Saint Pierre d'Arbues († 1485)

Saint Pierre d'Arbues († 1485)
 Inquisiteur des marranes en Aragon, martyr 


Saint Pierre d'Arbues († 1485)


Saint Pedro de Arbués, né en 1441 à Épila et assassiné le 17 septembre 1485 à Saragosse, est l’un des plus zélé inquisiteurs espagnols.

 

Biographie

Image dans Infobox.

 

Il avait pour père un noble nommé Antonio de Arbués, et le nom de sa mère était Sancia Ruiz. 
 
Il étudia la philosophie, probablement à Huesca, mais ensuite se rendit à Bologne, où au collège espagnol de Saint-Clément, il fut considéré comme un modèle pour le zèle dans les études et la piété, et il obtint ses diplômes en théologie et en droit. 
 
De retour en Espagne, il devint chanoine régulier à Saragosse, où il fit sa profession religieuse en 1474. 
 
Vers cette époque, Ferdinand et Isabelle avaient obtenu du pape Sixte IV une bulle papale pour établir dans leur royaume un tribunal chargé de rechercher les hérétiques, et surtout les Juifs qui, après avoir reçu le baptême étaient revenus au judaïsme, ouvertement ou en secret, et que l'on désignait sous le nom de marranes. 
 
En 1483 Torquemada fut nommé Grand Inquisiteur de Castille et, le 4 mai 1484, Arbués fut nommé avec Gaspar Juglar inquisiteur provincial pour le royaume d'Aragon (1484). 
 
Le 14 septembre 1485, Arbués fut assassiné dans la cathédrale alors qu'il était en prière et portait un casque et une cotte de mailles.
 
Cet acte était la conséquence du mauvais accueil que l'Inquisition avait reçu en Aragon, où elle était considérée comme une attaque de la Couronne contre les Fueros, c'est-à-dire les lois et les privilèges locaux. 
 
En particulier, il semble que certaines des familles les plus puissantes parmi les Juifs convertis - comme les Sánchez, les Montesa, les Paternoy et les Santángel - se considéraient comme des cibles de choix de l'Inquisition, et elles furent impliquées dans l'assassinat.
 
Il en résulta un mouvement populaire contre les Juifs ; Torquemada, dont le pouvoir fut étendu à la totalité de l'Espagne, organisa à Saragosse un gigantesque autodafé auquel furent invités même les grands d'Espagne et au cours duquel furent brûlés vivants des centaines d'hérétiques, ou présumés tels. 
 
Pour ceux que l'on supposaient les assassins (car les coupables avaient réussi à s'enfuir) « neuf d'entre eux furent finalement exécutés en effigies, deux se suicidèrent, treize furent brûlés sur le bûcher, et quatre punis pour complicité », selon le compte de Jerónimo Zurita.

Vénéré comme saint


Saint Pierre d'Arbues († 1485)

  Martyre d'Arbués, Francesco Cecchini


Œuvre représentant San Valero, San Vicente Mártir, San Pedro Arbués et Santo Dominguito de Val in Glory par José Luzán Martínez, 1757, musée de Saragosse

 
Torquemada demanda la béatification en qualité de martyr de Pedro de Arbués, qui fut canonisé par le pape Pie IX en 1867
 
Cette canonisation reste controversée hors de l'Église, mais elle est irréversible.
 
En 2001, l'Américain Garry Wills, étudiant le pontificat de Pie IX, écrivit : «En 1867, il canonisa Pierre Arbués, un inquisiteur du XVe siècle célèbre pour ses conversions forcées de Juifs, et déclara dans le document de canonisation que la sagesse divine avait fait en sorte qu'en ces tristes jours, alors que les Juifs aidaient les ennemis de l'Église grâce à leurs livres et à leur argent, ce décret de canonisation avait été promulgué ». 
 
Mais les décrets pontificaux sont sans appel.
 
Le rabbin américian David G. Dalindisqualifia les critique de Garry Wills.
 
De son côté, la Catholic Encyclopedia précise au sujet de Pedro d'Arbués: « Pierre remplissait ses devoirs avec zèle et avec justice. Bien que les ennemis de l'Inquisition l'accusent de cruauté, il est certain que pas une seule sentence de mort ne peut lui être attribuée... Cependant, les Marranes qu'il combattait le haïssaient et ils résolurent d'en finir avec lui. Une nuit, alors qu'il était en prière à genoux devant l'autel de Notre-Dame dans l'église métropolitaine, où il avait coutume de réciter l'office avec les frères de son ordre, ils l'attaquèrent et des assassins qu'ils avaient gagés lui infligèrent plusieurs blessures dont il mourut deux jours après ».
 
Leonardo Sciascia, dans Morte dell'inquisitore (1967), écrit qu'Arbués et Juan Lopez Cisneros (mort en 1657), sont « les deux seuls cas d'inquisiteurs qui soient morts assassinés ».
 
Saint Pedro de Arbués repose dans la chapelle San Pedro de Arbués dans la cathédrale de Saragosse.
 









 

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