Saint François Jérôme de Geronimo († 1716)
ou de Girolamo
Jésuite italien
La Vie des Saints nous fournit à chaque pas la preuve que Dieu bénit les grandes familles.
François de Girolamo, né en Sicile, était l'aîné de onze enfants.
Son enfance fut remarquable par une compassion innée pour les misères d'autrui.
Un jour, il prenait un pain pour les pauvres, sans la permission de ses parents.
Sa mère lui en adressa d'amers reproches : "Croyez-vous que l'aumône appauvrisse ? dit-il à sa mère ; regardez le buffet !" La mère regarda : aucun pain ne manquait.
Entré jeune encore dans la Compagnie de Jésus, il s'y montra dès l'abord saint religieux dans la force du terme.
Ce qu'il convient avant tout de remarquer en lui, c'est l'apôtre.
Il demande un jour à ses supérieurs d'aller évangéliser les Indes et le Japon : "Les Indes et le Japon, lui est-il répondu, sont pour vous à Naples. Quant au martyre, les épines du ministère apostolique suffiront." C'était vrai.
Qu'il est beau de le voir chaque mois, la sonnette à la main, appeler Naples à la Sainte Communion, bravant toutes les intempéries des saisons et réussissant à amener jusqu'à vingt mille communiants, le même jour, à la Table sainte !
Souvent l'église ne suffisait pas à ses prédications ; une éminence en plein air lui servait de chaire, et l'on voyait les multitudes saisies d'émotion sous sa parole puissante.
Avant d'aller prêcher, le missionnaire passait des heures en prière, déchirait sa chair à coups de discipline, et ne paraissait devant la foule que le cœur débordant des flammes de la charité qu'il avait puisée aux pieds du crucifix.
Un jour, une personne scandaleuse qui l'avait interrompu dans un sermon vint à mourir ; le Saint alla près de son lit funèbre et lui cria : "Où es-tu ?"
A ces mots, les lèvres du cadavre s'agitent et répondent : "En enfer !"
Dieu, par une foule de miracles, centuplait la puissance apostolique de Son serviteur.
Plusieurs fois l'on put constater sa présence en deux endroits simultanément ; ses prophéties étaient de chaque jour, sa foi rendit la vie à un enfant mort, et sa parole ressuscita une multitude d'âmes à la vie de la grâce.
Il prédit le jour de sa mort.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Fête locale le 11 mai.
En savoir plus :
Saint
François de Geronimo (en italien Francesco de Geronimo), né le 17
décembre 1642 à Grottaglie, près de Tarente (Italie), et mort le 11 mai
1716 à Naples (Royaume de Naples), est un prêtre jésuite italien.
Missionnaire des campagnes de l'Italie du Sud il fut très actif à
Naples où son engagement parmi les plus démunis lui vaut d'être connu
comme le « père des pauvres ».
Béatifié en 1806 par le pape Pie VII et canonisé par le pape Grégoire XVI en 1839, il est liturgiquement commémoré le 11 mai.
Biographie
Formation et premières années
Aîné de onze enfants, François naît à Grottaglie le 17 décembre 1642 et reçoit sa première éducation dans sa ville natale.
A onze ans, il vit auprès des pères théatins où, y rendant des services comme sacristain, il peut poursuivre des études.
Il accompagne également les pères comme catéchiste lors de leurs tournées missionnaires dans les campagnes.
En
1659, sur recommandation des Théatins il est admis au collège jésuite
de Tarente où il suit le cours de lettres classiques et de philosophie.
En 1665, il est à Naples pour des études de droit civil et droit canon.
Le diplôme « In utroque iure » lui permet d'envisager une carrière ecclésiastique confortable.
Le 20 mars 1666, François de Geronimo est ordonné prêtre à Pouzzoles pour le clergé séculier.
Son premier poste l'envoie à Naples comme préfet au collège jésuite pour les jeunes nobles.
En contact quotidien avec les jésuites, il en apprécie le mode de vie
et le travail apostolique et demande à être reçu dans la Compagnie de
Jésus.
Il commence son noviciat le 1er juillet 1670.
La « mission de Naples »
Dès
l'année suivante, avant même la fin du noviciat, Geronimo est envoyé à
Lecce et pendant trois ans (1671 à 1674) accompagne un missionnaire des
campagnes de la région donnant retraites et missions populaires dans les
Pouilles et les Abruzzes.
Le dernier examen récapitulatif de théologie terminé il est assigné à la mission de Naples.
Geronimo y passera les quarante années de sa vie active.
Durant cette seconde moitié du XVIIe siècle, la situation socio-religieuse de la plus grande ville du Midi de l'Italie est désastreuse.
Il y a d'une part, la splendeur majestueuse de ses palais et églises de la Renaissance et de l'époque baroque.
Il
y a, de l'autre, la misère et la saleté des ruelles étroites, malsaines
et sans lumière des quartiers où vit la majorité de la population.
Directeur
de la congrégation mariale des artisans, il s'en fait ses
collaborateurs dans son apostolat, ses « missions » et ses œuvres de
charité dans la ville.
Les dimanches et jours fériés, François de Geronimo prêche sur les places publiques, plutôt que dans les églises.
Deux fois par semaine, il fait la même chose dans les faubourgs.
Il encourage la communion mensuelle précédée du sacrement de la confession.
Proche
du peuple, des plus pauvres et des démunis, il visite les esclaves et
criminels enchaînés des galères jetant l'ancre dans le port de Naples.
Aucun
pécheur n'est exclu de l'amour miséricordieux de Dieu. Aussi
n'hésite-t-il pas, accompagné de ses congrégationnistes, à visiter les
quartiers malfamés et les plus dangereux de Naples, pour y prêcher
l'amour de Dieu et son pardon.
Il obtient de nombreuses conversions : beaucoup reviennent à une vie honnête.
De
jour — ou même de nuit si nécessaire — il visite les malades et
mourants, les bénissant avec des reliques du thaumaturge saint Cyr,
auquel apparemment il vouait une grande dévotion. Des miracles se
produisent, qu'il attribue au saint.
Incompréhension et humiliation
Durant
six ans, de 1682 à 1688, François de Geronimo rencontre un grand succès
dans son apostolat. Cela occasionne des jalousies parmi certains
ecclésiastiques qui, auprès de l'archevêque insinuent qu'il est
inconvenant que celui qui donne des retraites au clergé et à des vierges
consacrées, fréquente aussi familièrement la pègre de la ville.
Influencé,
l'archevêque oblige le Père de Geronimo à limiter son apostolat aux
murs de l'église jésuite du Gesù Nuovo (it), qui dépendait de la maison
où il résidait.
Il passe alors de nombreuses heures dans son confessionnal où les
pénitents affluent. L'évêque reconnaît son erreur de jugement et
s'excuse.
D'autres
désagréments et incompréhensions lui viennent ensuite de son supérieur
religieux qui, estimant ses absences trop fréquentes, lui impose de
demander une permission particulière pour toute sortie de la maison.
Le Père de Geronimo s'exécute : la permission lui est souvent refusée...
Saint François de Geronimo vit ces humiliations sans céder au découragement.
Au contraire, il considère ces années (1688 à 1694) comme « période de croissance spirituelle ».
En 1694, le provincial reconnaît son erreur et le Père de Geronimo retrouve sa liberté pastorale.
Missions hors de Naples
En
1702, on demande au Père de Geronimo de consacrer une partie de son
temps à organiser des missions rurales hors de la ville de Naples.
Désormais, il est six mois à Naples et six mois en tournée missionnaire dans les villes et villages d'Italie du Sud.
Il
est célèbre dans tout le royaume de Naples et est considéré comme
excellent prédicateur, non pas tellement comme « orateur sacré », mais
plutôt comme celui que par sa parole touche les cœurs.
Il donne une dernière mission en 1715 et son dernier « sermon du troisième dimanche », en mars 1716.
Mort en odeur de sainteté
Frappé de pleurésie, François de Geronimo s'éteint le 11 mai 1716, dans la résidence jésuite de Naples. Il a 74 ans.
Il est enterré dans la crypte du Gesù Nuovo de Naples.
Le dimanche qui suivit sa mort quarante deux mille personnes participèrent à la messe et reçurent l'Eucharistie.
Béatifié — comme jésuite — en 1806 par Pie VII, il est canonisé par Grégoire XVI le 26 mai 1839.
Liturgiquement François de Geronimo est commémoré le 11 mai.
Saint
François de Geronimo est l'auteur du Dio vi Salvi Regina, qui devint
lors de la consulte d'Orezza en 1735 l'hymne national de la Corse.
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