Saint Eutrope d'Orange (5ème s.)

Saint Eutrope d'Orange (5ème s.)


Saint Eutrope d'Orange (5ème s.)


Saint Eutrope, en latin Eutropius, fut évêque d'Orange, au Ve siècle.

 

Sa vie

Né à Marseille sous le règne de l'empereur [[Honorius] (395-423)], il est issu d'une famille riche et noble.
À la mort de sa femme, il se tourne vers Dieu sans modération, ce qui lui vaut d'être remarqué par l'évêque de Marseille Eustasius, qui lui propose alors d'entrer dans son clergé.
Après plusieurs refus, Eutrope finit par accepter et se retrouve ordonné diacre.
En 463, après la mort de Juste, l'évêque d'Orange, il fut élu à l'unanimité pour être son successeur.
Arrivé sur place, il fut effrayé par l'ampleur du travail qu'il allait lui falloir accomplir et prit la fuite.
Un homme de Dieu nommé Aper arriva alors à le convaincre d'y retourner et de se consacrer à sauver son troupeau.
La vie qu'il mena alors le temps de son épiscopat, soit environ douze ans, fut extrêmement dure.
Tout en administrant les paroissiens d'une cité en reconstruction, il n'hésitait pas à se consacrer à de nombreuses tâches manuelles, tantôt dans un champ où il peinait lui-même à la charrue, tantôt sur un chantier de construction où il portait des pierres même lorsque les autres ouvriers prenaient leur repas.
Sa Vita lui prête divers miracles : délivrance d'un possédé, guérison d'un païen estropié après avoir été frappé par la foudre ; arrêt d'un incendie par la prière...
On l'y voit également harcelé par le diable, lequel, une nuit, va jusqu'à lui voler son baluchon, et se montrera à lui seul au moment de son agonie, assis sur la planche servant de lit à Eutrope, mais s'évanouira dès que le saint l'apostrophera en invoquant Dieu.
Eutrope participa aux conciles d'Arles en 463 et en 475.
Il mourut le 27 mai 475 et fut enseveli dans la basilique Saint-Julien-d'Antioche qu'il avait lui-même fait bâtir.
Aux alentours de l'an 500, son successeur Verus écrivit sa Vie (BHL 2782)  et rédigea aussi son épitaphe.
Dans le recueil de lettres de Sidoine Apollinaire, une est adressée à Saint Eutrope (Epist., VI, 6 ; datée de Clermont, hiver 471-472), mais ne nous apprend pas grand-chose sur le personnage.

 

Représentation

Le vitrail datant du XIXe, au niveau de l'abside de la cathédrale de Notre-Dame à Orange, le représente.

Reliques

Buste-reliquaire, conservé à l'église collégiale Notre-Dame de l'Assomption dite Saint-Pierre à Cuers.
Eutrope naquit à Marseille, au début du cinquième siècle, de parents riches et distingués.
Intelligent et vif, il profita de sa fortune pour mener dans sa jeunesse une vie déréglée.
Son épouse, femme d'une vertu exemplaire, le convertit; après la mort de celle-ci, la sainteté de la vie d'Eutrope décida Saint Eustache, Evêque de Marseille, à l'ordonner Diacre malgré son humble résistance.
Pour se rendre plus digne de remplir ses nouvelles fonctions, Eutrope redoubla ses pénitences pour expier ses péchés passés.
Une nuit en songe il vit une multitude d'oiseaux noirs qui s'élevaient de son corps, et brusquement le feu du ciel les consuma ; une autre nuit, c'étaient des nuages de mouches qui disparurent de la même façon.
Troublé par ces visions, il alla demander conseil à un Abbé du voisinage qui lui expliqua que les oiseaux symbolisaient ses péchés et les mouches ses mauvaises pensées ; Dieu avait pardonné les uns et les autres.
Avant 463, l'Evêque d'Orange, Juste, s’endormit. Eutrope fut désigné pour lui succéder.
Il s'était enfui pour échapper à cet honneur.
Un disciple de Saint Augustin, Aper, le persuada d'accepter pour le bien de l'Église.
A l'exemple de Saint Paul, il travaillait de ses mains avec ardeur et malgré les rigueurs des saisons.
Pendant le Carême, il allait à l'église qui était fort éloignée pour Laudes, Tierce, Sexte, None et Vêpres, ajoutant la fatigue d'une longue route à celle de son travail ; il y restait seul pendant que les autres allaient manger.
S'il n'eut pas, comme Saint Laurent ou Saint Vincent, de grands supplices à souffrir, il eut à soutenir des combats aussi rudes contre le diable.
Sa sainteté ne tarda pas à se manifester.
Un jour, il délivra un jeune batelier possédé du démon et pris d'une crise à l'église.
Un vieillard païen à qui une horrible maladie avait donné un aspect monstrueux - son corps était tout contrefait et aucune partie de sa peau n'était saine - s'étant mis à blasphémer, il le reprit, et le guérit à condition qu'il se convertît.

Un incendie s'étant déclaré dans la ville, il monta sur un toit et par sa prière arrêta les flammes.
Sa charité était inépuisable.
Quand il eut donné tous ses vêtements, il se mit à en confectionner pour les pauvres qui en avaient besoin.
Il prédit une famine et donna l'ordre de remplir les greniers.
Cette précaution fut insuffisante et l'intendant, voyant les réserves s'épuiser, voulait refuser de nouvelles distributions au peuple qui commença à pousser des cris de révolte ; le Saint Evêque, par sa prière, remplit les greniers.

Il fut mêlé aux affaires ecclésiastiques de sa province et était en relations épistolaires avec Sidoine Apollinaire qui admirait le don qu'il avait d'entraîner les autres à la componction et à la piété par ses vives exhortations.
Durant son agonie, voyant un diable assis sur l'armoire de ses livres, qui était placée au pied de son lit, il lui dit : "il n'y a rien de commun entre toi et moi, je crois en Dieu avec le secours de qui je t'ai vaincu."
Et le diable s'enfuit. Eutrope expira au moment où ceux qui récitaient le psautier auprès de lui arrivaient au dernier verset "Que tout esprit loue le Seigneur."
Il naquit au Ciel dans le dernier quart du cinquième siècle.
Saint Eutrope fut enterré à Orange, dans la basilique qu'il avait construite et dédiée à Saint Julien ; elle ne tarda pas à changer de vocable et prit le nom de son fondateur.
Son tombeau était orné d'une longue inscription dont on a découvert un fragment en 1801. L'église Saint-Eutrope fut détruite par les huguenots en 1561.
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