de la Chapelle de Notre-Dame.
On y lit notamment :
Art. 115. « Reçu de M. Friocour, vicaire, cinq livres 10 sols qui lui ont été mises és-mains par particulier, pour un vœu fait à Notre-Dame de Grâce ».
Art. 116. « Reçu de Gille Colle, le 15 Août 1711, jour de l'Assomption, onze livres cinq sols pour un vœu fait par lui à ladite chapelle, en cette église ».
Ceci semble indiquer, par le choix du 15 Août, que la date du 8 Septembre était choisie moins exclusivement. Il est cependant possible que l'on ait continué à venir nombreux à la Nativité, durant tout le XVIIIe siècle. Le changement pourrait-être dû, selon M. le Ch. Courtois, à la suppression de cette fête comme jour d'obligation, lors du Concordat.
De toutes façons le culte de Notre-Dame de Grâce ne s'était point ralenti.

La Grande Révolution
Lorsque survint la terreur, aux jours de 1793, la chapelle fut, comme l'église, abandonnée. On se préoccupa alors de sauver la vénérable et antique statue. Elle fut enlevée de l'église par un sieur Bernard Denœux, lequel la déposa chez une demoiselle Grandsire qui la cacha dans son lit.
Ancienne religieuse du Couvent de Sainte Madeleine, dit le Repentir, de Saint-Omer, cette demoiselle Grandsire, chassée par les événements révolutionnaires, était venue se réfugier à Ardres et résidait en la maison vicariale restée vacante par l'exil du clergé de la paroisse. Attenante à l'ancien presbytère, cette maison était située à l'angle de la Rue des Bouchers et de la Rue des Bons Enfants (Actuelles Rues François 1er et Lambert). Mademoiselle Grandsire y fit la classe aux petites filles et l'on raconte que la Révolution passée, elle leur expliquait naïvement qu'elle avait eu pour compagne de lit, malgré son indignité, la statue de la Sainte Vierge.
Cette bonne personne mourut à Ardres, le 2 Juillet 1811, âgée de 70 ans. (Voir les Registres de la Catholicité).
Durant la tourmente révolutionnaire, la chapelle de Notre-Dame de Grâce avait été profanée : un atelier de salpêtre y fut établi en 1793, et l'on ouvrit alors les tombes nombreuses qui s'y trouvaient. On exhuma les ossements pour les laver et en extraire le trop célèbre ingrédient.
Le sanctuaire si vénéré était dans le plus lamentable état, lorsqu'en 1800, le 5 Décembre, au milieu d'un ouragan épouvantable, une partie de la voûte et du mur séparant la chapelle de la nef s'abattirent avec fracas. Il semblait que Dieu voulait abolir le souvenir de tous les sacrilèges commis en ce lieu depuis dix années.
La chapelle eut pu alors être restaurée, malgré ces ruines ; mais prétextant des mesures d'économie, en réalité dans de cupides intentions, on proposa de la démolir, avec la nef et les deux chapelles du haut, en offrant en retour la réparation du chœur et du transept pour la valeur des vieux matériaux qui seraient laissés à l'entrepreneur. Ce curieux marché fut conclu et l'iniquité consommée par adjudication du 2 Août 1801. Les démolisseurs ont pu réaliser en ardoises, fers, plombs et bois de chêne une somme quintuple au moins, en regard de la dépense supportée.
Lorsque le culte fut rétabli, en 1802, il ne demeurait plus debout qu'une église mutilée, laquelle durant plusieurs années, avait servi de magasin à fourrage.

Restauration
M. Fasquel, curé d'Ardres avant la Révolution, revint dans son ancienne paroisse et célébra la messe pour la première fois le Dimanche 4 Juillet 1802, dans une église bien amoindrie et bien dévastée.
Bientôt fermée à nouveau sous prétexte de vétusté, par ordre du Sous-Préfet de Saint-Omer, le 8 Août, la réouverture en fut cependant officiellement autorisée après début de restauration, le 12 Mai 1803.
Une autorisation avait été accordée pour la célébration du culte le 15 Août, jour de l'Assomption.
En Août 1803, un autel de la Vierge était rétabli, on y avait adapté deux colonnes provenant de la Chapelle de Bois en Ardres.
En 1804, la famille Garnier fit reconstruire à ses frais l'ancienne Chapelle Sainte Catherine afin d'en faire la Chapelle de la Sainte Vierge. Le coût des travaux monta à l'époque à 1158 francs, et la chapelle fut ouverte le 20 mars 1806.
La Nouvelle Chapelle reçut la Statue vénérée, et le 15 Août de la même année, on eut la joie de voir revenir les pèlerins en foule.
Rénovant les antiques traditions, il y eut surtout grand concours de Courguinois et Courguinoises.
Avant la création des voies ferrées, on les voyait, montés sur des barques légères, venus par eau, leur élément de prédilection, par le canal, débarquer au pied de la colline sablonneuse, au sommet de laquelle se dresse le sanctuaire de leur Protectrice.
En remerciement des faveurs accordées, ils lui offraient de généreux ex-voto parmi lesquels un joli bateau miniature, lequel demeura longtemps suspendu dans la Chapelle de Notre-Dame de Grâce.
La persuasion des pèlerins, comme celle des paroissiens d'Ardres est telle que, maintes fois, des bienfaits signalés ont été obtenus.
On rappelle notamment la guérison d'un jeune homme boiteux qui, le 15 Août 1859, laissa en ex-voto sa béquille dans la chapelle où, jusqu'en 1871, elle resta exposée. Aucune enquête canonique n'eut lieu pour le constat de cette guérison dont le souvenir ne s'est pas effacé.
En 1871, la Chapelle de la Vierge, rétablie hâtivement au début du siècle, fut transformée par les soins d'une famille ardrésienne dévouée à Marie. Murailles, voûte, pavé, tout fut renouvelé dans le Sanctuaire, et rendu plus digne de la Souveraine qui y réside. Un autel de marbre fut érigé ainsi que des vitraux artistiques figurant les épisodes capitaux de la vie de la Vierge : Nativité et Présentation de Marie au Temple, Mariage et Annonciation, Songe de Saint Joseph et Fuite en Egypte, parachevèrent cette restauration.

Période Contemporaine
Durant la guerre de 1870, les paroisses de l'Ardrésis vinrent en procession implorer l'assistance de Notre-Dame de Grâce. Elles étaient accueillies par le R. P. Delattre, de la Compagnie de Jésus, qui sut par sa parole pleine de foi, relever les courages abattus.
L'apparition de Pontmain devait être la réponse de Notre-Dame. Par ailleurs l'invasion prussienne fut épargnée à notre région.
La guerre franco-allemande n'avait donc pas, bien au contraire, fait subir de ralentissement, à la dévotion ardrésienne envers Notre-Dame.
La restauration de l'église en 1888 devait encore accentuer le caractère marial de notre église.
La reconstruction de la nef dont le gothique s'harmonise avec celui du chœur et de la tour, fut complétée par des vitraux peints fournis par M. Hirsch de Paris.
Un bienfaiteur, M. Ernest de Saint Just, de Bois en Ardres, tint à faire représenter Notre-Dame de Grâce au centre de la rosace du fond de l'église, aujourd'hui masquée par les orgues, laquelle rosace surplombe le portail dit des processions. Marie présidait ainsi à l'édifice tout entier.
Pour suivre cette idée première, on a traduit par les vitraux des huit fenêtres, les principales invocations des Litanies de Lorette, de la façon suivante :
lère fenêtre, à droite de Notre-Dame de Grâce : Saint Michel et Saint Gabriel : Reine des Anges. P. p. n.
2e fenêtre, à gauche de Notre-Dame : Abraham et Melchisédech : Reine des Patriarches. P. p. n
3e fenêtre, à Sa droite : David et Isaïe : Reine des Prophètes. P. p. n.
4e fenêtre : à sa gauche : Saint Pierre et Saint Paul : Reine des Apôtres. P. p. n.
5e fenêtre, à Sa droite : Saint Etienne et Saint Laurent : Reine des Martyrs. P. p. n.
6e fenêtre, à Sa gauche : Saint Martin et Saint Nicolas : Reine des Confesseurs. P. p. n.
7e fenêtre, à Sa droite : Saint François Xavier et Saint Vincent de Paul : Reine des Confesseurs. P p. n.
5e fenêtre, à Sa gauche : Sainte Cécile et Sainte Catherine : Reine des Vierges. P. p. n.
La Famille Emmery de Septfontaines a donné les deux premières fenêtres, la famille Brémart, dont la stalle subsiste dans l'ancienne Chapelle de la Vierge, la quatrième ; la septième a été offerte par les Sœurs de la Charité qui dirigèrent l'hospice jusqu'à cette année et la huitième, par les Enfants de Marie de la paroisse, par le moyen de leur quote part personnelle et d'offrandes recueillies. Une intéressante explication de ces vitraux de la nef a été faite récemment, en Mai 1953, à l'occasion de ses allocutions du mois de Marie, par M. l'Abbé Coolen alors Doyen d'Ardres, actuellement Doyen de Notre-Dame à Calais.
Le 19 Juin 1889 vit un bel acte de foi accompli par une Calaisienne, une Veuve, Madame Boulanger, dont la maison échappa miraculeusement à la destruction de son quartier, lors de la terrible explosion d'un pétrolier dans le vieux bassin à flot. Cliente de Notre-Dame de Grâce, cette pieuse personne lui attribua cette protection et s'en vint la remercier, pieds-nus et à jeun, par un pèlerinage à son sanctuaire.
La procession de 1907 fut particulièrement remarquable. On vit notamment un important groupe de Bouquehaut et la bannière de Notre-Dame des Miracles escortée de pages et de lévites audomarois, conduits par l'abbé Dewitte. La statue de la Vierge fut portée par les jeunes filles d'Ardres. Un groupe historique : le Marquis de Rouville et ses officiers, évoquait la procession instituée après le Siège et la Délivrance d'Ardres, en 1657.
Le 15 Août 1914, afin d'honorer plus hautement encore la protectrice de la cité, la statue de Notre-Dame de Grâce est placée sur le maître-autel. La Grande Procession du 23 fut particulièrement grandiose. « Jamais de mémoire d'Ardrésien, on ne vit pareille foule massée sur la place ». Après la bénédiction on chanta le cantique « Reine de France », puis lentement en ces heures si graves, la foule s'écoula, suivant d'un dernier regard l'image de Celle qui fut et demeure le palladium de notre foi, de la France et de l'Ardrésis.
Le 15 Août et la Neuvaine du 12 au 20 Août 1916 virent encore un nombre inaccoutumé de pèlerins du Calaisis et de l'Ardrésis. A la grande procession participèrent des groupes spécialement importants de Nielles et Autingues, Landrethun, Ecottes, Rodelinghem, Louches, Bois-en-Ardres, Brèmes et Balinghem.
En 1918, la Neuvaine du 10 au 18 Août amena encore une afïluence considérable qui vit l'arrivée par trains spéciaux de plus de trois mille pèlerins.
En 1919, année d'actions de grâces, la grande procession du 24 Août, présidée par Mgr Debout, fut précédée, à l'intérieur de l'église par l'inauguration d'une plaque de marbre à la mémoire des enfants d'Ardres morts pour la France.
Depuis Août 1914 l'image de la Vierge demeurait placée au dessus du maître-autel. Pour la régularisation liturgique il fallait proclamer Notre-Dame de Grâce, titulaire de l'église. La demande fut adressée en cour de Rome et le 28 Janvier 1920, par rescrit de la Sacré Congrégation des Rites, Notre-Dame fut déclarée co-tilulaire de l'église d'Ardres avec Saint-Omer.
En résumé : 1° Saint Omer, Confesseur, évêque de Thérouanne, apôtre de la Morinie, est le patron de la ville d'Ardres. 2° Notre-Dame de Grâce et Saint-Omer sont co-titulaires de l'église d'Ardres.
Le 22 Août de la même année la grande procession fut présidée par M. le Chanoine Vitel, aumônier militaire.
En 1921, après le départ du Chanoine Lourdeau, nommé Archiprêtre de la Cathédrale d'Arras, sous le pastorat de M. le Doyen Carpentier, la neuvaine du 14 au 25 Août se termina par une procession triomphale. Puis, le 14 Septembre a lieu, par Sa Grandeur Monseigneur Julien, évêque d'Arras, Boulogne et Saint-Omer, la Consécration de l'Autel de la Reconnaissance à Notre-Dame de Grâce, magnifique maître-autel de marbre blanc, en harmonie de style avec l'architecture gothique de l'église, comportant trois magnifiques peintures représentant : l'Annonciation, la Mise au tombeau de N. S. et la fresque du Couronnement de Marie dans le Ciel. La porte du tabernacle, œuvre d'art en métal doré et repoussé figure la Communion de la Vierge par Saint Jean. Derrière l'autel on lit :
« Cet autel érigé
en exécution d'un vœu
fait pendant la Grande Guerre
à Notre-Dame de Grâce
par M. le Chanoine Lourdeau
alors doyen d'Ardres
a été consacré
le 14 Septembre 1921
par Monseigneur Julien évêque d'Arras
le Général de Saint Just étant maire d'Ardres
et Monsieur l'Abbé Carpentier doyen ».
Ce magnifique autel est le digne piédestal de la Vierge protectrice de l'Ardrésis, qu'entourent par ailleurs de multiples ex-voto témoignages manifestes de son invisible et maternelle protection.
1922 vit encore au 15 Août, affluer les pèlerins du Calaisis et le 20, ceux de l'Ardrésis.
En 1925, M. le Chanoine Bigourd étant doyen, le triduum du 20 au 22 Août est prêché par le R. P. Ranson, S. .T., lui aussi enfant du pays.
En 1928, M. le Doyen rend hommage, dans le bulletin paroissial à la fidélité exemplaire d'un pèlerin Calaisien M. Picquet, décédé à Calais à l'âge de 88 ans, ancien syndic de la Société des Rouleurs de Calais, lequel était venu, sans interruption, 78 fois de suite au sanctuaire de N.-D. de Grâce.
En 1930, à la grande procession, sermon par le R. P. Vital des Capucins de Calais.
En 1931, nouvel apothéose pour Notre-Dame de Grâce. Monsieur le Chanoine Bigourd a l'honneur et la joie de célébrer le SIXIÈME CENTENAIRE, en même temps que le Couronnement solennel de Notre-Dame de Grâce. Le 26 Juillet l'église est comble, la toile qui couvrait la Vierge Couronnée est retirée, Notre-Dame apparaît, le front ceint d'un magnifique diadème fleurdelisé serti de pierres précieuses. La procession fut grandiose, au milieu d'une foule imposante, elle se déroula par les rues remarquablement décorées et ornées, passant sous de magnifiques arcs de triomphe, dont plu sieurs étaient monumentaux.
1932 vit toujours l'affluence habituelle.
En 1933, Monsieur le Chanoine Tirmarche étant doyen d'Ardres, sont frappées et distribuées de nombreuses médailles à l'effigie de Notre-Dame.
Entre temps la Vierge continuait à répandre ses bienfaits. Il suffirait de citer à titre d'exemple le cas d'une personne, qui, il y a quelques années à la suite de vaccinations encore insuffisamment au point, avait perdu la vue, les médecins s'avérant impuissants, on eut recours à Notre Dame de Grâce. Le dernier jour de la Neuvaine, le malade, contre toute espérance humaine, fut guéri de sa cécité.
Aux jours sombres de la Seconde Guerre Mondiale, Notre-Dame de Grâce vit se presser à nouveau à ses pieds l'Ardrésis venu solliciter sa maternelle protection.
Sous la menace des bombardements, un vœu solennel, suggéré par une pieuse personne de la ville, Mme P. C, fut formulé par les habitants d'Ardres aux Vêpres de Pâques 1944.
La protection de Notre-Dame fut manifeste, et bien qu'Ardres se trouvât dans une zone particulièrement exposée, il n'y eut qu'un nombre minime de victimes et quant à la ville elle-même aucune ruine, aucune destruction conséquente ne fut à déplorer et à l'heure présente le pittoresque et le cachet d'ancienneté qui font le charme si personnel de la petite capitale de l'Ardrésis, demeurent intacts.
La paix retrouvée les Ardrésiens n'ont point omis l'accomplissement du vœu prononcé au cours des hostilités.
Pâques 1947, le 6 Avril, a vu, à l'angle des Routes de Saint-Omer et d'Audruicq, l'érection du Calvaire promis à Notre-Dame de Grâce. Et depuis lors, chaque année, le Jeudi de l'Ascension, se déroule la procession du vœu Corps constitués en tête, la population ardrésienne escorte, avec piété et reconnaissance, l'Image vénérée de Celle qui fut et demeure à jamais l'Espérance, la Protectrice et le Palladium de la Cité des Arnoul, des Lambert, des Françoise Roze, des Dorsenne et des Constantin Senlecq.
Qu'elle garde à toujours, au cœur des Ardrésiens la vertu de fidélité à leur idéal religieux et la bravoure civique et militaire qui furent toujours à l'honneur chez leurs ancêtres aux siècles passés.
Fait à Ardres, le 15 Août de l'Année Mariale 1954.
En hommage filial à Notre-Dame de Grâce,
R. RINGOT.
M. le Chanoine Jean Laloux, étant curé Doyen
de la Paroisse Notre-Dame de Grâce d'Ardres.
NOTA. - L'historique et le Culte de Saint-Omer Patron d'Ardres comme de Saint-Quentin dit Milfort feront l'objet de brochures ultérieures.




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