Notre-Dame de Malaise ou Notre-Dame au bois (Bruille saint Amand)

Notre-Dame de Malaise ou Notre-Dame au bois
(Bruille saint Amand)


Notre-Dame-au-Bois doit son nom à la position de la chapelle au milieu des bois, lorsque la forêt de Saint-Amand l'environnait de toute part.
Elle est invoquée sous le titre de Notre-Dame de Malaise, et si vous demandez aux habitants des hameaux voisins d'où lui vient cette dénomination, ils vous répondent qu'ils lui ont donné ce titre par un sentiment de reconnaissance.
Dans toutes nos maladies, disent-ils, dans toutes nos peines nous l'invoquons, et elle se montre fidèle à nous secourir.
La mère de Dieu était honorée dans ce lieu dès le XIIe siècle ; mais vers le milieu du XIIIe en l'année 1245, la sainte Vierge apparut à Evrard abbé de Château-l'Abbaye :
Elle lui commanda de remplacer la modeste chapelle qui existait alors, par un sanctuaire plus digne d'elle, et lui promit, pour cette bonne œuvre, le concours de quelques bourgeois de Valenciennes.
Evrard obéit, et les ressources qui lui avaient été annoncées ne manquèrent point.
Un antique tableau conservé dans la chapelle de Notre-Dame-au-Bois a perpétué le souvenir de cette apparition et du succès de la pieuse entreprise ; nous savons aussi d'après les inscriptions de ce tableau qui est la reproduction fidèle d'une peinture faite en 1376, qu'Evrard, avec l'autorisation du souverain pontife resigna sa crosse au prieur de son monastère, pour passer le reste de ses jours au service de Notre-Dame de Malaise.
Lorsqu'il mourut, son frère qui se trouvait en Turquie, connut par le ministère d'un ange, son heureux passage à l'éternité.
Le nouveau sanctuaire fut bientôt terminé, et Asson, évêque d'Arras vint le bénir en 1244.
Il y a dix-huit ans, un grand nombre de tableaux, saints monuments de la bonté de Marie et de la reconnaissance de ceux qu'elle avait secourus, tapissaient les murailles de la chapelle.
L'état de vétusté dans lequel ils se trouvaient, paraissait s'accorder peu avec la décence que réclame un oratoire.
On les a fait disparaître : mais il est fâcheux qu'auparavant on n'ait point recueilli les inscriptions qu'on y lisait encore : nous aurions à constater plus d'un effet merveilleux de la puissante médiation de Marie.
Par suite de ce défaut de précaution, nous devons nous borner à consigner ici deux faits.
Jean-Lambert-Adolphe de Mulzen, capitaine au régiment d'Alsace, souffrait depuis six ans d'un asthme opiniâtre qui avait résisté à tous les remèdes.
En 1732, ce militaire étant de garnison à Condé, se trouva incommodé plus que jamais de son infirmité.
Il n'était éloigné de Notre-Dame au Bois que de deux lieues environ, et il entendait fréquemment parler des guérisons qui s'y opéraient.
De Mulzen invoque lui-même, Notre-Dame de Malaise : il fait vœu de visiter la chapelle, si la Vierge exauce sa prière, et au même moment sa guérison est parfaite.
De Mulzen ne tarda pas à accomplir sa promesse, et on conserve encore de nos jours, dans les archives de la chapelle, l'écrit qu'il y laissa pour témoigner de la faveur reçue : en voici le texte ;
« Moi Jean-Lambert-Adolphe de Mulzen, capitaine au régiment d'Alsace, natif d'Heinsberg, asthmatique de six ans, après consultations inutiles des médecins, étant de garnison, en 1738, à Condé , où je me trouvai plus incommodé que jamais, j'ai invoqué Notre-Dame de Malaise, et fait vœu de l'aller servir ; à l'instant je fus guéri entièrement, et sitôt je lui ai rendu plusieurs fois mes actions de grâces, où j'ai laissé mon certificat, le 22 Mai 1733. »
L'autre fait beaucoup plus ancien, est aussi plus merveilleux.
Vers le milieu du XVIIe siècle, le fils du comte Duchatel de la Houarderie tombe malade, et les médecins déclarent qu'il succombera.
Cet enfant était l'unique rejeton d'une famille illustre ; l'affliction des parents fut grande.
L'épouse du comte s'adresse au Seigneur ; elle invoque Marie.
Les prières d'une mère sont toutes-puissantes auprès de la Reine du Ciel : la sainte Vierge apparaît à la comtesse, et lui déclare que si elle veut sauver sou enfant, le seul qui puisse perpétuer sa race, il faut que l'on visite en son nom le sanctuaire de Notre-Dame au Bois et qu'on y prie.
La comtesse fait part à son mari de cet avertissement céleste ; le comte, plein de confiance, se met en route à l'instant. Il arrive, il se prosterne devant Notre-Dame de Malaise, et prie avec ferveur.
De retour au château, il trouve son enfant dans une santé parfaite.
Sa guérison coïncidait avec le moment où le comte, agenouillé devant l'image de Marie, commençait sa prière.
Un ancien tableau qui avait été sauvé à la révolution, et qui se voyait encore, il y a dix-huit ans, dans la chapelle de Notre-Dame au Bois, conservait le souvenir de ce miracle.
Ce tableau n'existe plus, mais la tradition de cette grâce signalée ne s'est point perdue dans la pieuse famille des Duchatel de la Houarderie.
Depuis deux siècles les descendants de cet enfant que Marie a sauvé, viennent fidèlement, chaque année, à Notre-Dame au Bois, remercier encore de cette faveur la Vierge puissante à qui ils s'en reconnaissent redevables.
L'Assomption est la grande fête de Notre-Dame de Malaise ; il se fait ce jour-là, et pendant l'octave, un grand concours de peuple.
La chapelle a été réparée et un peu agrandie il y a environ dix-huit ans ; elle avait été vendue le 9 Germinal an V de la République, à un sieur Parfait Dupont et à Marie-Anne Carpentier, son épouse.
Les habitants du hameau la rachetèrent pour la modique somme de 443 francs, le 3 Prairial an XI.
L'image miraculeuse a été sauvée de la profanation, par les mains d'une pieuse femme, Magdeleine Delcourt, veuve de Jean-Pierre Quénoy ; elle la tint cachée dans sa maison jusqu'au moment où la paix fut rendue à l'église.
L'image est en bois ; la sainte Vierge est représentée assise ; le divin Enfant est également assis sur le genou gauche de sa mère. La Vierge passe le bras gauche derrière l'Enfant pour l'appuyer, et sa main repose sur le côté gauche de Jésus.
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PRIÈRE à NOTRE-DAME DE MALAISE


Ô Vierge Marie,Notre-Dame de Malaise,
Vous qui veillez sur nous, sur la terre comme au ciel,
Faites abonder les grâces de Dieu dans la vie des pèlerins qui connaissent votre chapelle,
Et de ceux qui de loin se tournent vers Vous.

Des amertumes, des épreuves,
De la maladie, des accidents, délivrez-les.
Accordez-nous la santé de l'âme et du corps.

Au moment où nous vous implorons,
Vous qui est toute tendresse, toute bonté,
Couvrez-nous de votre puissante protection.

Notre-Dame de Malaise, priez pour nous,
Ecoutez-nous, aidez-nous, exaucez-nous.
           
Amen




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