Notre-Dame de la Chaussée (Valenciennes)

Notre-Dame de la Chaussée
(Valenciennes)


La mère de Dieu était honorée sous ce titre à Valenciennes ; elle tirait ce nom du lieu où sa chapelle avait été bâtie.

Son sanctuaire s'élevait en effet sur la chaussée construite par les Romains, sous Octave Auguste, pour conduire de Famars à Tournai, où le lieutenant de l'empereur faisait sa résidence.

Selon les plus anciens historiens, Pépin le Bref, père de Charlemagne, aurait érigé cet oratoire, vers l'an 756.

A cette époque, toutes ces contrées étaient encore idolâtres : Mars avait à Famars un temple célèbre ; Jupiter était adoré sur le mont Ovois ; Iris sur la colline d'Anzin ; et Pépin, en plaçant ce pays sous la protection de la mère de Dieu, espérait d'attirer plus promptement ces peuples à la foi chrétienne ; cependant, Henri d'Oultreman ne partage pas cette opinion.

La chapelle de Notre-Dame de la Chaussée, dit-il, était des appartenances de Saint-Saulve en l'an 1144, ce qui me fait croire qu'elle n'est pas aussi ancienne qu'on le dit ; mais qu'elle aura été soumise à ceux de Saint-Saulve, et peut être desservie par ces religieux, pour avoir été bâtie dans les limites de la paroisse Saint-Géry. 

Je ne saisis pas bien, je l'avoue, la force de cette raison qui suffit pourtant, à cet auteur grave, pour contredire sur ce point les autres historiens.

En 1186, la chapelle de Notre-Dame de la Chaussée fut érigée en paroisse par lettres du pape Urbain III ; mais longtemps avant cette érection, elle possédait déjà une confrérie très florissante sous le titre de Notre-Dame du Puy. Les plus grands seigneurs, les abbés, les évêques se faisaient gloire d'appartenir à cette association.

Ce fut aussi pour témoigner sa dévotion à Notre-Dame de la Chaussée qu'en 1169, Bauduin, surnommé l'Édifieur, fit don à cette chapelle d'une relique insigne de la vraie Croix, qu'il avait reçue de Thierry d'Alsace, comte de Flandre, à son retour de Ia terre-sainte.

On y vénérait encore une relique considérable de saint Marcel, pape et martyr, dont le corps se trouvait à l'abbaye d'Haumont, et la précieuse dépouille d'une des onze mille Vierges.

Ces deux reliques étaient renfermées dans des châsses d'argent richement travaillées.

En 1566, la chapelle de Notre-Dame de la Chaussée eut beaucoup à souffrir de la fureur sacrilège des calvinistes ; cependant, l'image vénérée échappa à la destruction.

Elle fut, plus tard, renfermée dans une autre image en argent, et en 1648, le P. Lesage, de la compagnie de Jésus, lui faisait hommage de la thèse de philosophie qu'il avait soutenue avec honneur.

L'inscription dont il accompagna son ex-voto, rappelait que cette image avait été donnée par Pépin : VIRGINI EX PVTEO, EX PEPINI DONO.

On admirait dans l'église de Notre-Dame de la Chaussée un devant d'autel dont la peinture représentait l'Adoration des Mages : il portait la date de 1599. C'était un chef-d'œuvre dû au pinceau du célèbre Martin de Vos, d'Anvers. Le doxal qui n'était pas non plus sans magnificence, était l'œuvre d'Adam Lottman : le sire Hugues de Bassecourt, prévôt de Valenciennes, en posait la première pierre en 1614. 





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