Saint Hormisdas
Pape (52ème) de 514 à 523 († 523)
Saint Hormisdas, né à Frosinone près de Rome, mort à Rome, le 6 août 523, fut pape du 20 juillet 514 jusqu'à sa mort le 6 août 523.
L'Église catholique romaine le vénère comme saint et le célèbre localement le 6 août.
Biographie
Ce pontife intelligent et sage venait d'une famille aisée et honorable de Frusino (Frosinone), dans l'Agro Romano (Latium).
Avant de recevoir les ordres il avait été marié et son fils devint par la suite pape sous le nom de Silvère (536-537).
Sous
le pape Symmaque, Hormisdas avait le rang de diacre, et pendant le
schisme de l'antipape Laurent il fut l'un des membres les plus éminents
du clergé fidèle à Symmaque.
Au synode tenu à Saint-Pierre en 502, il exerça la fonction de notaire.
À cette occasion, Ennode de Pavie lui prédit qu'il deviendrait pape [Ennodii opera, ed. Vogel (Berlin, 1885), 287, 290].
Élévation au siège de Rome
Le
lendemain des funérailles de Symmaque (20 juillet 514), Hormisdas fut
consacré évêque de Rome sans rencontrer de résistances.
L'une
des premières préoccupations du nouveau pape fut d'éliminer les
derniers vestiges du schisme de l'antipape Laurent, en accueillant de
nouveau dans l'Église ceux qui ne s'étaient pas encore réconciliés.
Le schisme acacien
Dès le début de son pontificat, les affaires de l'Église d'Orient tinrent une place particulière dans ses préoccupations.
À
Constantinople se poursuivait le schisme acacien, commencé après la
publication de l'Henotikon par l'empereur Zénon qui avait provoqué la
rupture entre des Églises d'Orient et d'Occident.
L'empereur (491-518) Anastase, successeur de Zénon, avait maintenu le
document en vigueur et, penchant toujours plus vers les monophysites, il
persécutait les évêques qui refusaient de renier le concile de
Chalcédoine.
Les trois patriarches Macedonius de Constantinople, Elias de Jérusalem, Flavien d'Antioche furent chassés de leurs sièges.
Au
milieu de cette confusion, un certain nombre d'évêques orientaux en
avaient appelé à Symmaque pour qu'il rétablît l'unité de l'Église
ecclésiale, ce qui renforcerait leur position et leur permettrait de
lutter contre la propagation du monophysisme.
Symmaque leur demanda de condamner Acace de Constantinople, mais les Orientaux n'étaient pas prêts à franchir le pas.
Profitant
du mécontentement qui s'élevait contre les tendances monophysites
d'Anastase, Vitalien de Mésie, un commandant de l'armée, se mit à la
tête d'une révolte contre l'empereur.
Vitalien
demanda que lui fût restituée la charge de distribuer le grain aux
troupes, que fût reconnu le concile de Chalcédoine et que fût rétablie
l'unité avec Rome.
Il rallia de nombreux partisans et parut devant Constantinople à la
tête d'une grande armée ; après qu'il eut battu Ippazio, neveu de
l'empereur Anastase, ce dernier fut réduit à négocier, c'est-à-dire à se
soumettre.
L'un
des termes de l'accord avec Vitalien était que l'empereur jurait de
convoquer un synode à Héraclée en Thrace, d'y inviter le pape et de se
soumettre à son arbitrage sur son différend quant au siège de
Constantinople et aux autres diocèses, afin de restaurer l'unité de
l'Église.
En conséquence, le 28 décembre 514, Anastase écrivit à Hormisdas pour l'inviter au synode qui aurait lieu le 1er juillet.
La lettre présentée à Vitalien fut transmise à Rome par son émissaire et par le légat impérial.
Le 12 janvier, Anastase envoya au pape une deuxième communication moins
courtoise dans laquelle il demandait seulement ses bons offices dans ce
conflit.
Manifestement
l'empereur souhaitait faire traîner les négociations puisqu'il n'était
pas disposé à tenir les promesses qu'il avait faites à Vitalien.
La
seconde lettre arriva à Rome avant la précédente et, le 4 avril,
Hormisdas répondit en exprimant sa joie devant la perspective de paix,
mais en défendant en même temps la mémoire de ses prédécesseurs.
Les porteurs de la première lettre impériale arrivèrent le 14 mai suivant.
Le
pape continua les négociations de manière circonspecte, convoqua un
synode à Rome et, le 8 juillet, écrivit à l'empereur pour lui annoncer
le départ d'une ambassade pour Constantinople.
Entretemps, les deux cents évêques qui s'étaient rassemblés le 1er juillet à Héraclée se séparèrent sans avoir rien conclu.
L'ambassade
du pape à la cour impériale comprenait deux évêques : Ennodius de
Pavie et Fortunatus de Catania, le prêtre Venantius, le diacre Vitalis
et le notaire Hilarius.
La
lettre d'Hormisdas à l'empereur, datée du 1er août 515, nous est
parvenue avec des instructions détaillées faites aux légats sur la
position qu'ils auraient à défendre.
Si l'empereur acceptait les propositions qui lui étaient présentées, le
pape était prêt, si nécessaire, à comparaître en personne devant un
concile.
Le pape envoya en outre la formule d'une confession de foi (regula fidei) à faire souscrire aux évêques d'Orient.
L'ambassade n'aboutit à aucun résultat ; Anastase, sans interrompre les
négociations, remit aux légats une lettre évasive à l'intention
d'Hormisdas.
Entretemps,
l'empereur, après avoir étouffé un nouveau soulèvement dirigé par
Vitalien, envoya à Rome une ambassade composé de deux hauts
fonctionnaires civils.
Ils
étaient porteurs d'une lettre datée du 16 juillet 516, adressée au pape
et d'une autre datée du 28 juillet, adressée au Sénat, le but de cette
dernière était d'inciter les sénateurs à se rebeller contre Hormisdas.
Le Sénat, cependant, ainsi que le roi Théodoric, resta fidèle au pape.
La réponse d'Hormisdas à la lettre de l'empereur fut digne mais sans
équivoque.
Pendant
ce temps, un certain nombre d'évêques de Scythie, d'Illyrie et
de Dardanie était revenus dans la communion avec Rome et beaucoup
d'entre eux avait discuté avec les légats du pape à Constantinople sur
le problème de la réunion des Églises.
Ils se prononcèrent alors, condamnèrent Acacius et signèrent la confession de foi (regula fidei) d'Hormisdas, comme le firent les évêques de la province d'Épire, convaincus par le sous-diacre romain Pullius.
Il se fit remarquer par son zèle contre les Eutychéens.
En
matière de discipline ecclésiastique, il décréta que les charges
d'Église ne devaient pas être attribuées en échange de privilèges ou de
dons.
Son
inhumation se fit dans l'ancienne basilique Saint-Pierre, à la suite de
9 ans et 15 jours de pontificat. Il est fêté le 6 août.
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