Sainte Kateri Tekakwitha († 1680)

Sainte Kateri Tekakwitha († 1680)

Bienheureuse Kateri Tekakwitha, indienne du continent nord-américain († 1680)


Kateri Tekakwitha (Tekakwitha : « Celle qui avance en hésitant » en langue iroquoise ; 1656 - 1680 ; aussi connue comme le « lys des Mohawks ») est née à Ossernenon sur les rives de la rivière Mohawk, aujourd'hui située dans l'État de New York, est une jeune Agnière convertie au christianisme.
Un nouveau décret portant sur ses miracles est signé en décembre 2011 et elle est ensuite déclarée sainte par l'Église catholique.
Elle devient ainsi la toute première amérindienne d'Amérique du Nord à être canonisée, cérémonie qui s'est déroulée le 21 octobre 2012 et officiée à Rome par le pape Benoît XVI.



Biographie

Image illustrative de l'article Kateri Tekakwitha

 Portait par le père Claude Chauchetière, 1690


Biographie

Enfance

Sa mère, convertie au catholicisme, était algonquine alors que son père était agnier ; ils venaient donc de deux tribus traditionnellement ennemies.

Son lieu de naissance a vu le martyre d'Isaac Jogues, de René Goupil et de Jean de La Lande. Surnommée le « lys des Agniers », parfois on l'appelle tout simplement Catherine.

Elle est une figure importante de l'histoire catholique canadienne et même nord-américaine.

À l'âge de quatre ans, elle perd toute sa famille (ses parents et son frère) à la suite d'une épidémie de petite vérole qui frappe la région de 1661 à 1663, sa vue est alors considérablement affaiblie et sa figure demeurera « grêlée » des suites de cette terrible maladie jusqu'à sa mort. C'est par ailleurs l'évènement qui est à l'origine de son nom : « Tekakwitha », traduisible en « celle qui avance en hésitant (ou péniblement) » ou « celle qui meut quelque chose devant elle ».

Conversion chrétienne

Katéri Tekakwitha

Portrait de Kateri Tekakwitha

 

Elle a dix ans quand son village déménage à Caughnawaga (l'actuelle ville de Fonda, dans l’État de New York). En 1667, ce village reçut la visite de missionnaires jésuites, les Pères Frémin, Bruyas et Pierron. C’est par eux que la jeune fille fait la connaissance de la religion catholique.

Lorsqu'elle en a l'âge, ses parents adoptifs (oncle et tante) ainsi que le chef amérindien l'obligent à choisir un mari mais, d'après les historiographes catholiques, elle souhaite ardemment conserver sa virginité afin de se consacrer à Jésus. Sa foi chrétienne serait largement due à l'arrivée de missionnaires catholiques dans son village. Son refus de mariage la réduit quasiment à l'esclavage.

Elle exprime alors le vif désir de devenir chrétienne, d'être baptisée. Jacques de Lamberville, un jésuite, accède ainsi à sa demande mais seulement après six mois de catéchuménat : elle est baptisée par ce même prêtre le jour de Pâques, le 18 avril 1676. Elle reçoit du père Lamberville le nom de Catherine , en l'honneur de la sainte Catherine de Sienne. D'après Robert Derome, le nom de « Kateri » qui lui est aujourd'hui associée n'est « qu'une création fictionnelle de la fin du XIXe siècle ». D'autre sources hagiographiques expliquent que « Kateri » est la traduction en iroquois de Catherine.

Arrivée ensuite à la mission Saint-François Xavier, à La Prairie (cette mission est depuis 1716 établie sur le site de Kahnawake), en 1677, après un difficile voyage, elle désire alors se faire religieuse et ainsi entreprendre une démarche de conversion de la vallée iroquoise. La prière la transforme profondément à tel point que sa piété impressionne l'historien François-Xavier Charlevoix, en mission en Nouvelle-France sur les ordres du roi Louis XIV qui l'avait délégué. Elle ne vécut toutefois que trois années sur les bords du fleuve Saint-Laurent mais on lui attribue néanmoins d'avoir sauvé la colonie des attaques autochtones, la vue de sa tombe ayant effrayé et ainsi découragé les envahisseurs.

Mort

Elle rend l'âme le 17 avril 1680, à l'âge de vingt-quatre ans, en odeur de sainteté selon ses biographes jésuites.

La tradition rapporte qu'à sa mort, son visage redevint lisse et « d'une beauté rayonnante ».

Au fil du temps, sa réputation se répand à travers le monde catholique, notamment grâce aux écrits dits relations des jésuites.

Tout au long de sa courte vie, Kateri a beaucoup pratiqué le jeûne ainsi que la mortification, parfois même excessive par une naïve ignorance et réprouvée par son confesseur, souvent sous forme de sévices corporels.

Aujourd'hui, son tombeau est exposé à l'église Saint-François-Xavier de Kahnawake, à l'intersection de Church Road et River Road.

Béatification et culte

Kateri Tekakwitha est inconnue des catholiques nord-américains, si ce n'est son culte local autour de Kahnawake jusqu'à la fin du XIXe siècle qui voit le catholicisme en expansion sur le sol américain se chercher des figures autochtones en guise de légitimation. Exemple d'inculturation, elle est alors devenue, aussi bien dans l'hagiographie jésuite que dans le discours anti-hagiographique des femmes, un symbole catholique intertribal polyvalent.

Béatification

Les nombreuses guérisons lors de son enterrement, ainsi que la disparition des cicatrices de son visage sont considérés comme des miracles. En 1884, on introduit sa cause en béatification au Synode des évêques américains de Baltimore. Les autochtones catholiques associés dans la Conférence de Tekakwitha (en) instituée en 1939, font de sa canonisation leur cheval de bataille.

Elle a été déclarée vénérable par Pie XII le 3 janvier 1943. Mgr Gérard-Marie Coderre préside au transfert de ses reliques en 1972. Kateri est béatifiée par Jean-Paul II le 22 juin 1980. C'est la première fois qu'une autochtone est béatifiée.

Canonisation

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Statue de Kateri Tekakwitha à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, près de la ville de Québec

Par Selbymay — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22359756

Le décret concernant ses miracles a été signé le 19 décembre 2011. Il s'agit, en 2006, de la guérison d'un jeune garçon, Jake Fink-Bonner, de Sandy Point, une petite ville située près de Seattle (Washington), de la fasciite nécrosante, également connue sous l'appellation populaire de « bactérie mangeuse de chair ».

Sa canonisation est prononcée à Rome par le pape Benoît XVI le 21 octobre 2012.

Culte

Un sanctuaire lui est consacré à la Mission Saint-François-Xavier, à Kahnawake.

Des églises lui sont consacrée comme l'église Katheri-Tekakwhita dans la communauté montagnaise de Mashteuiatsh, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, ou dans les communautés de Uashat, de Mak ou de Maliotenam.

Surnommée « le lys des Mohawks », Sainte Kateri est la première sainte autochtone d'Amérique du Nord et la douzième canadienne. Elle est également la sainte patronne de l'environnement, de l'écologie, des personnes en exil et des autochtones d'Amérique.

Sa mémoire figure au calendrier liturgique de l'Église catholique le 17 avril.

Autres hommages

  • Une statue de sainte Kateri Tekakwitha, œuvre de l’artiste M.C. Snow, de Kahnawake, a été officiellement installée, le 30 septembre 2021, dans la cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal.
  • Une autre statue de la sainte a également été installée dans l'enceinte de l'université pontificale Saint-Paul d'Ottawa, le 21 septembre 2019.
  • D'autres statues ont été édifiées dans des lieux de cultes catholiques du Québec dont celle de la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, près de la ville de Québec.

Devise

Sa devise était : « Qui est-ce qui m'apprendra ce qu'il y a de plus agréable à Dieu afin que je le fasse ? ».

Notoriété dans les arts et la culture

Filmographie

Un film documentaire « L'histoire De Sainte Kateri Tekakwitha » a été réalisé en 2017 pour présenter sa vie.

Peintures et portraits

Le missionnaire jésuite Claude Chauchetière rencontre la jeune indienne dans la mission chrétienne. Il réalise plusieurs portraits d'elle, mais aucun n'a été conservé. L'existence de ces dessins est connue par ses propres écrits (sur Kateri), des écrits qui eux ont été conservés.

Le plus ancien portrait connu de Kateri est réalisé quatre décennies après sa mort, en 1717 (et huit ans après le décès du père Chauchetière). Au cours des XVIIIe et XIXe siècles les graveurs vont en réaliser de nombreuses variantes, lors des multiples rééditions des textes hagiographiques de Pierre Cholenec (qui a lui aussi connu Tekakwitha).

Une huile sur toile conservée à Kahnawake (représentant le portrait de Tekakwitha) a été attribuée à Chauchetière au XIXe siècle, mais il s'agit d'un « tableau d'histoire » réalisé par de Joseph Légaré autour de 1843. Ce tableau diffère grandement des dessins et projets de dessins illustrant le manuscrit original de Chauchetière intitulé « Narration annuelle de la mission du sault depuis sa fondation jusques à l'an 1686 » publié quelques années plus tôt. Ce portrait peint par Joseph Légaré a été très répandu, parce que l'on d'abord attribué à Chauchetière. Par la suite, de nombreuses autres variantes ont été réalisées (Idyllisme, Idéaux, Lily of the Mohawks, Kateri, Iconographie).

Littérature

Kateri Tekakwitha apparait comme personnage principal ou secondaire de différents ouvrages publiés dès le XVIIIe siècle

  • Histoire et description générale de la Nouvelle France de Pierre-François-Xavier de Charlevoix, publié de 1722 à 1740, un des chapitres de l'ouvrage est une paraphrase de l'ouvrage de Cholenec sur l'hagiographie de Tekakwitha.
  • Les Natchez (1827), de Chateaubriand comportent le personnage de Kateri Tekakwitha.
  • Beautiful Losers (1966), roman de Leonard Cohen. Le narrateur s'adresse fréquemment à Kateri Tekakwitha dans son ouvrage.
  • Volkswagen Blues (1984) de Jacques Poulin. Kateri Tekakwitha y est évoquée. Dans la première édition française, en 1988 chez Jean Picollec, l'éditeur lui a consacré une entrée dans l'« index des personnalités » ajouté au roman québécois pour les lecteurs français.
  • A Cry of Stone (2003) de Michael D. O'Brien. Kateri Tekakwitha est une figure de référence très importante dans ce roman.

Divers

  • La poète Rina Lasnier lui a consacré une pièce de théâtre intitulée Féérie indienne en 1939.
  • Kateri Tekakwitha est également présente dans les épisodes 18 & 19 de la série de dessin animé Clémentine.
  • Un camp de vacances entièrement francophone, aux États-Unis, le camp Tékakwitha, a été fondé et nommé en son honneur.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kateri_Tekakwitha

 

Kateri Tekakwitha est née en 1656 à Ossernenon, aujourd'hui Auriesville, dans l'État de New York, d'une mère algonquine et d'un père agnier.
Sa mère avait vécu au poste français des Trois-Rivières et étaitchrétienne.
Très tôt, elle lui fit connaître Jésus et sa mère, si bien qu'à sa mort, Kateri, même non baptisée, avait une foi solide.
En 1660, une épidémie de petite vérole emporte son père, sa mère et son petit frère. Kateri, qui n'a que quatre ans, échappe à la mort mais la maladie lui laisse la vue affaiblie et le visage grêlé.
Elle est accueillie par un oncle et élevée par ses tantes.
Comme elle ne peut pas supporter l'éclat de la lumière du jour, on la surnomme Tekakwitha, « celle qui avance en tâtonnant ».
Amour de Jésus et baptême
Kateri, qui vivait dans la belle vallée des Agniers, au nord-est de I'État actuel de New York, rencontre pour la première fois en 1666 des missionnaires jésuites.
Elle est frappée de leurs manières affables et de leur piété.
Ceux-ci l'instruisent et lui apprennent des pratiques de dévotion.
Kateri aimait particulièrement Jésus crucifié et rêvait de le faire connaître aux siens pour leur apprendre le sens de la vie.
Jésus était devenu son Amant.
Quand elle eut l'âge où les jeunes Indiennes pensaient au mariage, son oncle, un des chefs du village, ainsi que ses tantes lui cherchèrent un mari convenable.
Mais Kateri ne veut épouser aucun des prétendants qu'on lui propose. Bientôt la colère gronde.
Ses parents utilisent la ruse et la force pour lui faire changer d'idée mais rien n'y fait.
Kateri n'a qu'un seul désir : recevoir le baptême.
En 1675, Jacques de Lamberville, jésuite, prend la direction de la Mission Saint-Pierre de Gandaouagué.
Kateri lui confie le secret de son coeur: devenir chrétienne.
Après un catéchuménat de six mois, arrive « le plus beau jour de sa vie » : celui de son baptême, le dimanche de Pâques 1676. Elle a vingt ans.
Jusqu'alors on l'appelait Tekakwitha. Au baptême elle reçoit le nom de Catherine, en iroquois Kateri.
Fuite au Canada
Pendant plus d'un an, sa famille continue de la persécuter.
Sur les conseils du Père de Lamberville, elle alla vivre à la mission Saint-François-Xavier, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, en face de Montréal.
Le jésuite lui avait confié une lettre à l'intention du Père Frémin, supérieur : « Je vous envoie on trésor. Gardez-le bien ».
Dans ce village, elle retrouve d'autres chrétiens ainsi que les jésuites qu'elle avait rencontrés en 1666.
Elle est libre de pratiquer sa religion, « selon le bon plaisir de Dieu ».
Il y avait alors, à la Côte Sainte-Catherine, plusieurs centaines d'Agniers catholiques qui vivaient à l'indienne, protégés par la milice française.
Après la mort de Kateri, à deux reprises, les Agniers du sud tentèrent de détruire la mission, ainsi que l'Église de Montréal.
« Les prières à Kateri et la présence de ses ossements » sauvèrent la mission.
C'est pourquoi on appelle Kateri la Protectrice du Canada.
Le jour de Noël 1677, Kateri fait sa première communion.
Elle passe des heures en prières à la chapelle.
Chaque matin à quatre heures et ensuite à sept heures, elle assiste à la messe.
Elle manifeste une véritable faim de l'eucharistie et veut s'unir plus intimement aux souffrances du Christ.
Vœu de virginité
Une visite aux Hospitalières de I'Hôtel-Dieu de Montréal lui inspire le désir de se consacrer à Dieu.
Avec son amie Marie-Thérèse Tegaieguenta et la huronne Skarikions, elle veut fonder une communauté de religieuses autochtones.
Ce projet ne peut se réaliser mais Kateri fait vœu de virginité le 25 mars 1679, en la fête de l'Annonciation.
« Dans l'embrasement de son amour, écrit le Père Cholenec, son directeur spirituel, elle prie Jésus de devenir son Époux. Ensuite, elle se tourne vers Notre-Dame à qui elle se consacre, la suppliant instamment de bien vouloir être sa mère de la prendre pour fille ».
Kateri vécut les trois dernières années de sa vie au Fort Saint-Louis, que les missionnaires appelèrent « village de la prière ».
Hommes et femmes, en effet, s'y adonnaient généreusement à la prière et à la mortification.
Dans cette atmosphère exceptionnelle, Kateri prit comme devise : « Qui est-ce qui m'apprendra ce qu'il y a de plus agréable à Dieu afin que je le fasse ? »
Mort et rayonnement
Le 17 avril 1680, Kateri s'éteignit doucement, à l'âge de 24 ans, en prononçant les noms de Jésus et de Marie.
Un quart d'heure après sa mort, comme si elle voyait déjà son Amant du ciel, son visage, marqué par la petite vérole, fut transfiguré et devint d'une grande beauté.
Ses compatriotes se pressaient autour de la dépouille, se recommandant à ses prières et touchant ses vêtements pour obtenir des faveurs.
On ne saurait compter tous les miracles, d'ordre physique et spirituel, survenus alors.
Le 3 janvier 1943, le pape Pie XII la déclara Vénérable et, le 22 juin 1980, trois cents ans après son entrée au ciel, le pape Jean-Paul II la déclarait Bienheureuse.
La célébration liturgique de la bienheureuse Kateri Tekakwitha est le 17 avril.
La foi profonde de Kateri, sa pureté de vie, son amour de la croix et de son Amant crucifié, son désir de faire « le bon plaisir de Dieu », font un modèle pour les jeunes et les adultes d'aujourd'hui.
Jacques Bruyère, s. j.
POUR PLUS D'INFORMATIONS :
Centre Kateri
Case postale 70
KAHNAWAKE (Québec) JOL 1BO
Téléphone :  (450) 638-1546 ou 632-6030
Télécopieur: (450) 632-6031
En savoir plus :
CITE DU VATICAN, 20 DEC 2011 (VIS). Le Saint-Père a signé hier le décret reconnaissant les miracles attribués à sept bienheureux (4 femmes et 3 hommes). Parmi ces prochains canonisés figure Kateri (Catherine) Tekakwitha, qui sera la première sainte amérindienne. 








 

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