Saint Sophrone d'Irkoutsk († 1771)
Sophrone d'Irkoutsk, né ukrainien : Стефана Назаровича Кришталевського, vers 1703 près de Poltava dans la principauté de Pereïaslavl, mort à Irkoutsk (Sibérie) en 1771, fut missionnaire en Sibérie et évêque d'Irkoutsk.
Saint Sophrone, évêque d'Irkoursk et faiseur de miracles de toute la Sibérie (XVIIIe siècle)
Saint Sophrone, né en 1704 en Malorussie, dans la région de Chernigov, s'appelait dans le monde Kristalevsky.
Son
père, Nazarii Fedorovich, était "un homme simple dans ses affaires, qui
avait donné "Stéphane" pour nom de baptème à Sophrone, en honneur du
protomartyr le diacre Etienne (Stephanos en grec).
Il avait 2 frères et une sœur, Pelagie.
Le nom d'un frère était Paul.
Le
nom du frère plus âgé est inconnu, mais une tradition rapporte qu'il
serait devenu par la suite higoumène du monastère Zolotonoshsk de
Krasnogorsk.
Les
années d'enfance de Stéphane se sont passées à Berezan dans le district
Pereyaslavl du gouvernorat de Poltava, où la famille s'est installée
après la fin du service du père.
A sa majorité, Stéphane est entré à l'Académie Théologique de Kiev, au
temps où y étudiaient deux autres futurs saints hiérarques -- Joasaph,
futur évêque de Belgorod , et Paul, futur métropolitain de Tobol'sk.
Après
avoir reçu son éducation religieuse, Stéphane est entré au monastère de
la Transfiguration à Krasnogorsk, (qui deviendra par la suite
Pokrov/monastère de la Protection, et en 1789, sera transformé en un
monastère de femmes), où son frère aîné poursuivait déjà la vie
ascétique.
Le
23 avril 1730, il a prononcé ses voeux monastiques, recevant le nom de
Sophrone -- en l'honneur de saint Sophrone, Patriarche de Jérusalem .
La
nuit après avoir prononcé ses voeux monastiques, le moine Sophrone
entendit une Voix dans l'église de Pokrov : "Quand tu deviendras évêque,
élève une église dédiée à Tous les Saints" -- prédisant son futur
ministère.
Après deux années, en 1732, ils l'appelèrent à Kiev, dans la cathédrale
de Sophia dont ils l'ordonnèrent à la dignité de moine-diacre, puis
ensuite moine-prêtre (hiéromoine).
Au sujet de la période suivante de la vie de saint Sophrone, son état
de service rapporte : "après avoir fait ses voeux, il devint le
trésorier de ce monastère Zolotonoshsk durant deux ans, puis par un
décret de Sa Grâce Arsenii Berlov du diocèse de Pereyaslavl', pris son
service dans la maison de son archevêque, dans laquelle il servit durant
8 ans, dépendant du monastère Alexandre Nevsky, période durant laquelle
il fut envoyé à envoyé Saint-Pétersbourg pour des affaires
hiérarchiques, pour lesquelles il plaida deux ans durant".
Ces
faits témoignent assez facilement de la relation entre le saint et son
monastère originel de Pokrovsk. Durant son temps d'obéissance au
hiérarque présidant à Pereyaslavl', il a souvent visité son monastère,
passant sa journée en contemplation et travail, donnant l'exemple de la
formation d'un frère moine.
Durant
le séjour du hiéromoine Sophrone pour les affaires hiérarchiques au
Synode, ils se sont particulièrement intéressés à lui.
Et
quand il est devenu nécessaire d'augmenter le nombre de frères du
monastère Alexandre Nevsky à Saint-Pétersbourg, 29 moines ont alors été
appelés de divers monastères de Russie, en janvier 1742, dont notre
futur saint. Un an plus tard ils l'ont nommé trésorier du monastère, et
en 1746 il a été nommé au bureau de l'higoumène du monastère, où il a
servit 7 ans.
Il
a fait venir pour l'aider un de ses compatriotes, natif de la ville de
Priluk -- le hiéromoine Synesii, et l'a fait nommer organisateur du
monastère de Novo-Sergiev, qui était associé avec le monastère Alexandre
Nevsky.
Depuis
cette époque, l'amitié des 2 ascètes -- hiéromoine Sophrone et
hiéromoine Synesii -- s'est fortifiée en un effort pastoral uni, et ils
devinrent inséparables jusqu'à leur fin en terre de Sibérie.
Pendant
ces années, saint Sophrone a beaucoup oeuvré à la gestion du monastère
et à l'amélioration de l'enseignement du proche séminaire local.
Ensemble avec l'archévêque Theodose, il s'est impliqué à l'acroissement de la bibliothèque monastique.
Il
fit construire une église à deux étages - le supérieur dédié à Saint
Théodore Yaroslavich, le plus vieux frère de Saint Alexandre Nevsky --
et l'inférieur à Saint Jean Chrysostome.
L'évêque Innocent II (Nerunovich) d'Irkutsk mourut en 1747.
Durant les 6 années qui suivirent, le diocèse d'Irkutsk resta sans chef spirituel.
Finalement,
l'impératrice Elizaveta Petrovichna (1741-1761), par un décret du 23
février 1753, recommanda au Saint Synode le pieux higoumène du monastère
Alexandre Nevsky, Sophrone, comme "une personne, non seulement
méritante de la dignité d'évêque, mais aussi entièrement capable de
remplir les souhaits et les espoirs de l'Etat et du Synode -- porter le
fardeau du ministère épiscopal aux frontières extrêmes, satisfaire aux
besoins de son troupeau sur cette terre rude, parmi des gens sauvages,
primitifs et sans loi".
Le
18 avril 1753, le dimanche de Thomas, le hiéromoine Sophrone a été
sacré évêque d'Irkutsk et Nerchinsk dans la grande cathédrale
d'Uspensky.
Prévoyant
un ministère difficile en cette lointaine Sibérie, l'évêque
nouvellement élu ne partit pas immédiatement pour l'éparchie d'Irkutsk,
mais commença à rassembler plutôt des collaborateurs solidement
instruits et spirituellement expérimentés.
Pendant cette période, saint Sophrone visita son monastère originel de Krasnogorsk.
Et aussi les lieux saints de Kiev, où il a cherché les bénédictions des Saints de Kievo-Perchersk pour son ministère.
Le compagnon permanent du saint, tout comme avant, était le hiéromoine Synesii, prenant ardemment part au travail de son ami.
A
Moscou, l'Archevêque Platon de Moscou et Sevsk -- qui avait participé
au sacre épiscopal de celui qui était avant le hiéromoine Sophrone --
l'a amplement aidé.
Il lui a enseigné les préceptes paternels de sa tâche imminente, étant
tout à fait familier avec les particularités de la vie religieuse
sibérienne.
Il le mît en garde contre l'entêtement des autorités locales, et lui conseilla de s'entourer d'aides des dignes de confiance.
Notre saint arriva le 20 mars 1754 à Irkutsk.
Il
s'installa d'abord au monastère de l'Ascension -- lieu de résidence de
son prédécesseur, et pria sur la tombe de l'évêque Innocent (Kul'chitz),
implorant sa bénédiction pour sa tâche qui commençait.
S'étant
familiarisé avec la situation de son diocèse, le saint réorganisa les
consistoires spirituels, les monastères et les paroisses, et demanda au
Saint Synode de lui envoyer des gens dignes pour la prêtrise dans
l'éparchie d'Irkutsk.
Avant l'arrivée de Saint Sophrone, les monastères d'Irkutsk existaient déjà depuis un bon siècle.
Les fondateurs de ces monastères avaient été motivés par un désir fervent pour la vie monastique ascétique.
Le sage et saint évêque nomma donc comme higoumènes des communautés
monastiques des gens pieux, sages, vertueux, et avec une grande
expérience de la vie et des choses spirituelles.
En
1754, Sa Grâce Sophrone éleva à la dignité d'archimandrite son ami et
compagnon le hiéromoine Synesii, pour le monastère de l'Ascension.
Ce mémorable higoumène servira le monastère 33 ans durant, jusqu' à sa fin bénie.
En
septembre 1754 le saint évêque publia un oukaze [décret], dans lequel
on voit qu'il est concerné par l'éducation et l'enseignement des enfants
du clergé.
Dans
son oukaze au clergé, il expliquait que c'était un devoir d'éduquer
leurs enfants dans le "Chasoslov", le Psautier, le chant et les lettres,
et que cette instruction "devrait se dérouler avec toute l'application
et l'assiduité la plus extrême, pour que les enfants puissent assumer
les responsabilités de sacristain et de diacre selon leur vraie
capacité".
Etudiant
de près tant les gens que les circonstances, dans ses sermons et ses
conversations, le saint évêque exhortait sans cesse à un plus haut idéal
moral.
Il consacrait une attention particulière à l'accomplissement
respectueux et correct des Divins-services et des Sacrements des
prêtres, et il s'occupait aussi de la pureté morale des laïcs ; il se
préoccupait de la position des femmes dans la famille, et les a
défendues contre leur injuste inégalité.
Le
saint évêque s'est partout préoccupé de la bonne exécution de l'ustav
(la règle) des divins Offices, s'adjoignant à cet effet des prêtres,
diacres, sous-diacres et sacristains, qui participaient au choeur ou à
la diaconie durant les services liturgiques épiscopaux.
Voyageant
dans son diocèse, le saint nota qu'on n'y appliquait pas partout
convenablement la sonnerie des cloches et l'encensement, et par
conséquent au moyen d'un oukaze, il rétablit les règles d'encensement et
de sonnerie des cloches.
Appelé
au service apostolique dans cette région frontalière, Saint Sophrone se
rendit compte qu'en plus d'éclairer la Foi des Chrétiens, cela lui
permettrait d'amener à la Foi les païens idolâtres, qui étaient très
nombreux en Sibérie.
Amener
ces païens à l'Eglise du Christ était difficile, surtout que
régulièrement, il n'y avait personne pour servir dans les églises et
s'occuper en même temps de l'activité missionnaire, ce qui compliquait
tout.
Sachant
que les divins Offices hiérarchiques auraient un effet salutaire sur
les non-Russes, le saint non seulement servait avec déférence, mais
l'exigeait aussi de tout son clergé.
Saint
Sophrone se préoccupa de la manière de vivre des petites nations et
contribua au developement d'une culture stable parmi les gens du coin.
Il leur offrit des terres monastiques pour s'installer et essaya de
toutes les manières possibles de les isoler de l'influence du paganisme.
Une foule de visiteurs arrivait constamment, venant de fort loin, pour sa bénédiction.
Mais parmi ses nombreux soins, il n'oublia pas sa vie spirituelle intérieure et l'éternité -- il mena aussi une vie ascétique.
On possède encore les propos rapportés par l'intendant de Saint
Sophrone, qui relate que le saint "utilisait une nourriture simple et en
petite quantité, qu'il servait souvent, passant souvent la plus grande
partie de la nuit en prière, dormant par terre sous une peau de mouton
ou si une fourrure -- une peau de daim ou d'ours, et un simple petit
oreiller -- ceci était toute sa literie pour un sommeil de courte
durée".
L'esprit
de sa vie ascétique allait de pair avec l'amélioration de l'esprit
chrétien dans la Russie suivant la glorification de Saint Dimitri de
Rostov , Théodose de Chernigov et en particulier la découverte des
saintes reliques intactes de son prédécesseur -- Saint Innocent
d'Irkutsk (9 février).
Cet événement insuffla à Saint Sophrone une plus grande force et
l'encouraga à demander l'aide de Saint Innocent dans sa tâche
d'administration du diocèse.
Jusqu'à
la fin de ses jours, Saint Sophrone conserva son amour pour le
monastère Zolotonoshsk de Krasnogorsk, qui l'avait nourri aux jours de
sa jeunesse.
Il contribua constamment à soutenir son entretien, envoyant des moyens nécessaires à cet effet.
Ayant senti une détérioration de sa santé, Saint Sophrone demanda au Synode de le mettre à la retraite.
Mais
la réponse tarda, tant il était difficile de lui trouver un digne
successeur. Saint Sophrone passa ses derniers jours en ascète priant.
La
lumière, qui a brillé sur les bonnes oeuvres de Saint Sophrone,
continue de nos jours à témoigner pour la gloire du Père Céleste, "ayant
fortifié avec miséricorde Ses saints".
Et de nos jours, tant sur les lieux de ses premières oeuvres qu'en Sibérie, sa sainte mémoire est conservée.
Une deuxième commémoration de Saint Sophrone est faite le 30 juin (translation des saintes reliques / glorification, 1918).
Translation des reliques
Glorification
de Saint Sophrone, Evêque d'Irkoursk et de Toute la Sibérie, qui reposa
le 30 mars 1771, le second jour de la Sainte Pâques.
Pendant
qu'ils attendaient la décision du Saint-Synode concernant les
funérailles, sont corps resta sanssépulture durant 6 mois, et il ne se
dégrada pas.
Alors,
vu les faits, et aussi connaissant la vie de grand ascète de saint
Sophrone, le peuple commença à le vénérer comme Saint de Dieu.
Fréquement (en 1833, 1854, 1870, 1909) ses reliques furent exposées et trouvées incorrompues, et source de miracles de la grâce.
Un incendie éclata le 18 avril 1917 à la cathédrale de la Théophanie à
Irtkutsk, seuls les ossements du saint évêques en subsistèrent.
Ceci ne diminua pas, au contraire, cela accrut la vénération pleine de révérence de ce saint par les fidèles de la nation.
Un
concile local de l'Eglise Russe Orthodoxe, dans ses délibérations du
10/23 avril 1918, décida de glorifier l'évêque Sophrone, le reprennant
au nombre des saints de Dieu.
Cette solennité par laquelle saint Sophrone fut ajouté au nombre des saints eu lieu le 30 juin.
Lors
d'une seconde session de ce Concile sous la présidence de sa sainteté
le Patriarche Tikhon (à présent Saint Tikhon), un Office à saint
Sophrone fut approuvé, avec un tropaire composé par l'archévêque Jean,
qui à l'époque était responsable du diocèse d'Irkutsk, cela afin que
tous les fidèles aient la possibilité de joindre leur prière envers le
saint à la voix des Eglises de Sibérie, vénérant profondément la mémoire
de leur illuminateur et intercesseur.
Et
de nos jours, les fidèles se tourne vers saint Sophrone pour de l'aide.
Les prières témoignent de cela, ayant été composées le jour du 40ième
anniversaire de la célébration de la glorification du saint hiérarque le
13 juillet 1958, par le Métropolite Nestor (Anisimov), alors
Métropolite de Novosibirsk et Barnaulsk, et une fête solonelle pour le
200ème anniversaire de la mort de saint Sophrone eut lieu au monastère
féminin de Zolotonoshsk Krasnogorsk et dans le diocèse d'Irkoursk.
Fête locale le 30 mars.
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