Saint Arsène le Grand (4ème s.)

Saint Arsène le Grand (4ème s.) 


Saint Arsène le Grand (4ème s.)


Saint vénérable Arsène le Grand ou Arsène de Scété (Sketis) est un saint l'Église Orthodoxe, grand père du désert au 4e siècle.

Il est commémoré par l'Église Orthodoxe le 8 mai (et en Occident le 19 juillet).

 

Vie

Issu de famille noble, Arsène naquit à Rome à l'époque de la mort de saint Antoine le Grand (356).

Diacre d'après certains sources, il exerça de hautes fonctions à la cour impériale de Constantinople et fut choisi par Théodose Ier pour être précepteur des futurs empereurs Arcadius et Honorius.

En 394, fuyant le monde et ses honneurs, il gagna secrètement l'Égypte et se fit moine à Scété auprès de Jean Colobos, un autre grand père du désert.

Après avoir vécu un moment à Pétra, puis à Canope d'Alexandrie, il quitta définitivement Scété lors de la dévastation de 434 et passa les dernières années de sa vie à Troé, aujourd'hui Toura, à une quinzaine de kilomètres au sud-est du Caire.

Il mourut en 445 ou 449.

Abba Arsène est l'une des figures qui apparaît avec plus de relief à travers ses apophtegmes et il reste à jamais célèbre comme champion de la fuite du monde et modèle envié de tous les hésychastes.


L'illustre Saint Arsène naquit au sein d'une noble famille romaine, au début du IVe siècle.

Doté d'une vive intelligence, il parcourut tout le cycle des études profanes, mais dès qu'il fut ordonné diacre (2) il décida de s'appliquer uniquement aux lettres sacrées.

Il acquit une telle renommée dans la capitale que, lorsque l'empereur d'Orient, Théodose le Grand, demanda à l'empereur d'Occident, Gratien, de lui trouver un précepteur pour ses fils, Arcade et Honorius, ce dernier lui envoya Arsène.

Malgré les honneurs de la cour et le respect que lui témoignat Théodose, qui le considérait comme son père spirituel, Arsène, alors parvenu à l'âge de quarante ans, ne se laissait pas tromper par ces faux attraits et désirait se consacrer à Dieu.

Une nuit, alors qu'il priait Dieu pour qu'Il lui montrât le moyen d'obtenir le salut, il entendit une voix céleste lui dire : « Arsène, fuis les hommes et tu seras sauvé ! »

Sans plus attendre, il quitta le palais et se rendit au port où il trouva un navire qui le mena jusqu'à Alexandrie.

Il y fut aussitôt consacré moine dans un des nombreux Monastères qui entouraient la capitale égyptienne.

Autant il portait à la cour de riches et précieux habits, autant, dès ce jour, il ne porta plus que des vêtements les plus vulgaires qui le rendaient méconnaissable.

Renonçant à la vaine science de ce monde, il se mit à l'école des rudes anachorètes égyptiens, qu'il n'hésitait pas à interroger sur toutes ses pensées.

Au bout de quelque temps, alors qu'il renouvelait sa prière à Dieu pour apprendre comment être sauvé, la même voix lui dit : « Arsène, fuis, tais-toi, garde le recueillement (hésychia). Ce sont là les racines de la perfection. »

Il se rendit alors au fameux centre monastique de Scété et s'enfonça dans le désert, installant sa cellule à plus de trente-deux milles de l'église.
Il n'en sortait que rarement et passa tout son temps, pendant quarante ans, seul, devant Dieu seul, en résistant vaillamment aux suggestions des démons qui lui rappelaient sa vie passée.

Chaque jour, il s'interrogeait : « Arsène, pourquoi es-tu sorti du monde ? » et demandait humblement à Dieu de lui accorder la grâce de "commencer" (cf. Ps. 76, 11).

Comme les autres ermites, Arsène passait sa journée à tresser des feuilles de palmier en récitant des versets des Psaumes.

Il ne changeait jamais l'eau dans laquelle ces feuilles trempaient, et supportait avec patience l'odeur nauséabonde qui s'en dégageait, en échange, disait-il, des parfums et des aromates dont il avait jadis usés dans le monde.

Sa cellule était dépourvue de tout confort et il ne possédait même pas de lampe.

Pour nourriture, il se contentait d'une corbeille de pains pour toute l'année.
Il ne montrait pourtant aucune répulsion pour les créatures de Dieu, et lorsqu'arrivait la saison des récoltes, il se faisait apporter toutes sortes de fruits et en goûtait, une fois seulement.

Il consacrait la nuit entière à la prière, sans dormir et au petit matin, cédant à la nature, il disait au sommeil : « Viens ici, esclave méchant ! » puis il prenait un peu de repos. Il disait qu'une heure de sommeil suffit au moine, s'il est un vrai combattant.

Le samedi soir, cet homme céleste commençait sa vigile en tournant le dos au soleil couchant et restait debout, les mains tendues vers le ciel, jusqu'à ce que le soleil éclairât de nouveau son visage.

Lorsque des visiteurs, même les plus haut placés, venaient jusqu'à sa cellule pour recevoir ses enseignements, Saint Arsène refusait de les accueillir.

À l'Archevêque d'Alexandrie, Théophile, qui désirait lui rendre visite, il fit répondre : « Si tu viens, je t'ouvrirai, mais si j'ouvre à toi, j'ouvrirai à tout le monde ; alors je ne reste plus ici. »

Comme on lui demandait pourquoi il fuyait ainsi les hommes, il répondit : « Dieu sait que je vous aime, mais je ne peux vivre avec Dieu et avec les hommes. Les myriades des puissances célestes n'ont qu'une seule volonté, tandis que les hommes en ont beaucoup ; je ne peux donc abandonner Dieu pour venir avec les hommes. »

La retraite prolongée, le silence, la veille et la garde des pensées avaient fait jaillir de ses yeux une source permanente de larmes, de telle sorte que, quand Arsène était assis pour son travail manuel, il avait toujours un tissu posé sur la poitrine pour recueillir ses larmes, qui coulaient sans efforts et si abondamment que ses cils en étaient tombés.

Ce flot de larmes avait non seulement lavé son âme de toutes les impuretés des passions, mais il avait aussi transfiguré son corps, lui donnant l'apparence d'un ange : les cheveux tout blancs et une longue barbe qui lui descendait jusqu'à la ceinture.

Un jour, un frère vint à sa cellule et regarda discrètement à l'intérieur avant de frapper.

Il vit alors le vieillard tout entier comme du feu, transfiguré par la lumière de la grâce.

Lorsque, de temps en temps, Saint Arsène venait à l'église de Scété pour la Synaxe, il se tenait derrière un pilier, afin que personne ne vît son visage, et c'est avec difficulté qu'il acceptait alors de répondre aux questions des frères.

Il demeura ainsi environ quarante ans au désert de Scété.

Lorsque les barbares assaillirent les moines (vers 407), il passa une fois à côté d'eux sans être vu, mais, finalement, après la seconde dévastation de ce prestigieux centre monastique (434), il dut aller se réfugier au mont Troè (Toura près du Caire), où il resta dix ans.

Puis, après un séjour de trois années à Canope, il retourna à Troè, où il rendit son âme à Dieu à l'âge de 95 ans (449).

Sur le point de mourir, Saint Arsène ordonna à ses disciples d'abandonner son cadavre dans la montagne, et leur dit : « Je me suis souvent repenti d'avoir parlé, mais jamais de m'être tu. »

Comme les frères le voyaient troublé et en pleurs, ils lui demandèrent si lui aussi, après avoir atteint un tel degré dans l'impassibilité, avait peur.

Il leur répondit : « En vérité, la crainte qui est mienne à cette heure m'accompagne depuis que je me suis fait moine. » Et il s'endormit.

Entre autres sentences mémorables, Saint Arsène disait à ses disciples : « Autant que vous le pouvez, faites effort pour que votre occupation intérieure soit selon Dieu, et vous vaincrez les passions extérieures. »

1). La plupart des éléments de cette notice se trouvent dans les Apophtegmes des Pères du Désert, série alphabétique.
2). Ce détail est mis en doute par certains.









 

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