Saint Sigismond Félix Felinski († 1895)

Saint Sigismond Félix Felinski († 1895)
fondateur des Sœurs franciscaines de la famille de Marie 


Saint Sigismond Félix Felinski († 1895)




Zygmunt Szczesny (Sigismond Félix) naît le 1er novembre 1822 de Gérard Felinski et d'Eva, née Wendorff, à Wojutyn (diocèse de Luck, province de Wolyn), ville polonaise sous domination russe, faisant actuellement partie de l'Ukraine. 
 
Il vit au sein d’une famille nombreuse, aisée et pieuse qui lui permet de recevoir une éducation soignée.
 
Mais à l'âge de 11 ans il perd son père et 5 ans plus tard, en 1838, sa mère est exilée en Sibérie à cause de ses activités patriotiques qui consistaient ... à travailler à l'amélioration sociale et économique des paysans.
 
Après ses études secondaires, Félix étudie les mathématiques à l'université de Moscou (1840-1844).
 
En 1847 il se rend à Paris où il étudie la littérature française à la Sorbonne et au Collège de France. 
 
Entre temps il participe à la révolte de Poznam de 1848 qui échoue.
 
En 1851, après avoir séjourné à Munich et à Paris, il revient au pays et il entre au séminaire diocésain de Zytomierz, puis à l'Académie Catholique de Saint-Pétersbourg. 
 
Il est ordonné prêtre en 1855. Il exerce d'abord un ministère paroissial à Saint-Pétersbourg jusqu'en 1857, date à laquelle il est nommé directeur spirituel et professeur de philosophie à l'Académie de cette ville.
 
Il avait déjà créé en 1856 une œuvre charitable pour les pauvres, et, en 1857, il fonde la Congrégation des Sœurs Franciscaines de la Famille de Marie.
 
Le 6 janvier 1862, le bienheureux Pape Pie IX le nomme Archevêque de Varsovie.
 
Il est consacré le 26 janvier à Saint-Pétersbourg et le 9 février il arrive à Varsovie.
 
Il n'exercera son ministère sur place que 16 mois (9 février 1862 – 14 juin 1863) car les conditions politiques sont très troublées. 
 
La Pologne a disparu de la carte et Varsovie est dominée par les Russes qui pratiquent une politique de russification et d'‘orthodoxisation’ intense, alors qu'ils viennent d'écraser brutalement une révolte en 1861. (« L’ordre règne à Varsovie », ce mot affreusement célèbre n’est pas d’un russe, mais du ministre français de la guerre, le général Sébastiani.) 
 
Malgré la dureté des temps et l’insécurité du lendemain, l’Archevêque entreprend une œuvre d’envergure. 
 
Il réforme le diocèse qu’il parcourt régulièrement pour mieux le connaître. 
 
Il réforme aussi le séminaire au point de vue intellectuel et spirituel. Il s’efforce d’obtenir la libération des prêtres prisonniers. 
 
Pour les pauvres et les orphelins, il ouvre un orphelinat à Varsovie qu’il confie aux Sœurs de la Famille de Marie qu’il a fondées naguère. Malheureusement son action est gênée par la méfiance d’une partie du clergé et des citoyens, car les Russes ont fait courir le faux bruit qu’il collaborait avec eux, c’est-à-dire avec le gouvernement d’occupation. 
 
En fait il lutte contre l’ingérence du pouvoir politique dans les affaires ecclésiastiques. Il donne aussi des conseils de prudence pour que la nation ne se précipite pas tête baissée dans la révolte. 
 
Mais lorsqu’éclate la ‘révolte de janvier’ (1862), réprimée dans le sang par les Russes, il écrit une lettre à l’Empereur où il proteste notamment contre la pendaison d’un capucin, chapelain des ‘rebelles’. Alexandre II l’envoie en exil.
 
Il quitte Varsovie le 14 juin 1863 et aboutit à Jaroslavl en Sibérie où il restera 20 ans, privé par le Tsar de tout contact avec Varsovie.
 
Sur place il trouve le moyen d’organiser des œuvres de charité pour les prisonniers et spécialement les prêtres, et malgré les tracasseries policières il réussit à bâtir une église. 
 
A la suite de négociations avec le Vatican, il est libéré le 15 mars 1883 et le Pape Léon XIII le transfère du siège de Varsovie à celui de Tarse, in partibus, avec résidence à Dzwiniaczka (diocèse de Lviv) dans la Galicie du Sud-est. 
 
Dans ce demi-exil où il vivra les 12 dernières années de sa vie, Mgr Felinski exerce une activité pastorale intense.
 
Dans ses temps libres, il écrit. Notons entre autres : recueil de conférences spirituelles, conférences sur la vocation, etc. et ses ‘Mémoires’ (3 éditions).
 
Il meurt à Cracovie le 17 septembre 1895. 
 
Ses restes sont ramenés à Dzwiniaczka  et, en 1920-21, transférés à Varsovie, puis déposés dans la crypte de la cathédrale où ils sont vénérés.
 
Dans l’homélie de béatification, Jean Paul II propose Mgr Felinski comme exemple de ministère pastoral à ses frères dans l’épiscopat pour « mettre en place un programme pastoral de la miséricorde », empreint de charité sociale et de défense de la liberté.
 
Et le Pape conclut par ces propos incisifs : « Monseigneur Felinski s'est profondément engagé dans la défense de la liberté nationale. Cela est nécessaire aujourd'hui également, alors que diverses forces, guidées par une fausse idéologie de liberté, cherchent à s'approprier ce terrain. Alors qu'une propagande bruyante de libéralisme, de liberté sans vérité et sans responsabilité, s'intensifie également dans notre pays, les pasteurs de l'Eglise ne peuvent manquer d'annoncer l'unique et infaillible philosophie de la liberté qu'est la vérité de la Croix du Christ. Cette philosophie de liberté est structurellement liée à l'histoire de notre nation. »
 
La béatification du 18 août 2002 à Cracovie
 
Au cours de son 98e voyage apostolique en dehors de l’Italie, le 8e dans son pays, du 16 au 19 août 2002, Jean Paul II s’est cantonné dans le diocèse de Cracovie, son ancien diocèse comme évêque, en même temps que celui de sa naissance.
 
Le samedi 17 août, il a fait la dédicace du nouveau sanctuaire érigé en l’honneur de la Divine Miséricorde à Cracovie-Lagiewniki (dévotion à la Miséricorde inspirée par le Christ à Sainte Faustine Kowalska. 
 
Le lendemain, dimanche 18 août, fut le sommet de son pèlerinage avec la béatification de 4 serviteurs de Dieu polonais (Sigismond Félix FELINSKI, Jean Adalbert BALICKI, Jean BEYZYM et Marie Sancha SZYMKOWIAK) au parc de Blonie près de Cracovie devant une foule de plus de deux millions de fidèles, le plus grand rassemblement qu’ait jamais connu la Pologne. 
 
On pensait que ce voyage du Pape en terre polonaise serait un voyage d’adieu, un voyage ‘sentimental’, de ce pape âgé de 82 ans. 
 
Fatigué et près d’achever sa 24e année de pontificat. 
 
En fait il a dit des paroles très fortes, déclarant d’emblée dès le premier jour à ses compatriotes dont certains craignent l’avenir et notamment l’entrée de la Pologne dans l’Europe unie ; « Arrêtez d’avoir peur ! » 
 
Et lors de l’Audience générale qui a suivi, à Rome, le 21 août, il a donné le sens synthétique de ces béatifications en disant : « J'ai voulu indiquer ces nouveaux bienheureux au peuple chrétien, afin que leurs paroles et leur exemple constituent un élan et un encouragement à témoigner, à travers les faits, de l'amour miséricordieux du Seigneur qui vainc le mal par le bien (cf. Rm 12, 21). Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible d'édifier la civilisation de l'amour désirée, dont la force douce s'oppose avec vigueur au mysterium iniquitatis présent dans le monde. C'est à nous, disciples du Christ, que revient la tâche de proclamer et de vivre le profond mystère de la Miséricorde Divine qui régénère le monde, en nous poussant à aimer nos frères et même nos ennemis. Ces bienheureux, ainsi que les autres saints, sont des exemples lumineux de la façon dont l'‘imagination de la charité’, nous permet d'être proches et solidaires de ceux qui souffrent (cf. n. 50), artisans d'un monde renouvelé par l'amour.

Béatification : 18.08.2002  à Cracovie  par Jean Paul II

Fête : 17 septembre.
 

 

Image illustrative de l’article Zygmunt Szczęsny Feliński


Zygmunt Feliński (Wojutyn, 1er novembre 1822 - Cracovie, 17 septembre 1895) est un érudit, évêque  socialement engagé, archevêque de Varsovie et fondateur de l'Institut des Franciscaines de la famille de Marie.

Il est vénéré comme saint par l'Église catholique.

Biographie

Né à Wojutyn (en Volhynie, un ancien territoire polonais appartenant à cette époque à l'Empire russe) dans une famille noble et religieuse.

Il a dix frères et sœurs.

Son père Gerard Feliński meurt alors qu'il a onze ans.

Quand il a seize ans, sa mère, Ewa Wendorff-Felińska, est déportée en Sibérie pour ses activités patriotiques et le gouvernement tsariste confisque le patrimoine familial laissant six de ses frères et sœurs sans toit.

Feliński étudie les mathématiques à l'université de Moscou, puis des sciences humaines à la Sorbonne et au Collège de France.

Il adopte comme devise : « Être Polonais sur cette terre, c’est vivre avec divinité et noblesse. » et participe à l’insurrection de la Grande Pologne, en 1848.

En 1851, il revient en Pologne et prend sa décision de devenir prêtre.

Il entre au Grand séminaire de Żytomierz puis étudie au Séminaire de Saint-Pétersbourg, une académie ecclésiastique surtout fréquentée par les Polonais, puisque le catholicisme n'est pas la religion de l'Empire russe.

Il est ordonné prêtre le 8 septembre 1855 et exerce son activité dans le domaine de la pastorale et de l'enseignement.

En 1862, il est nommé par le bienheureux pape Pie IX archevêque de Varsovie.

En tant qu’archevêque, il doit faire face à l’antipathie du clergé de Varsovie, qui soupçonne le Père Feliński travaille pour le tsar et non pour l’Église.

Il rouvre les églises fermées, tout en visitant les archidiocèses, les hôpitaux, les refuges pour les pauvres et sans-abris, les couvents, ainsi que le refuge tenu par les Juifs dans le quartier de la Wola à Varsovie.

Il obtient la grâce de nombreux prêtres envoyés en Sibérie.

Il introduit à Varsovie les Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde ainsi que les Sœurs de la Famille de Marie, afin qu’elles prennent en charge l’éducation des filles les plus démunies.

Il se consacre avec courage à la défense de la liberté de l'Église vis-à-vis de l'État.

Après le début de l'insurrection de janvier 1863, les répressions de l'occupant russe se font de plus en plus fortes, l’archevêque se sent profondément responsable de l’Église qui lui est confiée.

Prenant la défense des Polonais devant le tsar, il lui écrit une lettre intransigeante, dans laquelle il l’appelle à rendre la Pologne libre.

La lettre est publiée dans la gazette française le Journal.

Le Père Feliński est déporté pour 20 ans à Iaroslavl, de l’autre côté de la Volga en Russie.

Il y vit pendant vingt ans, en assistant spirituellement les catholiques et les exilés de Sibérie et, en se consacrant au réveil du catholicisme dans l'Empire russe.

Il y construit une église catholique.

Libéré grâce à l'intervention du Saint-Siège en 1883, il ne lui est pas permis de retourner à Varsovie.

Nommé archevêque titulaire (in partibus) de Tarse, il passe les douze dernières années de sa vie à Dźwiniaczka en Galicie, en semi-exil sous la domination autrichienne.

Il y travaille inlassablement au bien spirituel des paysans polonais et ukrainiens.

Il s'intéresse à leur instruction, en fondant la première école du pays.

Il ouvre une école maternelle et construit une église et un couvent pour les Sœurs de la Famille de Marie.

Il meurt à Cracovie le 17 septembre 1895 en odeur de sainteté.

 

Béatification et canonisation

Il est béatifié par le pape Jean-Paul II en 2002, puis canonisé par le pape Benoît XVI en 2009.

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zygmunt_Szcz%C4%99sny_Feli%C5%84ski









 

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