Saint Apollinaire († v. 180)

Saint Apollinaire († v. 180)
 Évêque d'Hiérapolis

Saint Apollinaire, Evêque d'Hiérapolis († v. 180)



Claude Apollinaire ou Apollinaris ou Apolinaris ou Apolinarius (Claudius) ou saint Apollinaire – le nom se présente sous différentes formes (en grec : Ἀπολλινάριος) – est un père de l'Église du IIe siècle dont toutes les œuvres sont perdues, à l'exception de quelques maigres fragments.

Il était probablement évêque de Hiérapolis en Phrygie.

Saint Apollinaire est fêté le 8 janvier par l'Église catholique romaine.


Œuvre et histoire

La liste de ses œuvres nous est donnée principalement par Eusèbe, Photius et Théodoret. Elle comprend :
  • Une apologie adressée à Marc-Aurèle. Nous retrouvons ici le genre de la supplique à l'Empereur qu'ont utilisé presque tous les Apologistes du IIe siècle que nous connaissons. Apollinaire y rappelait à l'Empereur le miracle de la Légion fulminante et il est possible que le récit que nous en fait Eusèbe provienne de lui. Le terminus post quem de cette œuvre peut ainsi être fixé en 174.
  • Cinq livres aux Grecs (πρὸς Ἕλληνας), qui étaient peut-être sous forme de dialogues.
  • Deux livres aux Juifs (πρὸς Ἰουδαίους). Comme pour les précédents, on n'en connaît rien. Certains manuscrits d'Eusèbe ne les mentionnent pas ; ce devait être le cas de celui qu'utilisait Jérôme qui ne les mentionne pas non plus.
  • Deux livres Sur la vérité (περὶ ἀληθείας). Une autre apologie ?
  • Sur la piété (περὶ εὐσεβείας). Photius cite cet ouvrage avec les livres aux Grecs et sur la Vérité. Il trouve le style d'Apollinaire «excellent». Il n'a pu mettre la main, nous dit-il, sur ses autres ouvrages.
  • Selon Eusèbe, il aurait été parmi les premiers à écrire contre les Montanistes, alors que Montan et ses pseudo-prophétesses faisaient leurs débuts dans l'erreur. Cela convient bien à un évêque phrygien. En suivant la chronologie d'Eusèbe, ce texte daterait de 171 (ou aussitôt après).
  • Dans un autre passage que nous aimerions plus clair, Eusèbe fait état d'une lettre adressée par Sérapion d'Antioche à Caricus et Pontius (ou Ponticus) que nous ne connaissons pas par ailleurs. Il s'agit encore de lutter contre le montanisme et, pour que ses correspondants soient bien renseignés, Sérapion joint à sa lettre les ouvrages d'Apollinaire. Dans cette lettre de Sérapion, poursuit Eusèbe, sont rapportées les signatures de différents évêques. Il en cite deux aux noms incertains et ajoute qu'il y encore dans les écrits que nous citons les signatures d'un grand nombre d'autres évêques en accord avec ceux-ci. De ce texte, une source byzantine tardive extrapole une légende selon laquelle Apollinaire aurait réuni un concile de trente-six évêques pour excommunier Montan et Maximilla.
  • Enfin, c'est par erreur que Rufin attribue à Apollinaire le traité anti-montaniste qui occupe le chapitre V,16 d'Eusèbe.
  • D'après Théodoret de Cyr, Apollinaire aurait également écrit contre les encratites de l'école de Sévère (πρὸς τοὺς Σεουηριανοὺς Ἐγκρατίτας). C'est peu probable.
  • Il est enfin question d'Apollinaire dans la préface du Chronicon Paschale. Il semble y être brièvement cité sans que l'on puisse distinguer clairement s'il était quartodéciman ou s'il tenait pour l'Église de Rome contre ses compatriotes. Cette dernière hypothèse a été passionnément défendue, non sans arrière-pensées apologétiques. C'est une question sans intérêt, abandonnée depuis longtemps.
Socrate cite Apollinaire en compagnie d'Irénée, de Clément et de Sérapion parmi les défenseurs de l'idée que Jésus-Christ aurait reçu une âme humaine au moment de son incarnation. Il est bien difficile de savoir à quel débat exactement il est fait allusion.
Enfin, Jérôme fait de Claude Apollinaire un millénariste. C'est une confusion évidente avec Apollinaire de Laodicée

Saint Apollinaire, Evêque d'Hiérapolis († v. 180)


Claude Apollinaire, évêque de Hiérapolis en Phrygie, fut une des plus brillantes lumières de l’Église au second siècle.

Il ne nous reste plus rien de ses écrits, ni aucune histoire de sa vie ; mais l’éloge que les anciens auteurs font de lui ne permet pas de douter qu’il n’ait eu toutes les vertus qui caractérisent les saints évêques.

Les hérétiques trouvèrent toujours en lui un ennemi redoutable ; il composa de savants traités où il réfutait sans réplique leurs systèmes impies, et, afin de leur ôter tout subterfuge, il montrait dans quelle secte de philosophes chacun d’eux avait puisé ses erreurs.

Le saint pasteur, attristé des ravages que la persécution faisait parmi son troupeau, ne se contenta pas d’en gémir devant Dieu : il osa prendre ouvertement la défense des Chrétiens, dont le paganisme avait juré d’anéantir la religion.

Il fit l’apologie du Christianisme et l’adressa à l’empereur Marc-Aurèle, vers l’an 177.

Il anéantissait dans cet ouvrage tous les prétextes dont les idolâtres couvraient leur injuste acharnement contre les disciples de Jésus-Christ ; il implorait ensuite la clémence du prince en faveur des Chrétiens ; il rappelait à l’empereur que, de son aveu même, c’était aux prières de la légion chrétienne appelée depuis Fulminante qu’il avait dû une pluie abondante par laquelle son armée, mourante de soif, avait retrouvé force et courage pour vaincre des ennemis prêts à l’écraser.

Il paraît que l’empereur Marc-Aurèle reçut favorablement cet ouvrage, aussi éloquent que solide, et qu’il arrêta pour le moment la fureur des ennemis de la religion chrétienne.

Ce qui le ferait croire, c’est que saint Apollinaire ne fut point inquiété dans l’exercice de son zèle et qu’il gouverna son Église en paix jusqu’au moment où il plut à Dieu de le retirer de ce monde, vers l’an 180, saint Éleuthère étant pape et Marc-Aurèle et Commode empereurs romains.

Le grand mérite de ce courageux pontife est d’avoir en même temps soutenu la Foi de son troupeau, combattu sans relâche les ennemis de la vérité chrétienne et affronté, pour la gloire de Dieu et le salut de l’Église, la puissance d’un prince persécuteur.

Voilà bien un successeur des Apôtres, comme eux ne craignant que Dieu, et pouvant dire avec eux : « La parole de Dieu doit être libre et ne se peut enchaîner ; il nous est impossible de nous taire. »

À notre époque de lâcheté générale, où le respect humain fait tant de victimes, faisons œuvre de courage, montrons la liberté des enfants de Dieu.

Combien de Chrétiens ont la faiblesse de rougir et de se taire, quand la religion est indignement attaquée en leur présence ! Combien se cachent pour accomplir leurs devoirs et n’osent manifester au grand jour les sentiments qui les animent ! Pour nous, ne craignons qu’une chose : le péché !








 

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