Samuel (11ème s. av JC.)
Ancien Testament : prophète d'Israël
fils d'Elqana et d'Anne la stérile
Samuel est un personnage biblique dont l'histoire fait l'objet du Premier et du Deuxième livre de Samuel dans la Bible hébraïque ou Ancien Testament.
Il est considéré comme un prophète par la Bible bien que son rôle soit
plus proche de celui d'un juge, c'est-à-dire un chef guerrier au sens
biblique.
C'est lui qui désigne les deux premiers rois d'Israël, Saül, puis David.
Son nom signifie « Celui qui écoute Dieu » (Schma El en hébreu, Sma El en arabe).
Selon
la littérature rabbinique et néo-testamentaire, il est considéré comme
le dernier des Juges d'Israël (voir Actes des Apôtres 13.20) et comme le
premier des prophètes prophétisant aux Israélites en terre
d'Israël (voir Actes des Apôtres 3.24).
Sa vie selon la Bible
Samuel est né à Rama.
Enfant, il a été consacré au Seigneur par sa mère Hannah (Anne), qui l'a reçu comme un cadeau de Dieu, alors qu'elle était stérile.
Celle-ci
l'emmena vivre chez le grand-prêtre Eli alors qu'il était enfant. après
avoir grandi à Shilo, il a vécu à Rama (1 Samuel 7:17) où il officiait
en tant que juge et c'est là que se trouve sa tombe (1 Samuel 25:1).
Samuel a été appelé à jouer un rôle exceptionnel pendant une période de crise et de transition.
- Samuel enfant par Joshua Reynolds, musée Fabre, Montpellier.
- tombe du prophète Samuel au nord-ouest de Jérusalem
Plus
tard, alors que Samuel est un vieux prophète déjà renommé en Israël, il
désigne le premier roi des Hébreux, Saül, que Dieu lui avait montré.
Les
Hébreux voulaient absolument un roi et malgré ses réticences, Samuel
finit par leur en accorder un sur l'ordre de Dieu : « Écoute la voix de
ce peuple ; car ce n'est pas toi, mais c'est moi qu'il rejette, afin que
je ne règne plus sur eux. »
Lorsque
Saül déplut à Dieu, celui-ci demanda à Samuel de consacrer comme roi
une autre personne : ce fut David, qui n'était alors qu'un berger. Après
sa victoire contre Goliath, le jeune berger devra avec l'aide de Samuel
s'imposer face à Saül pour gagner la couronne et l'onction.
Saül,
à la veille de la bataille au mont Gelboé contre les Philistins qui
allait lui coûter la vie et celles de ses fils (dont Jonathan), fit
appeler l'âme défunte de Samuel pour le conseiller, selon 1 Samuel
28:13. Ce dernier lui prédit sa mort.
Tradition chrétienne
Une partie du monde chrétien, dont l'Église orthodoxe et l'Église catholique romaine, le fête le 20 août.
Le
Saint Prophète Samuel était originaire de Rama, bourg de la tribu
d'Éphraïm. Sa mère, Anne (cf. 9 déc.), une des deux épouses d'Elqaa2,
était restée stérile et elle devait supporter les affronts de sa
rivale, quand ils se rendaient en famille, chaque année, au Sanctuaire
de Silo pour y offrir leur sacrifice.
Mais Dieu entendit ses prières, et elle donna naissance à un fils qu'elle nomma Samuel, ce qui signifie "obtenu de Dieu"3.
Une
fois sevré, l'enfant fut consacré au Seigneur et confié au Prêtre Éli à
Silo, pour y servir Dieu tous les jours de sa vie, dans le Sanctuaire,
devant l'Arche d'Alliance.
Il
grandit en taille et en grâce, en présence de Dieu, et chaque année sa
mère lui apportait un petit manteau qu'elle avait confectionné pour lui.
Les
fréquents entretiens avec les prêtres et les hommes pieux lui permirent
de s'instruire de la Loi de Moïse, pure de toute influence des cultes
païens qui pervertissaient alors le peuple récemment installé en terre
de Canaan.
En ces temps d'apostasie, il était rare que Dieu se révélât, et les visions étaient peu fréquentes.
Un
soir pourtant, alors que Samuel, âgé de douze ans, était couché dans le
Sanctuaire où brûlait la lampe signalant la présence de Dieu, il
entendit une voix l'appeler par son nom.
Croyant qu'il s'agissait du Prêtre Éli, il courut à son chevet; mais celui-ci le renvoya se coucher.
L'appel s'étant réitéré, Éli comprit que Dieu appelait l'enfant et il
lui recommanda de répondre : « Parle, Seigneur, car Ton serviteur
t'écoute. »
Dès
qu'il eut fait cette réponse, Dieu se tint invisiblement devant Samuel
et lui annonça qu'Il allait châtier Éli et sa maison, à cause de la
conduite impie de ses deux fils, qui détournaient à leur profit les
victimes offertes par le peuple en sacrifice.
Au matin, sur les instances d'Éli, l'enfant lui rapporta ce que Dieu lui avait révélé, sans rien lui cacher.
Par
la suite, le Seigneur continua de se manifester à Samuel ; tout le
peuple d'Israël le reconnaissait comme Prophète, l'appelant le "Voyant",
et respectait sa parole comme la parole de Dieu Lui-même.
Comme les fils d'Éli persévéraient dans leur impiété, la sentence divine ne tarda pas à se réaliser.
Les
Philistins ayant infligé une grande défaite à Israël, les Hébreux
firent venir l'Arche, que l'armée accueillit avec de grandes
acclamations.
Les ennemis prirent peur, mais au lieu de s'enfuir, ils s'élancèrent avec l'énergie du désespoir.
Trente mille Hébreux succombèrent dans le combat, et les Philistins s'emparèrent de l'Arche d'Alliance.
Un des rescapés courut porter la nouvelle du désastre à Silo.
Il trouva le vieux Prêtre Éli, alors âgé de 98 ans, assis anxieux au seuil de sa demeure.
Quand
il lui annonça que ses fils avaient péri dans la bataille et que
l'Arche avait été enlevée, à la mention de l'Arche, Éli tomba à la
renverse, sa nuque se brisa et il mourut.
Entre
temps les Philistins avaient introduit l'Arche dans le temple du dieu
Dâgon ; mais le lendemain, ils découvrirent l'idole gisant à terre
brisée.
La main de Dieu s'appesantit sur leur peuple et leur infligea des tumeurs.
Après s'être concertés, les princes des Philistins se décidèrent à renvoyer l'Arche, aux Israélites.
Mais le Sanctuaire de Silo ayant été détruit, le peuple dIsraël se
trouvait dépourvu de centre religieux, aussi l'Arche fut-elle déposée à
Qiryat-Yéarim, dans la maison d'Abinadab, où elle resta vingt ans.
Samuel
le Prophète avait succédé au Prêtre Éli comme Juge d'Israël,
c'est-à-dire chef suprême chargé de guider le peuple opprimé sous le
joug des Philistins.
Il entreprit sa tâche de restauration spirituelle en prêchant dans tout
le pays le repentir, le retour à l'observance de la Loi et le
renoncement aux cultes de Baal et d'Astarté.
« Fixez votre coeur dans le Seigneur, et Il vous délivrera des Philistins. »
Tel était son programme de gouvernement.
Il organisa une grande assemblée à Mispa, au cours de laquelle les
Israélites jeûnèrent et reconnurent publiquement leur faute devant Dieu,
et le Prophète intercéda pour leur salut.
Comme
les Philistins, avertis de ce rassemblement, étaient passés à
l'attaque, à la demande du peuple, le Prophète offrit un agneau en
holocauste et invoqua le Seigneur, qui répondit aussitôt en faisant
retentir un grand fracas dans le ciel.
Les Philistins, pris de panique, furent battus, et les Israélites purent reprendre possession des villes qui avaient été prises.
La paix rétablie, Samuel continua de juger Israël à Rama, où il avait élevé un Autel.
Chaque
année, il faisait une tournée dans le pays, pour trancher les
différends et exhorter le peuple à la piété et à l'observance de la Loi.
Une fois devenu vieux, il transmit ses pouvoirs à ses fils, Yoël et Abiyya, qui étaient établis à Bersabée.
Mais ces derniers se montrèrent indignes de leur père, ils acceptaient des présents et firent fléchir le droit.
Les
anciens d'Israël allèrent s'en plaindre auprès de Samuel à Rama et lui
demandèrent d'établir à leur tête un roi, pour qu'il les gouverne comme
les autres nations.
Affligé
par cette demande, le Prophète finit par se plier, sur ordre de Dieu, à
leur désir ; mais il les avertit solennellement qu'avec l'institution
de la royauté, ils allaient perdre la belle liberté que Dieu leur avait
octroyée en faisant d'eux le seul peuple ayant pour roi et chef le
Créateur.
Samuel
fut alors envoyé par Dieu auprès de Saül, fils de Qish de la tribu de
Benjamin, un vaillant guerrier qui dépassait tous les hommes de son
peuple tant par sa prestance que par sa bravoure.
Le prenant à part, il répandit sur sa tête l'huile d'onction et déclara
que Dieu l'avait choisi pour être le chef d'Israël et le délivrer de
ses ennemis.
Une
éclatante victoire sur les Ammonites confirma bientôt cette élection
divine, et Saül fut proclamé roi à Gilgal par tout le peuple en liesse.
Samuel
déclara qu'il avait désormais rempli sa mission et qu'il laissait le
roi à leur tête, afin de se consacrer désormais à la prière et à
l'enseignement.
Il les exhorta à la fidélité envers Dieu et envers son oint, et pour
sceller ses paroles, il*pria et fit tonner et pleuvoir, alors que le
ciel était radieux.
Saül
engagea la guerre contre les Philistins. Alors qu'il se trouvait en
position critique et que Samuel tardait à venir réconforter la troupe
prête à faire défection, le roi offrit lui-même l'holocauste,
outrepassant ses pouvoirs et s'attribuant la fonction sacerdotale.
Il achevait le sacrifice quand Samuel survint. L'homme de Dieu repoussa
toutes les bonnes raisons que Saül avançait et lui déclara que,
puisqu'il avait voulu agir seul et n'avait pas observé la Loi divine, la
royauté lui serait retirée.
Loin
de se repentir, Saül persista dans son orgueil, et se préparant une
autre fois à livrer bataille, il écarta le Prêtre qui avait été convoqué
pour consulter Dieu et engagea le combat.
Il fit la guerre de tous côtés, contre Moab, contre les Ammonites,
Édom, Amalec et les Philistins, et délivra Israël par sa vaillance.
Toutefois ces victoires restaient fragiles, car elles reposaient sur des forces humaines.
Envoyé contre Amalec, sur ordre de Dieu qui avait parlé par l'intermédiaire de Samuel, Saül remporta une nouvelle victoire.
Mais, au lieu de livrer tout ce peuple à l'anathème, il épargna le roi
Agag et le meilleur du bétail, pour n'offrir à Dieu que des troupeaux
sans valeur.
Se
faisant de nouveau l'interprète sans compromis de la volonté divine,
Samuel lui annonça que cette nouvelle désobéissance avait scellé sa
déchéance.
Et
résumant en quelques mots la prédication de toute sa vie, il dit au
roi: « L'obéissance vaut mieux que le sacrifice, la docilité, plus que
la graisse des béliers.
Parce que tu as rejeté la parole du Seigneur, Il t'a rejeté de la royauté. » (I Sam. 15:22).
Saül implora en vain son pardon, et après avoir exécuté de ses propres mains Agag, Samuel rentra à Rama.
Alors
qu'il pleurait sur le sort du roi Saül, le Saint Prophète fut envoyé
par Dieu à Bethléem, chez Jessé de la tribu de Juda, et y oignit en
secret le jeune et gracieux David comme roi d'Israël4.
L'esprit de Dieu s'étant retiré de Saül, le roi fut pris d'un esprit malin et souffrait de crises de démence.
C'est
alors que David entra à son service comme écuyer, et il calmait Saül en
jouant de la cithare quand le roi était saisi par le mauvais esprit.
Il jouissait de sa faveur, mais quand il eut remporté de brillantes
victoires et se fut attiré l'admiration du peuple, l'affection de Saül
se tourna en haine meurtrière.
David prit la fuite et se réfugia à Rama, chez Samuel, qui s'adonnait à la contemplation en compagnie d'un groupe de Prophètes.
Le
Prophète Samuel s'endormit quelque temps après, chargé de jours, et
tout le peuple d'Israël se rassembla à Rama pour le pleurer.
Par la suite, il fut honoré parmi les grands intercesseurs de
l'Ancienne Alliance, au même titre que Moïse et Aaron : « Moïse et Aaron
étaient parmi ses Prêtres, et Samuel parmi ceux qui invoquaient Son
Nom; ils invoquaient le Seigneur, et Il les exauçait » (Ps. 98:6).
Ses Reliques furent solennellement transférées de Palestine à Constantinople, au temps de l'empereur Arcade (19 mai 406).
Déposées
provisoirement à Sainte-Sophie, elles furent ensuite placées dans
l'église qui lui avait été dédiée à l'Hebdomon, dans la banlieue de la
capitale (7 octobre 410).
1. Son histoire est racontée dans le Ier Livre de Samuel de la Bible hébraïque, qui correspond au 1er Livre des Rois de la Septante.
2. Selon d'autres, Samuel devait être de la tribu de Lévi, puisqu'il exerçait les fonctions sacerdotales.
3. Plutôt: "Le Nom de Dieu", ou encore: "Ici est Dieu", d'après Origène.
4. Cf. Dimanche après la Nativité, 26-31 déc
2. Selon d'autres, Samuel devait être de la tribu de Lévi, puisqu'il exerçait les fonctions sacerdotales.
3. Plutôt: "Le Nom de Dieu", ou encore: "Ici est Dieu", d'après Origène.
4. Cf. Dimanche après la Nativité, 26-31 déc
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