Saint Méthode le Confesseur († 847)
Patriarche de Constantinople
Méthode Ier de Constantinople (en grec Μεθόδιος, en latin Methodius) fut patriarche de Constantinople du 4 mars 843 à sa mort le 14 juin 847.
Son
avènement correspondit au rétablissement du culte des images après la
deuxième période iconoclaste : le triomphe de l'orthodoxie.
Biographie
La
principale source utilisée pour reconstituer la biographie de Méthode
est une Vie (reproduite en PG, vol. 100) considérée comme très
postérieure à la mort du patriarche.
L'attribution
à Méthode de la Vie d'Euthyme de Sardes, transmise anonymement par un
seul manuscrit, conduit à apporter certaines corrections aux données
traditionnellement admises.
Il naquit à Syracuse, dans une riche famille, en 787 ou 788.
Jeune
homme, il vint à Constantinople pour chercher un emploi à la cour, mais
fut sensible à la prédication d'un moine et entra au monastère de
Chènolakkos. Il y devint peut-être higoumène.
En mars 815, l'empereur Léon V l'Arménien déposa le patriarche Nicéphore Ier de Constantinople et rétablit officiellement l'iconoclasme.
Méthode partit pour Rome, peut-être envoyé par Nicéphore, et y resta jusqu'au meurtre de Léon V le jour de Noël 820.
Ensuite,
espérant apparemment un changement de politique religieuse de la part
de Michel II, le nouvel empereur, il revint à Constantinople porteur
d'une lettre du pape Pascal Ier réclamant le rétablissement du patriarche Nicéphore et l'abandon de l'iconoclasme.
Selon
sa Vie, il n'eut pas plus tôt délivré son message à l'empereur qu'il
fut saisi par les gardes, reçut 70 coups de fouet, puis fut enfermé dans
un cachot souterrain qui était une ancienne tombe, où il resta pendant
sept ans dans des conditions affreuses ; mais l'auteur de la Vie
d'Euthyme de Sardes fut seulement consigné dans une cellule de monastère
sur l'îlot Saint-André (mer de Marmara), où il écrivit plusieurs textes
et eut des contacts suivis avec l'extérieur.
En
829, peu de temps avant sa mort, Michel II aurait, selon la Vie de
Méthode, promulgué une amnistie générale qui aurait permis au futur
patriarche de sortir de son cachot ; mais l'auteur de la Vie d'Euthyme
resta consigné bien plus longtemps dans le monastère Saint-André où il
se trouvait encore en 832, date de la rédaction de ce texte (avec une
plus grande liberté de mouvement ?).
En
831, un autre texte prophétique circula, contenant l'annonce de la mort
de l'empereur Théophile ; ce fut la raison de l'arrestation d'Euthyme
de Sardes, apparemment accusé d'avoir diffusé le texte, conduit sur
l'îlot Saint-André et soumis à un interrogatoire brutal, ponctué de
coups de fouet, pour l'amener à dénoncer ses complices, à la suite de
quoi il mourut.
Sous
le pontificat du patriarche Jean VII le Grammairien (intronisé en 837),
l'empereur Théophile trouva dans la bibliothèque du palais impérial un
mystérieux document dont l'interprétation le tourmenta tellement qu'il
en perdit l'appétit.
Son chambellan, nommé Jean, l'assura que Méthode pouvait lui en donner l'explication.
Avec l'accord de l'empereur, il se rendit sur l'îlot Saint-André, où le futur patriarche était donc toujours consigné.
Impressionné
par la réponse fournie, Théophile fit venir Méthode au palais et le
logea dans un bâtiment appelé le Sigma pour pouvoir le consulter quand
il en aurait besoin.
Installé
au palais, Méthode put nouer des liens avec l'impératrice Théodora, qui
à l'insu de son époux était partisane du culte des images.
Après
la mort prématurée de Théophile, en janvier 842, Théodora, devenue
régente, et le ministre Théoctiste s'employèrent à écarter le patriarche
Jean le Grammairien, et à rétablir le culte des icônes.
Une assemblée de dignitaires civils et religieux triés sur le volet se
tint au domicile de Théoctiste le dimanche 4 mars 843, en l'absence du
patriarche Jean ; elle réaffirma la validité du deuxième concile de
Nicée de 787, déposa le patriarche (qui aurait été arrêté et enfermé
dans un monastère), et nomma Méthode à sa place.
Le dimanche suivant, 11 mars, le nouveau patriarche, flanqué de
l'impératrice Théodora, de son jeune fils Michel III, âgé de trois ans,
et du ministre Théoctiste, dirigea une procession solennelle depuis
l'église Sainte-Marie des Blachernes jusqu'à la basilique Sainte-Sophie,
symbolisant le retour des icônes dans l'église impériale : ce fut le
triomphe de l'orthodoxie.
Quelque
temps après, Méthode fit apporter les reliques du patriarche Nicéphore à
Constantinople, les fit exposer plusieurs jours dans la basilique
Sainte-Sophie, puis les fit inhumer dans l'église des Saints-Apôtres.
La
politique religieuse qu'il mena fut jugée de manière contradictoire :
introduit au palais dès les dernières années du règne de Théophile,
nommé patriarche par Théodora et Théoctiste sur la promesse, notamment,
d'exonérer la mémoire de l'empereur défunt, il pouvait apparaître comme
le tenant d'une ligne modérée ; cependant la purge qu'il mena dans le
clergé ne fut pas spécialement indulgente, et il destitua presque tous
les évêques de l'empire et les remplaça, même ceux qui avaient abjuré
l'iconoclasme, sur le motif qu'ils avaient méprisé les décrets d'un
concile œcuménique.
Mais
cette sévérité relative ne trouva pas grâce aux yeux des moines aux
positions extrémistes du monastère de Stoudios, qui trouvèrent à redire à
nombre de ses choix pour les nominations.
Méthode
ne put éviter d'apparaître comme un modéré face aux moines
intransigeants, mais il fut soutenu par l'ermite Joannice du mont Olympe
de Bithynie, qui se déplaça à Constantinople pour le cautionner.
Quand il mourut, en juin 847, il fut remplacé par un candidat soutenu par les Stoudites, Ignace Rhangabé.
Écrits
Méthode était un homme instruit, réputé pour sa science théologique, et qui écrivit beaucoup.
Il reste de lui des lettres, des sermons et des textes hagiographiques et liturgiques.
Dans
cette dernière catégorie, il est probablement l'auteur du canon de
l'Église orthodoxe célébrant la restauration du culte des images.
Il
fut aussi d'autre part l'auteur de textes à caractère prophétique,
contenant l'annonce de la mort de Léon V, celle de Michel II et celle de
Théophile.
Le texte intitulé Visions de Daniel (829), conservé en traduction slavonne, a toutes chances d'être de lui.
Source :
Ce futur patriarche de Constantinople est né à Syracuse en Sicile et se rendit à Constantinople pour y parfaire ses études.
Il voulait faire brillante carrière, mais la rencontre avec un moine lui fit préférer la perfection monastique.
Comme il était un intellectuel, on lui confia la charge de copiste.
C'était l'époque de la persécution iconoclaste.
Il prit la défense du culte des saintes images, et, pour cette raison, il dut s'enfuir et se réfugier à Rome auprès du Pape.
Mais le pape le renvoie à Constantinople soutenir les partisans des Images, les icônes.
Méthode est arrêté, flagellé et enfermé durant 9 ans dans un étroit cachot.
Libéré
à la mort de l'empereur, il est cependant mis en liberté surveillée car
le nouvel empereur craint son esprit d'indépendance.
Devenu patriarche de Constantinople, il fait triompher les Images,
cherchant à ramener la paix dans l'Église, indulgent envers ceux qui ont
failli durant la persécution.
Des moines intransigeants l'accusent. Malgré cela, il restera conciliateur jusqu'à sa mort.
Fête locale le 14 juin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire