Saint Georges de Philadelphie († 1794)
martyr
Georges, le bienheureux néomartyr du Christ naquit de pieux parents dans la ville de Philadelphie.
Quand il atteignait l’âge qui convient à une telle chose, il apprit le métier de bourrelier.
Il quitta cependant sa région pour s’installer dans la province
d’Héliopolis, dans la petite ville de Karatzasos où il ouvrit un atelier
et pratiqua son métier.
Une nuit tandis qu’il festoyait avec avec ses amis, l’un d’eux quitta le groupe et sortit pour satisfaire un besoin naturel.
Comme il était ivre, il tomba d’une grande hauteur et fut tué.
Selon
la coutume, les autorités du lieu infligèrent une amende à chacun
d’eux, et les chrétiens ayant dressé une liste de ceux qui étaient
présents ce soir-là, chacun devait payer une partie de l’amende.
Or
le bienheureux Georges protesta et dit : "Je ne paierai pas une telle
amende, car c’est une grande injustice pour quiconque de devoir payer
quoi que ce soit quand il est innocent !"
Alors, comme il s’obstinait, il devint nécessaire de l’amener devant les autorités.
Quand
on lui demanda pourquoi il ne voulait pas payer sa part, il répondit
courroucé : "Y a-t-il une loi qui dise que lorsqu’un grec est tué les
turcs doivent payer une amende?"
Entendant cela, le juge lui demanda : "Qui es-tu?"
Georges aveuglé par la colère répondit, hélas, qu’il était musulman.
Entendant cela, ils ne perdirent pas de temps, ils se saisirent de lui et en firent un musulman.
Cependant, quelques jours plus tard, Georges retrouva le sens commun et réalisant quel mal il avait fait, il se repentit.
En pleurant amèrement, il rechercha le pardon de sa faute.
A la première occasion, il s’enfuit aux confins du Mont Athos.
Confessant son péché, il resta quelques années sur la Sainte Montagne.
Là, il accomplit son épitimie et fut chrismé.
De plus, il essaya de toutes manières possibles d’effacer le grand péché qu’il avait commis.
Mais
sa conscience le troublait tandis qu’il se remémorait les paroles du
Christ: “... celui qui Me reniera devant les hommes, je le renierai
aussi devant Mon Père qui est dans les Cieux.” ( Matthieu, 10:23)
Il
conjectura qu’il n’y avait d’autre moyen d’être absous du crime d’avoir
renié le Christ que de Le confesser à nouveau auprès de ceux devant
lesquels il L’avait renié.
Tandis qu’il méditait ainsi, le désir du martyre s’enflamma dans son cœur.
Il fit part de ses pensées à plusieurs pères spirituels qui furent tous en accord avec son désir.
Ensuite,
il commença à distribuer toutes ses possessions en aumônes aux Pères
athonites, leur demandant d’intercéder auprès de Dieu pour qu’Il le
fortifie et le maintienne ferme dans la foi et qu'il puisse supporter
avec succès les épreuves du martyre.
Alors il partit pour Karatzasos où il avait autrefois renié le Christ, afin de confesser sa foi en Lui.
Quand les turcs virent le martyr, ils le reconnurent immédiatement.
Ils le saisirent et l’amenèrent devant le juge en disant haut et fort
qu’il avait renié le Christ, et qu’il était devenu musulman et qu’à
présent il portait des vêtements qui ne témoignaient pas de sa foi
musulmane.
Le
martyr du Christ affirma avec hardiesse : "En vérité je suis
Hadji-Georges qui un jour par stupidité s’égara, renonça à sa foi et
accepta la vôtre. Mais j’ai voyagé dans de nombreuses contrées et j’ai
compris que votre religion est fausse et c’est pourquoi je suis venu
vous la rendre parce que j’ai grandement péché lorsque j’ai quitté ma
foi originelle qui est la vraie foi. C’est pourquoi je confesse devant
vous que je suis à nouveau chrétien et que mon nom est Georges. Je suis
prêt à verser mon sang par amour du Christ. Vous avez entendu ma
décision. Faites-donc de moi ce qu’il vous plaîra, je ne renierai jamais
le Christ."
Quand
le juge entendit cela, il essaya de diverses manières de le faire
changer d’avis, mais le martyr resta adamantin dans sa foi en Christ.
Enfin,
voyant que les convictions de Georges restaient inchangées, il ordonna
qu’on le jette en prison et qu’on le torture de diverses manières
jusqu’à ce qu’il se détourne de la foi du Christ.
Quand ses serviteurs reçurent cette permission du juge, ils se jetèrent sur le saint comme des bêtes sauvages.
Alors il fut mis à l’isolement en cellule pendant huit jours, ils le torturèrent de diverses manières.
Ils étirèrent tellement ses jambes sur le chevalet de torture que ses membres furent presque réduits en charpie.
Ils mirent aussi un chaudron rougi au feu sur la tête et lui en firent
un chapeau. Ils enroulèrent une corde et la firent tourner autour de sa
tête avec un bâton comme pour l’y visser.
Sa tête fut si comprimée que ses yeux sortirent de leur orbite.
Mais
l’intrépide soldat du Christ, bien qu’il fût au bord du trépas à cause
de la multitude des tourments qu’ils lui infligeaient, criait : "Quoi
que vous me fassiez, je ne renierai jamais ma foi. Je suis né chrétien
et je mourrai chrétien."
Ainsi,
voyant qu’ils étaient incapables d’amener Georges à penser comme eux,
ils en informèrent le juge, lequel décida de le faire exécuter.
Les bourreaux saisirent Georges et l’amenèrent au lieu du supplice et lui coupèrent le chef le 2 octobre 1794.
Ainsi
le bienheureux reçut la couronne du martyre des mains du Christ, notre
Dieu à qui reviennent toute gloire, honneur et adoration avec le Père et
le Très Saint et Vivifiant Esprit, maintenant et toujours et aux
siècles des siècles, amen !
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