Saint Photius et Saint Anicet (4ème s.)
martyrs à Nicomédie
Ces deux Saints et glorieux Martyrs vivaient à Nicomédie sous le règne de Dioclétien et Maximien (vers 304).
L'empereur
ayant publié un édit qui ordonnait à tous les citoyens de manifester
leur loyauté en offrant un culte aux idoles, et qui menaçait les
Chrétiens de toutes sortes de tortures et d'exil aux extrémités du
monde, la population de la capitale de l'Orient se trouvait fort en
émoi.
Un
grand nombre de Chrétiens, par peur des tortures ou par respect humain,
renièrent le Dieu unique et se soumirent, tandis que ceux dont la foi
était profondément enracinée dans leur cœur résistèrent courageusement
aux menaces et, s'armant du signe de la Croix victorieuse, ils
confessèrent à haute voix le Nom du Christ s'offrant ainsi aux tortures.
La persécution s'étendit aux diverses villes de l'Empire, faisant d'innombrables victimes.
Au bout de deux ans, Dioclétien se rendit lui-même de Thessalonique à
Nicomédie pour se rendre compte de la manière dont ses édits avaient été
appliqués.
Il
réunit le Sénat, en présence de son année, et ordonna d'exposer
catapultes, roues, grils et autres instruments de torture dont la vue
seule glaçait d'horreur tous les assistants.
Puis il se mit à haranguer la foule.
Tous se tenaient cois, terrorisés, quand un des membres du Sénat, le
comte Anicet, qui se distinguait tant par sa vaste culture que par sa
sagesse, sortit des rangs et, s'avançant vers l'empereur, il s'adressa à
lui avec hardiesse et se moqua des vaines menaces que le tyran devait
employer pour protéger des idoles inertes et incapables de se défendre
elles-mêmes.
Puis
il l'accusa de partir en guerre contre le Dieu vivant, en obligeant les
hommes qui ont été créés à Son image et à Sa ressemblance à se
prosterner devant des pierres taillées et du bois sculpté.
Seul
le Christ, ajouta-t-il, est le véritable Seigneur du ciel et de la
terre, et par Lui toute autorité est donnée aux rois et aux gouvernants,
car c'est Lui qui a orné le ciel de ses astres et la terre de la
splendeur de ses plantes et de ses animaux, pour servir l'homme et
l'inviter à rendre gloire à Dieu.
Rendu furieux par cette liberté de langage, Dioclétien accusa Anicet de blasphème contre les dieux.
Mais le Saint répliqua aussitôt, en demandant à l'empereur de lui
démontrer par des arguments solides en quoi consistaient les bienfaits
des idoles qu'on ne peut en aucune façon appeler des "dieux",
puisqu'elles ont besoin d'être sculptées et décorées.
Puis
il confessa sa foi en un seul Dieu en trois Personnes: Père, Fils et
Saint-Esprit, qui accorde aux Chrétiens sa grâce pour les faire
triompher du Prince de ce monde.
La
foule ayant pris parti pour Anicet, le tyran voulut déclencher un
massacre ; mais le général Placide l'en dissuada en lui rappelant qu'un
souverain doit se distinguer par sa mansuétude.
Dioclétien fit alors flageller le Saint à coups de nerfs de bœuf, à tel point que ses entrailles apparaissaient.
Bien digne de son nom ("invincible"), Anicet continuait cependant de confesser imperturbablement le Nom du Sauveur.
Sur
ordre de lempereur, on lâcha contre lui un lion gigantesque, dont le
rugissement fit presque mourir de terreur les assistants.
Mais, au moment où il allait atteindre le Saint, le fauve fut soudain
arrêté dans son élan et, devenu aussi doux qu'un agneau, il alla
délicatement essuyer de sa patte la sueur qui coulait du visage du
Martyr.
Comme
Anicet achevait sa prière d'action de grâces, un terrible séisme
ébranla Nicomédie, renversant la grande statue d'Hercule, qui fut
réduite en miettes, et détruisant les quartiers nord de la ville, où de
nombreux païens périrent sous les décombres.
L'empereur, endurci dans son impiété, attribua cette catastrophe à la
colère des dieux et ordonna de décapiter sans retard le Saint.
Mais le soldat chargé de cette tâche, Bibinos, eut soudain la main paralysée et ne put frapper Anicet de son glaive.
On modifia donc la sentence, et le Martyr fut attaché en croix à une roue suspendue au-dessus d'un brasier.
Les
membres déchirés et la chair calcinée, le Saint s'approchait encore
davantage de Dieu par une prière plus ardente que tous les feux de la
terre.
Et en réponse à sa prière, ses liens se trouvèrent consumés par le feu qui s'éteignit ensuite.
Alors
que Saint Anicet venait d'être sauvé par un Ange d'un chaudron en
fusion dans lequel il avait été plongé, son neveu Photios courut vers
lui pour l'embrasser et rendre avec lui grâces à Dieu pour ces signes
éminents de sa faveur envers ses serviteurs.
Comme
il se moquait des idoles et se déclarait prêt à mourir avec son oncle
pour recevoir au ciel les trophées de la victoire, sur un signe du
tyran, un soldat se précipita sur lui. Mais soudain aveuglé par la
Grâce, il tourna son glaive contre lui-même et se frappa mortellement.
Les deux Saints furent alors chargés de lourdes chaînes et jetés en prison.
Ils y retrouvèrent Saint Julien dAntioche (cf. 15 oct.) et ses
disciples, qui avaient été transférés d'Orient à Nicomédie pour y être
jugés.
Les
Martyrs s'embrassèrent chaleureusement et Lucien les exhorta à rester
fermes dans leur confession du seul vrai Dieu, et à ne pas craindre les
menaces des tyrans qui n'ont pouvoir que sur le corps, mais restent
impuissants devant la ferme résolution de l'âme.
Il acheva son discours en disant: « La terre elle-même crie vers Dieu,
abreuvée qu'elle est par le sang des Martyrs ! Et vous, confessant le
Christ, vous allez entrer dans le Royaume des Cieux. »
Séparés
de Saint Julien, Anicet et Photios comparurent au bout de trois jours
devant l'empereur qui essaya de les soumettre par une feinte
complaisance et par des promesses de richesses et d'honneurs.
Ils lui répliquèrent d'une seule voix : « Que tes honneurs et tes promesses s'en aillent avec toi à la perdition ! »
Furieux,
Dioclétien ordonna de leur brûler les entrailles avec des torches, puis
il les fit lapider par la foule dans l'amphithéâtre.
Comme
leurs corps restaient miraculeusement indemnes et resplendissants de la
grâce de l'incorruptibilité, on les traîna derrière des chevaux
sauvages et on saupoudra leurs plaies de sel avant de les renvoyer en
prison.
Ils restèrent incarcérés pendant plus de trois ans, tandis que la persécution continuait de faire rage dans tout l'Empire.
Finalement
l'empereur se souvint d'eux et, après un nouvel interrogatoire, au
cours duquel ils se montrèrent inflexibles, il les fit jeter dans la
chaudière du bain d'Antonin, dont on avait attisé le feu pendant trois
jours.
Mais à la prière des Saints, les marbres se fendirent et laissèrent l'eau du bain se déverser et éteindre la fournaise.
Après
tant de tourments qui avaient tourné à leur gloire, Saint Anicet et
Photios rendirent finalement avec joie leurs âmes à Dieu en étant brûlés
vifs.
Trois heures durant leurs corps restèrent exposés sur le gril sans même que leurs cheveux ne fussent consumés.
Une
fois le brasier éteint, les Chrétiens bravèrent le détachement de
soldats et se précipitèrent pour recueillir leurs précieuses Reliques et
les mettre en sûreté.
De
longues années après, la persécution ayant cessé, l'endroit où se
trouvaient cachées les Reliques des Saints Martyrs, fut révélé par Dieu
au Chorévêque Doukitios, qui les transféra dans une église édifiée en
leur honneur dans le quartier de Boanès, où elles accomplirent de
nombreuses guérisons.
Fête le 12 août.
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