Bienheureux Jacques Gapp († 1943)
prêtre de la Société de Marie et martyr
Le bienheureux Jakob Gapp, 1897-1943, est un prêtre marianiste, martyrisé par les Nazis en 1943 à cause de son opposition à leur doctrine.
Vie religieuse
Jakob Gapp naquit en 1897 à Wattens dans le Tyrol autrichien, dernier d'une famille ouvrière de sept enfants.
En 1915, il s'engagea dans l'infanterie et sera blessé sur le front italien et décoré. Fait prisonnier, il ne sera libéré qu'en 1919.
En 1920 il intègra le noviciat des Marianistes et prononça ses vœux définitifs en France, à Antony.
Il fut ensuite envoyé au Séminaire marianiste international de Fribourg (Suisse) où il sera ordonné prêtre, en 1930.
Il retourna ensuite en Autriche, à Graz, pour y exercer son ministère. Il se dévoua à ses élèves, aux familles pauvres et aux chômeurs.
Opposition au nazisme
D'emblée, Jakob Gapp s'opposa vivement et publiquement à l'idéologie nazie, ce qui lui valut d'être obligé de quitter Graz et de revenir au Tyrol.
En octobre 1938, la Gestapo
lui interdit d'enseigner la religion, et en décembre de la même année,
il fut obligé de s'expatrier, après avoir défendu le pape contre les
attaques des nazis.
Il se retrouva à Bordeaux, puis en Espagne, où son opposition aux thèses du national-socialisme lui valurent d'être incompris de beaucoup.
C'est
alors qu'il fut abusé par deux personnes, feignant de fuir la
persécution antisémite, qui lui demandèrent son aide pour regagner la
France occupée.
C'était en réalité des agents des Nazis qui le suivaient depuis qu'il avait quitté l'Autriche.
Il fut alors arrêté à Hendaye et emmené en captivité à Berlin.
Là, en juillet 1943, il fut condamné à mort et guillotiné le 13 août dans la prison de Plötzensee.
Sa
dépouille mortelle fut livrée à l'Institut d'anatomie de l'université,
de peur que ses funérailles ne fournissent l'occasion d'une protestation
contre le régime.
Béatification - fête
- Le père Jacob Gapp a été béatifié le 24 novembre 1996 à Rome par le Pape Jean-Paul II.
- Sa fête a été fixée le 13 août.
Lettre d'adieux
La dernière lettre du P. Gapp, à son supérieur, quelques heures avant de mourir :
"Au Père François-Joseph Jung Nivelles (Belgique) Berlin Plötzensee, le 13 août 1943
Vénéré et cher Monsieur le Supérieur, Peu d’heures avant ma mort,
j’éprouve le besoin de prendre également congé de vous. J’ai été
condamné à mort pour trahison, le 2 juillet, en la fête du Sacré-Cœur.
L’exécution aura lieu ce soir à 7 heures. Pendant le temps de ma
captivité, depuis le 9 novembre de l’année dernière, j’ai eu amplement
le temps de réfléchir sur ma vie. De tout cœur, je vous remercie de tout
le bien que vous m’avez fait depuis que je vous connais. Je me
considère toujours comme membre de la Société de Marie ; je renouvelle
mes vœux et m’offre à Dieu par les mains de notre chère Mère du ciel.
Pardonnez-moi les ennuis que j’ai pu vous causer. J’ai passé par des
moments très difficiles, mais maintenant je suis parfaitement heureux.
Je pense que ces temps difficiles ont pu me sanctifier. Veuillez saluer
tous mes confrères de ma part. Je saluerai ceux qui sont déjà dans
l’au-delà. Tout passe, sauf le ciel. Le 13 août 1920, je commençais mon
noviciat, la plus belle année de ma vie. Aujourd’hui (13 août 1943),
j’espère pouvoir commencer la vie d’éternité bienheureuse. Adieu ! Priez
pour moi. Je prie pour vous. Nous nous reverrons ! Bien vôtre et très
reconnaissant, en J.M.J. Jakob RIP"' (in : Salaverri JM, Jakob Gapp, Ed. Saint-Augustin, 248p.)
Source :
Jakob Gapp naît le 26 juillet 1897 à Wattens dans le Tyrol autrichien. Son père est ouvrier.
Il est le 7e enfant de la famille.
En 1915 il s'engage dans l'infanterie.
Il est blessé sur le front italien et décoré.
Puis il est fait prisonnier et ne sera libéré par les Italiens qu'en août 1919.
En 1920, il est novice marianiste. Il œuvre à Graz en Styrie.
C'est à Antony, près de Paris qu'il prononce ses vœux définitifs; après quoi, il est envoyé au séminaire de Fribourg, en Suisse.
Là il est ordonné prêtre en 1930. De retour en Autriche, il exerce son
ministère dans les écoles marianistes, notamment à Graz, et il se dévoue
au service des pauvres et des chômeurs.
Quand la doctrine nazie commence à se répandre, il déclare avec force
et courage qu'il ne peut y avoir aucun compromis entre l'idéologie
païenne du national-socialisme et le christianisme.
Non sans raison, il y voit une lutte apocalyptique.
A cause de cela, il doit quitter Graz et il revient au Tyrol.
En
octobre 1938, on lui interdit d'enseigner la religion après qu'il ait
dit en chaire que l'amour du prochain doit s'exercer sans distinction de
nationalité ou de religion.
En décembre, après avoir défendu le Pape contre les attaques des nazis, il doit s'expatrier.
On le retrouve à Bordeaux, puis en Espagne où son opposition au nazisme lui vaut d'être isolé et incompris de tous.
C'est
alors que deux individus, feignant de fuir la persécution anti-sémite,
lui demandent de les accompagner jusque dans la France occupée.
C'était un piège de la Gestapo qui l'avait suivi depuis son départ d'Autriche. Il est arrêté et emmené en captivité à Berlin.
En juillet 1943, il est condamné à mort, et le 13 août, il est guillotiné.
L'unique relique, son anneau de profession, est conservé au centre de formation marianiste de Griesinghof, en Autriche.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire