Notre-Dame de Celles (Autriche, Mariazell)

Notre-Dame de Celles
(Autriche, Mariazell)



Mariazell, en latin Mariœ cella, cellule ou chapelle de Marie, est un sanctuaire célèbre élevé à la Mère de Dieu dans le cercle de Bruck en Styrie, dans les montagnes qui s'étendent entre cette province et l'Autriche.
Son église, qui est une des plus belles et des plus riches de la Styrie, est un lieu de pèlerinage qui attire en foule les habitants de ce pays, non moins que ceux de l'Autriche, de la Bohême, de la Hongrie, de la Carinthie, du Tyrol, de la Silésie, de la Moravie.
C'est le sanctuaire chéri de l'illustre maison d'Autriche, un des endroits où la religion catholique répand plus abondamment le parfum de la piété et de l'édification. Voici ce que nous trouvons sur l'origine de ce pèlerinage.
Jusqu'au douzième siècle le lieu dont il fait le principal ornement, n'était habité que par des hommes agrestes et âpres comme la nature qui les entourait.
Vers l'an 1157, Otton, sixième abbé de Saint-Lambert, jeta sur eux un regard de charité chrétienne, soit que cette obscure vallée fût une terre du monastère, soit que son zèle seul excitât sa sollicitude envers les brebis délaissées du troupeau de Jésus-Christ ; et ne pouvant visiter et gouverner par lui-même un lieu si éloigné de sa résidence, il prit le parti de choisir parmi ses religieux un homme zélé et prudent qui séjournât dans la vallée, instruisit ses habitants et leur inspirât, avec l'humanité, des mœurs chrétiennes.
Il communiqua ses vues au pape Adrien IV, qui lui répondit le 21 décembre, jour de l'apôtre saint Thomas, louant, comme il convenait, son pieux dessein, et l'exhortant à le réaliser.
Otton fait son choix, trace à celui qui en est l'objet la marche qu'il doit suivre, lui représente les avantages et les inconvénients de la vie qu'il va mener loin de la communauté, vie solitaire et d'oraison, jusqu'à ce qu'il ait réussi à se mettre en rapport avec les habitants de la vallée.
Ce religieux, dont l'histoire n'a pas conservé le nom, avait dans sa cellule une statue qu'il regardait comme le plus précieux des trésors : c'était une Vierge d'une coudée de hauteur, faite en bois de tilleul, avec un petit Jésus sur le bras ; l'Enfant offrait à sa Mère un fruit rouge. On lui permit de l'emporter avec lui dans sa mission.
La vallée de Celles a plusieurs lieues de longueur ; mais elle est étroite et tortueuse, resserrée entre des montagnes dont les cimes sont couvertes de neige la plus grande partie de l'année, et les flancs garnis de sombres forêts. La terre dans le fond est peu fertile. L'ensemble présentait, à cette époque, un aspect sauvage et tel que, pour s'y plaire, il fallait y avoir pris naissance, ou être animé d'un zèle apostolique.
Le religieux choisit, sur le penchant d'une colline, la position qui lui sembla la plus convenable à son dessein, et y construisit une cellule qui devait bientôt donner son nom à toute la vallée. Il éleva aussi à la Vierge qu'il avait apportée un petit autel, et l'embellit autant que le lui permettait le dénuement presque total où il se trouvait.
Les habitants de la vallée s'étant aperçus qu'un étranger s'était fixé parmi eux, s'approchèrent peu à peu, conduits par un motif de simple curiosité ; ils étaient plus ignorants que méchants.
La vue du religieux, sa douceur, ses manières engageantes faisaient impression sur eux.
Il les instruisit avec bonté, leur proposant, sous un jour proportionné à leur peu de lumières et à leur simplicité, les mystères de la religion chrétienne : il s'appliquait en même temps à polir, à façonner leurs mœurs, les réunissant dans sa cellule, au pied de la statue de Marie.
Le ciel, comme il arrive souvent pour les nations qui n'ont point connu la foi, autorisa sa prédication par une merveille qui fit une grande impression sur ces néophytes.
Un jour qu'ils venaient apprendre de sa bouche les mystères de salut, quel ne fut pas leur étonnement de trouver leur saint missionnaire étendu sans vie devant l'autel, et tout resplendissant d'une lumière surnaturelle que l'image de Marie reflétait sur lui.
Ce prodige, dont le bruit se répandit au loin, augmenta le pieux concours, et ajouta beaucoup à la haute estime qu'on avait pour l'homme de Dieu.
Les montagnards devinrent de plus en plus dociles ; il en fit de fervents chrétiens, et bientôt la vallée entière, prenant une autre face, offrit au ciel un nouveau peuple, une tribu choisie, digne par sa foi et sa piété d'attirer ses regards et de recevoir l'abondance de ses bénédictions.
L'humble religieux se hâta de crier au secours : des frères, des collaborateurs de l'abbaye de Saint-Lambert lui vinrent en aide ; l'oratoire fut agrandi, et l'église de Dieu se réjouit de compter une chrétienté de plus.
La Mère de Dieu continua, dans les âges suivants, à montrer combien cette vallée était chère à ses yeux.
L'an 1284, Henri, marquis de Moravie, fut atteint d'une maladie qui le privait de l'usage de ses membres, sans que les remèdes de l'art pussent lui rendre la santé.
Ce qu'il y eut de plus étrange, et ce qui l'affligea encore plus que son propre mal, c'est que son épouse Agnès, pour laquelle il avait l'affection la plus tendre, fut en même temps attaquée de paralysie.
Les moyens humains étant impuissants, on eut recours au Ciel.
On pria, on fit prier dans les églises.
Les deux malades invoquèrent le crédit de la Mère de Dieu et de saint Vinceslas, patron de la province.
Leur confiance ne fut point trompée.
Le marquis goûtait les douceurs du sommeil, quand un personnage que son extérieur plein de dignité et d'une grâce surhumaine ne permettait pas de confondre avec les simples mortels, se présenta tout-à-coup à lui, et lui dit avec bonté que le Ciel exauçait ses prières, qu'il lui accordait pour lui et pour son épouse la faveur que leurs vœux et ceux de leurs sujets réclamaient avec tant d'ardeur.
Le céleste bienfaiteur lui enjoignait, comme témoignage de reconnaissance, de chercher dans les terres de sa dépendance une vallée sur laquelle les regards du Ciel s'arrêtaient avec complaisance, et qu'il lui désigna d'une manière assez positive ; dans cette vallée, il trouverait la cellule d'un serviteur de Dieu et une Image de la Vierge sainte ; qu'il rendît grâce à celle-ci du bienfait qu'il obtenait d'en haut, parce qu'en effet c'était à sa puissante intercession qu'il en était redevable.
L'auguste personnage, qui apportait un si heureux message, ayant disparu tout-à-coup, le marquis s'éveille, transporté de joie, et reconnaît que le Seigneur lui a en effet rendu la santé.
Sa joie redoubla quand il apprit que son épouse avait aussi recouvré l'usage de ses membres, et que rien ne manquait à l'accomplissement de ses vœux.
Convaincu que la Vierge sainte lui avait obtenu par son crédit une grâce si précieuse, et que l'envoyé céleste qui lui en avait apporté la nouvelle, était saint Vincaslas, il veut aussitôt témoigner sa reconnaissance à Marie dans le lieu désigné.
Les augustes époux se dirigent donc vers la vallée marquée par le Ciel, escortés d'un grand nombre de sujets fidèles qui, pleins d'attachement pour leurs princes, prennent une part toute spéciale à la faveur dont ils ont été l'objet.
On cherche la cellule du religieux ; on s'égare d'abord, mais un inconnu d'un port et d'une majesté qui annonçaient quelque chose d'extraordinaire, se présente, et remet dans la bonne voie la pieuse caravane.
La mémoire de ce nouveau trait de la Providence se conservait, gravée sur le marbre, au-dessus de la porte de Notre-Dame de Celles.
Enfin, après un long chemin à travers les montagnes, on découvre la cellule, objet et terme du pèlerinage.
Les illustres époux y pénètrent avec leur suite, et rendent à leur céleste protectrice leurs hommages et leurs actions de grâces, avec le sentiment profond d'une piété et d'une joie qui leur font trouver bien courtes les heures qu'ils passent dans le sanctuaire chéri.
Ses prières terminées, le marquis fait réflexion à la pauvreté du lieu où Marie reçoit et exauce les vœux de son peuple : ce n'est qu'une cabane de bois au milieu d'un plateau presque désert. Son enceinte est si étroite ! Et si l'enfer inspirait à quelqu'un de ses suppôts d'y mettre le feu ! Pour prévenir un tel malheur et pour ajouter au culte que la Reine du ciel recevait en ce lieu solitaire la pompe et la dignité convenables, le prince fit construire une église en pierre.
La statue de Marie y fut placée, y devint de plus en plus l'objet d'un culte public et d'un nombreux concours de fidèles, depuis surtout que le bruit de la guérison merveilleuse se fut répandu dans les provinces voisines, et que Marie eut manifesté par de nouvelles faveurs la prédilection qu'elle avait pour ce sanctuaire.
La dévotion à Notre-Dame de Celles prit un nouvel essor en 1363, à l'occasion d'un autre témoignage éclatant de bonté et de protection que Marie accorda visiblement à ses serviteurs.
Une armée effroyable de Barbares s'était jetée dans la Hongrie et y exerçait d'affreux ravages. Le roi Louis I, pris au dépourvu, ne pouvait opposer à l'ennemi des forces capables d'arrêter le déchaînement de la fureur ; à peine vint-il à bout de réunir une armée de 20,000 hommes. Cependant, fort de la justice de sa cause, et comptant sur le secours du Ciel, il se met en campagne. Mais, dès qu'il s'est convaincu de la disproportion qu'il y a entre les deux armées, il se hâte de faire un mouvement rétrograde. A l'entrée de la nuit, le conseil se réunit dans la tente royale. Les généraux sont d'avis qu'il ne faut pas irriter l'ennemi en lui opposant une résistance inutile, et qu'il faut se retirer en laissant passer le torrent. Mais une pensée du ciel arrive tout-à-coup au prince ; il s'est souvenu de Notre-Dame de Celles, et plein d'une ardeur magnanime, il lui recommande avec une ferveur extraordinaire sa personne et son armée. Ses dispositions (prises, il se livre au repos, et voilà que la Vierge sainte, se montrant à lui en songe, relève son courage, lui conseille de combattre, et l'assure que la victoire suivra son étendard. A son réveil, il trouve sur sa poitrine une Image de la Vierge qu'avant de se livrer au sommeil il avait déposée sur un petit autel. L'assurance qu'on a de la protection de Marie inspire aux chefs, comme aux soldats, cette ardeur généreuse qui présage les plus beaux succès ; on en vient aux mains, on se choque avec fureur. L'armée de Louis avait engagé l'action sous les auspices de la Vierge sainte dont l'Image la guidait aux combats, et en peu d'heures elle avait remporté une victoire complète.
Les vainqueurs se dirigèrent vers la vallée de Celles, pour y faire hommage de leur triomphe à celle qui le leur avait obtenu.
Le roi, voulant témoigner par la qualité de ses dons la reconnaissance dont il était pénétré, offrit à la Vierge sainte l'Image qui avait servi d'oriflamme à ses troupes, son épée, ses éperons et sa cotte d'armes ; il plaça sur sa tête une couronne d'or, et se dépouilla, pour enrichir son sanctuaire, d'un reliquaire qu'il avait porté, durant l'action, suspendu sur sa poitrine.
Ces nobles présents, dit l'ancien historien qui écrivait en 1672, ornent encore le sanctuaire de Marie, et les pèlerins ont la consolation de voir ces monuments de la piété d'un grand roi.
Il offrit de plus à la Reine des cieux un calice d'or et d'autres précieux gages de sa munificence.
C'était encore trop peu pour sa reconnaissance. Voyant que la chapelle était trop petite pour le nombre des pèlerins qui venaient y implorer le secours de la Vierge, il la rebâtit en pierres de taille sur de plus grandes dimensions et la rendit telle qu'on la voit aujourd'hui.
Dans les siècles suivants, les fidèles s'empressaient toujours de reconnaître par de pieuses libéralités les faveurs qu'ils ne cessaient de recevoir dans ce sanctuaire.
A une époque rapprochée de nous, l'auguste Marie-Thérèse se distingua parla richesse des offrandes qu'elle y fit porter.
Elle y envoyait le pesant d'or de chacun de ses enfants après leur naissance.
La balustrade en argent qui environne la chapelle de l'humble religieux qui , le premier, annonça l'Evangile dans la contrée, et une statue en argent du poids et de la grandeur d'un des fils de l'illustre impératrice, âgé de 9 ou 10 ans , sont des dons de sa munificence.
L'antique église a été, en 1827, la proie des flammes.
Par un effet visible de la protection du Ciel, la chapelle du saint missionnaire, renfermée dans le chœur, la statue de Marie et la partie du trésor qui avait échappé aux spoliations de Joseph II et des différentes armées qui, plus tard, ont parcouru ces provinces, n'ont point été atteintes par l'incendie.
Depuis cette funeste époque, des dons volontaires, envoyés de toutes les parties de l'empire, ont mis les religieux du monastère, auxquels le soin de ce pèlerinage est confié, en état de bâtir sur les ruines de l'antique église un nouveau sanctuaire plus magnifique encore que le premier.
Que dirons-nous maintenant du concours des fidèles à Mariazell ? On ne peut s'en faire une juste idée, à moins d'avoir été sur les lieux. Dans les provinces voisines et presque dans toute l'étendue de l'empire d'Autriche, il n'est point de chrétien zélé pour son salut qui ne tienne à faire au moins une fois dans sa vie, ce célèbre pélerinage, et à déposer lui-même en personne aux pieds de la Vierge qu'on y honore ses hommages, ses vœux et ses pieuses offrandes.
Pour ne rien dire des particuliers qui s'y rendent selon leur dévotion, il part de divers points de l'empire des troupes nombreuses de pèlerins qui vont en procession visiter la Vierge de Mariazell. Bornons-nous à parler de ceux de la capitale.
C'est à la saison la plus belle de l'année, au mois de mai, que le pèlerinage a lieu.
Le jour en est fixé et connu longtemps d'avance, et alors il n'est question dans Vienne que du pieux voyage, des préparatifs qu'il nécessite et des grâces qu'on se propose d'obtenir pour soi et pour sa famille de la bonté inépuisable de Marie.
Au jour marqué, les pèlerins se rendent à Saint-Etienne, métropole de Vienne.
Ils assistent à la sainte messe et entendent une instruction qui leur apprend en quelles dispositions ils doivent entreprendre le pèlerinage et comment ils doivent se comporter pour en recueillir les fruits.
On se met ensuite en marche sous l'étendard de la croix et sous les bannières des Saints qu'on a choisis pour protecteurs.
Les enfants et le sexe le plus faible marchent les premiers ; les jeunes gens et les hommes viennent ensuite.
La procession se compose de 15 ou 20 mille personnes qui s'avancent dans l'ordre le plus parfait, avec un extérieur de piété qui édifie tous ceux qui en sont témoins, et fait bénir au loin le nom du Sauveur et de sa sainte Mère.
Le voyage de Vienne à  Mariazell dure trois jours. Mais le charme du printemps qui ranime la nature, la beauté du ciel dont on jouit en liberté, la fraîcheur de la verdure naissante, les fleurs qui bordent les côtés de la route, le chant des oiseaux, la variété des sites qui s'offrent à chaque instant, les exercices de piété interrompus de temps à autre par de doux entretiens et d'innocents délassements, et surtout la paix du cœur et le témoignage intérieur d'une bonne conscience, remplissent tous les instants du long pélerinage de douces et délicieuses émotions, qui se succèdent sans interruption et ne permettent pas aux pieux voyageurs de s'apercevoir de la longueur du chemin.
On fait ordinairement six stations, où l'on passe la nuit quand on y arrive le soir : on ne les quitte, le lendemain, qu'après avoir entendu la sainte messe et reçu la bénédiction du Saint-Sacrement.
La première est à Heiligen-Kreutz, ou Sainte-Croix, dans une belle plaine ; la deuxième est à Lilienfeld, champ des lis, dans une riante vallée ; la troisième, sur l'Annaberg, mont Sainte Anne ; la quatrième, à Joachinsberg, mont Saint-Joachim ; la cinquième, à Josephsberg, mont Saint-Joseph ; la sixième, à Michelsberg, mont Saint-Michel.
De cette dernière station, on commence à voir le terme du pèlerinage.
A peine l'a-t-on aperçu, que le nom de Mariazell part de toutes les bouches. Les pèlerins tombent à genoux et saluent, avec les témoignages de la plus naïve dévotion, la Vierge qui distribue ses faveurs en ce lieu chéri.
Arrivés au terme du voyage, les pèlerins s'empressent d'offrir leurs hommages à Marie.
Bientôt ils se groupent autour des confessionnaux placés en longue série tout autour de l'église. Quoique, pour la plupart, ils n'aient entrepris le pèlerinage qu'après s'être réconciliés avec le Seigneur, ils tiennent à se présenter de nouveau au saint tribunal et à réclamer une sentence de miséricorde. Ainsi purifiés de leurs moindres taches, ils se rangent à la sainte table avec une expression de foi et de piété qui pénètre tous ceux qui en sont témoins et arrache des larmes de dévotion aux étrangers qui assistent avec un cœur chrétien à cette touchante cérémonie.
Le reste de la journée, les pèlerins le passent dans le sanctuaire de Marie, demandant pour eux et pour leurs proches les grâces qui sont, avec la gloire de leur Reine, le but de leur voyage. Il faut leur faire violence à l'entrée de la nuit pour les faire sortir du lieu saint, et encore bon nombre d'entre eux continuent-ils à prier à la porte du temple saint jusqu'au retour de la lumière.
Le lendemain de la communion générale, les pèlerins se rendent avec l'aurore dans le sanctuaire de la Vierge, ils lui présentent un dernier hommage, et reprennent dans le plus bel ordre le chemin de Vienne.
Arrivés au mont Saint-Michel (Michelsberg), du point nommé Abschiedort ou lieu de la séparation, ils se retournent vers Mariazell qu'ils découvrent encore, mais qu'ils vont bientôt perdre de vue, et ils font à la Vierge sainte des adieux inspirés par la dévotion la plus sincère et accompagnés des témoignages extérieurs de la plus touchante naïveté.
La procession rentre dans Vienne au milieu d'une grande partie de la population accourue à sa rencontre ; elle se rend à Saint-Etienne, d'où, après avoir rendu au Ciel le tribut de sa reconnaissance, chaque pèlerin rentre dans sa famille.
Mais on sent bien que la populeuse cité de Vienne renferme un grand nombre de fidèles serviteurs de Marie qui ne peuvent aller si loin lui présenter leurs hommages.
La piété est ingénieuse ; elle a su leur fournir une sorte de compensation.
Huit jours avant le départ de la dévote caravane et huit jours après son retour, ceux à qui il n'a pas été donné d'en faire partie, se réunissent tous les soirs dans l'antique basilique de Saint-Etienne ; là, groupés autour de la Mère de famille, nom touchant de l'Image de la Vierge dont ils entourent l'autel, ils trouvent dans de saints exercices une sorte de compensation au pèlerinage qu'il ne leur a pas été permis d'entreprendre.
Que les peuples paisibles de ces lointaines provinces continuent à révérer la Vierge de Mariazell et à lui offrir des vœux si vrais et si ardents !
Marie, qui semble avoir établi sa demeure sur un lieu élevé pour veiller d'un œil attentif sur eux et les secourir au besoin ; Marie, qui tant de fois les a protégés contre les invasions des infidèles et de leurs voisins jaloux de leur prospérité ; Marie, qui les a garantis des fureurs de l'hérésie et des dangers du schisme qui tant de fois ont tenté d'étendre jusqu'à eux leur funeste influence ; Marie, nous n'en doutons pas, leur conservera, avec le don précieux de la religion, l'antique bonne foi, exilée de tant d'autres contrées, la pureté des mœurs, le respect pour l'autorité et les saines doctrines, noble et saint héritage qu'ils ont reçu de leurs aïeux !
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