Notre-Dame de Pitié (La Bassée)

Notre-Dame de Pitié
(La Bassée)



A La Bassée, une ancienne dévotion attire les fidèles aux pieds de Notre-Dame de Pitié.

L'image est en bois ; elle se trouve placée dans l'église paroissiale, à l'extrémité de la nef collatérale de gauche.

En 1639, dans la guerre de la France contre l'Espagne, La Bassée, après une résistance opiniâtre, se trouva forcée de capituler. Elle avait tout à redouter de la vengeance des Français victorieux, et dans cette extrémité, elle eut recours à Notre-Dame de Pitié.

Le peuple accourut dans le temple ; la sainte image fut portée processionnellement sur les remparts ; la ville se mit sous la protection de la sainte Vierge, et une inscription qu'on lit encore sous l'image vénérée, apprend à la postérité que ces supplications ne furent pas vaines.
A trois heures du matin,
le 10 décembre 1639, la ville
de La Bassée croit devoir sa
délivrance du pillage dont elle
fut alors menacée de la part de
l'ennemi, à la protection de Notre-Dame
de Pitié, qui fut portée en procession
sur les remparts de cette ville
avec la plus grande dévotion.

En l'année 1642 , la ville de La Bassée, reprise par les Espagnols, fut pendant douze heures livrée au pillage.

Elle s'était rendue à discrétion à Dom François de Mellos, qui voulut la punir ainsi de son héroïque défense. Au milieu de toutes les horreurs qui se commirent, Gabrielle Vichery et Victoire du Vert Bois, filles, l'une du gouverneur et l'autre du premier magistrat, furent prises par les soldats et conduites près la porte de Lens, à l'auberge du Comte-d'Estaing, où logeaient deux officiers espagnols. Faibles, sans défense, mais préférant mille fois la mort au déshonneur, elles invoquent Notre-Dame de Pitié.

Au même moment une dame vêtue de blanc leur apparaît, et les prenant par la main , elle les fait sortir de l'auberge, et les conduit en lieu sûr.

Le lendemain on trouva les deux officiers morts dans leur appartement.

Grande rumeur parmi les soldats ; on recherche les deux jeunes vierges ; elles s'étaient rendues dans l'église des Augustins, pour y remercier Dieu de leur délivrance miraculeuse.

Les soldats y pénètrent ; malgré l'inviolabilité du lieu, ils se saisissent des deux jeunes filles, les chargent de chaînes et les renferment dans un sombre cachot, où pendant plusieurs jours elles eurent à souffrir de la faim et de la soif.

Le 15 octobre elles comparaissaient devant des juges qui les condamnèrent, comme sorcières, à être brûlées vives.

Le supplice devait avoir lieu cinq jours plus tard.

L'église ne désemplissait pas ; le peuple se pressait autour de l'image vénérée, suppliant la sainte Vierge de ne point permettre l'exécution de l'injuste sentence.

Au fond de leur cachot les jeunes filles priaient aussi, et je ne sais quel doux espoir les consolait des rigueurs de leur cruelle position.

Cependant le jour fatal arrive ; tout est préparé pour le supplice : Gabrielle et Victoire s'avancent au milieu d'un peuple contristé ; à leurs côtés, deux ecclésiastiques soutenaient leur courage en leur rappelant l'exemple d'un Dieu mort sur une croix.

Déjà les deux pieuses filles avaient le pied sur le bûcher, lorsqu'un courrier, arrivant à toute bride, fait suspendre l'exécution et remet les lettres de grâces délivrées par l'archiduc, qui avait été informé de toutes les circonstances de cette affaire par la comtesse du Pallant, épouse du seigneur d'Herlies.

A cette nouvelle, le peuple fait éclater sa joie, Gabrielle et Victoire sont portées en triomphe dans l'église, où l'on chante le Te Deum en action de grâce.

Dans la suite, les deux jeunes filles se consacrèrent à Dieu dans l'ordre de Saint-François.

Il y a peu d'années, on lisait encore, dans l'église de La Bassée, une inscription qui rappelait ce trait de protection ; on le trouve consigné dans une histoire manuscrite de La Bassée, provenant du Père Vandermeul, religieux Augustin du couvent de la même ville ; ce manuscrit est devenu la propriété de M. Leleux, greflier de la mairie de La Bassée.
En savoir plus :






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire