Bienheureux Antoine Leszczewicz († 1943)

Bienheureux Antoine Leszczewicz († 1943)

prêtre et martyr

 

Leszczewicz 240.jpg

Photographie du P. Leszczewicz


 

Antoni (Antoine) Leszczewicz (né le 30 septembre 1890 à Abramowszczyzna (paroisse de Wojstom) près de Vilna, alors dans l'Empire russe et mort le 18 février 1943 à Rossitsa en Biélorussie) est un prêtre polonais de la congrégation des Marianistes de l’Immaculée Conception qui a été déclaré bienheureux en 1999.

Il est commémoré le 17 février selon le Martyrologe romain.

Biographie

Russie

Il naît au sien d'une famille polonaise et commence ses études secondaires au lycée catholique de la paroisse Sainte-Catherine de Saint-Pétersbourg en 1902, puis entre en 1907 au séminaire catholique de Saint-Pétersbourg, et ensuite à l'académie impériale de théologie de Saint-Pétersbourg et en 1914 il est ordonné prêtre.

Il est nommé vicaire à Irkoutsk à la paroisse de l'Assomption, puis à Tchita, et suit ses fidèles qui fuient les conséquences de la Révolution d'Octobre vers l'Extrême orient.

Chine

Il s'installe donc à Harbin en Mandchourie (Chine), où sont réfugiés des milliers d'émigrés de l'ancien Empire russe dont un certain nombre de catholiques.

La congrégation des marianistes polonais où il entrera plus tard est dirigée à Harbin depuis 1928 par le P. Fabian Abrantovitch.

Il est d'abord prêtre à l'église Saint-Stanislas et enseigne dans les écoles polonaises le latin, le russe et le catéchisme.

Il ouvre une crèche, une école pour enfants de familles catholiques pauvres, et construit une petite église, l'église paroissiale Saint-Josaphat, dont il devient le curé en 1924.

Pologne et Biélorussie

 

Couvent des marianistes à Drouïa

 

Le P. Leszczewicz demande à partir pour la Pologne en 1937 et passe par Japon, où il entend parler du P. Maximilien Kolbe, et prend le bateau pour l'Europe qu'il n'a pas vue depuis de nombreuses années. Il se rend à Rome auprès des marianistes polonais qui l'envoient faire son noviciat en Pologne en 1938.

La congrégation des marianistes polonais correspond à ses attentes de congrégation missionnaire moderne.

Il prononce ses vœux en juin 1939 et il est aussitôt envoyé à Drouïa à la frontière de la Pologne et de la Biélorussie bolchévique, où la congrégation a ouvert un lycée en 1923, dirigé depuis 1938 par le P. Kulesza.

En septembre, les Soviétiques envahissent la région. Le lycée des marianistes est fermé et ils sont expulsés de leur maison, mais curieusement les communistes n'arrêtent pas les prêtres et les religieuses qui peuvent en habit laïc poursuivre un apostolat discret en ville.

 

 

Vue de l'église de Rossitsa

Par zedlik — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14991395

 

En juin 1941, il décide de passer de l'autre côté de la frontière au-delà de la Dvina occidentale, après que cette région a été occupée par la Wehrmacht, afin de rouvrir les paroisses qui avaient été fermées par les autorités bolchéviques depuis une vingtaine d'années.

Il s'installe au village de Rossitsa avec des Sœurs de la congrégation des Servantes de Jésus dans l'Eucharistie et un jeune confrère, le P. Georges Kaszyra, et commence un travail missionnaire et pastoral dans les environs.

Peu à peu, les autorités allemandes deviennent méfiantes, craignant le nationalisme biélorusse, favorable à l'URSS.

Ue opération de ratissage, l'opération Winterzauber contre les partisans soviétiques, est prévue en février 1943, mais, prévenu, le P. Leszczewski décide de rester au village.

Des miliciens ukrainiens et lettons poussés à la vengeance contre les partisans soviétiques et encadrés par des soldats SS allemands enferment un millier d'otages des environs dans l'église de la Sainte-Trinité du village dans la journée du 17 février 1943.

Le P. Leszczewski se joint à eux pour les confesser et leur donner les derniers sacrements pendant plusieurs heures, tandis que les Sœurs ou des femmes du village font transmettre quelque nourriture et parviennent à faire sortir certains pères de famille et des adolescents.

Il ne veut pas les quitter malgré la proposition de l'officier allemand et partage leur sort jusqu'au bout.

Des groupes de dix otages environ sont extraits de l'église, enfermés dans des granges environnantes que les miliciens font sauter avec des grenades à intervalles réguliers et d'autres sont fusillés.

Il brûle avec une douzaine de fidèles dans une écurie que les miliciens font sauter dans la nuit du 17 au 18 février.

Le P. Kaszyra connaît le même sort quelques heures plus tard.

Reconnu comme l'un des cent-huit martyrs polonais de la Seconde guerre mondiale, il est béatifié par Jean-Paul II le 13 juin 1999.

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoni_Leszczewicz

 

Bienheureux Antoine Leszczewicz, prêtre et martyr († 1943)

 

Antoine Leszczewicz naquit en 1890 dans la partie polonaise de l'Empire russe, dans la Lithuanie actuelle.

Il étudia dans le seul séminaire diocésain catholique de la partie russe de l'Empire, dans la capitale, Saint-Pétersbourg.

Il fut ordonné en avril 1914 et devint vicaire dans la paroisse polonaise d'Irkoutsk en Sibérie, puis dans d'autres paroisses.

L'Empire était en guerre, et bientôt la révolution bolchévique allait faire disparaître tout un monde.

La Sibérie fut un des centres de la lutte entre Rouges et Blancs et passa des uns aux autres jusqu'à sa chute définitive entre 1919 et 1920.

Il s' enfuit donc par l'Est, jusqu' en Chine, en Mandchourie, où il s'installa parmi la colonie des anciens sujets du tzar à Kharbin.

Kharbin comprenait ( jusqu'à la prise du pouvoir par les communistes chinois en 1949 ) une forte population russe, car elle était un ancien centre industriel et commercial concédé économiquement à la fin du XIXème siècle à la Russie.

Il consacra ses efforts à la paroisse polonaise de Saint-Stanislas et, en 1924, devint curé d' une autre paroisse catholique de Kharbin, celle de Saint-Josaphat, où il fit construire une école paroissiale, un foyer pour enfants pauvres, une infirmerie, etc...

En 1937, il entendit parler des Marianistes polonais et décida de postuler chez eux.

Il reçut la permission de l'administrateur apostolique et du supérieur des Marianistes.

Après 25 ans d'exil, il allait retrouver les paysages de son enfance dans un nouveau pays qu'il ne connaissait pas encore : C'était la nouvelle Pologne renée de ses cendres depuis 18 ans.

Il prit le bateau jusqu'à Tokyo, gagna Rome ( où il reçut la bénédiction papale ) et finalement la Pologne.

Il fit connaissance avec la Congrégation ( fondée au XVIIème siècle ) des Clercs de l'Immaculée Conception de la BVM, ou Marianistes polonais, en pleine expansion depuis sa rénovation en 1910 et la création de maisons en Pologne et aux Etats-Unis.

Il y prononça ses voeux trois mois avant la seconde guerre mondiale...

Il fut nommé dans une paroisse près de Wilno ( qui fut polonaise jusqu'à l'automne, aujourd' hui Vilnius en Lithuanie ).

Mais l'entrée des troupes soviétiques, en septembre 1939, selon les termes de l'accord Ribbentrop-Molotov provoqua l'annexion de cette partie de la Pologne dans l'URSS.

Elle s'intégra à la Lithuanie devenue soviétique...

Le Père Leszczewicz avait été envoyé quelques jours avant l'invasion soviétique par ses supérieurs dans la partie plus au nord de la province à Drouya sur la frontière avec l'URSS où se trouvait un monastère et un noviciat de la Congrégation.

Les Soviétiques confisquèrent les biens de la Congrégation, leur champ et leur bétail, nationalisèrent les écoles, mais curieusement laissèrent les religieux habiter leur maison.

Ils furent soumis à des vexations, mais ne  furent pas arrêtés.

En 1941 les  Allemands chassèrent les Soviétiques, et les religieux ainsi que leurs soeurs Servantes de Jésus-dans-l'Eucharistie purent reprendre leurs activités apostoliques.

S'ouvrait au Nord un champ d'apostolat plus vaste : les anciens territoires soviétiques au Nord de la rivière Dvina.

Les populations locales purent renouer le contact avec leurs proches dont ils avaient été séparés depuis plus de vingt ans par la frontière de l'URSS.

Pour le Père Leszczewski et ses confrères, c'était l'occasion de restaurer les paroisses détruites, et de partir en mission.

Les Allemands avaient chassé l'occupant soviétique ; mais très vite le nouvel occupant allemand, d' abord bien accueilli par les populations, allait par sa brutalité faire basculer les habitants.

Il s' installa donc fin 1941 encore plus au Nord-Est à 30 km, dans la paroisse de Rositza en Biélorussie devenue soviétique en 1918.

Elle était désormais sous administration allemande.

Il fit venir un nouveau confrère polonais d' origine biélorusse, le Père Georges Kaszyra, 16 religieuses Servantes-de-Jésus-dans-l'Eucharisite, deux autres prêtres de la congrégation le Père Félix Czeczott, le Père Wladislaw Lazewski et un séminariste Henry Tomaszewski.

Il avait une grande dévotion envers le Christ-Roi ( dont la fête avait été étendue à toute l'Eglise récemment ), antidote des idéologies meurtrières de ce siècle.

Les Mexicains une dizaine d' années avant et les Espagnols catholiques l' avaient compris aussi dans leur martyre.

Fin 1942, les Allemands intensifièrent leur répression contre ceux qu'ils soupçonnaient d' être communistes.

Une expédition punitive allait s'organiser contre les villageois, les missionnaires partirent sauf six religieuses et  les Pères Leszczewski et Kaszyra.

En février 1943, un détachement venu de Lettonie s'installa à Drouya.

Il comprenait des Ukrainiens, des Estoniens, et des Lettons encadrés par des officiers nazis allemands.

Ils venaient spécialement se venger des partisans communistes qui organisaient des raids à partir des forêts et des marais environnants.

Ils traversèrent la Dvina et ratissèrent tout le secteur, emmenant les suspects et brûlant les maisons.

Ils enfermèrent un millier d' otages de la région dans l'église catholique du bourg laissant en liberté les religieux ; mais les Pères Leszczewski et Kaszyra refusèrent d' être séparés de leurs ouailles.

Ils restèrent avec eux pour les confesser, célébrer des messes et des baptêmes dans l'église.

Les soldats emmenèrent le Père Leszczewicz avec un groupe de douze personnes dans les écuries de l'ancien manoir du lieu qu' ils firent exploser à coups de grenades, le 17 février 1943.

Le Père Kaszyra fut enfermé le lendemain avec une trentaine de prisonniers dans une maison de bois que les Allemands incendièrent.

Il furent béatifiés en 1999 par Jean-Paul II.

Source

 

 

 






 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire