Saint Robert Bellarmin

Saint Robert Bellarmin

 

Image illustrative de l’article Robert Bellarmin

 

Roberto Francesco Romolo Bellarmino (francisé en Robert Bellarmin), né à Montepulciano en Toscane (Italie) le 4 octobre 1542 et décédé à Rome le 17 septembre 1621, était un prêtre jésuite italien, théologien, écrivain et apologiste de renom. Proche conseiller de Clément VIII il est fait cardinal et inquisiteur en 1599 et plus tard (1602) archevêque de Capoue.

 

Au XXe siècle, le pape Pie XI, qui lui voue une grande admiration, le béatifie en 1923, le canonise en 1930 et le déclare docteur de l'Eglise en 1931. Liturgiquement il est commémoré le 17 septembre.

Formation et enseignement à Louvain

Issu d'une riche et nombreuse famille toscane Robert est fils de Vincenzo Bellarmino.

Sa mère Cinthia Cervini était la sœur du cardinal Marcello Cervini, futur pape Marcel II.

Après avoir rejoint le tout nouveau collège ouvert par les jésuites à Montepulciano et s'être demandé s'il ne deviendrait pas médecin, Robert Bellarmin choisit d'entrer dans la Compagnie de Jésus le 20 septembre 1560.

Il étudia la philosophie au Collège Romain les trois années suivantes, puis les Humanités d'abord à Florence, puis à Mondovì.

En 1567 il commença sa théologie à Padoue mais fut envoyé en 1569 à Louvain pour finir son cursus, ou il put se rendre familier avec le Protestantisme.

Grand admirateur de Saint Thomas d'Aquin, il introduisit la théologie thomiste avec succès à la faculté de théologie de Louvain où il enseigna de 1570 à 1576.

Ordonné prêtre, il y acquit rapidement une bonne réputation d'enseignant et de prêcheur.

Il insista plus tard pour que le thomisme soit à la base de la formation théologique des jeunes jésuites (Ratio Studiorum approuvé par la cinquième Congrégation Générale de 1593).

Rôle à Rome

L'art de la Controverse

Appelé à Rome en 1576 pour y tenir la « chaire de controverses » au Collège romain, il se distingue par ses compétences théologiques mises au service de la défense de la foi catholique et, plus encore, par sa courtoisie vis-à-vis des Protestants. À une époque où les débats tournent vite aux injures et attaques personnelles, Bellarmin réfute certes des doctrines que Rome estime erronées mais il respecte les personnes. Maître dans l'art de débattre, il rédige entre 1586 et 1593 les Disputationes de controversiis Christianæ fidei, adversus hereticos (Débats sur les controverses de la foi chrétienne, contre les hérétiques). Cet ouvrage rencontre un vif succès, y compris chez les Protestants d'Angleterre et d'Allemagne dont les plus éminents théologiens prennent la plume pour tenter une réfutation, puisqu'il connaît vingt éditions du vivant de son auteur. L'évêque anglican de Chichester Richard Montagu tient Bellarmin en haute estime. Dans son Léviathan, Hobbes s'essaiera non sans mal à réfuter De Summo Pontifice - 3e controverse du corps.

Simultanément, il participe à la commission chargée de réviser le texte de la Vulgate préparé sous le pontificat de Sixte-Quint, et qui aboutit à la Vulgate sixto-clémentine (1592).


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Monument à Robert Bellarmin dans l'église du Gesù à Rome

Par User:Torvindus., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=379107


Au Collège romain où tous les deux résident, il assume la direction spirituelle de l'étudiant jésuite Louis de Gonzague, qui mourra peu après victime de son dévouement aux pestiférés. Bellarmin exprimera le souhait d'être enterré à ses côtés.


Cardinal et théologien du pape

Il accompagna Henri Caietan, envoyé en France comme légat par Sixte-Quint.

Il fut théologien du pape Clément VIII qui ordonna aux paroisses d'utiliser le catéchisme de Bellarmin Doctrina christiana breve (1597).

Le même Clément VIII le créa cardinal en 1599. Il deviendra cardinal-prêtre du titre cardinalice Sata Prassede en 1620.

Nommé archevêque de Capoue en 1601, le curialiste et grand théologien se sentit à l'aise dans le travail pastoral également : il organisa dessynodes réguliers dans son diocèse et en visita systématiquement toutes les paroisses.

Sans le véto de l'Espagne Bellarmin eût été élu pape au conclave de 1605.

Auprès du pape Paul V

Aussitôt fait pape, Paul V l'appelle à Rome, où il siège dans diverses congrégations (Index, Saint-Office, Propagation de la foi...). Il s'engage dans la défense des droits et du pouvoir temporel de la papauté. En 1620, il est créé cardinal-prêtre du titre cardinalice « Sainte Praxède ».

Les écrits des dernières années de Bellarmin sont empreints d'ascétisme et de spiritualité. Plusieurs fois, il demande de se retirer. Paul V refuse en disant : « l'Église ne peut pas se passer de lui ! ». Devenu sourd, il finit ses jours à Rome au noviciat jésuite de Saint-André du Quirinal , où il meurt le 17 septembre 1621.

La postérité conserve de lui l'image d'un homme qui, par amour de l'Église, a défendu toute sa vie la doctrine catholique contre les hérétiques et le pouvoir temporel des papes (De potestate summi Pontificis in rebus temporalibus, 1610). Cependant, n'étant pas allé aussi loin que d'autres théologiens de son temps, il a été considéré comme trop modéré par Rome et ultramontain par la France.

Membre de la Congrégation du Saint-Office

Proche conseiller du pape et cardinal inquisiteur, Robert Bellarmin participe activement, mais différemment, à deux procès ecclésiastiques restés célèbres.

C'est à lui que Clément VIII confie l'instruction du procès de Giordano Bruno, ancien frère dominicain qui développe une doctrine philosophique jugée non conforme à la foi catholique. Au cours des sept années de ce procès, le cardinal Robert Bellarmin conduit une vingtaine d'interrogatoires. L'Inquisition fait alors usage de la torture pour obtenir des aveux mais Giordano Bruno ne cède pas. Bellarmin lui rend visite dans sa prison et tente, avec des succès éphémères, de le ramener à la foi. Considéré comme athée et hérétique, Bruno est brûlé vif le 17 février 1600.

En 1616, Bellarmin ordonne à Galilée de cesser d'enseigner comme vrai l'héliocentrisme de Nicolas Copernic. Selon lui, ce système ne doit rester qu'une simple hypothèse mathématique dépourvue d'affirmation philosophique. C'est du reste ce que préconise, dans la préface au « De revolutionibus orbium coelestium » de Copernic qu'il a publié en 1543, le théologien luthérien Andreas Osiander. Cette interdiction d’enseigner, qui n’est pas encore une condamnation, est notifiée à Galilée début 1616.

Mais le bruit circule que Galilée a été condamné et puni. Sur sa demande, Bellarmin fournit au savant un document daté du 26 mai 1616, infirmant les rumeurs mais interdisant de défendre et d’enseigner l’héliocentrisme. Retiré de la vie publique et décédé en 1621, Bellarmin ne participera pas au procès de Galilée, qui conduira à son abjuration en 1633.

En 1992, lors de la conclusion des travaux de la « Commission d'étude de la controverse ptoléméo-copernicienne », le pape Jean-Paul II reconnaît les erreurs de « la plupart des théologiens » dans le cadre d'une repentance de l'Église, sans toutefois mentionner explicitement le rôle de l'Inquisition.

Postérité

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Exemple de bellarmine

Par Jenny O'Donnell, CC BY-SA 2.0 uk, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9978050


  • Robert Bellarmin est béatifié en 1923, canonisé en 1930 au terme d'un long procès et finalement proclamé Docteur de l'Église en 1931 par le pape Pie XI. Il est liturgiquement commémoré le 17 septembre.
  • En 1933, l'église San Roberto Bellarmino à Rome prend son nom ainsi que le titre cardinalice San Roberto Bellarmino. De nombreuses églises de par le monde, ainsi que certaines institutions d'enseignement sont placées sous sa protection, y compris le Collegio Bellarmino de Rome.
  • Ses restes mortels se trouvent dans l'église Saint-Ignace-de-Loyola à Rome, sous l'autel de la chapelle qui lui est dédiée.
  • Un type de cruche en grès originaire de Cologne est appelé bellarmine d'après son nom.

Ouvrages

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Dottrina cristiana breve, 1752


  • Apologia Roberti S. R. E. Cardinalis Bellarmini, pro responsione sua ad librum Iacobi Magnæ Britanniæ Regis, cuius titulus est, Triplici nodo triplex cuneus; in qua apologia refellitur Præfatio Monitoria Regis eiusdem. Accessit eadem ipsa responsio, iam tertio recusa, quæ sub nomine Matthæi Torti Anno superiore prodierat.Köln, Johann Kinckes, 1610.
  • Apologie de l'illustrissime Robert Bellarmin, … pour la responce dudit sieur au livre du serenissime roy de la Grand'Bretaigne… avec la responce cy-devant publiée, sous le nom de Matthieu Torty. - Responce du cardinal Bellarmin au livre intitulé « A triple coing, triple nœud » ou autrement « Apologie pour le serment de fidélité contre deux brefs du Pape Paul V et les dernières lettres du cardinal Bellarmin, escrites à Georges Blacwel, archiprêtre d'Angleterre ». (S. l.), 1610.
  • Roberto Bellarmino, De scriptoribus ecclesiasticis: liber unus : cum adiunctis indicibus undecim, & breui chronologia ab orbe condito usque ad annum M.DC.XII, Romae, Ex typographia Bartholomaei Zannetti, 1613 (lire en ligne) 
  • Disputationes de controversiis christianæ fidei adversus hujus temporis hæreticos.
  • De ascensione mentis in deum per scalas rerum creatarum , 1615
  • Catéchisme, très répandu.
  • 3 volumes in-folio d'Œuvres diverses (Cologne, 1619).

Il a adressé l'Histoire de sa vie au jésuite Andreas Eudaemon-Joannes. Ses Œuvres complètes ont paru à Naples en 1857-1860, en 7 volumes in-4.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Bellarmin

En savoir plus :

http://jesusmarie.free.fr/robert_bellarmin.html

http://www.jesuites.com/histoire/saints/robertbellarmin.htm

http://voiemystique.free.fr/robert_bellarmin.htm

 







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