Saint Étienne de Perm († 1396)
Confesseur et évêque
Saint Etienne l'Illuminateur de Perm, et Apôtre des peuples de Zyryani, naquit en 1340 dans la famille de Siméon Ustiug, auxilaire d'église.
Sous
l'influence de sa pieuse mère Maria, chargé de lourdes responsabilités,
il montra dès son plus jeune âge un zèle inhabituel pour le service de
l'Eglise : en une seule année, il apprit les Saints Livres et assista
son père dans les Divines Liturgies, remplissant le rôle de chanoine,
arrangeant la musique d'église, et aussi le rôle de lecteur.
Il prononça ses voeux monastiques étant jeune, dans un monastère dédié à saint Grégoire le Théologien, à Rostov.
Le monastère était célèbre pour sa belle bibliothèque de livres.
Saint Etienne désirant lire les saints Pères dans le texte original, il se mit à apprendre le grec.
Dans sa jeunesse, durant le temps où il aidait son père à l'église, il parla fréquemment avec les gens de Zyryani.
Ayant été plongé dans la riche culture de l'Eglise, Saint Etienne brûla du désir de convertir les Zyryani au Christ.
Pour
amener à l'illumination des Zyryanis, il établit un alphabet dans leur
langue et traduit en cette langue une partie des livres de l'Eglise.
Pour ses pieux actes, l'évêque Arsène de Rostov (1374-1380) l'ordonna à la dignité de moine-diacre.
S'étant
préparé pour l'activité de missionnaire, Saint Etienne voyagea à Moscou
(1379) chez l'évêque de Kolomensk, Gérasime, qui s'occupait alors des
affaires du métropolitain, et le saint s'adressa à lui : "Bénissez-moi,
Vladyka, pour entrer dans cette terre païenne -- Perm'. Je veux
enseigner la sainte Foi aux incroyants. Je suis décidé, soit de les
mener au Christ, soit de perdre pour le Christ de perdre ma tête pour
eux."
L'évêque
le bénit avec joie, et l'ordonna à la dignité de prêtre-moine. Il lui
donna les corporels de la sainte Table ("antimension"), le saint Chrème
et les livres de la Divine Liturgie, et le Grand-Prince Dimitri
Ioannovich lui donna un sauf-conduit.
D'Ustiug,
Saint Etienne se dirigea le long du fleuve du nord de Dvina vers le
confluent du Vuchegda, où la fondation de Zyryani commença.
Le
confesseur de la Foi en Christ souffrit beaucoup, peina, et lutta,
privations et chagrins, habitant parmi les païens qui adoraient des
idoles "avec le feu, l'eau, les arbres, la pierre et une figue féminine
dorée, et shamane, et un sorcier, et du bois."
Les Zyryanis avaient pour coutume de faire leurs dévotions particulièrement devant un soi-disant "bouleau magique."
Immense, épais et haut, le bouleau grandissait en un endroit élevé.
Les Zyryanis s'y rassemblaient et y amenaient desanimaux sauvages qu'ils attrapaient pour les sacrifier.
Saint
Etienne bâtit sa cellule non loin du bouleau et utilisa le
rassemblement des païens superstitieux à l'arbre pour enseigner la
sainte vérité.
Puis Saint Etienne coupa et brûla le bouleau pour éteindre la superstition.
Les Zyryani s'assemblèrent pour le tuer.
Le saint s'adressa à eux : "Jugez par vous-mêmes, si vos dieux ont
quelque pouvoir, pourquoi donc ne sont-ils pas capables de se défendre
eux-mêmes contre le feu ? Ils seraient des dieux, et ils sont
impuissants, ne possédant en effet ni esprit, ni oreilles ni vue ? Et
votre divinité ne pourraite-elle pas elle-même se défendre contre moi,
un homme faible ? Est-ce que tous vos autres dieux sont pareils ? Le
Dieu des Chrétiens n'est pas ainsi. Il voit tout, sait tout et est
Tout-puissant, puisqu'Il a créé le monde et connaît tout à l'avance. Et
combien est-Il merveilleusement Bon ! Particulièrement pour ceux qui Le
connaissent ! J'aspire à ce qui est bon pour vous, en vous amenant au
vrai Dieu. Il vous aimera et vous bénira, quand vous commencerez à
L'honnorez comme il convient."
A
la place du "bouleau magique", Saint Etienne construisit une église
dédiée au saint Archange Michel, le pourfendeur des esprits des
ténèbres.
Les
baptisés Zyryanis commençèrent eux-mêmes à éloigner tout ce qu'ils
avaient auparavant adoré : ils abattirent des arbres "sacrés",
détruisirent des idoles ; les riches dons mis de côté pour les
sacrifices païens, ils les amenèrent à Saint Etienne.
Il demanda à son aide Zyryan nommé Matthieu de jetter le tout au feu et
permis seulement l'usage des tissus de linge pour s'emballar les
pieds.
Mais
les choses atteignirent leur point culminant quand saint Etienne tenta
de faire changer le principal prêtre païen des Zyryanis, Pam, qui
s'était élevé fort contre la diffusion de la sainte Foi.
Ce prêtre païen entra en débat contre Saint Etienne.
"Vous Chrétiens, vous n'avez qu'un seul Dieu," -- dit Pam -
-
"mais nous avons beaucoup d'aide sur la terre ferme, et dans l'eau,
nous accordant une chasse heureuse dans les forêts et l'abondance pour
Moscou, la Horde et les terres lointaines; ils nous donnèrent des
mystères magiques, inaccessibles à vous."
Saint
Etienne répondit, que le Vrai Dieu est Un ; le Tout-puissant est Un,
mais que les dieux-idoles évidemment, de par l'expérience, sont
impuissants.
Après
une interminable dispute le prêtre-païen Pam voulut démontrer sa
croyance par un défi à relever, consistant en une traversée de feu et
d'eau, et exigea que Saint Etienne en fit de même.
"Je ne suis pas poète", répondit humblement Saint Etienne, "mais grand est le Dieu Chrétien: ainsi j'irai avec toi."
Pam cependant perdit son contrôle et supplia le saint de l'épargner d'une mort certaine.
"Vous êtes témoins", dit Saint Etienne aux gens assemblés -
-
"comment il exigea de trancher la question de la Foi par le feu et
l'eau, mais maintenant qu'il ne souhaite pas ce baptème. Qui se soucie
de Pam à présent ? Que faudrait-il faire de lui ?"
"Que le trompeur soit mis à mort," -- répondirent les gens -
- "parce que si on libère Pam, il complotera conter toi."
"Non," -- répondit le saint -
-
"le Christ ne m'a pas envoyé pour transmettre la mort à quelqu'un, mais
pour enseigner. Pam refuse la Foi salutaire, que son entêtement le
punisse, mais pas moi".
Pam fut banni.
Dans
d'action de grâces pour le Seigneur pour la victoire contre les
principaux païens, Saint Etienne construisit à Vishero une église dans
l'honneur de saint Nicolas.
Après celà, la prédication du saint pour le Christ s'amplifia avec succès.
En 1383 Saint Etienne fut ordonné évêque de Malaya Perm [Perm' inférieure].
Comme
un père prévenant, il ne cessa pas de se soucier de son troupeau. Pour
renforcer la Foi des récemments convertis, Saint Etienne ouvrit des
écoles à côté des églises, où ils purent étudier les Livres Saints dans
la langue Permianne.
Le saint surveillait l'instruction, et les enseignaient sur le besoin pour eux de devenir prêtres et diacres.
Saint Etienne enseigna plusieurs de ses étudiants sur comment écrire en langue Permianne.
Le
saint construisit des églises, dans lesquelles il mis des prêtres
d'origine des Zyryanis, et célébra les Divines Liturgies en langue
Zyryani.
Saint
Etienne traduisit en langue Zyryani le Chasoslov [le Livre d'Heures],
le Psautier, les lectures choisies de l'Evangile et les Epîtres, le
Paroemnik [les lectures liturgiques de l'Ancien Testament], le Stikhirar
[les stichères des Offices], Oktoikhon [le traité des Huit Tons],
plusieurs offices de fêtes et la Divine Liturgie.
Durant
une époque de pénurie de récoltes, le saint fournit les Zyryanis avec
du pain, les préservant d'en tirer profit, les protégeant des officiels
corrompus, faisant distribuer les aumônes, et les défendant contre
l'invasion d'autres tribus en intercédant pour eux à Moscou.
Les fruits de ses efforts et bonnes actions furent la conversion de toute l'étendue du Perm' au Christianisme.
Cette grande action fut accomplie par sa force de Foi et d'amour chrétien.
La vie du saint était une victoire de la Foi contre l'incrédulité, d'amour et d'humilité, contre la méchanceté et l'impiété.
Il
y a eu une touchante "rencontre dans l'absence" de Saint Etienne de
Perm' avec le moine Serge de Radonège, qui eut lieu en 1390 durant le
temps d'un voyage du saint à Moscou pour les affaires d'église.
Saint
Etienne aimait profondément l'ascète de Radonège et aurait voulu lui
faire une visite en chemin vers la terre de Perm', mais n'en eut pas
l'occasion à cause d'un manque de temps.
Etant
à 10 vesdres du monastère du moine saint Serge, Saint Etienne se tourna
en direction du monastère et pria, prosterné : "La Paix soit avec toi, Ô
frère spirituel !"
Le
moine Serge, assis ensemble avec les frères pour le repas au
réfectoire, se leva, pria, et se courbant en direction où se trouvait
l'autre saint, il répondit : "Bonjour à toi aussi, toi le pasteur du
troupeau du Christ, et que la Paix de Dieu demeure avec toi !"
Le
profond attachement spirituel de saint Etienne de Perm avec le saint
moine Serge de Radonège se retrouve même dans la prière quotidienne
particulière au réfectoire du souper des frères.
En
dehors de l'édification d'églises, Saint Etienne fonda aussi pour les
Zyryanis plusieurs monastères : le désert du Sauveur d'Ul'yanovsk à
Sysol'sk, le Stephanovsk, le Ust' -Vymsk Arkhangel'sk, et le Yarengsk
Arkhangel'sk.
En 1395 Saint Etienne reparti pour Moscou pour les affaires de son troupeau, et y mourut.
Son
corps fut transféré au monastère "le Sauveur près du Mur" (dans une
église au nord en l'honneur du Sauveur) dans le Kremlin de Moscou.
Les Zyryanis pleurèrent amèrement la mort de leur apôtre.
Ils implorèrent ardemment le prince de Moscou et le Métropolitain de
renvoyer à Perm' le corps de leur patron, mais Moscou ne souhaita pas se
séparer des restes dugrand saint.
La glorification de Saint Etienne commença déjà au début du 15ième siècle.
La Vie du saint a été peu écrite aprés sa mort.
Le service fut rédigée peu après sa mort par le hiéromoine Pacôme le
Serbe, ensemble avec le hiéromoine Epiphane le Sage, qui était un novice
du saint moine Serge de Radonège et connut aussi bien Saint Etienne et
aima communiquer avec lui.
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