Saint David de Thessalonique († 540)

Saint David de Thessalonique († 540)
ermite en Macédoine


image illustrative de l’article David de Thessalonique



David de Thessalonique ou David le dendrite, né en Mésopotamie au milieu du Ve siècle et mort vers 540 à Thessalonique, est un ermite, vénérable, ascète et thaumaturge.

Vénéré par les églises d'Orient et d'Occident, il est célébré le 26 juin.


Éléments biographiques

Il entre jeune au monastère des Grands martyrs Théodore Tiron et Mercure de Césarée, à Thessalonique, pour y mener une vie de renoncement et de prière.

À la lecture de la vie des saints stylites Siméon et Daniel, il décide de suivre leur exemple afin de trouver le repos en leur compagnie après la mort.

C'est ainsi qu'il aurait vécu trois ans comme saint dendrite dans un amandier planté près de l'église du monastère, jusqu'à ce qu'un ange lui demande de descendre et de se retirer dans une cellule.

Selon le témoignage direct d'un contemporain nommé Palladios, David aurait passé soixante-dix ans dans un ermitage situé à proximité des portes de la ville.

Depuis les remparts de celle-ci, les gardes voyaient parfois de loin sa cellule éclairée d'une lueur surnaturelle, ce que Palladios eut aussi lui-même l’occasion d'observer à plusieurs reprises.

Certains ont attribué cette lueur à un incendie auquel l'ermite survivait de façon inexpliquée.

Ayant accompli de nombreux miracles il est choisi par les thessaloniciens pour les représenter auprès de l'empereur Justinien (483-565) pour le convaincre d'annuler sa onzième novelle par laquelle il ordonnait le transfert de la préfecture de l'Illyricum de Thessalonique (qui en était devenue le siège en 379) à Justiniana Prima, ainsi que la création dans cette cité d'un deuxième évêché pour l'Illyricum.

Il serait mort en odeur de sainteté à son retour de Constantinople, en arrivant en vue du port de Thessalonique, dans les circonstances suivantes : « le navire s'immobilisa malgré la forte brise qui gonflait les voiles et un parfum céleste enveloppa l'atmosphère ».

Selon ses vœux, il est enseveli dans l'église du monastère des koukouliates.


Reliques

En 1222 sa dépouille, demeurée incorrompue durant près de sept siècles est transférée à la basilique San Pietro in Ciel d'Oro de Pavie par l'archevêque latin Garin durant la domination des Montferrat.

Sa présence passe ensuite inaperçue durant les trois siècles suivants, éclipsée par celles de Saint Augustin et de Boèce.

Les restes de Saint David sont redécouverts et inventoriés en 1504.

En 1809, ils sont transférés sur ordre de Napoléon au Sacrario vescovile, d'où ils passent, en 1904 dans la chapelle de l'Istituto Artigianelli de Pavie.

En 1967, le corps de Saint David est transporté à Milan.

Le 16 septembre 1978 il est restitué à l'église de Thessalonique, grâce aux efforts du métropolite de Thessalonique Pantéléïmon II (1974-2004), et exposé dans la basilique de Saint Démétrios mégalomartyr.

Pour célébrer cet événement, une messe est écrite par l'hymnographe Gerasimos Mikragiannanitis.

Enfin, les reliques sont déposées dans le katholikon du monastère de sainte Théodora, en plein centre de Thessalonique, dans une chapelle entourée d'icônes illustrant la vie du saint.

Source :

Saint David de Thessalonique, ermite en Macédoine († 540)


Cet ange terrestre et homme céleste renonça de bonne heure à sa patrie, la Mésopotamie (1), et à tout attachement au monde pour prendre sa Croix et suivre le Seigneur en devenant moine au monastère des Saints Théodore et Mercure dit des Koukoullates (2), à Thessalonique.

Il affligeait les élans de la chair par une ascèse soutenue et se guidait dans la science des vertus par la méditation des Ecritures et des vies des Saints.

Les Saints stylites : Syméon l'Ancien, Syméon du Mont-Admirable, Daniel, Patapios et leurs émules faisaient, en particulier, son admiration ; et, brûlant du désir de les imiter, il monta dans un amandier qui se trouvait à droite de l'Eglise et s'installa sur une branche comme un stylite d'un genre nouveau (dendrite).

S'offrant en spectacle aux Anges et aux hommes, il endurait avec patience toutes les rigueurs du climat : battu par les vents, brûlé par le soleil, trempé par la pluie et exposé l'hiver à la neige et au froid.

Il était même dépourvu de la stabilité que les stylites avaient sur leur colonne et se tenait sur sa branche, tel un oiseau qui élevait vers Dieu, jour et nuit, les douces mélodies de ses prières et de ses louanges ininterrompues.

Des hommes pieux et zélés pour la vertu devinrent ses disciples et supplièrent le Saint de descendre de son perchoir pour les guider dans la vie monastique.

Mais David leur répondit qu'il ne descendrait qu'au bout de trois ans, après en avoir reçu le signe de Dieu.

Ce délai écoulé, un Ange lui apparut et lui annonça qu'il avait plu à Dieu par son genre de vie céleste, mais qu'il était temps pour lui de redescendre pour se retirer en cellule, avant de se voir confier une autre mission.

David fit part de cette vision à ses disciples qui, après lui avoir préparé sa nouvelle demeure, un minuscule réduit, le firent descendre de l'arbre, en présence de l'Archevêque de Thessalonique Dorothée et d'un grand nombre de Clercs.

On célébra la Divine Liturgie, puis le Saint entra en réclusion, au milieu d'un concert de fête spirituelle et d'hymnes d'actions de grâces.

Priant continuellement, sans distractions, le Saint acquit un surcroît de grâce et de faveur auprès de Dieu.

Une nuit, des soldats qui montaient la garde sur le rempart virent que du feu sortait de la fenêtre de sa cellule.

Le matin venu, ils s'y rendirent, mais furent stupéfaits de trouver la cellule sans dommages et l'homme de Dieu sain et sauf.

Le même miracle se répétait souvent et toute la ville pouvait en être témoin.

Un des habitants, Pallade, ayant assisté plusieurs fois à ce prodige, se dit : « Si Dieu accorde une telle gloire à ses serviteurs, laquelle leur rservera-t-Il dans le siècle à venir, quand leurs visages resplendiront comme le soleil? » Et il partit se faire moine en Egypte.

De cette gloire de Dieu, qui était l'objet de sa contemplation, Saint David reçut le pouvoir de chasser les démons, il rendait aussi la vue aux aveugles et guérissait toute maladie en invoquant le Nom du Christ, de sorte que la ville entière le considérait comme son Ange Gardien.

En ce temps-là, les hordes conjointes des Slaves et des Avars, qui avaient déjà envahi et ravagé presque toute la Macédoine, menaçaient Sirmium, siège du préfet de l'Illyricum.

Celui-ci écrivit alors au Métropolite de Thessalonique, Aristide, lui recommandant d'envoyer en ambassade auprès de l'empereur Justinien un homme vertueux, pour lui demander de transférer sa résidence à Thessalonique, dont les remparts défiaient toutes les entreprises des barbares.

Réunis par l'Évêque, les notables et les Clercs s'écrièrent tous d'une seule voix que seul David le reclus était digne de les représenter auprès du souverain.

Le Saint, prétextant son âge avancé, refusa tout d'abord, mais se souvenant du message de l'Ange, il se soumit en prédisant qu'il rendrait l'âme à son retour, à quelques stades de sa cellule.

Quand Saint David sortit de sa cellule, tous les habitants se prosternèrent en voyant son allure imposante : sa chevelure et sa barbe lui descendaient jusqu'aux pieds, et son visage, semblable à celui du Patriarche Abraham, était rayonnant de gloire.

Il s'embarqua pour Byzance avec deux disciples, mais l'empereur étant absent quand il arriva au palais, il fut reçu par l'impératrice Théodora qui lui demanda de prier pour le salut de l'Empire et de la cité.

Dès son retour, l'empereur Justinien, apprenant qu'un homme de Dieu était présent à la cour, réunit le Sénat pour entendre sa requête. Saint David prenant à pleines mains des charbons ardents et y posant de l'encens à profusion, encensa alors le souverain et tout le Sénat, pendant une heure environ, sans ressentir aucune brûlure (3).

L'empereur, fort impressionné, accueillit avec faveur la supplique du Métropolite dont David était porteur, et il accepta de transférer à Thessalonique le siège de la préfecture de l'Illyricum (535), puis il renvoya le Saint dans sa patrie avec de grandes marques d'honneur.

Quand le navire parvint à proximité du phare de Thessalonique, à un endroit d'où l'on pouvait apercevoir le Monastère du Saint, David annonça à ses disciples que son heure était arrivée, et après leur avoir donné le baiser de paix et avoir adressé à Dieu une ultime prière, il lui rendit son âme bienheureuse (vers 540).

Malgré un vent violent, le navire s'arrêta net et un parfum d'encens se répandit, pendant que des voix célestes se faisaient entendre.

Quand elles cessèrent, le navire reprit son cours.

Le Métropolite et tous les habitants accueillirent le Saint sur le rivage et, conformément à ses dernières volontés, ils allèrent l'ensevelir dans son Monastère.

Cent cinquante ans plus tard, l'Higoumène, désirant se procurer une part de ses Reliques, fit ouvrir le tombeau, mais la dalle qui le recouvrait se brisa en mille morceaux.

Trente ans après, l'Higoumène suivant réussit à ouvrir le tombeau et y découvrit le corps du Saint incorrompu.

Pendant de nombreux siècles ces précieuses Reliques continuèrent d'opérer des miracles (4).
1). D'après Jean Moschos, Pré Spirituel chap. 69 (PG 87, 2921), qui dit qu'il vécut soixante-dix ans en reclus, mais ne parle pas de son séjour sur l'amandier.
2). C'est-à-dire des "moines à capuchon". Ce monastère était situé un peu, en dehors de la ville, près des remparts. Le monastère connu aujourd'hui sous le nom de Hosios-David est en fait l'ancien monastère de Latomos (cf. 25 mars).
3). Miracle semblable à ceux accomplis par St. Grégoire d'Agrigente (23 nov.), St. Jean Akatzios (4 nov. dans le supp. du t. 5) et St. Bardas (16 mai).
4). Ces Reliques, qui avaient été transférées à Pavie en Italie, lors de l'occupation latine (1222), ont été restituées à l'Eglise de Thessalonique en 1978.


Fête le 26 juin.











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