Bienheureux Joseph Moreau († 1794)

Bienheureux Joseph Moreau  († 1794)
prêtre et martyr de la Révolution française 

Bienheureux Joseph Moreau, prêtre et martyr de la Révolution française († 1794)



Prêtre du diocèse d'Angers né le 21 octobre 1763 à Saint-Laurent-de-la-Plaine, Maine-et-Loire.

Martyrisé le 18 avril 1794, à Angers, Maine-et-Loire.

Il a été béatifié le 19 Février 1984 avec un grand groupe de martyrs du diocèse d'Angers.

À Angers, en 1794, le bienheureux Joseph Moreau, prêtre et martyr, qui durant la Révolution française, fut guillotiné en haine de la foi chrétienne, le vendredi de la Passion du Seigneur.

Fête le 18 avril.

 

MARTYRE DE JOSEPH MOREAU

Le samedi 12 avril 1794, M. Moreau fut extrait de la prison de Segré et comparut devant le citoyen Chollet, agent national du district, assisté du secrétaire Vallin.

Nous donnons ici ce premier interrogatoire, extrait des archives de la Cour d'appel d'Angers :
D. — A lui a demandé ses noms, âge, qualité et demeure ?
R. — A dit s'appeler Joseph-René-Jacques-Henri Moreau, prêtre, vicaire à Saint-Laurent-de-la-Plaine, être âgé de 30 ans, et demeurer ci-devant à Saint-Laurent
D. — A lui a demandé s'il a prêté le serment requis par la loi ?
R. — A dit que non.
D. — A lui a demandé depuis quel temps il a cessé ses fonctions de vicaire?
R. — A dit qu'il les a cessées depuis environ deux ans et demi.
D. — A lui demandé, si ayant cessé ses fonctions de
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vicaire, il a continué de dire la messe dans la commune de Saint-Laurent, et s'il a continué d'y résider?
R. — A dit qu'il est resté dans cette commune environ 15 mois après avoir cessé ses fonctions, pendant lequel temps il a quelquefois dit la messe.
D. — A lui demandé quelle commune il a habité pendant les 15 autres mois qui ont suivi ?
R. — A dit qu'il a habité les communes de Botz, la Chapelle-Aubry et Saint-Quentin ; qu'il a passé ensuite quelque temps dans la commune de Saint-Laurent-de-la-Plaine, jusque vers le mois d'octobre 1793 ; que, pendant ce temps, il a peu fréquenté l'armée des rebelles qui occupaient alors le pays ; qu'il a passé la Loire avec l'armée des rebelles ; qu'il l'a suivie dans les différents lieux qu'elle a parcourus ; qu'après la déroute du Mans, il se présenta à Ancenis pour tenter le passage de la Loire, mais que n'ayant pu l'effectuer, il se retira dans les terres vers le 18 décembre 1793.
D. — A lui demandé quelles communes il a habité depuis ce temps, et de quelle manière il a vécu ?
R. — A dit qu'il a toujours été errant, qu'il ignore le nom des communes qu'il a parcourues, et que, pour exister, il recevait du pain, tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre.
D. — A lui demandé depuis combien de temps il habite la commune de Combrée ?
R. — A dit qu'il y est arrivé cette nuit avec un particulier, qui a été arrêté avec lui à un lieu qu'il croit s'appeler Legatz, et qu'il était caché dans un chaumier.
D. — A lui demandé quel était le troisième particulier caché avec lui, qui a été tué en voulant s'enfuir ?
R. — A dit qu'il s'appelait Humeau, ancien vicaire de la commune d'Andrezé ; qu'il était caché dans le chaumier avant que lui, Moreau, et son compagnon y fussent arrivés.
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D. — A lui demandé où il a couché l'avant-dernière nuit et les nuits précédentes ?
R. — A dit qu'il a couché dans les champs, et que sa compagnie n'a pas excédé le nombre de deux à trois.
D. — A lui demandé combien il croit qu'il peut encore exister de rebelles dans la commune de Combrée et autres voisines ?
R. — A dit qu'il l'ignore.
D. — A lui demandé s'il n'était pas du nombre de ceux qui formaient les rassemblements qui se sont montrés dans les forêts de Combrée, Chanveau et autres ?
R. — A dit que non.
D. — A lui observé qu'il ne dit pas la vérité, et qu'il était à la tête de ces rassemblements, que lui et Humeau les ont dirigés dans leurs différentes marches ?
R. — A dit que non.
D. — A lui demandé, si, dans les différentes communes où il a séjourné, il n'a pas rencontré des prêtres, ses anciens confrères ?
R. — A dit qu'il en a vu un qui partait pour Châteaugontier, qui était de la Jumellière, professeur de rhétorique à Beaupréau (1).
D. — A lui demandé si, dans les différentes communes où il habitait, il n'y disait pas la messe ?
R. — A dit qu'il l'a célébrée trois ou quatre fois, et que depuis six semaines il ne l'a pas dite.
D. — A lui demandé dans quelles communes il a dit 'sa messe, et combien de personnes y assistaient ?
R. — A répondu qu'il a dit la messe dans la commune de Nyoiseau ; les quatre fois dont il parle, dans quatre endroits différents ; qu'il n'y avait que les habitants de ces endroits à assister à sa messe.
1. M. Joseph Blouin mourut missionnaire de la Compagnie de Marie, le 10 août 1824.
D. — A lui demandé s'il n'a pas rempli d'autres fonctions ?
R. — A dit que non.
D. — A lui demandé si un calice d'étain, une boîte remplie de pains d'autel, ainsi que plusieurs chansons sur les événements de la guerre des rebelles, lui appartenaient ?
R. — A dit que les différents objets appartenaient à M. Humeau.
D. — A lui demandé comment s'appelaient les fermes où il a dit la messe ?
R. — A répondu qu'il n'en sait rien, qu'il était conduit dans ces fermes par des particuliers dont il ignorait le nom.
D. — A lui demandé si une petite boîte, ayant sur le couvercle une croix, lui appartient, et quel usage il en faisait 
R. — A dit que cette boîte est bien à lui, qu'elle était destinée pour les saintes huiles, mais qu'il ne s'en est jamais servi.
D. — A lui demandé depuis quel temps il est avec le particulier qui a été arrêté avec lui, de quelle commune il est et comment il s'appelle ?
R. — A dit que depuis un mois il a été quelquefois avec lui, qu'il ne le connaît que sous le nom de François, qu'il est de Combrée.
D. — A lui demandé si l'arme qui a été trouvée dans leur repaire, était à lui, ainsi que les cartouches ?
R. — A dit que non ; que le fusil a été, par lui et son compagnon de voyage, trouvé dans leur retraite, qu'il n'a aucune connaissance des cartouches.
Et est tout ce qu'il a déclaré.
Le lundi saint, 14 avril, M. Moreau, qui avait été conduit dans les prisons d'Angers, comparut devant le
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Comité révolutionnaire de cette ville, siégeant à l'évêché. On se borne à lui demander où il a été arrêté et s'il est insermenté, puis le Comité envoie ce second interrogatoire à la Commission militaire.
C'est le jeudi saint qu'il est appelé devant cette dernière, qui siégeait aux Jacobins, actuellement la Gendarmerie nationale. Voici le troisième interrogatoire que subit en séance publique M. Moreau.
D. — Ses noms, âge, état et demeure ?
R. — S'appeler Joseph-René-Jacques-Henri Moreau, 30 ans, natif de Saint-Laurent-de-la-Plaine.
D. — Son domicile ?
R. — Qu'il n'en avait pas depuis longtemps, parcourant toutes les campagnes.
D. — Son état?
R. — Etre prêtre, ci-devant vicaire à Saint-Laurentde-la-Plaine.
R. — S'il a prêté son serment?
R. — Que l'assemblée ayant laissé la liberté des opinions, il ne l'a pas prêté, parce que ce n'était pas la sienne.
D. — A combien de distance de Saint-Laurent est le fameux chêne qu'il connaît si bien ?
R. — A un quart de lieue, mais il n'existe plus.
D. — A lui observé qu'il vient de dire que l'Assemblée avait laissé la liberté des opinions, mais que l'Assemblée aussi avait ordonné la déportation de ceux qui avaient refusé le serment, et que lui devait y obéir ?
R. — Que cela est vrai, mais qu'il n'y a pas obéi.
D. — Pourquoi il n'a pas obéi à cette loi ?
R. — Que c'était son dessein de rester dans ce pays.
D. — Quel était son dessein en restant dans ce pays ?
R. — Que son but était de rester dans sa famille.
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D. — Si effectivement il est resté tranquille, puisque c'était son but ?
R. — Que oui, qu'il est resté 14 mois dans une maison.
D. — Combien il s'est fait de processions au fameux chêne en sa présence ?
R. — Qu'il n'en a jamais vu, qu'il disait seulement la messe à la chapelle, lorsqu'elle existait.
D. — A lui observé qu'il en impose, en disant qu'il n'a jamais assisté à ces processions, puisque c'est lui et d'autres de sa clique qui se cachaient dans l'arbre pour faire mouver une ci-devant bonne vierge ?
R. — Qu'il n'y a jamais été ni de jour ni de nuit, qu'en outre il n'aurait pu se mettre dans le chêne parce que le chêne n'était pas assez gros.
D. — A lui observé qu'il y a été sous un déguisement afin de ne pas être reconnu ?
R. — Qu'il n'y a jamais été sous aucun déguisement.
D. — S'il n'a jamais été avec un autre prêtre déguisé en f... ?
R. — Que non, qu'il n'en a jamais vu sous ce déguisement.
D. — A lui observé que quoiqu'il ait dit qu'il voulait être vrai, il en impose à tout moment, puisque plusieurs témoins déposent l'avoir vu sous ce déguisement ?
R. — Que cela est faux.
D. — S'il ajoutait foi aux prétendus miracles que faisait cette ci-devant bonne vierge ?
R. Qu'il n'est pas assez instruit sur ce fait, n'en ayant pas vu par lui-même, n'ayant jamais voulu aller au chêne pour s'en convaincre.
D. — Quelle était sa mission dans la Vendée ?
R. — Qu'elle était de se tenir tranquille, se retirant du pays à mesure que l'insurrection y éclatait.
D. — A lui observé que tout raffiné menteur qu'il
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veut paraître, son mensonge éclate à tout moment, puisqu'après avoir dit qu'il passa 14 mois dans le même endroit il vient de dire le contraire ?
R. — Qu'ayant été déplacé il y a deux ans, il est resté jusqu'au mois de mars 1793 dans sa paroisse, ce qui fait plus de 14 mois (1).
D. — Par quel moyen la contre-révolution s'est opérée ?
R. — Qu'il n'en sait rien.
D. — Combien de messes contre-révolutionnaires il a dites pendant le temps qu'il resta caché ?
R. — Qu'il n'en sait rien, la disant rarement.
D. — A lui observé que puisqu'il en disait peu, il devait les vendre fort cher?
R. — Qu'il n'en vendait pas.
D. — Combien il a béni de chapelets, de sacrés-coeurs et combien il vendait ses bénédictions?
R. — Qu'il n'a béni que des sacrés-coeurs, et gratis.
D. — A lui observé qu'il devient de plus en plus un impudent menteur, qu'après avoir dit qu'il n'aiguisait pas les poignards de la Vendée, il résulte de son dernier aveu qu'il a béni les sacrés-coeurs qui étaient les vrais poignards dont se servaient les prêtres ?
R. — Qu'il croyait qu'on lui parlait de poignards ordinaires.
D. — Si la petite bonne Vierge du chêne avait une couronne sur la tête ?
R. — Qu'il n'en sait rien.
D. — Combien de messes ou de saluts il a célébrés pour la stabilité du trône d'un prétendu Louis XVII ?
R. — Qu'il n'en sait rien.
1. M. Moreau fut « déplacé » par l'intrus, installé le 30 octobre 1791.
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D. — S'il tenait ses pouvoirs du fameux scélérat d'évêque d'Agra ?
R. — Qu'il n'avait pas de pouvoirs de lui ; qu'il tenait les siens de Mgr de Lorry.
D. — Combien de miracles la bonne Vierge du chêne a opérés ?
R. — Qu'il n'en sait rien, ne les ayant ni vus, ni comptés ; que néanmoins il est possible qu'elle en ait fait.
D. — A lui demandé si, puisqu'il n'a pas vu les miracles de la bonne Vierge, il a vu le fameux miracle de la résurrection des brigands ?
R. — Que non ; que ceux qui ont été tués n'ont pas voulu ressusciter, crainte qu'il ne leur en arrive encore autant.
D. — Combien il a baisé de fois en réalité ou en idée la mule de cet a...m... qu'on appelle Pape ?
R. — Qu'il y avait trop loin pour entreprendre ce voyage.
D. — A lui observé qu'il est si entreprenant qu'il a dit à quelqu'un qu'avant peu il y aurait une nouvelle Saint-Barthélemy.
R. — Qu'il n'a jamais parlé de cela.
D. — Quel était son costume parmi les brigands sujets de Louis XVII ?
R. — Qu'il s'habillait tantôt d'une manière, tantôt d'une autre.
D. — Pourquoi il changeait si souvent de costume ?
R. — Qu'il changeait selon les saisons.
C. — A combien de combats il s'est trouvé avec les brigands ?
R. — Qu'il n'en sait rien au juste, mais peut-être vingt fois.
D. — A lui observé qu'on reconnaît facilement qu'il
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professe toujours son ancien état, c'est-à-dire d'imposteur, car après avoir dit qu'il restait tranquille il s'ensuit pourtant que, par ses réponses, il a été à 20 combats ?
R. — Qu'il était tranquille dans les intervalles.
D. — A lui représenté que sans doute il portait à son chapeau un sacré-coeur, un chapelet ou un christ en place de cocarde ?
R. — Que non, qu'il n'a porté qu'une cocarde blanche pendant quelques jours.
D. — Combien de fois les boulets de la République ont renversé les autels où il disait ses messes ?
R. — Qu'ils ne les ont jamais renversés.
D. — Combien de fois il a harangué les brigands avant le combat ou en les confessant ?
R. — Jamais et qu'il confessait rarement.
D.        A lui demandé si au confessionnal il ne promettait pas le ciel à ceux qui mouraient pour soutenir leur religion ?
R. — Que c'est le secret, qu'il n'a rien à répondre à cela.
D. — S'il a vu Bernier, curé de Saint-Laud ?
R. — Qu'il l'a vu, il y a six mois, mais qu'il ne sait ce qu'il est devenu depuis.
D. — Quel emploi avait Bernier dans les brigands ?
R. — Qu'il n'en sait rien, n'ayant jamais été avec luit.
D. — Comment il a regardé la constitution républicaine ?
R. — Qu'il ne la connaît pas, ne l'ayant pas lue.
D. — Comment il a regardé la mort de Capet ?
R. — Qu'il n'en sait rien.
1. M. l'abbé Bernier devint au Concordat évêque d'Orléans et mourut le ler octobre 1806.
D. — Comment il a regardé l'extinction des prêtres réfractaires ?
R. — Qu'il ne le savait pas.
D. — S'il sait où est Stofflet et Charette ?
R. — Qu'il n'en sait rien.
Lecture à lui faite, a dit que ses réponses contiennent vérité et a signé :
MOREAU.
RUFFEY, secrétaire.
Immédiatement après cet interrogatoire, Antoine Félix, président, François Laporte, Jacques Hudoux, Marie Obrumier, Gabriel Goupil fils, tous membres de la Commission militaire (Ruffey, secrétaire), condamnent à mort M. Moreau par le jugement suivant, qui fut imprimé chez Jahyer et Geslin, rue Milton, à Angers, et affiché dans toute la ville :
« Sur les questions de savoir si Joseph Moreau, natif de Saint-Laurent-de la-Plaine, prêtre non assermenté, ci-devant vicaire de la même commune, est coupable :
1° D'avoir eu des intelligences et correspondances intimes avec les brigands de la Vendée ;
2° D'avoir enfreint la loi relative à la déportation des prêtres non assermentés ;
3° D'avoir, après cette infraction à la loi, été l'un des premiers moteurs du rassemblement contre-révolutionnaire des bandits qui se sont soulevés dans le département de la Vendée ;
4° D'avoir, pour trahir ouvertement sa patrie, allumé le flambeau de la guerre civile, et donner plus d'éclat à ses projets infâmes, imaginé des processions miraculeuses, au nom d'une soi-disant sainte Vierge placée
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dans un chêne, près Saint-Laurent-de-la-Plaine, qu'il faisait mouvoir à volonté en la métamorphosant de toutes les manières et selon les circonstances du soi-disant miracle qu'il voulait opérer en son nom ;
5° D'avoir, par cette invention criminelle et contre-révolutionnaire, privé la république d'une quantité prodigieuse de citoyens et citoyennes, qui en abjurant la raison, n'écoutant que leurs faiblesses morales et ses discours séduisants, accouraient en foule à ces processions, sous l'étendard sanglant du fanatisme, de la guerre civile et de la tyrannie ;
6° Enfin, d'avoir provoqué au massacre des patriotes, à la proclamation de la guerre civile, à la destruction de l'égalité, de la liberté, et conspiré contre la souveraineté du peuple français.
Considérant qu'il est prouvé qu'il a eu des correspondances et intelligences étroites avec les brigands de la Vendée ;
Considérant qu'il est également prouvé qu'il a enfreint la loi relative à la déportation des prêtres non assermentés ;
Considérant que d'après cette infraction à la loi, il a fait partie du rassemblement des rebelles et s'est trouvé à tous les combats avec eux contre les armées de la république, ayant une cocarde blanche à son chapeau ;
Considérant encore qu'il est prouvé qu'il est un des principaux moteurs et instigateurs de la guerre civile qui a éclaté dans la Vendée et dans plusieurs autres départements de la République ;
Considérant enfin que par l'ensemble de tous ces délits, il est prouvé impérieusement qu'il a provoqué au massacre des patriotes, à la destruction de la liberté et de l'égalité, au rétablissement de la royauté et à l'anéantissement de la république française :
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La Commission militaire le déclare atteint et convaincu de conspiration envers la sûreté et la souveraineté du peuple français.
Et en exécution de la loi du 9 avril 1793, article premier, portant : La Convention nationale met au nombre des tentatives contre-révolutionnaires la provocation au rétablissement de la royauté ;
Et aussi en exécution de la loi du 19 mars 1793, portant (art. 1er ) : Ceux qui sont ou seront prévenus d'avoir pris part aux révoltes ou émeutes contre-révolutionnaires, qui ont éclaté ou qui éclateraient à l'époque du recrutement dans les différents départements de la république, et ceux qui prendraient ou auraient pris la cocarde blanche ou tout autre signe de rébellion sont hors de la loi. En conséquence, ils ne peuvent profiter des dispositions des lois concernant la procédure criminelle et l'institution des jurés. — (Art. 6) : Les prêtres, les ci-devant nobles, les ci-devant seigneurs, les émigrés, les agents et domestiques de toutes ces personnes, les étrangers, ceux qui ont eu des emplois ou exercé des fonctions publiques dans l'ancien gouvernement ou depuis la révolution, ceux qui auraient provoqué ou maintenu quelques-uns des attroupements de révolte, les chefs, les instigateurs, ceux qui auront des grades dans ces attroupements, et ceux qui seraient convaincus de meurtre, d'incendie ou de pillage, subiront la peine de mort.
Et encore, en exécution de la loi des 29 et 30 vendémiaire, portant (art. 14) : Les ecclésiastiques mentionnés à l'article 10, qui, cachés en France, n'ont point été embarqués pour la Guyane française, seront tenus, dans la décade de la publication du présent décret, de se rendre auprès de l'administration de leurs départements respectifs, qui prendront les mesures nécessaires pour leur arrestation, embarquement et déportation, en conformité de l'article 12. (Art. 15) : Ce délai expiré, ceux qui seront trouvés sur
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le territoire de la république seront conduits à la maison de justice du tribunal criminel de leur département, pour y être jugés et punis de mort, conformément à l'article 5 ;
La Commission militaire condamne Joseph Moreau, natif de Saint-Laurent-de-la-Plaine, prêtre non assermenté, ci-devant vicaire à la même commune, à la peine de mort.
Et sera le présent jugement exécuté dans les 24 heures.
Et enfin, en exécution de la même loi du 19 mars 1793, (art. 7), portant : La peine de mort prononcée dans les cas déterminés par la présente loi, emportera la confiscation des biens, et il sera pourvu sur les biens confisqués à la subsistance des pères, mères, femmes et enfants, qui n'auraient pas d'ailleurs des biens suffisants pour leur nourriture et entretien ; on prélèvera en outre sur le produit desdits biens le montant des indemnités dues à ceux qui auront souffert de l'effet des révoltes, la Commission militaire déclare les biens dudit Moreau acquis et confisqués au profit de la république. »
M. Moreau fut guillotiné le lendemain, jour du vendredi saint, sur la place du Ralliement.
En savoir plus :
http://guerredevendee.canalblog.com/albums/notre_dame_de_la_charite/photos/60957810-100_4107.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Martyrs_d%27Angers


Joseph Marie François Moreau (né à Morlaix, le 6 octobre 1764 - mort à Morlaix le 22 novembre 1849) est un homme politique français.

Il est le frère du général Moreau et le gendre de Michel Behic.


Biographie

Il est avocat à Morlaix au moment de la Révolution. Il a, ainsi que son père, conservé quelques relations avec les émigrés, pour des règlements de comptes. Pour ces faits, ils sont tous les deux dénoncés. Son père se fait guillotiner à Brest, et lui en est quitte pour 6 mois de prison. À peine remis en liberté, il se présente le 5 nivôse an III à la barre de la Convention pour demander justice contre ses accusateurs.

Commissaire du gouvernement auprès du tribunal correctionnel de Morlaix en l'an VI, il voit sans déplaisir le Coup d'État du 18 brumaire. Il devient membre du Tribunat le 24 pluviose an VIII.

Il est le seul à protester contre le rapport du grand-juge qui comprend le général Moreau, son frère, parmi les coaccusés de Cadoudal, et demande en vain son renvoi devant ses juges naturels, et non devant un tribunal d'exception.

Chevalier de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, il quitte la vie politique à la dissolution du Tribunat en 1807.

La Restauration le nomme administrateur-général des postes.

Il est anobli par lettres patentes du 8 octobre 1814.

Le 4 novembre 1816, il est député du grand collège d'Ille-et-Vilaine et siège dans la majorité.

Il devient préfet de la Lozère le 6 août 1817, puis préfet de Charente.

Après la révolution de 1848, il se retire à Morlaix et y meurt le 22 novembre 1849.

Source :

 








 

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