Esprit

Esprit



L'esprit est constitué par l'ensemble des facultés intellectuelles. Dans de nombreuses traditions religieuses, il s'agit d'un principe de la vie incorporelle de l'être humain.

En philosophie, la notion d'esprit est au cœur des traditions dites spiritualistes. On oppose en ce sens corps et esprit (nommé plus volontiers conscience par la philosophie et âme par certaines religions).

En psychologie contemporaine, le terme devient synonyme de l'ensemble des activités mentales humaines, conscientes et non-conscientes.
  • En métaphysique et dans les religions, le mot esprit désigne normalement l'élément immatériel incarné en l'être humain.
  • Par extension se dit aussi de tous les êtres immatériels supposés doués d'intelligence : Dieu, les anges, les démons, etc. : voir esprit (surnaturel).
  • En psychologie, le mot esprit désigne les processus mentaux et la faculté de penser propre à l'homme. Ce terme fut parfois rejeté pour les connotations religieuses ou spiritualistes qu'il convoyait, les auteurs, en particulier dans l'école psychanalytique, lui préférant celui, plus neutre, de psyché. Depuis la fin du XXe siècle, sous l'influence des écrits anglophones, le mot esprit a retrouvé un usage plus fréquent comme traduction du terme mind. On retrouve, par exemple, l'expression dans le titre français d'un ouvrage de vulgarisation par Steven Pinker, Comment fonctionne l'esprit.
  • Dans le langage ordinaire, le mot esprit renvoie non seulement à l'activité mentale mais aussi à certaines facultés ou dons intellectuels, particulièrement de vivacité, de finesse, d'humour.

Origine

Le mot esprit vient du latin « spiritus » (dérivé de spirare = souffler) qui signifie souffle, vent. Il a aussi notamment donné les mots inspirer (lat. inspirare) et expirer (lat. expirare). Esprit, ou spiritus, est aussi la traduction du grec pneuma et de l'hébreu ruach.

Le mot esprit pouvait se donner à tout ce qui est fort subtil et très actif, on le retrouve donc dans des expressions de l'ancienne chimie comme esprit de vin (alcool) ou esprit de sel (acide chlorhydrique).

L'esprit peut aussi renvoyer au principe de la vie ou à l'âme individuelle. On ne rencontre plus désormais cette utilisation, reprise par Leibniz, que dans les discours théologiques voire mystiques.

"Les Esprits ou âmes raisonnables" sont "des images de la Divinité, ou de l'Auteur même de la nature ; ce qui fait que les Esprits sont capables d'entrer dans une manière de Société avec Dieu ..." 

Dans le langage philosophique contemporain "Esprit" peut être opposé à différentes notions :
  1. Opposé à la matière, avec une distinction entre la pensée et l'objet de la pensée, la matière ; avec des analogies avec subjectif/objectif ou unicité/multitude dans certains rapports.
  2. Opposé à la nature par exemple dans la distinction liberté/nécessité.
  3. Opposé à la chair et à l'instinct de vie animale, on retrouve ici un sens proche de celui de Raison :
"La chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit, et l'esprit en a de contraires à ceux de la chair."

L'Esprit dans les religions

L'esprit dans le christianisme

Dans la première épître de Saint Paul aux Thessaloniciens, Saint Paul prie pour que notre « être tout entier, l'esprit, l'âme et le corps » soit gardé sans reproche à l'Avènement du Seigneur (1Th 5, 23).

L'Église catholique enseigne que la distinction entre l'âme et l'esprit n'introduit pas une dualité dans l'âme. Au IXe siècle, lors du quatrième concile de Constantinople en 869, il y eut une controverse sur la relation entre l'âme et le corps. Le 11e canon de ce concile affirma l'unicité de l'âme.

C'est donc au IXe siècle que l'on formalise la distinction entre l'âme et l'esprit. L'esprit étant traditionnellement associé à la pensée et l'âme au sentiment, on considérait auparavant que l'homme pouvait avoir une nature multiple (corps, âme et esprit). Le christianisme affirma au contraire l'unité de la personne humaine (un de corps et d'âme) en niant l'existence de l'esprit, car il est confondu avec l'âme :

« L'unité de l'âme et du corps est si profonde que l'on doit considérer l'âme comme la forme du corps ; c'est-à-dire, c'est grâce à l'âme spirituelle que le corps constitué de matière est un corps humain et vivant ; l'esprit et la matière, dans l'homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une unique nature. » 

L'Église catholique romaine a donc cherché à approfondir le sens des termes, ce qui n'est pas allé sans controverse entre l'Église de Rome et les Églises d'orient.

Dans le catéchisme de l'Église catholique, la notion d'âme est attachée à un individu (unité de la personne humaine et de l'âme), tandis que l'esprit est considéré aussi sous un angle collectif :
« L'héritage sacré de la foi (depositum fidei), contenu dans la Sainte Tradition et dans l'Écriture Sainte a été confié par les apôtres à l'ensemble de l'Église. En s'attachant à lui, le peuple saint tout entier uni à ses pasteurs reste assidûment fidèle à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières, si bien que, dans le maintien, la pratique et la confession de la foi transmise, s'établit, entre pasteurs et fidèles, une singulière unité d'esprit. » 

Ceci est particulièrement bien révélé dans l'introduction de l'encyclique Fides et ratio :
« La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité. C'est Dieu qui a mis au cœur de l'homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L'aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même. »

Le mot « esprit », avec une minuscule (donc celui de l'homme), apparaît très souvent dans cette encyclique, alors que le mot " âme " n'apparait qu'à cinq reprises.

Le mot Esprit écrit avec une majuscule, ou figurant dans les appellations Esprit de vérité, Esprit d'adoption... (toujours avec une majuscule) désigne l'« Esprit saint ».







 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire