Saint Lazare le Thaumaturge († 1054)
Ermite au mont Galision, près d'Éphèse
Notre Saint Père Lazare naquit en 968 dans un village voisin de Magnésie du Méandre.
Au moment de sa naissance, une lumière aveuglante remplit soudain la maison et mit en fuite les femmes qui s'y trouvaient.
Lorsqu'elles revinrent, elles trouvèrent le nourrisson en position de
prière, les mains croisées sur la poitrine et le visage tourné vers
l'Orient.
A
l'âge de six ans, ses parents le confièrent à un Prêtre nommé Léonce,
pour qu'il soit initié aux rudiments des Saintes Lettres.
Trois
ans plus tard, il fut envoyé à Orobos, chez le notaire Georges, pour
poursuivre son éducation, et après trois nouvelles années, son oncle
Elie, moine du Monastère des Calathoi, le prit avec lui pour le
perfectionner dans les sciences ecclésiastiques.
Pendant
ces années de formation, Léon (c'était le nom qu'il avait reçu au Saint
Baptême) se fit remarquer par sa douceur, son humilité, son application
à l'étude et, plus encore, par son zèle pour la prière et pour les
Offices Divins.
La
compassion et l'amour des pauvres qu'avait le jeune garçon étaient
tels, qu'il dépensait toutes les ressources de ses pédagogues en
aumônes.
C'est
ce qui lui valut d'ailleurs d'être souvent battu pour sa prodigalité.
Le cœur enflammé d'un ardent désir de visiter les lieux sanctifiés par
la Passion du Christ, il s'enfuit du monastère.
Mais
son oncle le fit ramener et, après l'avoir retenu deux ans, l'envoya au
Monastère du Stroubilion, auprès d'un notaire chargé de le
perfectionner dans les sciences juridiques.
Mais ce fut Léon qui devint bientôt son maître dans la Science des Saints et dans l'Art des arts.
Après trois ans, il fit une nouvelle tentative pour se rendre aux Lieux Saints.
On parvint encore à le rejoindre et à le ramener.
Mais,
dix mois plus tard, après avoir reçu la bénédiction d'un stylite retiré
dans les environs, Léon put enfin réaliser son projet.
Or sur le chemin, il rencontra un Saint Ascète qui le dissuada de
s'exposer aux dangers d'un tel pélerinage et le convainquit de se
retirer dans un monastère des environs d'Attalia.
C'est là qu'il reçut le saint habit angélique et prit le nom de Lazare.
Il s'adonna avec ardeur à toutes les pratiques de l'ascèse. Il aimait
le jeûne et s'y soumettait avec la même avidité que les gloutons mettent
à se jeter sur la nourriture.
Par
la veille, il affinait sa chair et rendait son âme apte à s'envoler
vers les hauteurs de la contemplation. Son renoncement à sa volonté
propre et son obéissance envers son Higoumène et Père spirituel étaient
tels qu'il devint un modèle pour les autres moines dans cette vertu
fondamentale.
Or,
quelque temps plus tard, son Père spirituel mourut, et Lazare obtint du
nouvel Higoumène l'autorisation de se retirer dans une grotte située à
proximité, afin d'y converser seul à seul avec Dieu.
Il y resta sept ans à lutter héroïquement contre les innombrables tentations des démons, puis se rendit enfin à Jérusalem.
Après
avoir vénéré la basilique de la Résurrection et les autres Lieux
Saints, il se rendit au Monastère de Saint-Sabas, où on l'accueillit
parmi les moines.
Mais son amour de la solitude et son zèle pour l'ascèse ne tardèrent pas à créer des difficultés dans la communauté.
Après avoir vainement essayé de le modérer, l'Higoumène finit par le renvoyer.
Lazare se rendit alors au Monastère de Saint-Euthyme, mais n'y resta que peu de temps.
Il en partit pour retourner à Saint-Sabas, où il fut reçut avec joie par les frères.
Il y resta alors six ans dans la charge de sacristain et fut, contre son gré, ordonné Prêtre par le Patriarche de Jérusalem.
Conformément
à l'ancienne tradition des moines de Palestine, depuis le début du
Grand Carême jusqu'au dimanche des Palmes, Lazare avait coutume de se
retirer dans le désert aride et brûlant sans rien emporter avec lui.
Se
laissant guider par la Providence de Dieu, il se nourrissait alors de
quelques herbes qu'il pouvait trouver ça et là et ne buvait de l'eau
qu'en infime quantité.
Mais,
les Sarrasins s'étant emparés de la ville de Jérusalem et de ses
environs, le Saint, confirmé par une révélation divine, fut contraint de
reprendre le chemin de sa patrie avec quelques compagnons.
De retour à Ephèse, il se joignit à deux moines qui pratiquaient l'ascèse, non loin de la ville, près d'une chapelle dédiée à Sainte Marine.
De retour à Ephèse, il se joignit à deux moines qui pratiquaient l'ascèse, non loin de la ville, près d'une chapelle dédiée à Sainte Marine.
Lazare
se fit construire là une colonne couverte d'un toit, et y monta pour se
livrer avec une rigueur croissante à ses austérités.
Quelque
temps après, il fit même enlever le toit, afin d'imiter plus
parfaitement le genre de vie de Saint Syméon Stylite (ler Sept.).
Il demeurait ainsi sur sa plateforme en tout temps, exposé aux
intempéries et offert par Dieu en spectacle au monde, aux Anges et aux
hommes, selon la parole de l'Apôtre (cf. I Cor. 4:9).
Sa
renommée se répandit rapidement dans la région. On venait en grand
nombre et de partout, non seulement pour recevoir sa bénédiction ou
entendre ses instructions spirituelles, mais les pauvres accouraient
aussi pour recevoir la nourriture que le Saint distribuait sans compter.
Sa
générosité était si grande que ses deux compagnons craignaient pour
leur propre subsistance et décidèrent de se séparer de lui.
Mais
d'autres disciples désiraient se ranger sous la direction de Lazare,
aussi construisit-on quelques cellules au pied de la colonne et fit-on
agrandir la chapelle, devenue trop petite.
Le
Saint demeura sept ans sur cette colonne. Il ne dormait que quelques
instants chaque jour, se contentait d'un peu de pain d'orge et de
quelques gorgées d'eau.
Il entreprit même des pratiques réprouvées par d'autres Saints Pères et se chargea de lourdes chaînes de fer.
Toutefois,
il ne pouvait trouver là la quiétude qu'il désirait. Aussi, une nuit, à
l'insu de tous, il descendit de, sa colonne et partit trouver refuge
dans une grotte, précédemment sanctifiée par le moine Paphnuce, située
sur les flancs escarpés et difficilement accessibles du mont Galèse.
Il
n'y resta toutefois que six mois, car le Métropolite d'Ephèse lui donna
l'ordre de retourner à Sainte-Marine, pour prendre soin de ses
disciples.
Un peu plus tard, il revint vers la caverne, en compagnie de cinq
autres moines. Il demeurait seul dans la grotte, où chaque semaine les
frères venaient lui apporter une cruche d'eau et quelques légumes.
Il n'en sortit que pour monter sur une nouvelle colonne qu'il avait faite édifié là. Il vivait dans un complet dénuement.
Un jour qu'il avait renversé sa cruche, il ne descendit pas pour autant de sa colonne et faillit mourir de soif.
Peu à peu les disciples affluèrent là aussi. On construisit des cellules et une église dédiée au Sauveur.
Douze ans plus tard, Lazare se fit construire une nouvelle cellule dans une partie plus élevée du ravin.
Et quand le nouvel habitacle fut prêt à le recevoir, comme précédemment, il quitta les lieux de nuit, à l'insu de tous.
Dans cette nouvelle retraite, le Saint eut beaucoup à souffrir des
assauts des démons qui, impuissants à lui faire accueillir leur impures
suggestions, lui jetaient des pierres.
Il entendit alors parler d'une femme qui vivait sur une colonne,
enfermée dans un réduit, et qui par une ouverture laissait pendre ses
pieds au-dehors.
Dans
son désir de participer encore plus complètement à la Passion du
Christ, le Saint voulut l'imiter, mais sur les sages conseils de ses
disciples et de sa mère, il renonça finalement à cette mortification
excessive et peu favorable à l'édification de l'homme intérieur.
Cette
colonne était dédiée à la Sainte Mère de Dieu. On fit construire à côté
une petite église, où de temps à autre un Prêtre venait célébrer les
Saints Mystères.
Insatiable dans sa soif de solitude, Lazare quitta encore sa retraite
et s'installa définitivement sur une troisième colonne, qui, devint
comme les précédentes, le centre d'un groupement monastique et prit le
nom de la Sainte Résurrection.
A
la mort de Saint Lazare, cet établissement comptait quarante moines,
alors que les deux autres n'avaient que douze moines chacun.
Le
Saint restait seul avec Dieu, perché entre le ciel et la terre, mais il
savait aussi prendre soin de ses disciples dans les moindres détails de
leur vie.
Sa
colonne était adossée à l'église et communiquait par une petite
fenêtre, d'où le Saint pouvait surveiller la vigilance de ses moines
pendant la psalmodie et communiquer à ses visiteurs ses paroles de
salut.
Saint Lazare fut gratifié par Dieu du don de clairvoyance et de prophétie.
Saint Lazare fut gratifié par Dieu du don de clairvoyance et de prophétie.
Il
prédit à l'avance la date de sa mort; mais sur les instances de ses
disciples qui le suppliaient de rester encore quelque temps en vie pour
leur salut, il pria la Mère de Dieu qui lui accorda quinze années
supplémentaires.
En
1054, le Saint fit venir son disciple le moine Nicolas, huit jours
avant sa mort, et lui dicta en détail son testament spirituel, mais il
n'apposa sa signature que le jour même de son repos : le 8 novembre. Il
fut enseveli près de la colonne, grâce à laquelle il avait fait monter
son âme vers le Ciel avant même sa séparation du corps.
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