Bienheureux Jean Beyzym († 1912)

Bienheureux Jean Beyzym († 1912)
 missionnaire jésuite

Bienheureux Jean Beyzym, missionnaire jésuite († 1912)



Jan (Jean) Beyzym naît le 15 mai 1850 à Beyzymy Wielkie, dans la région de Volinie sur la mer Baltique. (C’était à l’époque où la Pologne avait disparu de la carte, dépecée entre la Russie, l’Autriche et l’Allemagne ; actuellement la ville fait partie de l’Ukraine.)

Il entre au noviciat des Jésuites le 10 décembre 1872 et il est ordonné prêtre en 1881 à Cracovie.

Pendant 17 ans il exerce son ministère auprès des jeunes dont il sait gagner la confiance, dans deux collèges jésuites, à Tarnopol et à Chyrow.

C’est pendant ces années qu’il ressent un appel à s’occuper des lépreux de Madagascar ; c’est pour lui comme une deuxième vocation.

Il part à Madagascar en 1898 à l’âge de 48 ans. Son premier poste est Ambahivoraka près d’Antananarivo (anciennement Tananarive).
Il y trouve 150 lépreux vivant dans un abandon presque total : des huttes croulantes sans fenêtre et sans plancher.
Pas de remèdes, peu ou pas de nourriture, pas de visites, c’est l’isolement complet si bien que la plupart meurent de faim plutôt que de maladie.
Devant un tel spectacle, le Père Beyzym pleure, mais il passe aussi à l’action. C’est dur au début.
Il faut s’habituer car on ne travaille pas dans un parfum de fleurs, mais dans l’odeur que dégagent les chairs nécrosées.
Il s’évanouit plusieurs fois. Le seul moyen de tenir bon, dit-il, est de prier sans cesse.
Il se met à nourrir ces pauvres, à les soigner et il constate que la mortalité diminue beaucoup avec une nourriture saine et de l’hygiène.
Il est ainsi précurseur du traitement de la maladie de Hansen (1874) à une époque où l’on ignorait tout du traitement de cette maladie.
Le nombre des décès passe de 3 à 4 par semaine à 2 par an.
Émerveillés de son dévouement, beaucoup de lépreux demandent le baptême.
Il lui faut des fonds pour son œuvre.
Il en reçoit de Pologne surtout, notamment du saint Frère Adalbert Chmielowski, puis de l’Autriche et de l’Allemagne.
Il fait une confiance totale à la Providence, prêt à donner tout ce qu’il a lorsqu’il perçoit un appel au secours.
Il veut que ses malades, qui sont exclus de la société et méprisés comme s’ils n’étaient plus des êtres humains, reprennent conscience de leur dignité.
D’autre part, constatant la permissivité morale qui règne dans les léproseries de l’État, il forme le projet de créer un hôpital.
‘Œuvre colossale’ note un médecin, témoin oculaire, dans une région dépourvue de toutes infrastructures.
Après avoir exercé son ministère pendant 4 années à Ambahivoraka, il achète un terrain et réalise son projet d’hôpital de 150 lits à Marana près de Fianarantsoa, et le dédie à Notre-Dame de Czestochowa.
L’inauguration est faite le 16 août 1911. Cet hôpital, qui existe toujours, continue à rayonner l’amour et l’espérance qui l’ont fait naître.
Le soutien spirituel du Père Jean Beyzym, ce ‘grand missionnaire’, est l’Eucharistie quotidienne et la prière, mais il se sent troublé dans ses moments de prière par ses multiples tâches et ses soucis (car c’est jour et nuit qu’il est au service des pauvres), il prend le parti… de prier toute la journée au cours de ses occupations, et il compte sur les Carmélites pour le soutenir spirituellement.
Au cours de ces 14 années d’apostolat, le missionnaire a la consolation de ne voir aucun de ses lépreux mourir sans recevoir les derniers sacrements.
Lui-même meurt épuisé à Marana le 2 octobre 1912.
C’est là que son corps repose, objet de la vénération des habitants de la région.

La béatification du 18 août 2002 à Cracovie
Au cours de son 98e voyage apostolique en dehors de l’Italie, le 8e dans son pays, du 16 au 19 août 2002, Jean Paul II s’est cantonné dans le diocèse de Cracovie, son ancien diocèse comme évêque, en même temps que celui de sa naissance.
Le samedi 17 août, il a fait la dédicace du nouveau sanctuaire érigé en l’honneur de la Divine Miséricorde à Cracovie-Lagiewniki (dévotion à la Miséricorde inspirée par le Christ à Sainte Faustine Kowalska.
Le lendemain, dimanche 18 août, fut le sommet de son pèlerinage avec la béatification de 4 serviteurs de Dieu polonais (Sigismond Félix FELINSKI, Jean Adalbert BALICKI, Jean BEYZYM et Marie Sancha SZYMKOWIAK) au parc de Blonie près de Cracovie devant une foule de plus de deux millions de fidèles, le plus grand rassemblement qu’ait jamais connu la Pologne.
On pensait que ce voyage du Pape en terre polonaise serait un voyage d’adieu, un voyage ‘sentimental’, de ce pape âgé de 82 ans.
Fatigué et près d’achever sa 24e année de pontificat.
En fait il a dit des paroles très fortes, déclarant d’emblée dès le premier jour à ses compatriotes dont certains craignent l’avenir et notamment l’entrée de la Pologne dans l’Europe unie ; « Arrêtez d’avoir peur ! »
Et lors de l’Audience générale qui a suivi, à Rome, le 21 août, il a donné le sens synthétique de ces béatifications en disant : « J'ai voulu indiquer ces nouveaux bienheureux au peuple chrétien, afin que leurs paroles et leur exemple constituent un élan et un encouragement à témoigner, à travers les faits, de l'amour miséricordieux du Seigneur qui vainc le mal par le bien (cf. Rm 12, 21). Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible d'édifier la civilisation de l'amour désirée, dont la force douce s'oppose avec vigueur au mysterium iniquitatis présent dans le monde. C'est à nous, disciples du Christ, que revient la tâche de proclamer et de vivre le profond mystère de la Miséricorde Divine qui régénère le monde, en nous poussant à aimer nos frères et même nos ennemis. Ces bienheureux, ainsi que les autres saints, sont des exemples lumineux de la façon dont l'‘imagination de la charité’, nous permet d'être proches et solidaires de ceux qui souffrent, artisans d'un monde renouvelé par l'amour.

Béatification : 18.08.2002  à Cracovie  par Jean Paul II

Fête : 2 octobre.
Le bienheureux Jan Beyzym, né le 15 mai 1850 à Beyzymy Wielkie (Ukraine) et décédé le 2 octobre 1912 à Marana, près de Fianarantsoa (Madagascar), était un prêtre jésuite polonais missionnaire à Madagascar et apôtre auprès des lépreux.
Il a été béatifié par Jean-Paul II le 22 mai 2002.

Biographie

Né en Ukraine dans une famille aristocratique polonaise Beyzym fait ses études au lycée de Kiev avant d’entrer au noviciat de la Compagnie de Jésus à Stara Wies, en Pologne (11 décembre 1872).
Il suit le cours ordinaire de la formation d’un jésuite, avec la philosophie (1876-1877) à Stara Wies, suivie d’une période d’enseignement au collège de Tarnopol, et de la théologie à Cracovie (1879-1881).
Beyzym est ordonné prêtre le 26 juillet 1881, à Cracovie.
En 1881 il retourne, comme prêtre, au collège de Tarnapol où il enseigne le russe et le français tout en étant préfet et s’occupant de l’infirmerie. Il y montre une grande sollicitude pour les jeunes malades.
Beyzym est envoyé à Madagascar en décembre 1898, alors une mission des jésuites français. Dans sa lettre de demande de 1897, envoyée au supérieur général, Luis Martin, il avait écrit : « Je sais très bien ce qu’est la lèpre, et ce que je peux craindre, mais cela ne m’effraie pas. Au contraire, cela m’attire ».
Arrivé à Madagascar Beyzym est immédiatement envoyé à la léproserie d’Ambahivoraka où quelque 150 malades vivent dans un abandon quasi total. Beyzym a 48 ans et n’est pas habitué au climat chaud mais il se donne entièrement, avec ses forces, son cœur et son talent d’organisateur aux lépreux d’Ambahivoraka.
Il décide de construire un véritable hôpital où les patients pourraient être soignés avec compétence, tout en étant humainement et religieusement accompagnés.
L’aide financière nécessaire vient essentiellement d’amis bienfaiteurs en Pologne avec lesquels il a garde de nombreux contacts.
Ses nombreuses lettres en polonais forment une belle anthologie littéraire et spirituelle : 543 de ses lettres sont conservées.
Installé en octobre 1902 à Marana, près de Fianarantsoa, Beyzym y restera au milieu de ses lépreux jusqu'à la fin de sa vie. La vie est loin d’y être facile.
Beyzym admet qu’il ressent souvent de la répulsion. Il reconnaît s’être évanoui plusieurs fois. Le 18 avril 1801, il écrit au provincial de France : « Il est nécessaire d’être en union constante avec Dieu. Il faut s’habituer petit à petit à la puanteur. Nous ne respirons pas ici le parfum des fleurs mais la pourriture des corps ».
Son hôpital moderne – grande innovation à l’époque – comprend, outre une chapelle et maison pour les pères, une pharmacie moderne, un dispensaire avec ses dépendances, et deux grands pavillons (un pour les hommes et l’autre pour les femmes). Le tout pouvait loger 140 patients.
Pour servir les lépreux il obtient l’aide des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Il est inauguré le 16 août 1911.
Affaibli par le travail et une vie de privations dans un climat qui lui était pénible, Beyzym meurt à Marana le 2 octobre 1912, emportée par une fièvre causée par une infection contractée lors du traitement d’un lépreux.
Grâce à Beyzym et ses collaborateurs l’œuvre de miséricorde pour les lépreux de Madagascar a été édifié sur des fondements solides. L’hôpital hansénien de Marana existe toujours.
Depuis 1964 de petite maisons sont construites près de l’hôpital pour y loger les familles des victimes de la maladie de Hansen.
Jan Beyzym est béatifié par le pape Jean-Paul II le 18 aout 2002.
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