Saint Ithier († 695)
évêque de Nevers
Originaire de Nogent-sur-Vernisson (Loiret), saint Ithier, ou Ythier, aurait été médecin. Il fut élu évêque de Nevers vers 691.
Il est enterré en l'église-collégiale Saint-Ythier à Sully-sur-Loire (Loiret).
On le fête le 8 juillet.
Saint Ithier (Itlutrius) était originaire de Nogent-sur-Vernisson, entre La Bussiére et Montargis.
A
une foi vive, à une sainteté exemplaire il unissait des connaissances
variées et étendues. Non content de se livrer à l'étude de la morale, il
avait voulu travailler avec ardeur à la physique, qui comprenait la
médecine, afin de pouvoir être doublement utile au prochain, en lui
procurant la santé de l'âme et celle du corps.
De
tous les côtés on accourait à lui, et les malades s'en retournaient
soulagés de leurs infirmités, parce que Dieu bénissait les remèdes
administrés par son serviteur.
Pour
lui, loin de s'attribuer la gloire des guérisons qu'il opérait, il
engageait les malades qu'il avait guéris à réserver pour Dieu toute leur
reconnaissance.
Cependant, craignant que la vaine gloire ne s'emparât de son cœur, il se retira dans un lieu désert et inculte.
Bientôt sa retraite fut découverte, et on vint à lui de toutes parts comme auparavant.
Le
bruit de sa sainteté et des prodiges qu'il opérait parvint jusqu'à
Nevers, dont l'église était veuve par la mort de son évêque.
Le clergé et le peuple demandèrent Ithier pour le remplacer. Celui-ci craignant de résister à la volonté divine, y consentit.
Il fut donc ordonné prêtre et reçut l'onction pontificale vers 690.
On
lit dans les anciennes légendes de saint Ithier que le
souverain-pontife qui avait eu connaissance de son éminente sainteté, le
fit visiter par ses légats ; ceux-ci l'engagèrent à quitter sa solitude
et à les suivre jusqu'à Rome.
Le saint le fit par obéissance.
Le
pape le reçut avec l'accueil le plus cordial et le conserva auprès de
lui pendant dix-huit mois ; ce fut après ce voyage qu'il monta sur le
siège de Nevers.
En
entrant dans sa ville épiscopale, il rencontra aux portes de la cité un
homme perdu depuis de longues années ; il le guérit sur-le-champ de ses
infirmités ; il délivra aussi un possédé dans cette circonstance.
Après
avoir fait briller sur le siège pontifical les vertus qu'on avait
remarquées en lui dans sa retraite, il mourut plein de mérites, vers
l'an 695 ou 696.
Les
habitants de Nogent montrent à l'extrémité de cette paroisse une
fontaine auprès de laquelle était, assurent-ils, l'habitation des
parents de saint Ithier.
C'est là que le saint a passé les premières années de sa vie.
On
y a planté une croix et, depuis bien des siècles, les peuples de Nogent
et des environs s'y rendent en procession dans les calamités publiques.
Les malades y accourent aussi pour obtenir, par l'intercession du saint évêque.
La guérison de leurs maux.
La fête de saint Ithier se célébrait à Nogent le 17 juin, lorsque cette
paroisse faisait partie du diocèse de Sens ; depuis qu'elle dépend de
celui d'Orléans, la fête de saint Ithier n'a lieu que le 9 juillet.
L'ancien
Martyrologe de Nevers marque sa mort au 25 du même mois ; cependant sa
fête se célèbre dans le diocèse de Nevers le 8 juillet.
Cette variation a dû être la suite de quelques translations des reliques de notre saint.
Les
Martyrologes de Nevers et d'Auxerre s'accordent sur le lieu de la mort
de saint Ithier; ils disent qu'il mourut dans le diocèse de Bourges.
Sa vie imprimée, par les chanoines de la collégiale de Saint-Ithier des Aix, indique Nevers comme le lieu de son décès.
Il paraît plus certain qu'il mourut dans le Berry ; son corps lut transporté à Nogent, son pays natal.
Au onzième siècle, son culte était déjà fort répandu.
Plusieurs églises du Berry furent mises sous son invocation, entre autres la collégiale de Saint-Ithier des Aix-d'Angillon.
En
1403, Jean, duc de Berry, donna ; cette collégiale une partie du chef
et d'un bras du saint évoque, reliques qu'il avait obtenues du prieur de
Nogent.
La
collégiale de Sully-sur-Loire le reconnaissait aussi pour son patron.
Lorsque les huguenots entrèrent dans Nogent, ils dispersèrent les
reliques du saint évêque.
Avant la révolution de 1793, il ne restait plus à Nogent qu'un seul
doigt qui y avait été rapporté, en 1656, du trésor de la collégiale de
Sully-sur-Loire.
Il
est d'autant plus important de bien établir l'authenticité de ces
reliques, que ce sont les seules qui restent de notre saint évêque ; les
procès-verbaux qui ont été dressés depuis la grande révolution
française, et la reconnaissance qui en a été faite plus récemment par
l'autorité diocésaine d'Orléans doivent donc trouver ici leur place.
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