Saint Anastase II Pape (50 ème) de 496 à 498 († 498)

Saint Anastase II
Pape (50 ème) de 496 à 498 († 498)


Saint Anastase II, Pape (50 ème) de 496 à 498 († 498)



Anastase II fut le 50e pape (496-498).
 

 Image illustrative de l’article Anastase II (pape)

Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs

(mosaïque du milieu du XIXe siècle)

 

Romain de naissance, fils d'un dénommé Pierre, il s'agit peut-être de l'Athanase qui fut chargé de lire la lettre du pape Félix au concile de Rome, en 485, et les requêtes de Misène au concile de 495.

Son élection se fit le 28 novembre 496, après un interrègne de sept jours.

Dès son élévation au pontificat, il chercha à ramener les ariens au sein de l'Église et à rétablir la paix au sein de celle-ci.

Il envoya à cet effet des légats, les évêques Crescone et Germain, à Constantinople, avec une lettre pour l'empereur Anastase Ier, dans laquelle il exprimait son ardent désir de réunion, et le priait d'y travailler lui-même.

Il s'agissait d'obtenir que le nom d'Acace de Césarée, évêque arien de Constantinople, fût enlevé des sacrés diptyques.

Le pape pria donc l'empereur, en termes très humbles, de bien vouloir le faire enlever, et de ne pas permettre que, pour une chose si peu importante et qui ne regardait qu'un seul homme, on ne déchire pas plus longtemps la tunique de Jésus-Christ.

Il écrivit également à Clovis pour le féliciter de sa conversion (en fait cette lettre est un faux, fabriqué de toute pièce au xviie siècle).

À sa mort, l'Église romaine se divisait sur les concessions accordées pour rapprocher l'Orient et l'Occident.

Anastase II régna pendant deux ans, il mourut le 19 novembre 498 et fut enterré à Saint-Pierre. Il fut placé par Dante dans l'Enfer de sa Divine Comédie
En savoir plus : 


Après la mort de Gélase, le clergé et le peuple de Rome élurent, pour gouverner l'Église, Anastase II, Romain de naissance et fils de Pierre. Le nouveau pontife, animé de louables intentions, essaya d'éteindre le schisme qui séparait l'Orient de l'Occident : il écrivit d'abord à l'empereur Anastase, le priant de procurer la paix des Églises, et déclarant qu'il reconnaissait la validité des ordinations faites par Acace et des baptêmes qu'il avait administrés. Cette lettre fut envoyée par deux évêques, qui accompagnèrent le patrice Faustus, député de Rome, se rendant à Constantinople pour les affaires publiques. Le pape reçut ensuite à sa communion Photius, diacre de Thessalonique, zélé partisan d'Acace. Cet acte de tolérance excita des murmures parmi les faux dévots du clergé, et un grand nombre de prêtres et d'évêques se séparèrent de la communion d'Anastase. Le cardinal Baronius et plusieurs historiens ecclésiastiques ont voulu rendre ce fait douteux, en altérant la vérité ; ces adorateurs de la pourpre romaine regardent un acte de tolérance comme une flétrissure pour le Saint-Siège, et préfèrent que la mémoire du pontife passe à la postérité chargée d'une accusation de cruauté, plutôt que d'avouer ses généreuses intentions d'aplanir les difficultés qui fomentaient un schisme interminable. Pendant le séjour des légats à Constantinople, deux apocrisiaires du siège d'Alexandrie vinrent leur présenter un mémoire pour obtenir la communion du pape. Ils prétendaient que la division des deux Églises n'avait d'autre cause que la mauvaise traduction de la lettre de saint Léon à Flavien ; et pour montrer leur orthodoxie, ils inséraient une profession de foi, où ils déclaraient recevoir les trois premiers conciles, et condamner Eutychès, comme Nestorius. Mais ils ne faisaient aucune mention du concile de Chalcédoine, et soutenaient que Dioscore, Timothée et Pierre n'avaient point eu d'autre foi que la leur. Ils refusèrent constamment de rayer les noms de ces évêques, qui étaient odieux au clergé de Rome : ce refus empêcha la réunion des Églises, et vint donner une nouvelle preuve que la haine des prêtres est implacable, et que les ministres d'un Dieu de paix ne pardonnent jamais à ceux qui s'opposent à leurs projets ambitieux !Un événement important fixa bientôt l'attention du pape et de l'Église d'Occident : Clovis, roi de France, venait de se convertir au christianisme. La cérémonie de son baptême s'accomplit à Reims, avec toute la pompe et la magnificence que l'habile évêque saint Remi crut devoir déployer aux regards étonnés des hordes qui accompagnaient son néophyte. Les rues étaient tapissées de riches tentures, l'église était éclairée par la lueur éblouissante de plusieurs milliers de cierges parfumés, et le baptistère, rempli d'arômes, exhalait les plus suaves odeurs ; de jeunes vierges et de beaux adolescents, couronnés de fleurs, portaient les Évangiles, la croix et les bannières, pendant que le prélat, tenant Clovis par la main, entrait dans le sanctuaire suivi de la reine Clotilde et des chefs de l'armée franque. Au moment où saint Remi versa l'eau sacrée sur le nouveau chrétien, il prononça ces paroles : « Courbe la tête, fier Sicambre ; désormais tu adoreras ce que tu livrais aux flammes, et tu brûleras ce que tu adorais. » A l'imitation des Juifs, l'évêque oignit le front de Clovis d'une huile odorante qu'on a prétendu avoir été apportée par une colombe blanche.Cette pieuse fourberie du saint chrême est due au célèbre Hincmar de Reims ; il exposa le premier à l'adoration des fidèles la sainte ampoule, qui n'était autre qu'un lacrymatoire que l'on trouve fréquemment sur les tombeaux romains, et qui paraissait avoir contenu le baume dont ils se servaient dans les cérémonies expiatoires pour arroser les cendres des morts. Avec Clovis furent baptisés trois mille de ses guerriers et ses sœurs Alboflède et Laudechilde. Après la cérémonie, le chef des Francs donna à l'évêque de Reims plusieurs domaines situés dans les provinces de la Gaule qu'il venait de conquérir. De cet accord du roi franc et du prélat, il résulta que les cités armoricaines consentirent à se soumettre à l'autorité du nouveau chrétien, et accrurent tellement sa force qu'il se trouva eu état de combattre les Bourguignons et les Visigoths.Cette conversion ressemblait, pour les circonstances et les raisons politiques, à celle de Constantin ; aussi le saint-père s'empressa-t-il d'écrire à Clovis pour le féliciter de la grâce que Dieu lui avait accordée en l'éclairant des lumières de la foi. Les négociations du patrice Faustus étant terminées à Constantinople, les légats s'engagèrent au nom du pape à souscrire à l'Hénoticon de Zénon, et reçurent de l'empereur d'Orient la promesse de la réunion des deux sièges. Mais à leur retour à Rome, ils apprirent qu'Anastase était mort depuis le mois de mars 498, après avoir tenu le Saint-Siège un an et quelques mois. Plusieurs historiens sacrés affirment que Dieu le fit mourir subitement pour le punir d'avoir reçu Photius à sa communion ; d'autres prétendent que sa mort fut honteuse, et qu'il rendit ses entrailles pendant qu'il obéissait aux lois de la nature. Dans tous les cas, nous repoussons les sentiments des ultramontains qui regardent la fin de ce pontife comme un châtiment de la justice divine, car il est plus probable qu'il, fut empoisonné par les prêtres dont il réprimait la fougue intolérante. Si Anastase eût encore vécu quelques années, il eût réparé le mal que ses prédécesseurs avaient fait à l'Église par une rigueur excessive. Le pontife aimait la paix, dirigeait les affaires avec un zèle éclairé, et ses lettres sont remplies de pensées morales et d'applications judicieuses des passages de l'Écriture. Il fut enterré dans la basilique de Saint-Pierre. Après sa mort, la discorde prit sa place sur le siège de Rome, et les luttes recommencèrent entre les fidèles.
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