Saint Job de Moscou († 1607)
Job († 1607), né près de Tver en Russie, moine puis higoumène (abbé), évêque de Kolomna puis de Rostov, métropolite de Moscou et enfin patriarche de Moscou ; fêté le 19 juin.
En 1589 il reçoit la visite de Jérémie II de Constantinople et obtient de lui la promotion de son titre de Métropolite en celui de Patriarche.
Cette initiative est enterinée par les Conciles de l'Église de Constantinople en 1590 et de février 1603.
Job sera Patriarche de Moscou et de toute la Russie de 1589 à 1605.
Saint Job naquit vers 1530, au sein d'une pieuse famille de marchands, à Staritza, près de Tver.
Il reçut sa première éducation dans le Monastère de cette ville et y devint moine.
Pendant
de longues années, il montra une vie exemplaire et se distinguait en
particulier par sa piété et sa capacité à réciter de mémoire de
nombreuses prières et des textes de l'Ecriture.
Devenu Higoumène, il fut ensuite appelé à Moscou pour diriger le monastère de Simonov puis celui de Novospassky.
C'est
en cette qualité qu'il prit part aux conciles de l'Eglise russe, en
particulier celui qui statua sur les possessions monastiques (l580).
A cet égard le Saint passa toute sa vie dans le plus strict
dépouillement, distribuant largement aux nécessiteux, et à sa mort on ne
trouva dans sa cellule que quinze roubles, des vêtements et quelques
Icônes.
Consacré
Evêque de Kolomna, il fut transféré, cinq ans plus tard, à Rostov et,
le 11 décembre 1587, fut nommé Métropolite de Moscou.
Depuis
1580, puisque le souverain avait reçu le titre de tsar et que la Russie
avait pris la relève de l'Empire chrétien, on avait commencé à méditer
le projet de donner à l'Eglise russe un Patriarche.
Le Patriarche de Constantinople, Jérémie II, vint à Moscou en 1588 et, à
l'issue des négociations menées par Boris Godounov, le tsar annonça que
l'Eglise de Constantinople avait accordé son consentement pour
l'établissement du Patriarcat de Moscou.
Le concile de l'Eglise russe présenta trois candidats au tsar qui fixa son choix sur saint Job.
Lors
de son intronisation, célébrée le 26 janvier 1589, le Patriarche
Jérémie, élevant l'Evangile au-dessus de la tête de Job, pria pour qu'il
devienne un luminaire inextinguible de la foi, puis ils concélébrèrent
la Divine Liturgie.
Peu
après Saint Job établit, pour l'assister, quatre Métropolites de
Novgorod, Kazan, Rostov et Sarai-Rodon, et il appointa dans les grandes
villes des Archiprêtres qui avaient la charge de quarante paroisses.
Malgré
les nombreuses difficultés et le manque de maîtres, il tenta
d'organiser l'enseignement, corrigea les Livres Liturgiques et les fit
imprimer, pour la première fois, et cela même en temps de famine.
En Sibérie et dans les territoires d'Extrême-Orient qui venaient d'être
annexés à la Russie, le Patriarche organisa des monastères à vocation
missionnaire et de nombreux indigènes demandèrent le Baptême.
Il fonda plus de dix monastères, et chaque année de son Patriarcat fut
marquée par la construction d'une nouvelle Eglise à Moscou.
Il oeuvra aussi particulièrement pour la vénération des Saints russes, continuant l'œuvre de Saint Macaire de Moscou (2).
A
la mort du tsar Féodor, Saint Job donna son appui pour l'élévation au
trône de Boris Godounov (1598), et il fit tout son possible pour
rappeler à l'unité les principautés du Sud-Est, qui avaient fait
sécession, sous la direction du faux-Dimitris.
A la mort de Boris (1605), l'imposteur s'empara du trône de Moscou et exigea la déposition du Saint Hiérarque.
Le tsar Féodor fut assassiné et la foule se précipita dans la cathédrale de la Dormition, au moment de la Sainte Liturgie.
Ils bousculèrent le Saint, déchirèrent ses ornements ; mais Saint Job
les écarta et alla se réfugier près de l'icône de la Mère de Dieu, et,
déposant l'enkolpion qu'il avait reçu dix-neuf ans plus tôt du
Patriarche OEcuménique, il fit appel à la Toute-Sainte pour sauvegarder
l'Orthodoxie.
Les
insurgés s'emparèrent du vieillard, le traînèrent de manière
ignominieuse à travers les rues, puis l'exilèrent au Monastère de sa
profession, à Staritza.
Les révoltés tentèrent d'obtenir son accord pour installer l'Archevêque
Ignace de Ryazan à sa place, mais il refusa énergiquement de leur
donner ainsi sa caution.
Après
la déposition du faux-Dimitris et le couronnement du tsar Basile, les
Evêques russes, rassemblés en concile, demandèrent à Saint Job de
reprendre son siège ; mais le Saint Hiérarque étant devenu aveugle,
accorda sa bénédiction pour que Saint Hermogène assure la succession
(cf. 17 fév.).
Les troubles n'en avaient pas cessé pour autant, aggravés par les intrigues des Polonais et les discordes des princes russes.
Le
Patriarche Hermogène et le tsar, désirant fournir au peuple l'occasion
de faire pénitence, convoquèrent Job à Moscou ; et le Saint vieillard
leur accorda à tous son absolution pour le grave péché qu'ils avaient
commis envers lui ainsi que pour avoir renié leur serment d'allégeance
au souverain légitime.
De retour au monastère de Staritza, il remit son âme en paix, quatre mois plus tard, le 19 juin 1607.
Lorsque
ses Reliques furent exhumées, en 1652, pour être transférées à Moscou
et être déposées en la Cathédrale de la Dormition, elles exhalèrent un
parfum céleste et devinrent par la suite une source de guérisons.
1). Son culte a été reconnu en 1989, à l'occasion du quatrième centenaire de la fondation du Patriarcat de Moscou
2). Cf. sa notice au 30 décembre, dans l'appendice du tome 5.
2). Cf. sa notice au 30 décembre, dans l'appendice du tome 5.
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