Légendes, coutumes
et croyances populaires
Sainte Jeanne d'Arc, l'arbre des fées
(Histoire
de Jeanne d'Arc, surnommée la Pucelle d'Orléans, par M. Lebrun des
Charmettes, 4 vol in-8°, fig Paris. Arthus Bertrand, 1817)
(Chronique et Procès de la Pucelle d'Orléans, publié par M. J. L. Buchon, in-8°, Paris, Verdière, 1827)
L'extrait
suivant de l'interrogatoire subi par Jeanne d'Arc, le 24 février 1430,
que l'on trouve (pages 63-71) dans le second des deux ouvrages indiqués
précédemment, fait connaître une tradition populaire sur un arbre
majestueux auquel on donnait, au village de Dom-Remy, les noms de
Beau-Mai, d'arbre-des-Dames et d'arbre-des-Fées, et ; non loin duquel
existait une fontaine dont les eaux fraîches et limpides jouissaient de
la réputation de, guérir les personnes malades qui en buvaient.
"Item
, dit cet acte, hideux monument d'une sotte ignorance et d'une aveugle
superstition, de l'arbre, répond que assez près de Dompremy, a un arbre
qui s'appelle : l'arbre-des-Dames, et les autres l’Arbre des Fées : et
auprès à une fontaine et à oui dire que les gens malades de fièvres en
boivent et même en vont aller quérir (chercher pour en guérir ; mais ne
sait s'ils en guérissaient ou non."
«
Item, dit qu’elle a oui dire que les malades quant ils se peuvent
lever, vont à l’arbre pour leurs ébats (divertissements) et dit que
c'est un grand arbre nommé : Fou, dont vient de beau Mai ; et soulait
être à Monseigneur Pierre de Bolemont. »
«
Item qu’elle allait aucunes fois avec les autres jeunes filles, en
temps d’été et y faisaient des chapeaux pour Notre-Dame de-Dompremy. »
«
Item, dit : qu’elle a oui dire à plusieurs anciens, non pas de son
lignage, que les fées repéraient (y reparaissaient, y revenaient) et a
oui dire à une nommée Jehanne femme du mari de la fille de sa marraine,
qu’elle les avait vues là, se il était vrai, elle ne sait, Item dit :
qu’elle une voit jamais fée qu'elle sache, à l'arbre, ne ailleurs. »
"Item,
dit : qu'elle avait vu mettre des branches dudit arbre des chapeaux
pour les jeunes filles et elle-même y en a mis avec les autres filles ;
et aucunes fois les emportaient et aucunes fois laissaient."
"Item,
dit : que depuis qu'elle sut qu'elle devait venir en France, elle fit
pou (peu) désbastements, et le moins qu'elle peut ; et ne sait point que
depuis qu'elle eut entendement qu'elle ait dansé près dudit arbre ;
mais aucunes fois y peut bien avoir dansé avec les enfants ;mais y avait
plus chanté que dansé. »
« Item, dit bien : qu'il y a un bosq (bois) que l’on appelle le bosc chesnes, que on voit de l'huys (de la porte de la maison) de son père et y a petite espace, non pas d'une lieue, mais qu’elle ne sait ne ouyst oueques dire que les fées y repairassent (y reparussent). »
« Item, dit : qu'elle a oui dire à son père que on disait au pays qu’elle avait prins (pris) ses révélations à l'arbre et des fées ; mais non avait, et lui disait bien le contraire. »
Un Beau Mai a été planté en 1881, à l'angle d'un couvent des carmélites, à la place présumée de l'arbre des fées.
« Item, dit bien : qu'il y a un bosq (bois) que l’on appelle le bosc chesnes, que on voit de l'huys (de la porte de la maison) de son père et y a petite espace, non pas d'une lieue, mais qu’elle ne sait ne ouyst oueques dire que les fées y repairassent (y reparussent). »
« Item, dit : qu'elle a oui dire à son père que on disait au pays qu’elle avait prins (pris) ses révélations à l'arbre et des fées ; mais non avait, et lui disait bien le contraire. »
L'arbre
désigné sous les différents noms de Beau Mai, d'arbre-des-Dames et
d'arbre-des-Fées, s'élevait majestueusement à peu de distance de
l'antique manoir des sires de Bourlemont, aujourd'hui en ruines ; et un
seigneur de cette illustre famille, nommé Pierre Gravier, venait,
suivant une chronique du pays citée par monsieur Lebrun des Charmettes,
s'entretenir sous son ombre avec une dame appelée la Faéo (déposition de
Jehannette, veuve de Thiesselin de Vitel, dans la révision du jugement
de Jeanne-dArc). A l'époque où ce noble château féodal offrait encore un
refuge aux pauvres serfs de la cannpagne, les sires et dames de
Dom-Remi, attirés par la beauté de l'arbre des Fées en faisaient souvent
le but de leurs promenades. Catherine de la Roche, femme de Jehan de
Bourlemont et dame de Dom-Remi, s'y rendit avec sa fille ; Pierre de
Bourlemont, sire de Dom-Remi, sa mère, sa femme Béatrix, qui était de
France, et leurs filles y venaient également deux ou trois fois au
printemps. Ils y conduisaient quelques jeunes filles et quelques jeunes
garçons de ce village, se faisant suivre par des serviteurs portant du
pain dans des corbeilles et de grandes cruches remplies de vin, et
oubliaient un moment leur rang et leurs titres dans l'abandon d'un repas
champêtre (déposition de Béatrix Félicité, veuve d’Estellin, de
Jehannette, veuve de Thouvenim de Jehannette, veuve de Thisselin de
Vitel, de Conradin de Spinal, de Perrin, de Thouvenin, d'Isabeau, femme
de Gérardin de Spinal.)
Source : Livre "Traditions populaires, croyances superstitieuses, usages et coutumes de l'ancienne Lorraine" par Nicolas Louis Antoine Richard
En savoir plus :
Un sentier descend de là jusqu'à la fontaine des Fièvreux.
Bien
que la châtelaine de Bourlémont, dans le voisinage ait quelque peu crue
aux fées, et que, dans l'esprit des paysans et soldats du temps, Jeanne
d'Arc ait été soutenue par les fées, elle-même a, à plusieurs reprises,
protesté qu’elle n'avait aucune accointance avec les dames, et elle
refusa même, quand elle fut blessée à Orléans, de se laisser "charmer".
Source :http://errancesflaneries.blogspot.fr/2012/02/domremy-la-pucelle.html
En savoir plus :http://www.stejeannedarc.net/dossiers/fontaines_domremy.php
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