Saint Brendan de Clonfert († 583)

Saint Brendan de Clonfert († 583)

Saint Brendan de Clonfert († 583)


Saint Brendan de Clonfert ou Bréanainn de Clonfert (né vers 484 à Ciarraight Luachra ou Kerry-Luachra, province d'Altraich-Cuile du royaume de Munster (dans l'actuel comté de Kerry), mort en 574 ou 578 à Enachduin ou Annaghdown/Annadown).
Surnommé le Navigateur, Saint Brendan est l’un de ces saints moines du christianisme irlandais dont la légende a occulté l'histoire.

Biographie

Baptisé par l'évêque Erec, Brendan est contemporain de saint Benoît.
Il a 11 ans quand saint Patrick, l'évangélisateur de l'Irlande, meurt.
Brendan (aussi orthographié BrandanBrendaineBridoineBrévalaire, ...) se prépare à la vie monastique à l'abbaye de Llancarfan, dans le royaume de Gwent, auprès de clercs qui lui enseignent le latin, le grec, la littérature, les mathématiques, l'astronomie et la médecine.

Saint Brendan de Clonfert († 583)

Vers 515-524 son premier grand voyage le conduit aux îles Féroé et en Islande à bord d'un coracle.
Dans la tradition celte de l'immram il part ensuite pour une quête de sept ans à la recherche du jardin d'Eden.
Il s'aventure sur l'océan Atlantique avec une petite embarcation (probablement un currach) et plusieurs moines, probablement vers l'an 530.
Il revient en Irlande en affirmant avoir découvert une île (par la suite nommée Île de Saint-Brendan) qu'il assimile au Paradis ; le récit rapidement propagé de ses aventures attire de nombreux pèlerins à Aldfert, le village d'où il avait pris son départ.
D'après le récit médiéval, "Navigatio Sancti Brendani abbatis", Saint Brendan aurait effectué deux longs voyages en mer, sur des navires de type ponto. Le premier vers 530 l'aurait conduit vers les îles Fortunées (îles Canaries) ; le second voyage, plus tardif, vers 544-545, l'aurait conduit, selon la saga irlandaise, vers l'archipel des Açores et peut-être même lesAntilles qu'il aurait comparées au Paradis.
Dans son ouvrage Les croisières du Pourquoi pas ? à travers la mer du Groenland, le Commandant Charcot se référe à ce manuscrit du IXe siècle : la « Pérégrination de Saint Brandan », lorsqu’il évoque les aventures fantastiques du moine Brennain Mac Filonga dans l’île de Jan-Mayen, située en plein océan Arctique, à 780 kilomètres au nord-ouest de l’Islande.
Il fonda en Irlande, nous précise l’auteur, l’abbaye de Cluainfert (ou Clonfert) où il mourut en 578, et devint Saint Brandan (ou Brendan).
Selon la tradition, saint Brendan a écrit des règles monastiques sous la dictée des anges.
Il voyage dans les îles Britanniques et en Bretagne pendant près de vingt-cinq ans.
À l'estuaire de la Rance, il fonde un couvent à Aleth (à côté de Saint-Malo).
En 561, il retourne en Irlande où il fonde le monastère de Clonfert dans le comté de Galway.
Il meurt entre 574 et 578 auprès de sa sœur cadette, abbesse fondatrice d'Enach Dvin.
Après d'abord avoir été condamné, il fut canonisé par l'Eglise, fixant sa fête au 16 mai.

Interprétations du récit

Le récit de son voyage se rattache à une tradition irlandaise de voyages initiatiques contenant des passages obligés (les imrama, dont Immram Brain maic Febail - Bran Mac Febail - est le plus connu), il a été interprété comme un récit symbolique se rapportant à la liturgie pascale (les voyages de saint Malo sont essentiellement identiques), mais de nombreux détails sont la preuve qu'il a été au moins écrit par quelqu'un ayant pratiqué la navigation en haute mer sur un petit bateau médiéval.
En 1976, l'Irlandais Tim Severin construit une barque en peaux de bêtes tendues et en atteignant Terre-Neuve par les îles Féroé et l'Islande, prouve que le voyage de Brendan jusqu'enAmérique était techniquement possible.
Des spécialistes de littérature médiévale et de géographie historique s'accordent cependant à ne pas voir dans la navigation la retranscription exacte d'un authentique voyage et considèrent qu'il n'y a pas de preuves que Brendan ait pu dépasser l'Islande.
Six éléments ont pu laisser penser le contraire et que Saint Brendan aurait atteint des îles tropicales :
  • une description de noix de coco ;
  • une description de feuilles de palme, mais les palmiers étaient connus en Afrique du Nord ;
  • des descriptions de fruits exotiques, mais ces descriptions peuvent tout aussi bien s'interpréter comme des hyperboles ;
  • la mention de la chasse et de la consommation de tortues ;
  • la mention d'un courant marin ressemblant à un fleuve vert dans la mer, mais ce pourrait être une exagération de n'importe quel courant qui n'est pas le Gulf Stream ;
  • la durée du séjour de deux ans de Brendan dans l'île, ce qui est un indice de distance et de difficulté à préparer le retour, comme ce fut le cas pour Christophe Colomb.

Le sarcophage de saint Brendan



Saint Brendan de Clonfert († 583)

La commune de Trégrom (Côtes d'Armor) possède un "sarcophage de Saint-Brandan" : ce sarcophage monolithique, qui date de l'époque carolingienne ou romane, est peut-être un "reposoir" (sépulture temporaire servant pendant les cérémonies funéraires), mais passe pour être le tombeau de saint Brandan, ou son embarcation (vaisseau de pierre) lorsque ce moine irlandais vint évangéliser la Bretagne ; il est toujours visible dans l'enclos paroissial.
Le nom de la commune finistérienne de Loc-Brévalaire provient aussi du nom de "Brendan de Clonfert".
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