Bienheureux Sadoc († 1259)
et ses compagnons martyrs en Pologne
Sadoc, jeune
religieux de l'ordre de Saint Dominique, fut choisi de bonne heure par
son maître pour aller prêcher la foi dans le royaume de Hongrie.
Muni de la bénédiction de son saint patriarche, il se mit donc en route avec plusieurs de ses compagnons sous
la conduite de Paul de Hongrie, vénérable religieux du même ordre, qui,
après avoir annoncé l'Évangile à un peuple idolâtre et barbare , appelé les Cumains, termina sa vie en 1242, par un glorieux martyre.
Sadoc, brûlant de zèle et de courage, travailla de tous ses efforts
à dissiper, par les rayons lumineux du christianisme, les ténèbres dont
les pays qu'il parcourait étaient encore enveloppés, et à détruire les vices grossiers qui régnaient dans leur sein.
Intrépide et enflammé du désir de gagner des âmes à Jésus-Christ, il savait braver tous les obstacles et supporter en patience toutes les contradictions.
Aussi sa persévérance fut-elle couronnée de succès ; et la
Hongrie, ainsi que plusieurs contrées voisines, eurent-elles le bonheur
de voir un grand nombre de leurs enfants déserter la bannière de
l'erreur pour suivre celle de l'Évangile.
Sadoc, après
avoir passé plusieurs années dans les travaux de cette pénible mission,
s'était rendu à Sandomir, en Pologne, pour y gouverner une maison de
son ordre.
Là, il s'appliquait à former ses frères à la pratique de toutes les vertus ; et l'exemple qu'il leur donnait lui-même avait plus de force encore que ses sages conseils.
Mais, tandis que ce saint religieux s'occupait ainsi à cultiver son âme et celle des siens, pour leur faire produire des fruits de grâce et de salut, voici qu'une horde dé Tartares impies fond à l'improviste sur Sandomir, prend la ville d'assaut, et pénètre dans le lieu où étaient rassemblés les dominicains.
On rapporte que la veille de cette tragique journée le bienheureux Sadoc avait été informé, par une révélation divine, du sort qui lui était réservé ainsi qu'à ses frères.
D'après ses conseils ils s'étaient donc tous préparés au combat par la réception du pain des forts.
Ils chantaient en chœur le Salve regina, lorsque les barbares entrèrent dans le lieu saint, les percèrent tous de leurs glaives, etfoulèrent leurs corps aux pieds.
Ainsi périt le vertueux Sadoc, avec quarante de ses compagnons.
Les habitants de Sandomir furent aussi mis à mort par les cruels Tartares.
Mais, dans la suite, ceux qui les remplacèrent n'oublièrent pas les bienfaits et le supplice des saints religieux ; et tous les ans ils célèbrent encore dans cette même ville la fête de leur glorieux martyre.
Fête le 2 juin.
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