Saint Aufroi († v. 1008)

Saint Aufroi († v. 1008)
Évêque d'Utrecht


 Saint Ansfrid

Par Jean-Pol GRANDMONT — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12343144

 

Saint Ansfrid (mort en 1010) est un comte lotharingien de Huy qui devint évêque d'Utrecht en 995.

Son père Lambert était le frère de Mathilde, l'épouse de Henri l'Oiseleur.


Abdijkerk Thorn - Ramen H-Ansifridus H-Hilsonidis.jpg


Sa femme est appelée Hereswit ou Hilsuinde.

Il ne paraît avoir eu qu'une fille, qui devint la première abbesse du monastère de Thorn.

Il était comte de Toxandrie, du Teisterbant, de Huy et de la partie occidentale de la Hesbaye avec Louvain et est donc est parfois cité comme comte de Brabant.

Il possédait également le comté de Masau inférieur de la rive gauche (ou Moilla), où il fonda, en 992, l'abbaye de Thorn qui devint son sanctuaire de famille.

Il fonda aussi l'abbaye de Hohorst, près d'Amersfoort.

Il fut porte-étendard d'Otton Ier.

En 995, à la demande d'Otton III, Ansfrid se décida à accepter le siège épiscopal d'Utrecht, qu'il occupa jusqu'en 1010.

Il avait essayé de résister aux instances de l'empereur ; il alléguait sa vie passée, toute militaire, qui semblait ne pas le destiner aux dignités ecclésiastiques ; Otton tint bon, et tout indique que sa naissance même le destinait à cet évêché, si souvent attribué à des membres de sa famille.

Une fois évêque d'Utrecht, il ne tarda pas à renoncer à ses bénéfices temporels.

Dès le 7 juillet 985, son comté de Huy était transporté par Otton III à l'église de Liège.

Entre 995 et 1008 il dispose de ses alleux de Toxandrie (Westerlo, Olen, Bouwel, Westmeerbeek, Hombeek, Deurne) en faveur de l'église d'Utrecht.

Le comté de Toxandrie fut probablement partagé entre ses collatéraux.

Le Teisterbant aussi passa à ce moment à son cousin Unroch, non sans qu'une notable portion n'en fût distraite en faveur de l'église d'Utrecht.

La partie occidentale de la Hesbaye et Louvain passèrent à un fils de Régnier III, Lambert le Barbu. Dans le Masau, les droits qu'avaient exercés Ansfrid passèrent sans doute à son cousin Baldéric, époux d'Adèle du Hamalant.

En tant qu'évêque, il apporta à l'église d'Utrecht les domaines qu'Otton III lui avait assuré dans le comté de Frise et dans le Masalant inférieur, ainsi que des droits régaliens à Medemblik


Le codex d'Ansfrid, offert par l'évêque au Dom d'Utrecht et conservé au Musée du couvent Sainte-Catherine à Utrecht.

Le codex d'Ansfrid, offert par l'évêque au Dom d'Utrecht et conservé au Musée du couvent Sainte-Catherine à Utrecht

Par Anonyme (Basse-Rhénanie) — Pepijntje, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1206540

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ansfrid_d%27Utrecht

 

Saint Aufroi, généralement nommé comte de Bratuspant et de Huy, tirait son origine d'une famille puissante.

L'éclat de sa naissance, et plus encore celui de ses vertus, lui acquirent la plus haute considération.

Ami sévère de la justice, jamais il ne s'en écartait.

Ses discours et sa conversation respiraient toujours une piété tendre et bien placée ; il y mêlait souvent des maximes tirées des auteurs sacrés.

Il jouissait d'un grand crédit auprès de l'Empereur Othon III et saint Henri ; plus d'une fois il fut appelé à leurs délibérations les plus importantes et forcé d'émettre son opinion sur les intérêts de l'état.

Dans les affaires ecclésiastiques même il était bien souvent le conseiller du clergé.

Il donna aussi dans les combats des preuves de son courage. 

Il avait épousé Hilsunde, comtesse de Stryen, dont il eut une fille.

Après quelques années ces pieux époux firent vœu de continence, et se proposèrent de faire servir de plus en plus leurs richesses à la gloire du Seigneur.

Aufroi donna d'abord à Notger, évêque de Liége, le comté de Huy, et Hilsunde, de l'avis de son mari, fonda en 992 le monastère de Thorn près de la Meuse, où elle se consacra à Dieu avec sa fille.

A la mort de Baudouin, évêque d'Utrecht, l'Empereur Othon III qui connaissait les éminentes qualités d'Aufroi, et ses profondes connaissances en matière de religion, lui proposa d'embrasser l'état ecclésiastique, et d'aller occuper, pour le bien-être de l'Église, le siège vacant.

Ce fut en vain qu'Aufroi fit les plus vives représentations contre un pareil projet ; l'Empereur tint bon, parce qu'il savait que cette résistance ne prenait sa source que dans la grande humilité de notre Saint.

Après s'être bien consulté lui-même, et se voyant forcé de céder à la demande de l'Empereur et aux instances de Notger , évêque de Liège, il se dépouilla de ses armes, et les ayant offertes sur l'autel de la Mère de Dieu, il s'écria :

« Jusqu'à présent j'ai combattu pour une gloire temporelle, j'ai cherché à abattre les ennemis des pauvres et des veuves : désormais je me place sous la protection de cette Vierge sainte, afin de conquérir la gloire de Dieu et le salut de mon âme »

A ces mots tous ceux qui étaient présents fondirent en larmes, et louèrent le Seigneur , d'avoir donné à son Église un si digne prélat.

Aufroi gouverna l'église d'Utrecht avec le plus grand zèle, la plus profonde sagesse, et avec une justice qui ne s'est jamais démentie.

Il contribua, par des institutions utiles, à la gloire de Dieu et au bonheur des hommes.

Il donna à son église quelques villages situés dans le comté de Rhyen ou le quartier d'Anvers, il pria aussi l'Empereur Othon III de vouloir céder à cette église les terres de Bommel et d'Arclo ( Arkel ), qu'Othon possédait dans le comté de Teysterband.

C'était par respect pour Aufroi que certain seigneur, nommé Fréthebalde, avait donné à l'église d'Utrecht toutes ses possessions héréditaires situées dans ce même comté.

Il obtint encore du saint Empereur Henri II, vers l'an 1003, que les serfs aussi bien que les personnes libres de son évêché ne fussent jugés que par l'avoué de l'église d'Utrecht, et que les biens des prêtres étrangers, à leur mort, fussent acquis à ladite église.

Sur une colline à trois lieues d'Utrecht, de l'autre côté de la rivière, près d'Amersfort, il fonda un monastère, où il se retirait de temps en temps , pour pouvoir servir librement le Seigneur, loin du tumulte des hommes.

L'endroit où ce couvent fut élevé s'appela d'abord Hohorst, ensuite Heiligenberch ( le Saint-Mont ), enfin le Mont de Sainte-Marie.

C'est ce que nous apprend l'acte de la fondation, dans lequel Aufroi déclare avoir érigé dans cet endroit un couvent en l'honneur de notre Seigneur Jésus-Christ, de la sainte Vierge Marie, des SS. Apôtres Pierre et Paul, ainsi que de S. Martin, son patron particulier ; de sorte que ce lieu offre une retraite assurée aux frères qui veulent vivre sous la règle de S. Benoît.

Il leur fit don, à cet effet, de tout ce qu'il possédait dans le village de Thrile, situé dans le pays de Teysterband.

Cette donation se fit en présence des témoins requis dans l'église de Hohorst, l'an 1006 le 18 Novembre, le jour même de la dédicace.

Douze moines de l'abbaye de Gladbach furent placés dans ce nouveau couvent, sous la direction du pieux et savant abbé Weringer, à qui Adelbolde, successeur d'Aufroi, accorda encore d'autres faveurs.

Vers la fin de sa carrière Aufroi fut privé de la vue ; mais il supporta ce malheur avec une résignation admirable : sa sainteté parut même en tirer un nouveau lustre.

Il passa les dernières années de sa vie au monastère de Hohorst, où il nourrissait tous les jours septante pauvres.

Il mourut le troisième jour de Mai l'an 1008, ou bien, selon Lambert d'Aschaffenbourg, en 1010.

Son corps fut enterré dans la cathédrale d'Utrecht.

Source

 

 







 

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