Sainte Marguerite d'Écosse († 1093)

Sainte Marguerite d'Écosse († 1093)

 Reine d'Écosse

 

Image illustrative de l’article Marguerite d'Écosse (sainte)

Statue à l'église de la Madeleine, Paris

Par GO69 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42812581

 

 

Marguerite d'Écosse (morte le 16 novembre 1093) est une princesse anglo-saxonne de la maison de Wessex qui devient reine d'Écosse en épousant le roi Malcolm III vers 1069-1070, après la conquête normande de l'Angleterre.

Elle lui donne huit enfants, dont trois futurs rois d'Écosse.

Ayant fait preuve d'une grande piété tout au long de sa vie, elle est canonisée en 1250.

C'est la sainte patronne de l'Écosse, et bon nombre d'églises et autres établissements publics lui sont dédiés dans la région et ailleurs.

Sources

La principale source littéraire concernant Marguerite est une hagiographie rédigée après sa mort par son chapelain Turgot, devenu prieur à Durham. Rédigée vers 1100-1106 à la demande de sa fille, la reine Mathilde d'Angleterre, elle lui attribue plusieurs miracles, et il est difficile pour les historiens d'y démêler le vrai du faux.

Biographie

Description de cette image, également commentée ci-après

 Vitrail de la chapelle Sainte-Marguerite d'Édimbourg

Par Kjetil Bjørnsrud New york — Travail personnel, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=781637

 

En 1016, la mort du roi Edmond II d'Angleterre permet au Danois Cnut le Grand de régner sur toute l'Angleterre.

Les deux jeunes fils d'Edmond, Édouard et Edmond, sont envoyés sur le continent (ou exilés par Cnut).

Ils finissent en Hongrie, où est vraisemblablement née Marguerite, la fille d'Édouard et de son épouse Agathe, d'ascendance incertaine.

Ce n'est qu'en 1057 qu'Édouard peut rentrer en Angleterre, mais il meurt peu de temps après, laissant trois enfants : Marguerite, Edgar et Christine.

Après la conquête normande de l'Angleterre en 1066, la fratrie se réfugie au nord, à la cour d'Écosse.

Quelques années plus tard, en 1069 ou en 1070, Marguerite épouse le roi Malcolm III Canmore à Dunfermline.

D'après l'hagiographie de Turgot, Marguerite mène une vie exemplaire et s'intéresse particulièrement aux rites de l'Église, tentant de mettre les pratiques écossaises en conformité avec celles observées dans le reste de la chrétienté, tout en respectant certaines spécificités du pays, comme les ermites Céli Dé.

Elle meurt le 16 novembre 1093, trois jours après la mort de son époux et de leur fils aîné Édouard lors d'un raid sur le Northumberland ; les deux événements sont peut-être liés.

Elle est inhumée auprès de Malcolm en l'abbaye de Dunfermline.

Culte

Marguerite est canonisée un siècle et demi après sa mort, en 1250, par le pape Innocent IV.

En 1673, Clément X la nomme sainte patronne de l'Écosse.

Entre-temps, ses restes et ceux de son époux ont été transférés à l'Escurial par le roi Philippe II d'Espagne.

Descendance

Marguerite et Malcolm ont huit enfants, deux filles et six fils :

  • Édouard (tué en 1093) ;
  • Edmond (mort après 1097) ;
  • Ethelred (mort après 1093), abbé de Dunkeld ;
  • Edgar (vers 1074 – 8 ou 15 janvier 1107), roi d'Écosse de 1097 à 1107 ;
  • Alexandre Ier (vers 1080 – 23 avril 1124), roi d'Écosse de 1107 à sa mort ;
  • Édith ou Mathilde (1080-1118), épouse en 1100 le roi d'Angleterre Henri Ier ;
  • Marie (1082-1116), épouse le comte Eustache III de Boulogne ;
  • David Ier (vers 1084 – 24 mai 1153), roi d'Écosse de 1124 à sa mort.

Source : 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_d'%C3%89cosse_(sainte)

 

Petite nièce du saint roi Edouard le Confesseur, née vers 1045, Marguerite naquit exilée en Hongrie où elle resta jusqu'à l'âge de neuf ans.

Revenue en Angleterre, elle dut fuir l'invasion normande (1066), et se réfugier en Ecosse où elle fut accueillie par le roi Malcolm III qui l’épousa en 1070, au palais de Dunfermline.

En vingt-trois ans de mariage, ce couple exemplaire eut huit enfants : six garçons (Edouard, Ethelred, Edmond, Edgard, Alexandre, David) et deux filles (Edith et Marie) dont deux auront l’honneur des autels (David, roi d’Ecosse, et Edith, reine d'Angleterre).

Malcolm III était un rude guerrier, peu lettré, bien qu'il parlât trois langues vivantes, mais profondément amoureux et admiratif de sa femme qui, avec intuition et tact, devint l’inspiratrice des réformes du royaume : plusieurs conciles nationaux où la reine s’entretenait doctement avec les théologiens et les pontifes, ramenèrent les Ecossais aux pratiques romaines ; rappel des commandements de l'Eglise, spécialement la communion pascale et le repos dominical ; extirpation des rites païens, fâcheusement mêlés au culte, surtout pendant la messe ; proscription des mariages entre proches parents ; début du carême fixé au mercredi des cendres ; fondation d'une abbaye locale sur le modèle de Cluny ; construction d'une église dédiée à la Sainte Trinité.

Chaque matin de l'avent et du carême, la souveraine lavait les pieds de six pauvres et soignait personnellement neuf orphelins, puis, l'après-midi, avec le roi, elle servait trois cents miséreux comme des hôtes privilégiés.

Si le peuple les surnommait la providence des pauvres gens, certains courtisans craignaient la ruine des finances publiques ; la reine leur répondit : « La main des pauvres, voilà bien la sûre et unique assurance des trésors royaux. Ce coffre-fort, les voleurs les plus habiles ne parviendront jamais à le forcer ! » Son ami et confesseur Thierri, son premier biographe écrivit : « Malcolm apprend de son épouse comment passer une nuit d'adoration. La ferveur du roi étonne. N'acquiert-il pas l'esprit de componction et le don des larmes, signe extérieur de repentir !... Constamment, la souveraine encourage son illustre époux aux œuvres de justice et de miséricorde aussi bien qu'à la pratique de toutes vertus chrétiennes. »

La chambre de la reine Marguerite était un véritable atelier tout rempli des ornements liturgiques qu’elle confectionnait avec de précieux tissus qu’elle faisait importer d’Italie.

La nuit, après avoir pris quelque repos, elle se relevait pour prier, récitait les matines de la Sainte-Trinité, à quoi elle ajoutait celles de la Sainte-Croix ou celles de la Sainte-Vierge ;  souvent, elle disait aussi l’office des morts et lisait des psaumes avant que de dire des laudes. Au matin, elle faisait quelques charités, entendait une ou plusieurs des messes basses de ses chapelains, puis assistait à la messe solennelle.

« Elle gardait la plus rigoureuse sobriété dans ses repas, ne mangeant qu’autant qu’il fallait pour ne pas mourir, et fuyant tout ce qui aurait pu flatter la sensualité. Elle paraissait plutôt goûter que manger ce qu’on lui présentait. En un mot , ses œuvres étaient plus étonnantes que ses miracles : car le don d’en faire lui fut aussi communiqué. Elle possédait l’esprit de componction dans un degré éminent. Quand elle me parlait des douceurs ineffables de la vie éternelle, ses paroles étaient accompagnées d’une grâce merveilleuse. Sa ferveur était si grande en ces occasions, qu’elle ne pouvait arrêter les larmes abondantes qui coulaient de ses yeux ; elle avait une telle tendresse de dévotion, qu’en la voyant, je me sentais pénétré d’une vive componction. Personne ne gardait plus exactement qu’elle le silence à l’église ; personne ne montrait un esprit plus attentif à la prière. »

Réaliste et lucide, Marguerite d’Ecosse établit la religion, la justice et la paix, pour le bonheur de ses sujets, et ses contemporains lui rendirent un hommage unanime : « Si, dans tout notre pays, des Higlandes au Cheviot Hills, elle fonde églises, hospices et monastères, sa réalisation principale demeure celle du bienfait. » Sous son impulsion, Malcolm fit bâtir la cathédrale de Durham, fonda le monastère de la Trinité à Dunferline, et, avec l’accord du pape, créa les évêchés de Murray et Carthneff qui s’ajoutèrent aux quatre évêchés existants. Pour l'Ecosse, les vingt-et-une années de ce règne demeurent un âge d'or venu, dirent les vieux hagiographes, de ce qu’« Une source pure donne de belles eaux ; une sainte mère, une sainte reine, forment de belles âmes. »

En 1093, Malcolm III défendait l’Ecosse contre Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant, quand, le 13 novembre, à Alnwick (Northumberland), il fut tué au combat, avec son fils-aîné, comme la reine en eut le pressentiment : « Le jour même de la mort du monarque, la reine apparaît triste et pensive. Elle confie à ses suivantes : Aujourd'hui, ce 13 novembre, peut-être l'Ecosse est-elle frappée d'un malheur si grand qu'elle n'en éprouva pas de semblable depuis de longues années. Le quatrième jour (16 novembre), lors d'une accalmie de santé car elle est malade depuis six mois, la souveraine se fait porter dans son oratoire. De retour en ses appartements, la fièvre qui redouble et les douleurs qui augmentent, l'obligent à s'aliter. Les chapelains recommandent son âme à Dieu. Elle envoie chercher une croix. Marguerite embrasse délicatement le crucifix et forme à plusieurs reprises, sur elle-même, le signe sacré du salut. Ensuite, serrant la croix entre ses mains, la pieuse reine y fixe don regard et récite le Miserere ... Sur ce, arrive du front son fils Edouard qui croit prudent d'énoncer la pieuse restriction mentale : Malcolm se porte bien ! La reine réplique doucement : Certes, il se porte si bien que je vais vite le rejoindre là-haut. Et puis, tous les assistants, émus jusqu'aux larmes, écoutent la dernière prière de la moribonde : Dieu tout-puissant, merci de m'avoir envoyé si grande peine, à la fin de ma vie. Puisse-t-elle, avec votre miséricorde, me purifier de mes péché ! Seigneur Jésus qui, par votre mort, avez donné la vie au monde, délivrez-moi du mal ! Marguerite expira. Il y avait dans sa mort tant de tranquillité, tant de paix, qu’ on ne saurait douter que son âme ait été admise dans le séjour de l’éternelle tranquillité, de la paix éternelle. Chose prodigieuse ! son visage sur lequel la mort avait mis sa pâleur habituelle, reçut, après la mort même, une teinte si pure et si parfaite de rose et de blanc, qu’on eût pas dit que la reine était décédée, mais qu’elle dormait. »

On enterra la reine Marguerite dans l’église de la Sainte-Trinité de Dunfermline, contre l’autel, en face de la croix qu’elle avait plantée, où elle fut bientôt rejointe par son époux. Le 21 septembre 1249, le pape accorda une indulgence à qui visiterait l’église de Dunferline au jour de sa fête ; elle fut canonisée en 1251 par Innocent IV. A l'époque de la réforme protestante (1538), ses restes furent pieusement enlevés par les catholiques et transportés en Espagne où, pour les accueillir, Philippe II édifia une chapelle à l'Escurial. En 1673, à la demande instante du recteur de l'église romaine Saint-André des Ecossais, Clément X, proclama Marguerite patronne de l'Ecosse. A ce titre, ses clients, descendants des Pictes, des Scots et des Angles, vénèrent et invoquent dans une même prière  « le bon et pieux roi Malcolm, avec son épouse, la charitable Marguerite qui, tous deux, jamais les pauvres n'oublièrent. » Le chef de sainte Marguerite, donné à Marie Stuart, fut sauvé par un bénédictin qui le porta à Anvers (1597) ; on le donna aux jésuites écossais de Douai d’où il disparut à la Révolution.

Source : http://missel.free.fr/Sanctoral/11/16.php

Livre "Vie de Sainte Marguerite d'Ecosse" : http://www.archive.org/stream/viedesaintemargu00dravuoft#page/n7/mode/2up

En savoir plus : http://www.magnificat.ca/cal/fran/06-10.htm

En savoir plus : 

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote03/008.htm

En savoir plus : http://www.introibo.fr/10-06-Ste-Marguerite-d-Ecosse

En savoir plus : http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/06/10/10-juin-sainte-marguerite-reine-d-ecosse-1093.html

 

 

Erdeven, la chapelle saint Sauveur

Sainte Marguerite (Chapelle Saint Sauveur à Erdeven)

 

 


 







 

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