Bienheureux Jacques de Voragine († 1298)

Bienheureux Jacques de Voragine († 1298)
Frère prêcheur, archevêque de Gênes


Bienheureux Jacques de Voragine. Frère prêcheur, archevêque de Gênes († 1298)




Jacques de Voragine (Iacoppo da VarazzeJacobus da Varagine) (Varazze, vers 1228 - Gênes, 1298) était un chroniqueur italien du Moyen Âge, archevêque de Gênes et auteur de la Légende dorée, célèbre ouvrage racontant la vie d'un grand nombre de saints et saintes, martyrs chrétiens, ayant subi les persécutions des Romains.

Il est aussi l'auteur d'une Chronique de la cité de Gênes, de plusieurs recueils de sermons, et de quelques autres opuscules.

Il est béatifié en 1816 et est fêté le 13 juillet.

 

Biographie

image illustrative de l’article Jacques de Voragine
Jacobus de Voragine avec son ouvrage La Légende dorée entre les mains
œuvre de Ottaviano Nelli, Foligno, Italie


Jacques de Voragine naît entre 1225 et 1230 à Varazze, près de Gênes en Ligurie (Italie).

En 1244, la même année que Thomas d'Aquin, il prend l'habit et rejoint l'ordre des Prêcheurs fondé par Dominique de Guzmán.

Il s’établit au couvent de Gênes, Santa Maria in Castello (fondé en 1222).
Entre 1246 et 1251, il fut envoyé au Studium Generale de Bologne, centre prestigieux de l’ordre dominicain.

En 1252, il revient pour être lector au couvent de Gênes (élevé au rang de prieuré depuis 1229, il fallait un homme qui inculquât un enseignement de base aux frères).

On ne trouve guère de passage de Jacques de Voragine dans une université, ce qui peut paraître étonnant dans une carrière si bien menée au sein de l’ordre.

Il fut sous-prieur du couvent de Gênes en 1258 puis prieur des couvents d’Asti et Gênes.

Cette position centrale joua pour beaucoup dans la diffusion de la Légende dorée dans les couvents dominicains.

La Légende dorée est commencée vers 1260 et sera remaniée jusqu'à sa mort en 1298.


Jacques de Voragine prêchant, détail d'une miniature du Maître de Jacques de Besançon tirée d'un manuscrit de la Légende dorée, vers 1480


Au cours du chapitre général de Bologne de 1267, il fut nommé prieur provincial de Lombardie, c'est-à-dire de toute l’Italie du nord, charge qu’il exerça de 1267 à 1277, puis de 1281 à 1286.

Il assura aussi par intérim la direction générale de l’ordre à la mort de Jean de Verceil de 1283 à 1285.

Il représente sa province lors des conciles de Lucques en 1288 et de Ferrare en 1290.

Lors de ce dernier, il est l'un des quatre délégués chargés par le pape Nicolas IV de demander la déposition de Munio de Zamora, maître de l'ordre des Prêcheurs depuis 1285.

Munio de Zamora sera ainsi démis de sa charge par une bulle pontificale datée du 12 avril 1291.

En 1288, la ville de Gênes envoie Jacques de Voragine auprès de Nicolas IV afin de libérer les Génois de l'excommunication dont ils sont frappés en raison de l'aide qu'ils ont apportée aux Siciliens contre le roi Charles II.

En 1292, Nicolas IV convoque Jacques de Voragine à Rome afin de le consacrer archevêque de Gênes.

Mais lorsqu'il arrive à Rome, le 30 mars, le pape est gravement malade.

Il meurt le 4 avril sans avoir procédé à cette consécration. Ce sont finalement les cardinaux qui le nomment archevêque le dimanche suivant Pâques.

Jacques de Voragine remplit sa tâche avec beaucoup de dévouement, multipliant notamment les efforts pour réconcilier les deux factions politiques des Guelfes et des Gibelins qui déchirent Gênes, ce qu'il réussit à faire en janvier 1295.

Il participe aussi, comme envoyé du pape, à plusieurs médiations dans le conflit qui oppose la République de Gênes à celle de Venise.

Il meurt en juillet 1298 à Gênes en demandant que l'argent prévu pour ses funérailles soit distribué aux pauvres.

Le gisant de son tombeau se trouve actuellement déposé au musée lapidaire de Sant'Agostino (it).


Œuvres

  • La Légende dorée (Legenda aurea, vers 1261-1266), trad. sous la dir. d'Alain Boureau, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 2004, 1664 p. ; trad. J. B. Roze, Paris, Garnier-Flammarion, 1967 ; trad. Thérèse de Wyzewa, Paris, Seuil, coll. « Points Sagesses », 2004, 742 p.
  • Mariale sive Sermones de beata Maria virgine (après 1292), Paris, 1503.
  • Chronica civitatis Ianuensis ab origine urbis usque ad annum MCCXVII (Chronique de Gênes) (1298) : Iacopo de Voragine e la sua cronica di Genova dalle origine al 1297, éd. par G. Monleone, Rome, 1941, 3 vol.

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