Saints Premiers martyrs de Rome († 64)
Henryk Siemiradzki,
Les Torches de Néron (Lumières guidant la Chrétienté), huile sur toile, 1876
Les Torches de Néron (Lumières guidant la Chrétienté), huile sur toile, 1876
Les Premiers martyrs de l’Église de Rome concerne, suivant l'hagiographie catholique, le nom donné à un groupe indéterminé de chrétiens victimes du premier épisode de persécution des chrétiens qui prend place à Rome entre 64 et 68 à l'instigation de Néron à la suite du grand incendie de Rome.
Contexte
Un violent incendie se déclare à Rome en 64, que les pompiers de l'Urbs ne peuvent maîtriser.
La rumeur court alors que la catastrophe serait le fait de Néron,
désireux de détruire les quartiers insalubres et de rebâtir la ville.
Témoignage de Tacite
L'historien
Tacite, tout en étant réservé quant à l’origine de l’incendie (« Fut-il
dû au hasard ou à la malignité du prince, on ne sait ») rapporte dans
ses Annales (XV, 44) que l'empereur était incapable de faire taire la
rumeur dévastatrice : « Aucun moyen humain, ni largesses princières, ni
cérémonies expiatoires ne faisaient reculer la rumeur infamante d’après
laquelle l’incendie avait été ordonné ».
Les
chrétiens – un groupe religieux minuscule, encore mal distingué des
juifs – sont choisis comme boucs émissaires : « [Néron] supposa des
coupable et infligea des tourments raffinés à ceux que leurs
abominations faisaient détester et que la foule appelait "Chrétiens" ».
Tacite
décrit les supplices atroces auxquels les chrétiens sont soumis (et qui
ont largement alimenté l’iconographie chrétienne) : « On ne se contenta
pas de les faire périr ; on se fit un jeu de les revêtir de peaux de
bêtes pour qu’ils fussent déchirés par la dent des chiens, ou bien ils
étaient attachés à des croix et enduits de matières inflammables, quand
le jour avait fui, ils éclairaient les ténèbres comme des torches… ».
Tacite n’a aucune attirance personnelle pour cette « détestable superstition ».
Cependant,
à la vue de ce spectacle horrible, il en vient à éprouver quelque
sympathie : « Aussi quoique ces gens fussent coupables et dignes des
dernières rigueurs on se mettait à les prendre en pitié ».
Sans
se prononcer sur la culpabilité des chrétiens, Tacite propose une
théorie du bouc émissaire lui permettant de faire ressortir la cruauté
et l'arbitraire de l'empereur et non par sympathie pour les chrétiens
qui sont amalgamés aux juifs, porteurs à ses yeux d'une même « haine du
genre humain ».
Suétone mentionne également une persécution au milieu d’une liste de mesures prises par Néron mais sans la lier à l'incendie.
Buste de Néron, Musée capitolin, Rome
Les chrétiens sont peut-être visés après avoir vu dans l'incendie le signe précurseur de l'imminence de la fin du monde : se répandant dans les rues pour appeler à la conversion, tombant ainsi sous le coup du crime de prosélytisme, ils auraient ainsi attiré l'attention sur eux.
Ils
sont condamnés comme incendiaires et subissent une peine réflexive :
ils sont eux-mêmes, pour certains, brûlés vifs dans les jardins
impériaux ; d'autres sont utilisés pour des jeux de rôle de type
mythologiques ou des jeux de chasse, dont est friand le public romain,
dans les arènes du cirque du Vatican.
Ils
sont condamnés en vertu de la lex Cornelia de sicariis et veneficis
sans que leur religion ne rentre pour autant en ligne de compte.
Ainsi, la justification de cette première persécution par un hypothétique institutum neronianum relève de la légende.
Une tradition de la communauté chrétienne de Rome lie dès la fin du Ier siècle
à cet épisode la mort des apôtres Pierre et Paul de Tarse, comme en
atteste pour la première fois Clément de Rome dans son épître aux
Corinthiens, bien qu'on n'en connaisse rien d'un point de vue
historique.
La
communauté chrétienne de Rome sera prompte, malgré le traumatisme subi,
à dédouaner le pouvoir impérial de cette persécution suivant
l'injonction paulinienne de se soumettre « à toute institution humaine »
et Clément de Rome lui-même impute les victimes néroniennes et la mort
des deux apôtres à des tensions intra-communautaires.
Hagiographie
Suivant cette tradition, l’apôtre Pierre aurait été crucifié et son corps fut déposé dans une sépulture au flanc de la colline du Vatican soit en 64, soit en 67.
L’apôtre Paul de Tarse, suivant une tradition remontant au IIIe siècle, aurait lui été décapité aux Aquae Salvae, sur la route d’Ostie, en 65 ou 67, à l'emplacement de l'actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.
Les deux apôtres son fêtés ensemble le 29 juin.
Liturgie
Ce groupe de martyrs anonymes ou légendaires est liturgiquement commémoré le 30 juin, au lendemain de la fête des saints Pierre et Paul.
La tradition chrétienne retient également une série de martyrs supposés liés à cette persécution :
- Saint-Tropez, décapité en 65, commémoré le 29 avril.
- Saints Processo et Martinien, décapités en 67, commémorés le 2 juillet.
- Saintes Basilisse et Anastasie, décapitées en 68, commémorées le 15 avril.
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Premiers_martyrs_de_l%27%C3%89glise_de_Romel’Église de Rome fait mémoire de ses premiers martyrs, morts en 64, après l’incendie de la ville, sur l’ordre de Néron, jetés en grand nombre en pâture aux fauves ou brûlés vifs, selon le récit qu’en fait l’historien Tacite.
La mémoire de ce jour, aussi ancienne que celle des apôtres Pierre et Paul, fondateurs de l’Église de Rome, a été placée à cette date à partir de 1923, et, dès 1969, elle a été insérée dans le Calendrier romain général, pour compenser la suppression de presque toutes les mémoires des martyrs romains qui figuraient dans le précédent calendrier.
Elle nous rappelle comment, dès les débuts, l’Église, édifiée sur le fondement des apôtres et des prophètes, a grandi essentiellement grâce au témoignage radical des martyrs, qui mouraient en bénissant ceux qui les mettaient à mort par haine de leur foi.
Prière
Dieu qui as consacré par le sang des martyrs les magnifiques débuts de l’Église de Rome, fais que leur courage dans le combat nous obtienne une force inébranlable et la joie de la victoire. Par Jésus Christ.
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