Saint Patrocle († v. 576)
Ermite dans le Berry
Patrocle de Bourges, né à Bourges vers 496 et mort le 18 novembre 576, est un ermite et un saint de l'église catholique.
Biographie
Saint Patrocle devant l'oratoire consacré à saint Martin,
estampe de Maarten de Vos (1598),
La vie vertueuse des ermites
Sa vie a été racontée par Grégoire de Tours.
Il
fait des études brillantes et décide d'entrer dans les ordres ; il est
envoyé à la cour du roi Childebert Ier, fils de Clovis, mais revient à
Bourges après la mort de son père.
Plutôt
que de rester dans l'entourage de l'archevêque, il décide de se rendre à
Néris où il passe une quinzaine d'années à consolider le christianisme
et élève une chapelle dédiée à saint Martin. Mais il se sent appelé vers
une vie de méditation dans la solitude, quitte Néris et s'installe à
quelques kilomètres, à La Celle, où il vit en ermite.
Sa réputation de sainteté se répand et attire des disciples ; il décide alors d'établir un monastère à Colombier.
Il meurt en 576 et est enterré dans l'église de Colombier, où ses reliques sont conservées dans une châsse.
Culte
Le
tombeau de saint Patrocle devint rapidement le centre d'un pèlerinage
qui attirait de nombreux fidèles venus du Bourbonnais et du Berry, mais
aussi de la Marche et du Limousin.
Divers miracles lui furent attribués, comme celui du jaillissement de la fontaine Saint-Patrocle, située non loin de l'église.
Richard II, archevêque de Bourges, fit exhumer son corps le 9 octobre 1076 et autorisa son culte.
Il y avait dans les derniers siècles deux pèlerinages annuels, le 9 octobre (avec veillée le 8) et le 18 novembre.
Ces
pèlerinages semblent être tombés en désuétude dans le courant du XXe
siècle, mais plus récemment la tradition a été reprise sous la forme
d'une procession le dernier dimanche de juillet.
Sa fête est fixée au 18 novembre, anniversaire de sa mort, dans le propre du diocèse de Moulins.
Les églises de Colombier et de La Celle lui sont dédiées, mais aussi celle de Vitrac (Puy-de-Dôme), dans la proche Combraille auvergnate. Une église qui précéda au Moyen Âge l'actuelle église Saint-Eutrope de Clermont-Ferrand était sous le vocable de saint Patrocle.
Du
XVIIe au XIXe siècles, le prénom de Patrocle était fréquemment donné
aux garçons dans la Combraille bourbonnaise, autour de Colombier.
Source :
Autre pèlerinage très fréquenté dans les temps anciens, celui de Saint-Patrocle à Colombier. Saint Patrocle était né à Bourges en 496 d'une famille libre mais peu fortunée. Converti au christianisme, il fut réduit en esclavage et maltraité par son maître.
On
raconte que Dieu veillait sur son serviteur, maudit le pays qui fut
frappé par une épidémie. Celle-ci cessa lorsque Patrocle fut rendu à la
liberté. Étudiant, il devint si remarquable qu'on le retrouvera à la
cour de Crildebert, puis il devint précepteur du fils de Chlodomir. Il
désira, au lieu de se marier, consacrer sa vie exclusivement au culte de
Dieu. Il devint un ermite, remontant la vallée du Cher et s'arrêtant
non loin de Néris.
L'ermite
fit de nombreux miracles, si bien que sa renommée était telle que de
nombreux paysans vinrent le voir dans la cabane de branchages qu'il
s'était construite près d'une source que l'on nomma, par la suite, la
fontaine de Saint-Patrocle. Il fit construire un monastère avant de
s'enfoncer dans la forêt.
Il mourut le 18 novembre 576 à l'âge de quatre-vingts ans. Une dispute éclata entre les frères du monastère et ceux
de
Lachamp pour savoir près de qui serait enterré le Saint. On s'en remit
au jugement de Dieu, c'est-à-dire que l'on plaça le corps nu sur une
charrette. Celle-ci fut tirée par de jeunes bœufs que l'on abandonna à
eux-mêmes. Ils prirent le chemin du monastère de la Colombe devenu
Colombier.
Le
tombeau devint par la suite un centre de pèlerinages renommé. Celui-ci
se déroulait deux fois l'an, c'est-à-dire le 9 octobre, fête de la
translation des reliques du Saint, et le 18 novembre, anniversaire de sa
mort.
Des
deux dates, ce fut la première qui attirait le plus grand nombre de
pèlerins venant du Bourbonnais, du Limousin et de la Marche.
Les
fidèles arrivaient le 8 octobre au soir. On raconte que ceux qui
utilisaient la route de Commentry trouvaient, au sortir de celle-ci, peu
importante à cette époque, la croix de la Merlière, d'où l'on
apercevait, pointant au-dessus des bocages, le clocher de Colombier. Dès
qu'ils entrevoyaient le clocher, ceux qui étaient à cheval descendaient
de leur monture et, avec ceux qui marchaient, ils tombaient à genoux et
disaient une prière.
Ils
repartaient, tous, en silence, et gagnaient le tombeau de Saint
Patrocle en priant. On en vit même qui parcouraient cette distance pieds
nus.
Le
pèlerinage du 9 octobre attirait environ deux mille personnes qui
arrivaient dès la veille au soir. Dans le bourg, on ne pouvait loger
tout le monde. D'où des moyens de fortune. On installait les chevaux
dans les prés, leurs propriétaires payant une redevance. D'autres
étaient attachés aux pieux plantés le long du chemin à cet effet.
Dès
le 8 octobre, les vêpres étaient chantées et, ensuite, tous les
assistants se rendaient à la fontaine de Saint-Patrocle. Nombre de
pèlerins ne trouvant pas à se loger s'installaient dans l'église. Ils en
profitaient pour se confesser. À l'aube, un prêtre disait la messe des
pèlerins avant que ceux-ci ne reprennent leur chemin.
Avec
la Révolution, il n'y eut plus de pèlerinages. Sous la royauté, au
début du XIX" siècle, le pèlerinage recommença. Mais, au cours du XIX"
siècle, une fête profane se confondit avec la cérémonie du 9 octobre.
Elle eut un tel succès que, la manifestation du 9 octobre tombant le
jour de la Saint Denis, la commémoration de la translation du corps de
Saint Patrocle fut, dorénavant, appelée Saint Denis et adoptée comme
fête patronale.
Ce
fut la fin du traditionnel pèlerinage d'octobre que l'on reporta au 18
novembre. Le pèlerinage n'attira plus grand monde. Disons qu'aujourd'hui
Saint Patrocle est invoqué surtout pour obtenir la guérison des
fiévreux.
Nombre
de personnes âgées vous conteront qu'aux exercices du soir, avant la
guerre de 1914, apparaissaient au fond de l'église des mineurs revenant
du travail. Ils posaient à leurs côtés leur lampe encore allumée tandis
que le blanc des yeux et des dents tranchait crûment dans les visages
noircis par le charbon.
Durant
les cérémonies religieuses, les cloches sonnaient et la châsse de Saint
Patrocle, entourée de fleurs et de lumière, était exposée à la
vénération des fidèles.
Source :
En savoir plus : http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/synaxair/novembre/patrocle.pdf
La fontaine saint Patrocle : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2007/10/17/6571827.html
Les amis de saint Patrocle : http://amispatrocle.perso.neuf.fr/stpatrocle/patrocle.htm
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