Sainte Noitburge (8ème s.)

Sainte Noitburge (8ème s.)



Cette vierge illustre était nièce (d'autres disent fille) de Pépin d'Herstal, tige de nos rois de la seconde dynastie, et de sainte Plectrude, qui l'éleva dans les plus purs sentiments de la vertu.
Les soins que lui prodigua la pieuse princesse ne demeurèrent pas stériles : Notberge fit paraître, dès ses jeunes ans, tant d'innocence, de pureté de coeur, de détachement des vanités et des plaisirs mondains, d'amour pour Jésus-Christ et de dévotion pour Sa sainte Mère, qu'on put deviner la sainteté de sa vie future.
Grande selon le monde, elle devint plus grande encore en roulant le monde aux pieds.
Lorsque sa tante chérie, le cœur brisé de la liaison adultérine de son mari avec la factieuse Alphaïde, adultère dont naîtra Chartes-Martel, se retira dans la ville de Cologne, elle la suivit, et lui demeura unie, comme si elle eût été sa fille.
Elle lui rendit tous les services d'une compagne fidèle, et lui prodigua toutes les consolations de la plus tendre des amies.
Plectrude, dégoûtée du siècle, ayant fondé en couvent de filles nobles en cette ville, Notburge y entra, pleine de joie de se consacrer au Seigneur dans la vie monastique.
Elle vécut dans ce monastère, comme une personne entièrement morte au monde, et ne respirant plus que pour le Ciel.
L'oraison devint son occupation la plus douce ; jamais elle ne perdait de vue la présence de Dieu ; elle édifiait toutes ses compagnes par une ferveur merveilleuse et une exactitude parfaite à tous ses devoirs ; elle menait une vie d'ascète digne des Mères du Désert d'Egypte.
Cependant ses cousins, Drogon et Grimoald, fils de Pépin, qu'elle intéressait beaucoup, essayèrent de l'arracher à ce saint monastère, avant qu'elle soit définitivement engagée. Ils formèrent le projet de la marier à un grand seigneur, afin de se créer par là une nouvelle alliance à même de servir leurs intérêts temporels et politiques.
Les femmes de la noblesse, en ce temps-là, étaient rarement considérées Chrétiennement... Mais Dieu, qui veillait à la garde de la pieuse et noble vierge, exauça les vœux de son cœur.
Elle échappa aux pressions de ses 2 parents du fait de la mort de chacun d'eux.
Elle en fut vivement peinée, mais elle se réjouit fort de se voir délivrée de leurs instances, et de se trouver libre de se donner toute à Dieu.
La fidèle amante du Sauveur, se croyant dégagée à jamais de toute tentative du côté du monde, ce songea plus qu'à se livrer aux délices de l'amour divin ; mais elle avait compté sur une paix qui ne lui était point réservée.
D'autres parents poursuivirent le projet de ses cousins ; se voyant pressée trop vivement, et ne sachant plus à qui s'adresser sur terre pour obtenir la liberté de disposer d'elle-même à son gré, elle s'adressa au Christ, dans l'ardeur de sa Foi, Le suppliant, avec beaucoup de larmes et de soupirs, de ne pas permettre qu'on puisse la Lui arracher, pour la livrer à un prince de ce monde.
Elle lui demanda dès lors de lui reprendre plutôt la vie, en la retirant de ce misérable monde.
Notburge pria si fort que son Epoux céleste l'exauça.
Peu de temps après elle tomba malade, et sa maladie n'eut point de guérison.
Elle finit par rende à son Bien-Aimé une âme pure et sans tache, pour être couronnée dans Sa Gloire.
Les Anges portèrent son âme au délicieux jardin de l'Epoux des vierges, et le Ciel permit que son corps devint un instrument de miracles : il fut une source de vie et de santé pour ceux qui en approchaient.
Comme on portait ses restes inanimés à l'église de Saint-Pierre, il s'y rencontra le cadavre d'un homme qu'on allait confier à la terre ; dès que ce corps eut approché de celui de Notburge, il fut rendu à la vie.
Toute la ville de Cologne fut édifiée de ce prodige.
Il se fit tant d'autres miracles à son tombeau, que l'église où il se trouvait prit le nom de Sainte-Noitburge.
Ses reliques se conservaient à la fin du 19ème siècle dans l'église de la Chartreuse de Cologne.
"Vie de sainte Noitburge", par m. le curé de Vitel.
Fête le 31 octobre.








 

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