Saint Blimond (7ème s.)

Saint Blimond (7ème s.)

Moine

 

Image illustrative de l’article Blimond

Statue de saint Valery ou de saint Blimond, anonyme, bois taillé, début XIXe siècle. Collection du centre hospitalier intercommunal de Saint-Valery-sur-Somme

Par Pierre Poschadel — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=137801312



 

Blimond ou Blidemundus (? - 650 ou 673), abbé de Leuconay et mort à Leuconay (ancien nom de Saint-Valery-sur-Somme) est un religieux franc, restaurateur de l'abbaye de Saint-Valery-sur-Somme.

Il est reconnu saint par l'Église catholique.

Biographie

Blimond fut initié à la foi catholique par Valery de Leuconay, abbé-fondateur de l'abbaye de Saint-Valery-sur-Somme qui l'aurait guéri alors qu'il était arrivé estropié à l'abbaye. Il succéda à Valery à la tête du monastère en 622.

Le monastère ayant été détruit lord d'une invasion, Blimond se réfugia à l'Abbaye de Bobbio, en Italie du nord où il assista à la mort de l'abbé Attale, en 627. Il revint par la suite à Leuconnay et releva l'abbaye de ses ruines. Il y mourut le 3 janvier 673.

 

Postérité

A une dizaine de kilomètres de Saint-Valery-sur-Somme, un village porte le nom de Saint-Blimont. L'église de ce village est placée sous le vocable de Saint-Blimont, elle a été reconstruite au XIXe siècle et conserve une statue de saint Blimond, en bois polychrome du XVe siècle. Cette statue a été transportée de Saint-Valery à Saint-Blimont ainsi que les reliques du saint à la Révolution française. Des vitraux de l'église de Saint-Blimont représentent plusieurs épisodes de la vie du saint.

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blimond

 

Les saints ne sont pas toujours destinés par le ciel à la sanctification des lieux où ils prennent naissance.

Saint Blimond (Blithmundus), si révéré au pays de Vimeux, en Picardie, était originaire du Dauphiné.

Il naquit dans un château situé le long de la rivière d'Isère, de parents également illustres par leur noblesse et par leurs grands biens.

Mais, comme les riches et les puissants du siècle ne sont pas plus exempts des disgrâces de la nature que les pauvres et les nécessiteux, notre saint fut affligé, dès son enfance, d'une si étrange contraction de nerfs, qu'il devint paralytique et tout à fait impotent, jusqu'à ne pouvoir se tenir debout, ni même lever la tête pour regarder le ciel.

Ses parents, extrêmement désolés d'un accident si fâcheux, employèrent tous les remèdes humains pour tâcher de l'en délivrer ; mais enfin, après l'avoir fait inutilement pendant plusieurs années, ils n'attendirent plus que de Dieu la guérison de leur fils.

Et comme par toute la France s'était répandu le bruit des grands miracles que saint Valéry, abbé d'un monastère à Leuconaus, près de l'embouchure de la Somme, aujourd'hui Saint-Valery-sur-Somme, en Picardie, opérait sur toutes sortes de malades, ils résolurent d'y porter eux-mêmes leur pauvre estropié. CÕétait vers 614.

En effet, ils ne furent pas frustrés dans leur espérance ; car ayant présenté le jeune Blimond à ce saint moine, ils le supplièrent avec larmes d'avoir pitié de leur affliction, et d'obtenir de Dieu, par la ferveur de ses prières, la guérison de, leur cher enfant.

Le saint abbé, dont le cÏur était tout rempli de charité, ne put refuser la demande que lui faisaient ces illustres affligés.

Il se mit donc aussitôt en prière, prit le jeune homme, et après lui avoir imposé les mains sur tous les membres estropiés, il le rétablit en une parfaite santé.

D'après une tradition, qui est trop savante pour avoir jamais été populaire, dit l'abbé Corblet, ce serait à partir de ce jour que notre saint, qui s'appelait Gogus, aurait quitté son nom de famille, pour prendre le surnom de Blithmundus, qui signifierait l'impotent guéri.

Quoi qui en soit de cette étymologie hybride, Blimond, croyant ne pouvoir jamais assez reconnaître l'insigne faveur dont il avait été l'objet, qu'en consacrant au culte des autels cette même santé qu'il venait de recevoir miraculeusement, résolut de se faire moine sous la sage conduite de saint Valéry, afin que, par les belles instructions d'un si grand homme, il pût préserver son âme des maladies spirituelles, comme il avait été délivré, par les mérites du même saint, d'une si étrange infirmité corporelle ; ses parents, quelque tendresse qu'ils eussent pour lui, ne pouvant s'opposer à un si pieux dessein, le laissèrent volontiers entre les mains de son bienfaiteur, et d'après une antique tradition fixèrent leur résidence à Gouy, près de Saigneville.

Ils établirent, dans une plaine voisine, cinq maisons de culture qui donnèrent bientôt naissance à un village appelé plus tard du nom de Saint-Blimond.

Le disciple reconnaissant fit de tels progrès à l'école de saint Valéry, qu'il devint l'exemple du monastère.

C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner si, après la mort de l'abbé, Blimond fut élu par les suffrages de tous les moines pour lui succéder en 622.

Cependant il ne put pas gouverner longtemps cette sainte communauté ; car, dès l'année suivante, des pirates scandinaves vinrent désoler nos contrées maritimes ; les moines se virent contraints d'abandonner la Picardie, où les armées causaient le plus de désordres, et d'aller demander à d'autres abbayes moins exposées, une hospitalité temporaire.

De sorte que le saint abbé, voyant que son monastère se dispersait tout entier, sans pouvoir y apporter de remède, résolut de se réfugier lui-même en celui de Bobbio, dans le Milanais ; il se détermina sans doute à ce choix en présumant un favorable accueil de la part de l'abbé Attale, qui avait été disciple de saint Colomban, en même temps que saint Valéry, à l'abbaye de Luxeuil.

Il était certain, d'ailleurs, de rencontrer là des compatriotes ; car les Burgondes affluaient dans cette communauté, aussi bien que des moines irlandais, francs, italiens et lombards.

Saint Attale, qui gouvernait alors cette maison, le reçut avec beaucoup de charité, ravi de posséder un tel serviteur de Dieu, et persuadé que les vertus de ce saint ne contribueraient pas peu à augmenter la ferveur de ses moines.

Blimond, ayant passé quelques années en ce lieu dans les exercices d'une rigoureuse pénitence, crut devoir retourner en France, où il apprit que les troubles avaient cessé.

Il communiqua son dessein à l'abbé Attale ; le saint vieillard, ne pouvant se résoudre à se priver d'une personne avec laquelle il avait contracté une étroite amitié, et dont le mérite lui était parfaitement connu, s'efforçait de retarder ce pénible départ ; mais un jour qu'il se rendait à l'église, appuyé sur le bras de Blimond, il vit apparaître saint Valéry, tout rayonnant de gloire, et se trouva tellement soulagé de ses infirmités, qu'il se croyait transporté dans les airs vers le lieu où il se rendait.

La reconnaissance qu'il éprouva pour saint Valéry ne lui permit pas de s'opposer plus longtemps au projet de Blimond ; mais Dieu ne lui ôta point la consolation qu'il ambitionnait tant, de se sentir fermer les yeux par le saint abbé de Leuconaus.

Quelques jours après, Attale, voyant sa fin approcher, se fit transporter hors de sa cellule pour vénérer la croix qui en sanctifiait l'entrée.

Là, en présence de Blimond, qui ne le quittait jamais, il vit le ciel s'entrouvrir pour lui laisser apercevoir la place qu'il devait y occuper dès le lendemain.

Saint Attale mourut le 10 mars de l'an 627.

Blimond, après lui avoir rendu les honneurs de la sépulture, partit aussitôt pour la Picardie ; il n'y trouva plus qu'un monastère en ruines ; ce ne fut qu'avec peine qu'il put reconnaître, tout couvert de ronces et de, chardons, le tombeau de saint Valéry.

Près de là il bâtit une cellule pour y passer le reste de sa vie dans la solitude.

Toutefois il ne put empêcher que la renommée de ses miracles, de ses austérités et de ses vertus, ne lui attirât bientôt de nombreux disciples, et la plupart des anciens moines de Leuconaus revinrent se mettre sous la direction de leur ancien abbé.

Il fallait un nouveau monastère.

Saint Blimond obtint du roi Clotaire 11, vers l'an 628, la permission de bâtir une vaste abbaye et d'ériger une église sous le vocable de saint Valéry.

Ces constructions étaient distantes de deux kilomètres du village de Saint-Blimond, sur la route actuelle de Lanchères.

Les vieillards du pays se rappellent encore cet emplacement nommé la Plaine d'Argent, situé près d'un bois qu'on a défriché vers 1852.

Ces constructions furent détruites au 11e siècle par les ravages des Normands ; Hugues Capet fit rebâtir cette abbaye à l'endroit où sont creusés les circonvallations de ce qu'on appelle, aujourd'hui, à Saint-Valery, la Ville.

Dagobert 1er, en l'an 636, accorda à Blimond le domaine de Routiauville. 

Après avoir solidement établi la discipline régulière dans son monastère, il commença avec un zèle vraiment apostolique à travailler à la ruine de l'idolâtrie, qui infestait encore quelques endroits de la Picardie ; assisté de ses disciples, qui se répandirent par toute la province pour l'exécution d'un si généreux dessein, il acheva d'exterminer le reste des idoles, renversa leurs autels, convertit ceux qui les adoraient encore en leur faisant connaître Jésus Christ pour le vrai Dieu et le Rédempteur ; ce fut au point que nous pouvons, avec justice, le considérer comme un apôtre de ce pays, puisque ç'a été par ses soins que le culte des faux dieux en a été entièrement banni. 

Il continua dans ses nouvelles fonctions la vie austère qu'il avait entreprise en sortant de Bobbio ; dans son extrême mortification, il ne buvait que de l'eau et ne mangeait qu'après le coucher du soleil ; il ne s'accordait que cinq heures de sommeil sur des branchages étendus dans sa cellule.

D'une confiance en Dieu illimitée, il répondait, quand on lui reprochait de trop donner aux pauvres, que plus on se dépouille en leur faveur, plus on a droit de compter sur la générosité de la Providence.

Saint Blimond finit heureusement ses jours par une mort précieuse devant Dieu, le 3 janvier de l'an 650, après avoir eu la consolation de voir achevée la construction de son monastère et de son église.

Il fut inhumé, dit-on, dans la chapelle de Saint-Valery, laquelle fut remplacée plus lard par le sanctuaire qu'on voit aujourd'hui non loin du clos de l'ancienne abbaye.

Ses reliques, conservées jusqu'à ce jour, furent vérifiées en 1651 et transférées en 1791 au village de Saint-Blimond.

L'église paroissiale de Saint-Valery, ainsi que Notre-Dame d'Amiens, possèdent quelques ossements de saint Blimond.

La mémoire de ce Saint, ainsi que nous l'avons déjà dit, est très célèbre au pays de Vimeux.

 tiré de : Les Petits Bollandistes; Vies des saints tome 1 p. 105-107

Source

Fête le 3 janvier.







 

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