Saint Cyrille d'Alexandrie († 444)

Saint Cyrille d'Alexandrie († 444)

Patriarche d'Alexandrie, père et Docteur de l'Église 

 

Saint Cyrille d'Alexandrie. Patriarche d'Alexandrie, père et Docteur de l'Eglise († 444)

 


Cyrille d'Alexandrie (grec ancien : Κύριλλος Ἀλεξανδρείας), né vers 375, est évêque d'Alexandrie en 412 et meurt le 27 juin 444.

Saint pour les orthodoxes et les catholiques, il est aussi, depuis la proclamation du pape Léon XIII en 1882, Père et Docteur de l'Église catholique.

Considérant les valeurs de l'époque contemporaine, il est aussi un personnage polémique au regard de ses actions à l'encontre des juifs, et pour son implication dans la tentative de meurtre d'Oreste puis dans le meurtre d'Hypatie.

Histoire et tradition

 image illustrative de l’article Cyrille d'Alexandrie

Cyrille d'Alexandrie

 

Patriarche d'Alexandrie le 17 octobre 412, neveu et successeur de Théophile, il déploya un grand zèle contre les hérésies, ferma les églises des Novatiens et chassa les Juifs de la Cité.

Ces mesures brutales l'opposent à Oreste, préfet d'Égypte (chrétien lui aussi), et sont l'occasion de pogroms et autres scènes sanglantes, au cours desquelles périt en 415 la philosophe Hypatie, victime d'un lynchage par des moines chrétiens sous les ordres de Cyrille, les parabalani.

Vers 440, l'historiographe chrétien Socrate le Scolastique relate comment Cyrille a cautionné le meurtre d'Hypatie :

« Comme en effet elle commençait à rencontrer assez souvent Oreste, cela déclencha contre elle une calomnie chez le peuple des chrétiens, selon laquelle elle était bien celle qui empêchait des relations amicales entre Oreste et l’évêque. Et donc des hommes excités, à la tête desquels se trouvait un certain Pierre le lecteur, montent un complot contre elle et guettent Hypatie qui rentrait chez elle : la jetant hors de son siège, ils la traînent à l’église qu’on appelait le Césareum, et l’ayant dépouillée de son vêtement, ils la frappèrent à coups de tessons ; l’ayant systématiquement mise en pièces, ils chargèrent ses membres jusqu’en haut du Cinarôn et les anéantirent par le feu. Ce qui ne fut pas sans porter atteinte à l’image de Cyrille d'Alexandrie et de l’Église d’Alexandrie ; car c’était tout à fait gênant, de la part de ceux qui se réclamaient du Christ que des meurtres, des bagarres et autres actes semblables soient cautionnés par le patriarche. »

Théologie

Cyrille promut la formule « Une est la nature incarnée de Dieu le Verbe » :

« μία φύσις τοῦ θεοῦ λόγου σεσαρκωμένη » (mía phýsis toû theoû lógou sesarkōménē), par laquelle il s'opposait à la dualité des natures défendue par les Antiochiens.

Cette formule sera largement utilisée lors de la crise et du schisme monophysite.

Ses positions christologiques sont résumées dans le Symbole d'union qu'il signe, en 433, deux ans après les affrontements du concile d'Éphèse, avec Jean, le patriarche d'Antioche.

Sa table pascale de 114 ans

Cyrille essaya d'obtenir les faveurs de l'empereur chrétien dévot Théodose II (AD 408-450) en lui dédiant sa table pascale. Il est aussi important de noter que la table pascale de Cyrille était pourvue d’une structure de base métonique sous la forme d’un cycle lunaire métonique de 19 ans adopté par lui vers l’an 425, qui était très différent du tout premier cycle lunaire métonique de 19 ans inventé vers l’an 260 par Anatolius, mais exactement égal au cycle lunaire similaire qui avait été introduit vers l’an 412 par Anniane d'Alexandrie ; l’équivalent julien de ce cycle lunaire alexandrin adopté par Cyrille et actuellement dénommé le ‘cycle lunaire (alexandrin) classique de 19 ans’ ne réapparaîtrait que beaucoup plus tard: un siècle plus tard à Rome comme la structure de base de la table pascale de Denys le Petit (vers l’an 525) et encore deux siècles plus tard en Angleterre comme la base de la table de Pâques de Bède le Vénérable (vers l’an 725).

Vénération

Reconnu comme saint par les orthodoxes et les catholiques, il est fêté respectivement le 9 juin et le 18 janvier par les orthodoxes, et le 27 juin par les catholiques.

Il a été proclamé docteur de l'Église en 1882 par le pape Léon XIII.

Dans une audience du 3 octobre 2007, Benoît XVI lui rend hommage pour son importante contribution au culte marial.

Œuvre

Il a écrit contre Manès (Mani), Plotin, Apollinaire, et contre l'empereur Julien.

On connaît surtout son traité intitulé Le Trésor, contre les ariens. Il a laissé en outre 60 Lettres et des Commentaires sur saint Jean, publiés en syriaque par P. Smith à Oxford, 1860.

Ses Œuvres ont notamment été éditées par J. Aubert, Paris, 1638, 7 volumes in-folio, grec-latin, réimprimés en 1859 dans la Patrologie de l'abbé Jacques Paul Migne. Ses Homélies ont été traduites en français par Morelle, 1604.

Écrits

Cyrille, évêque d'Alexandrie et docteur de l'Église, participa activement au Concile d'Éphèse (431), qui donna à Marie le titre de « Mère de Dieu ». Il fut un exégète prolifique en même temps qu'un défenseur ardent de la foi au Christ.

Méfiez-vous des faux prophètes

Cyrille, répond ici à certaines théories émises par l'empereur Julien, dit « l'Apostat », quelques décennies plus tôt.

« Ce qui m'étonne, c'est que Julien prenne la couleur de la peau comme preuve qu'il faut considérer que les nations ont « un substrat de nature différente ».
S'il croit en cela penser ou dire quelque vérité, il se trompe sans s'en rendre compte : il faudrait dans ce cas, me semble-t-il, que ceux qui ont une couleur de peau déterminée soient tous du même avis et s'accordent dans leurs pensées ; et si quelqu'un a la peau blanche et qu'il est bon, qu'aucun de ceux qui ne sont pas blancs ne soit bon ! Pareillement si quelqu'un est basané ou noir et qu'il est bon, qu'aucun de ceux qui ont un corps blanc ne le soit !
N'y a-t-il pas là déjà de quoi rire ? »

— Cyrille d'Alexandrie. Contre Julien IV, 42. trad. J. Bouffarigue, M.-O. Boulnois, P. Castan, Cerf, Coll. « Sources Chrétiennes » 582, 2016, p. 429.

Commentaire selon Jean (Jn 14, 1-6)

Le chemin vers le ciel

« « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon vous aurais-je dit : "Je pars vous préparer une place" ? » Si les demeures auprès du Père n'avaient pas été nombreuses, le Seigneur aurait dit qu'il partait en avant-coureur, manifestement afin de préparer les demeures des saints. Mais il savait que beaucoup étaient déjà prêtes et attendaient l'arrivée des amis de Dieu. Il donne donc un autre motif à son départ ; préparer la route à notre ascension vers ces places du ciel en frayant un passage, alors qu'auparavant, cette route était impraticable pour nous. Car le ciel était absolument fermé aux hommes, et jamais aucun être de chair n'avait pénétré dans ce très saint et très pur domaine des anges.

C'est le Christ qui inaugura pour nous ce chemin vers les hauteurs. En s'offrant lui-même à Dieu le Père comme les prémices de ceux qui dorment dans les tombeaux de la terre, il permit à la chair de monter au ciel, et il fut lui-même le premier homme apparu à ses habitants. les anges ne connaissaient pas le mystère auguste et grandiose d'une intronisation céleste de la chair. Ils voyaient avec étonnement et admiration cette ascension du Christ. Presque troublés à ce spectacle inconnu, ils s'écriaient : Quel est celui-là qui arrive d'Édom ? (cf. Is 63, 1), c'est-à-dire de la terre ? »

— Cyrille d'Alexandrie. Commentaire sur Jean, IX, PG 74, 182-183, in Les Pères de l’Église commentent l'Évangile, trad. dir. H. Delhougne, Turnhout, Brepols, 1991, no 166.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyrille_d%27Alexandrie

 








 

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