Clémence Ledoux

Clémence Ledoux




Clémence Ledoux est née le 13 décembre 1888 à Halluin (Nord) dans une famille de tisserands.

Elle fait sa première communion le 19 mars 1899, et sa confirmation le 10 mai à l'église d'Halluin.

En 1900, à 12 ans et demi, elle est employée dans l'atelier de bonneterie de la maison Moreau-Delporte à Halluin.

En 1914, lorsque la guerre est déclarée, Clémence a 26 ans.

La famille est nombreuse à la maison (Impasse Turbigo à Halluin) : Ses parents souffrants, ses deux sœurs, son Frère Léon qui est veuf et ses 4 enfants.

Pour permettre à la famille de subsister, elle travaille à la ferme de la Rouge Porte, à 3 km d'Halluin.

La guerre est terminée. La maison de l'impasse Turbigo a été détruite. La ferme de la rouge porte est endommagée.

Grâce à son amie Élisabeth, Clémence trouve une maison à louer dans la rue du Maréchal Brune à Tourcoing.

La famille Ledoux s'associe avec Albert et Eugénie Cateau (qui tenaient la ferme de la Rouge Porte) pour créer la Bonneterie Tourquennoise. L'entreprise commence à s'installer dans le hall de la maison Rue du Maréchal Brune. Ils confectionneront des chandails, des chaussettes, des bas.

En 1920, Clémence est à Tourcoing. Elle se confie au Père Mouquet de l'église Notre-Dame.

Le Père Mouquet lui suggère de faire une retraite au foyer Notre-Dame-des-Victoires, au 48 rue des Poutrains à Tourcoing. Ce foyer est tenu par "La communauté des humbles filles".

Clémence va rejoindre "les humbles filles". Son entrée au Postulat est prévue pour le 17 octobre.

La directrice, Mme Bonnet, de son nom de religion Mère Marie du Saint-Esprit, décide de prendre de nouvelles orientations. C'est le 19 mars 1921, sous la protection de Saint Joseph, et avec l'approbation bienveillante de l'évêque de Lille, que la communauté des Réparatrices du Sacré-Cœur voit le jour à Tourcoing, aux 48 rues des Poutrains.

Au mois de décembre 1921, Mère Marie du Saint-Esprit reçoit de Rome l'acte de naissance officiel des Réparatrices.

Le 28 avril 1922, dans la chapelle des Réparatrices, 7 novices, dont Clémence, prononcent leurs premiers vœux. 

Dans la congrégation, Clémence Ledoux prendra le nom de  Mère Marie du Calvaire.

Le Père Castelain rencontre pour la première fois Clémence Ledoux en 1920, par l'intermédiaire du Père Mouquet qui l'introduit dans la maison de la rue des Poutrains.

Il devint comme un père pour Clémence. En 1925, l'évêque de Lille le charge de veiller sur la croissance de la communauté des Réparatrices.

Mère Marie du Calvaire dit à Mère Marie du Saint Esprit qu'il faut davantage honorer l'Eucharistie, et donner une priorité aux retraites spirituelles.

Beaucoup de retraitantes sont attirées par Mère Marie du Calvaire qui est si rayonnante.

Avec l'augmentation des vocations, le bâtiment du 48, rue des poutrains devient trop petit mais une bienfaitrice offre l'immeuble qui se trouve juste en face au 49-51 rue des Poutrains.

En 1929, une nouvelle branche est créée : les Adoratrices.
Il faut un bâtiment de 4 étages pour accueillir les 48 Adoratrices.
Les travaux sont terminés en mai 1930. L'évêque de Lille bénira la maison du 51 rue des poutrains.     



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Source photo : http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2008/02/13/7938311.html 

Le 31 mars 1931 (Semaine Sainte), alors que Mère Marie du Calvaire descend l'escalier pour se rendre à la chapelle, elle aperçoit la Sainte Vierge.

De plus en plus de familles sont attirées par le couvent des Réparatrices, dont Madame Jeanne Lepoutre qui est éprouvée par la perte de son époux.
Mère Marie du Calvaire l'écoute et l'apaise.

En début d'année 1934, Mme Lepoutre part en pèlerinage à Rome. Elle emmène sa fille, Mme Jacques Masurel, et des religieuses dont Mère Marie du Calvaire.

Le 25 mars, lors d'une audience avec le cardinal Pacelli (secrétaire d'état du Pape Pie XI), Clémence pose une question qui lui tient à cœur : l'Église peut-elle reconnaître solennellement Marie comme la Reine de l'Univers ?

A son retour, Mme Lepoutre invite son petit-fils Claude Masurel, à rencontrer Mère Marie du Calvaire.

Claude viendra souvent au couvent.

Le 21 mai 1934, alors qu'il se rend au couvent pour la bénédiction du monument aux Anges, Mère Marie du Calvaire lui dit que le Bon Dieu l'appelle à son service, qu'il veut qu'il soit un nouveau Christ.

Après réflexion, Claude part le 20 octobre 1934 au séminaire français de Rome.

Pendant ce temps à Tourcoing, les calomnies vont bon train. On se demande d'où vient le financement des constructions réalisées par les religieuses.

Privée du soutien du Père Castelain qui est décédé au mois de juin, Mère Marie du Calvaire souffre en silence.

Le cardinal reproche à Mère Marie du Calvaire d'avoir profité du pèlerinage à Rome pour demander directement au cardinal Pacelli la marche à suivre pour que Marie soit proclamée Reine de l'Univers, et pour qu'une fête liturgique soit instituée en son honneur, et il demande à Mère Marie du Saint-Esprit de ne plus rien produire ou propager au sujet de Marie Reine Immaculée.

Clémence ne dit rien à Claude de cette guerre déclarée contre elle mais des membres de sa famille l'informent, suscitant des doutes dans son esprit.

La confiance revient dans son cœur, il demande à sa Maman du Ciel de le garder fidèle jusqu'à sa mort à Mère Marie du Calvaire.

Le 26 décembre 1934, le cardinal convoque à l'évêché Mère Marie du Saint Esprit et Mère Marie du Calvaire. Il accable Mère Marie du Calvaire de reproches et lui demande de faire une retraite chez les sœurs de l'Enfant Jésus, sans aucun contact avec l'extérieur.

Elle s'y rend aussitôt et attend la Révérende Mère en priant, lorsqu'une voix intérieure lui intime de partir. Elle ne le souhaite pas, mais une force surnaturelle la pousse à sortir.

Elle se retrouve dans les rues de Lille où elle rencontre Bonne-Maman Lepoutre qui la recueille chez elle.

Elle envoie une lettre de soumission au Cardinal, mais la sanction tombe : elle ne doit plus jamais remettre un pied dans la communauté, et la vie religieuse lui est définitivement interdite.

Mère Marie du Saint-Esprit est à son tour destituée de sa charge de supérieure. Elle accepte en silence la sanction.

Au mois d'août suivant, elle regagne la patrie céleste sans avoir revu Marie du Calvaire.

Le 7 janvier, Bernadette Dejaeger, la maîtresse des novices, s'échappe du couvent pour rejoindre Clémence chez les Masurel.

Bonne-Maman Lepoutre leur trouve dès le mois de mars une maison à Tourcoing, au 36 rue de Chanzy, où elles s'installent avec les deux sœurs aînées de Clémence.

Pendant les vacances d'été, Claude rejoint secrètement Clémence et Bernadette mais un soir quelqu'un le voit sortir de la rue de Chanzy. Le cardinal est prévenu et la sanction tombe : il est exclu du séminaire français.

Dès juillet 1939, Clémence est en Normandie, elle incite Bonne-Maman Lepoutre à acheter une propriété qui pourrait servir de refuge en cas d'évacuation.

Bonne-maman s'installe à Ségrie-Fontaine au Castel des Roches, où elle invite Clémence et Bernadette à la rejoindre.

Claude est fait prisonnier en juin 1940.

Elle se met au service comme marraine de guerre pour les compagnons de Claude au camp de Nuremberg. Elle prépare tous les quinze jours des colis et des petits mots pour réconforter chacun de ses filleuls prisonniers, elle soutient également les mères et les épouses qui vivent dans l'inquiétude. Le Castel des Roches est devenu un foyer d'amour !

Le 15 septembre 1943, le sergent Masurel s'évade et revient affaibli après 3 années de captivité.

En septembre 1944, Claude s'inscrit en théologie à Paris. Deux séminaristes se rapprochent de Claude : Étienne et Pierre.

Bonne-maman, dont la santé se dégrade, va regagner le Nord où elle se sent plus en sécurité. Elle lui trouve une maison à Croix pour Clémence.

Jeanne Lepoutre meurt en février 1946, elle laisse en héritage à Claude le Castel des Roches, et à Clémence la petite maison dans la propriété. Le tout va être mis en vente en vue d'une nouvelle acquisition.

En 1947, le Castel des Roches est vendu et Claude achète un appartement à Paris, 19 rue Mirabeau. Il s'y installe avec Clémence et Bernadette.

Claude présente à Clémence ses deux amis Étienne et Pierre qui deviendront prêtres.

En 1948, Étienne Courtial et l'abbé Pierre Puaux sont ordonnés prêtres.

En mai 1954, le pape Pie XII annonce qu'au terme du congrès marial international, il proclamera la royauté universelle de la Vierge Marie : ce sera le premier novembre 1954.

L'appartement de la rue Mirabeau devenant trop petit, Claude trouve une maison à Bois le Roi, 8 rue de la croix de Vitry.

Claude, Clémence et Bernadette entrent dans leur nouvelle maison le 6 décembre 1955.

Au cours d'une promenade dans le jardin, Marie Reine Immaculée indique à Clémence l'endroit précis où elle désire que l'on construise une chapelle.
Un sculpteur espagnol réalise une statue d'1,20 m en bois polychrome. La statue arrive le 27 septembre 1957.

La construction de l'oratoire commence au printemps le 22 avril 1958 et se termine en juillet.

La cérémonie d'inauguration a lieu le 10 août 1958.

Quatre imprimatur d'évêques de France sont accordés pour une prière à Marie Reine Immaculée.
Lorsque Jacques Masurel décède, Michel (le frère de Claude) se retrouve à 21 ans à la tête de l'entreprise familiale.
Clémence l'encourage et prie Marie Reine Immaculée.


Clémence Ledoux
 Reproduction de la statue de Marie Reine Immaculée,
vénérée à Bois le Roi (Seine et Marne)



Elle fonde la Fraternité de Marie Reine Immaculée.

Clémence Ledoux mourut à Bois le Roi le 16 avril 1966.

Claude sera ordonné prêtre le 25 juin 1981 dans l’église consacrée à Marie Reine Immaculée à Barna en Irlande.

En savoir plus :


Livre : "Des saints au XXe siècle : pourquoi ?" par Joachim Bouflet,Bernard Peyrous, Marie-Ange Pompignoli



Lors de la réunion du conseil municipal d'Halluin du 20 décembre 1944, une importante délibération proposait de changer le nom des rues :
La rue Turbigo deviendra la rue Joseph Hentgès.
Source :
http://brandodean.over-blog.org/article-35965311.html


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