Saint Hervé († 568)

Saint Hervé († 568)
Abbé en Bretagne

Saint Hervé. Abbé en Bretagne († 568)




Hervé († vers 568), est un saint breton, aussi saint catholique plus ou moins mythique, dénommé aussi en breton HouarneauHoarnec HouarnéHouarneauHouarniauleMahouarn, ou en français "M'Hervé". 

Il est fêté le 17 juin.

 

Hagiographie


L'existence même de saint Hervé est incertaine, même si sa vie est racontée dans le manuscrit connu sous le nom de "Légendaire de Tréguer", dans le manuscrit de l'abbaye Saint-Vincent du Mans daté du XVe siècle, et dans un autre manuscrit de l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois.

Son hagiographie a été reprise dans la première moitié du XVIIe siècle par Albert Le Grand.


Fils de Hyvarnion ou "Harvian", barde venu de Grande-Bretagne et de Rivanone, barde originaire de l'île de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle) qui aurait vécu un moment à la cour du roi franc Childebert, Hervé, né vers 520, est aveugle de naissance.

Ses parents auraient vécu au manoir de Lanrioul (dénommé aussi dans les anciens textes Lanrigoul ou Lanrigour) en Plouzévédé. Après la mort de son mari, Rivanone se serait établie sur le territoire de Keran (la trève de Tréflaouénan), où elle aurait élevé son fils encore en bas-âge.


Hervé, après avoir été un disciple du moine Martianus (ou Harchian), aurait été vivre près de saint Urfol, oncle probable de saint Hervé.

Son neveu, saint Hervé, eut par révélation connaissance de la mort de saint Urfol et se mit en route vers l’oratoire de son oncle.

Il s’y prosterna pour prier et au cours de son oraison, le sol trembla si fort que tous ceux qui étaient avec lui furent jetés à terre ; la terre s’ouvrit et de cette ouverture sortit une odeur suave et odoriférante.


Saint Hervé. Abbé en Bretagne († 568)


Saint Hervé, ayant, par ce miracle, connu et trouvé le tombeau de son oncle l’accommoda de pierres et le lieu devint bientôt le cadre de miracles. C’est sûrement là l’origine du culte qui est encore rendu à saint Urfold à Bourg-Blanc.


Saint Hervé. Abbé en Bretagne († 568)


Le dimanche de Pentecôte lors du pardon de Bourg blanc à la chapelle Saint Urfold, les pélerins passent à genoux sous l'arcade du  tombeau de Saint Urfold pour implorer la protection du Saint et guérir leurs rhumatismes.


Après la mort de sa mère, qui après une vie "en solitude" serait morte à l'emplacement actuel de l'église paroissiale de Lanhouarneau, Hervé resta vivre un temps dans l'oratoire quelle y avait construit et il ouvrit une école.

Mais il fuit le monde pour mener une vie d'ermite, mais il est vite rejoint par des disciples ; il quitte Lanhourneau pour revenir à Bourg-Blanc où, dans un premier temps, il ne retrouva pas le monastère, désormais en ruines, où avait vécu saint Urfold.

Un tremblement de terre miraculeux mit à jour le lieu de la sépulture de son oncle. Hervé « l'accommoda de pierres » écrit Albert Le Grand. Hervé se rendit ensuite à Saint-Pol-de-Léon où l'évêque, saint Houardon, lui conféra les ordres mineurs (il devient confesseur tout en refusant par humilité le titre d'abbé, acceptant seulement d’être ordonné exorciste, refusant de devenir prêtre, s'estimant indigne de célébrer l'Eucharistie).

Hervé aurait alors eu l'intention de revenir à Lanhouarneau, mais une voix céleste l'aurait fait rebrousser chemin et prendre la direction de Innoco, en fait probablement Iniau, c'est-à-dire Plouigneau (un lieu-dit Kerhervé existe dans cette commune à 4 km au nord du bourg), puis il aurait fait étape à Plougonven (un autre lieu-dit Kerhervé existe à 2 km au sud de ce bourg).

La légende de saint Hervé le fait ensuite passer les Monts d'Arrée pour parvenir en Cornouaille, où il aurait d'abord logé au lieu-dit Languedrec (peut-être Lanherec en Plounéour-Ménez) chez un seigneur nommé Woigonus. Sa Vita, datée du XIIIe siècle, le montre collectant des fonds jusqu'en Cornouaille.

Revenu en Pays de Léon délivre un comte, dénommé Hélénus, d'un diable qui avait pris place dans sa domesticité, puis il assiste à l'assemblée des évêques bretons réunis sur le Méné Bré en Pédernec où fut prise la décision d'excommunier le comte Conomor, assassin de sa femme sainte Triphine (d'où la chapelle Saint-Hervé qui se trouve au sommet du Méné Bré).

Ensuite saint Hervé revint vivre à Lanhouarneau où il mourut, peut-être le 22 juin 566 entouré de ses disciples Hardian, Gozhuran, de sa nièce (ou tante) sainte Christine, etc.. 

Saint Pol aurait assisté à ses funérailles et une partie de ses reliques est conservée à Lanhourneau.

La majeure parie de ses reliques sont données par le duc Geoffroy à l’évêque de Nantes en1002 mais elles disparaissent de la cathédrale pendant la révolution française.

Une légende rapporte qu'un jour Hervé perdit une dent en éternuant et la ficha dans une fente de rocher. 
Une grande clarté en jaillit et frappa un jeune garçon qui faillit en mourir.


Saint Hervé. Abbé en Bretagne († 568)


Une autre légende rapporte qu'un loup dévora l'âne de son mentor avec lequel Hervé labourait, mais il s'agenouilla pour prier et sur son injonction le loup vint s'atteler lui-même à la charrette. 
Aussi est-il souvent représenté en compagnie d'un loup domestiqué. Sa réputation gagne toute la Bretagne où il restera jusqu'à sa mort très populaire.

Saint Hervé est le patron des bardes bretons. Il est invoqué pour les maladies des yeux, la guérison des peurs, des angoisses et de la dépression nerveuse, pour repousser les démons et protéger les chevaux. 
En Bretagne, saint Hervé a aussi la réputation de faire cesser les coassements des grenouilles.

Cette réputation vient d'un épisode de sa vie relaté dans la vita hervei) : accueilli chez le prince Wigon, un des "chevaliers" (« milites) de l'hôte s'avisa de demander au thaumaturge s'il avait assez d'autorité pour imposer silence aux grenouilles du lac qui chaque nuit d'été avaient l'habitude de coasser. Le saint exécuta le miracle demandé.

Sainte Christine, nièce de sa mère, est également vénérée en Bretagne.
On lui attribue le célèbre « Cantique du Paradis ».

Sainte Rivanon

Sainte Rivanon, Rivanan, Riwanon ou Rivanone (hagionyme qui procède du breton « ri », reine, et de « gwan », doux. Riwanon se traduit par « reine douce, affectueuse ») est la mère de Saint Hervé.

Son hagiographie semble calquée sur celle de Rebecca.

Elle naquit vers la fin du Ve siècle au manoir de Lanrioall, en Plouzévédé.

Le barde Ar-Vian venu se fixer dans le pays, rêva pendant deux nuits consécutives qu'il avait épousé une jeune vierge du pays.

D'après le conseil d'un ange qui lui parut la nuit suivante, il alla le lendemain à la recherche de Rivanon, qu'il trouva puisant de l'eau à une fontaine, et sous l'impression d'un songe semblable au sien.

C'est de leur mariage que naquit Saint Hervé.

Elle mourut le 19 juin 535 au manoir de Lannuzan en Tréflaouénan et fut inhumée en l'église de Lanhouarneau.

Les hagiographes disent qu'elle était poète, ainsi que son mari.

Cantique du paradis

Jésus, qui vit aux cieux
Et règnes près de Dieu,
J'attends ton paradis
Car tu me l'as promis.
J'irai vers ta clarté
Ô Christ ressuscité,
Je crois que ton regard
Ne peut me décevoir.
Plus d'ombre, plus de pleurs
Ni larmes, ni douleurs,
Jésus, car près de toi
Tout n'est que paix, que joie !
Qu'à l'heure de ma mort
Ta voix me dise encore :
Ami, dès aujourd'hui
Viens dans mon Paradis.

Ses traces dans la Bretagne actuelle

Sainte-Marie du Ménez-Hom : statue de saint Hervé aveugle et son loup apprivoisé

  • Plusieurs localités portent l'une ou l'autre des variantes de son nom :
    • Lanhouarneau dans le Finistère.
    • Saint-Hervé dans les Côtes-d'Armor
    • Saint-M'Hervé en Ille-et-Vilaine.
  • Des quartiers ou des hameaux portent son nom :
    • Un quartier de Ploufragan dans les Côtes-d'Armor.
  • Des églises et chapelles portent une des variantes de son nom :
    • Église Saint-Mahouarn à Plomodiern et sa fontaine de dévotion.
    • Église Saint-Hervé de Lanhouarneau (Finistère)
    • Ermitage Saint-Hervé à Milizac (Finistère)
    • Église Saint-Hervé au Faouët (Morbihan).
    • Chapelle Saint-Hervé à Bubry (Morbihan)
    • Chapelle Saint-Hervé à Gourin (Morbihan)
    • La chapelle de Saint-Houarneau à Bourbriac dans les Côtes-d'Armor
  • Son culte est répandu en de nombreux endroits:
    • Il est considéré comme un "saint vétérinaire", on l'implorait pour la guérison des chevaux, comme l'illustre cet extrait de cantique :
« ô Saint Hervé, saint béni
du mal et de la maladie
protège-nous et nos chevaux. »
  • De nombreuses églises et chapelles ont des statues de saint Hervé:
    • Église Saint-Miliau à Guimiliau (Finistère)
    • par exemple à Gourin et à Langoelan dans le Morbihan.
    • sous le nom de "saint Hourniaule" à la chapelle Notre-Dame du Haut à Tredaniel.
    • Chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom à Plomodiern (Finistère)

Chapelle Saint-Hervé à Bourbriac (Côtes-d'Armor)



Chapelle Saint-Hervé au somment du Menez Bré (commune de Pédernec)


Sainte-Marie-du-Ménez-Hom : statue de saint Hervé avec son bâton d'aveugle


Statue de saint Hervé, à la Vallée des Saints


Kerlaz : église paroissiale Saint-Germain, vitrail de Gabriel Léglise représentant "saint Hervé bénissant les fidèles"


Gourin : chapelle Saint-Hervé, buste de saint Hervé


Statue de saint Houarniaule à Trédaniel

Statue des saints Houarniaul, Mamert et Méen en la chapelle Notre-Dame-du-Haut à Trédaniel


Sa statue est signalée dans la chapelle de Notre-Dame du Haut à Trédaniel (près de Moncontour-de-Bretagne, dans le département des Côtes d'Armor) au XVIIe siècle.

Il s'agit d'une statue en bois d'environ 80 cm de hauteur incarnant le saint représenté sous la forme d'un homme barbu, vêtu d'un long manteau, tenant un bâton dans la main droite et dans l'autre main la laisse le reliant au loup apprivoisé.

Cette statue possède son propre autel, comme celle de saint Livertin (ou Yvertin, Evertin), jusqu'en 1747, date à laquelle la chapelle fut agrandie.

On ne sait pas précisément dans quelles conditions, ces deux statues sont rejointes par d'autres statues de saints "guérisseurs" : saint Clair, saint Mamert (ou Mamor), saint Lubin, saint Hubert et saint Méen ; des transferts sont en effet réalisés depuis une autre chapelle (chapelle de la Magdeleine, détruite au début du XIXe siècle) de la même paroisse dans des conditions inconnues à la période révolutionnaire (la statue de saint Clair disparait au XIXe siècle).

Augmentées de la statue de sainte Eugénie (ou Tujan, Tujane, Tujen), ces statues constitueront alors le groupe des célèbres Sept Saints Guérisseurs de Notre-Dame du Haut, volé dans la nuit du 19 au 20 avril 1985.

Les statues, probablement volées sur commande, n'ont jamais été retrouvées depuis.

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