Myrrhe

Myrrhe


Myrrhe
 100 g de résine de myrrhe


La myrrhe est une gomme-résine aromatique produite par l'Arbre à myrrhe (Commiphora myrrha ou Commiphora molmol), appelé aussi « myrrhe ».

Une gomme à peu près similaire, le baume de La Mecque, est produite par Commiphora opobalsamum.

Elle pouvait être un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle.

Le mot vient du latin murra ou myrrha, lui-même emprunté au grec, l'étymon est certainement dérivé de la racine sémitique mrr "être amer" (une des composantes de l'odeur de la myrrhe) attesté dans toutes les langues sémitiques anciennes (hébreu: mōr).

 

Histoire


Myrrhe
L'arbre à myrrhe, Commiphora myrrha



L'histoire de la myrrhe est aussi ancienne que celle de l'encens. Les Égyptiens la connaissent depuis quatre millénaires et en faisaient un des composants du kyphi. Elle était également utilisée dans les embaumements.
Pour les hébreux, la myrrhe est l'un des principaux composants d'une huile d'onction sainte. À ce titre, elle fait partie des cadeaux apportés à Jésus par les mages. Ce parfum est parfois associé à l'érotisme : il est mentionné sept fois dans le Cantique des cantiques, par exemple dans le verset 1,13 : « Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe, qui repose entre mes seins ».

Les Grecs l'ont aussi associée à une légende : Myrrha était la fille de Cinyras, roi de Chypre. Des Gorgones la poussèrent à avoir des relations incestueuses avec son père. Après quoi elle fut transformée en arbre à myrrhe, dont l'écorce se fendit pour donner naissance à Adonis. Les Grecs ont fait un grand usage de la myrrhe, allant jusqu'à en parfumer leur vin. Du vin mêlé de myrrhe a été proposé à Jésus (qui l'a refusé) avant sa crucifixion pour atténuer les douleurs immenses de ce supplice.

 

Fabrication

La gomme résineuse est récoltée sur le tronc de l'arbre d'où elle suinte naturellement. La gomme liquide durcit à l'air pour former des concrétions brun-rouge pouvant parfois atteindre une masse de plus de 200 grammes. Elle est ensuite distillée en une huile essentielle épaisse de couleur orangée. Une couleur foncée ou une trop grande fluidité indique l'altération par un solvant.

La myrrhe était transportée, depuis les lieux de production situés dans l'actuel Yémen, par les caravanes de chameaux des Nabatéens jusqu'à Petra, à partir de laquelle elle était redistribuée dans tout le bassin méditerranéen. Ce commerce déclina avec l'arrivée du christianisme ; en effet, même si « l'utilisation d'encens était acceptée dans l'Église catholique, l'église chrétienne primitive du temps de l'Empire romain avait interdit son usage, ce qui mena à un rapide déclin de son commerce ».
La forte demande, la difficulté d'augmenter la production ainsi que les contraintes liées au transport ont fait de la myrrhe un produit particulièrement coûteux, qui se négociait au même prix, au poids, que l'or.

 

Utilisation

La myrrhe est un composant des médicaments à visée antispasmodique et stimulante, mais c'est surtout la parfumerie qui continue à en faire la gloire, notamment dans les parfums de type oriental, où elle accroît la sensualité des notes de rose.

Elle entre dans la composition de la Bénédictine.

En aromathérapie, on extrait de cette gommo-oléorésine une huile essentielle intéressante.

La myrrhe, astringente, est utilisée dans le traitement des ulcères de la bouche et des gencives.

Citée par Pline l'Ancien, la myrrhe dite troglodytique est un des nombreux constituants de la thériaque selon Maistral, médecin de marine.

 

Principaux composants

2-méthyl-5-isopropényl furane, delta élémène, bêta élémène, alpha copaène, curzérène, curzérénone, méthyl-isobutyl cétone, 3-méthyl-1,2-buténal.

Myrrhol, contenant des santalènes, bergamotènes, farnésènes, furanodiènes ; terpènes, triterpènes, sesquiterpènes furanosesquiterpènes, aldéhydes et acides.








 

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