Bienheureuse Marie-Thérèse de Saint Joseph († 1938)

Bienheureuse Marie-Thérèse de Saint Joseph († 1938)

Carmélite

 Image illustrative de l'article Marie-Thérèse de Saint Joseph

Mère Marie-Thérèse de Saint Joseph

 


Marie-Thérèse de Saint Joseph (°1855 - †1938), dans le monde Anna Maria Tauscher van den Bosch, est une religieuse carmélite (d'origine allemande) fondatrice de la congrégation des Carmélites du Divin cœur de Jésus.

Née dans une famille protestante, elle se convertit au catholicisme en 1888 et décide de fonder une congrégation pour venir en aide aux enfants pauvres et orphelins. Après un début difficile, elle voyage dans toute l'Europe et en Amérique pour fonder des établissements. Après la Première Guerre mondiale, elle établit la maison mère de sa congrégation aux Pays-Bas, à Ruremonde, où elle restera jusqu'à son décès en 1938.

Elle est béatifiée en 2006. Sa fête liturgique est célébrée le 20 septembre, ou le 30 octobre pour le Carmel.

Biographie

Enfance

Ana Maria Tauscher van den Bosch est née le 19 juin 1855 dans le village de Sandow, dans la région Brandebourg en Prusse (aujourd'hui la ville s'appelle Sądów et se situe en Pologne). Son père est pasteur luthérien, et sa mère (bien que luthérienne), a un grand amour pour la Sainte Vierge. Ana Maria est baptisée le 24 juillet 1855 par son grand-père paternel, lui aussi pasteur luthérien. Elle a deux autres sœurs plus jeunes : Lisa et Magdalena. Son enfance est heureuse, entourée par sa mère et son père qui lui consacre ses temps libres.

En mai 1862, son père est nommé surintendant en Arnswalde (aujourd'hui ville polonaise), et sa famille déménage dans cette nouvelle ville. Dans cette grande ville, sa mère effectue de nombreuses missions pastorales au côté de son mari (catéchisme, visite des pauvres et des malades). Durant ses visites, sa mère emmène avec elle ses filles, ce qui éveille chez la petite Ana Maria un grand amour pour les plus pauvres. En 1865, son père est envoyé à Berlin. Mais la santé d'Ana Maria commence à décliner, elle doit quitter l'école. Elle n'y revient qu'avec beaucoup d'efforts. En raison de son mauvais état de santé, et pour lui permettre d'étudier, ses parents décident en 1870 de l'envoyer, avec sa sœur Lisa, dans une école religieuse pour jeunes filles située à la campagne. C'est dans ce cadre que l'idée de devenir religieuse commence à poindre chez Ana Maria. L'air plus sain de la campagne et le cadre champêtre aident la jeune fille à guérir rapidement.

En recherche spirituelle

Spirituellement, la jeune fille commence à prendre ses distances avec le luthéranisme : dans son propre collège de jeunes filles, lorsqu'on lui demande si elle est protestante, elle commence à refuser de répondre et indique qu'elle "suit sa propre voie". Lors de discussions avec des pasteurs protestants, qui fréquentent sa famille, certains font remarquer que sa façon de penser est plus proche du catholicisme que du protestantisme. Lors de la fête de Pâques de 1872, son père la fait revenir à la maison pour qu'elle reçoive la confirmation. C'est pour elle un test de fidélité.

Elle passe l'été 1873 chez ses grands-parents. Ceux-ci lui font, à cette occasion, une proposition de mariage qu'elle rejette immédiatement, ce qui provoque la colère du grand-père à son encontre. En 1874, sa mère décède, âgée de 45 ans seulement. La jeune Ana Maria (elle à 19 ans), est profondément affectée par la perte de sa mère. Malgré sa douleur, elle reprend la charge du foyer familial. Cinq ans plus tard, le remariage de son père la libère de cette charge. Elle réalise alors son rêve : constituer une association de jeunes femmes qui se consacreraient à des activités manuelles afin de vendre leurs fabrications pour financer et aider les missions d'évangélisation.

On lui propose le poste de directeur de l'asile de la ville de Cologne, la mission est difficile, en faisant un gros effort elle accepte le poste. Le contact avec les personnes souffrant de troubles psychiques l'amène à cheminer spirituellement et elle décide de se convertir à la foi catholique. Elle est officiellement reçue dans l'Église catholique le 30 octobre 18881. Sa décision de conversion provoque un séisme familial : elle est expulsée de sa maison familiale, mais également de son poste de directrice de l’hôpital psychiatrique de Cologne.

À la suite de sa conversion, elle songe de plus en plus à entrer dans les ordres. La lecture du "Livre de la vie" (autobiographie de sainte Thérèse d'Avila) l'incite à entrer au Carmel, mais son confesseur l'en dissuade, pensant que ce n'est pas sa vocation. Sans emploi et sans logement, Anna Maria erre un certain temps avant de trouver une place dans un jardin d'enfants situé dans un institut religieux. Plus tard elle trouve une nouvelle place de dame de compagnie dans une famille. C'est à cette occasion qu'elle remarque de nombreux enfants traînant dans les rues de Berlin. Ces enfants de travailleurs pauvres italiens sont laissés à eux-mêmes car leurs parents n'ont pas le temps de s'occuper d'eux. Prise de compassion pour ces enfants, elle décide de leur venir en aide, et à cette fin de fonder une congrégation religieuse.

La fondatrice

Les débuts

La congrégation des « Carmélites du Divin cœur de Jésus » est fondée le 2 juillet 1891 ; elle-même prend le nom, en religion, de sœur Marie-Thérèse de Saint Joseph. Les religieuses ont ici une double vocation : contemplative avec des temps de prière et d'oraison comme dans les couvents de carmélites déchaussés, et apostolique par des actions sociales et humanitaires à l'extérieur du couvent, dans les villes et instituts particuliers (écoles, hôpitaux, ...). Dans un premier temps, elle s'oriente vers l'aide aux orphelins, aux enfants pauvres ou abandonnés. Si la congrégation démarre officiellement en juillet, la première maison n'est ouverte que le 1er août. Elle y accueille pour commencer trois enfants. D'autres jeunes filles la rejoignent dans son œuvre à soutenir les plus pauvres. Progressivement, sœur Marie-Thérèse assiste également les personnes âgées, les migrants, ainsi que les travailleurs pauvres qui sont sans abris. À la fin de l'année 1892, elle accueille déjà 72 enfants.

Mais les débuts de sa congrégation sont difficiles : le cardinal Kopp refuse qu'elle porte l'habit de religieuse. Elle finit donc par quitter son pays, recherchant une place pour démarrer sa congrégation. En 1897 elle est reçue à Rome par le général de l'Ordre du Carmel qui l'autorise à ouvrir un noviciat pour sa congrégation (du Divin cœur de Jésus). L'année suivante Mère Marie-Thérèse se rend à Sittard (aux Pays-Bas) pour y établir son noviciat. Celui-ci est ouvert le 2 février 1899 avec 14 jeunes novices. Un second noviciat est ouvert à Maldon (Royaume-Uni) en 1901. En 1903 elle se rend à Rome et dans la ville de Crémone, elle ouvre une maison pour les enfants pauvres dans la demeure de M. Ettore Sacchi. En juin 1904, elle arrive à Rocca di Papa (près de Rome) en Italie, où le Cardinal Satolli l'autorise à s'installer dans une vieille maison. Elle donne alors à cette maison le nom de "Carmel du Divin Cœur de Jésus". C'est dans cette maison que Mère Marie-Thérèse de Saint Joseph et ses premières religieuses prononcent leur vœux religieux le 3 janvier 1906.

Le rattachement au Carmel

En 1897 sa congrégation est admise dans l'Ordre du Carmel, et elle est rattachée à la branche du Tiers-Ordre des Carmes Déchaux. En 1904, à l'occasion de l'inauguration la Maison Mère à Rocca di Papa, la congrégation des Carmélites du Divin cœur de Jésus voit son nom définitivement officialisé.

Expansion de la congrégation

En Allemagne, plusieurs fondations de « Maison de Saint Joseph » sont réalisées avant que mère Marie-Thérèse ne soit autorisée à se rendre sur le sol de l'état allemand. En 1912, elle part en Amérique fonder le « Carmel du Divin Cœur de Jésus ». Alors qu'elle travaille à la fondation de nouveaux établissements sur le continent américain, la Première Guerre mondiale éclate en Europe. Le gouvernement italien exproprie alors la congrégation de sa maison mère à Rocca di Papa, jugeant qu'il s'agit d'un « bien allemand ». En 1920, mère Marie-Thérèse rentre d’Amérique et cherche un lieu pour établir une nouvelle maison mère pour sa communauté. Elle installe l'établissement à Sittard aux Pays-Bas. Elle va y passer les dernières années de sa vie, étant trop malade pour continuer de voyager. À Sittard, elle se consacre à la formation spirituelle des religieuses et rédige les Constitutions de sa congrégation.

Décès et béatification

Mère Marie-Thérèse décède le 20 septembre 1938.

Mgr W. Lemmens ouvre son procès de béatification à Sittard le 2 février 1953. Le décembre 2002, le pape Jean-Paul II déclare Mère Marie-Thérèse de Saint-Joseph vénérable. Le 19 décembre 2005, le pape Benoît XVI approuve le miracle nécessaire à sa béatification et le 13 mai 2006 Mère Marie-Thérèse de Saint-Joseph est béatifiée dans la cathédrale de Ruremonde aux Pays-Bas, par le Cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.

Sa mémoire liturgique est célébrée dans l'Église catholique le 20 septembre, mais dans l'Ordre du Carmel, elle est fêtée le 30 octobre.

La congrégation aujourd'hui

La congrégation est aujourd'hui présente dans le monde entier :

  • en Europe (Autriche, Italie, Pays-Bas, Croatie, Allemagne, Hongrie)
  • en Amérique du Nord (USA, Canada et Mexique)
  • en Amérique du Sud (Nicaragua, Venezuela, Mexique, Brésil)
  • en Afrique (Cameroun, Nigeria),
  • mais également en Russie et en Islande.

Citations

  • « Chaque Carmélite du Cœur Divin de Jésus doit être comme un ange de réconfort et de paix, qui descend des hauteurs du mont Carmel vers des hommes, pleins de douleur et de troubles ».
  • Juste avant sa mort, elle écrit : « Être en mesure de sécher les larmes, de guérir les blessures d'âmes depuis les hauteurs du ciel, ceci est mon ardent désir ».

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se_de_Saint_Joseph

 

Mère Marie-Thérèse de St Joseph (dans le siècle Anna Maria TAUSCHER VAN DEN BOSCH) naît le 19 juin 1855 à Sandow dans le Brandebourg, en Allemagne (actuellement en Pologne). 

Ermanno Tauscher van den Bosch est un pasteur luthérien de Sandow, dans la région du Brandebourg, en Allemagne (actuellement en Pologne).

Sa femme, Maria Paolina est aussi luthérienne, tout en nourrissant un grand amour pour la Mère de Dieu.

C’est pourquoi, en 1855, lorsqu’elle a son premier enfant, une fille, et que le grand-père paternel, lui aussi pasteur, la baptise, le 24 juillet, sa mère tient à l’appeler Anna Maria.

L’enfant s’épanouit dans ce foyer heureux et paisible, qui s’enrichit par l’arrivée de deux autres filles.

En 1862, lorsque la fillette a six ans, le père est nommé pasteur ‘Surintendant’ à Arnswalde.

Dans ce nouveau poste de travail, la vie des parents devient très occupée par différentes activités pastorales et caritatives.

La maman, accompagnée de sa fille aînée, visite les pauvres et les malades, éveillant en elle un grand amour pour le prochain.

Nouvelle mutation du père en 1865 : il est nommé à Berlin, mais cette vie citadine trépidante ne convient pas à la petite ; elle dépérit et doit parfois interrompre l’école.

Ses parents envoient les deux aînées, Anna Maria et Lisa, dans une maison d’éducation à la campagne, chez “les Frères Moraves” (descendants des Hussites).

La ferveur qui anime certains de ces Frères fait naître en elle le désir de devenir ‘Sœur’.

Par ailleurs, au grand air, sa santé se rétablit et elle devient une jeune fille ouverte et appréciée de tous, mais inaccessible à la flatterie.

À Pâques de l’année 1872, son père décide de la faire revenir pour sa confirmation, ce qui constitue pour elle une grande épreuve, car sans le dire explicitement, elle a toujours ressenti – et cela de plus en plus – une grande incompatibilité avec le luthéranisme.

Plus d’une fois, quand on lui demande quelle est sa religion, spécialement au pensionnat, elle reste sur la réserve, répondant qu’elle a sa religion personnelle.

D’ailleurs, quand des pasteurs qui fréquentent la maison paternelle discutent avec elle, ils lui disent qu’elle a un esprit catholique.

Autre difficulté : en 1873, on lui fait une proposition de mariage qu’elle repousse d’emblée, déclenchant la colère de son grand-père paternel, qu’elle aime pourtant beaucoup.

L’année suivante, elle a la grande douleur de perdre sa chère maman qui meurt prématurément à l’âge de 45 ans, et Anna-Maria doit assurer la charge de maîtresse de maison, jusqu’au remariage de son père cinq ans plus tard.

Libre dès lors de ses activités, elle réalise un rêve ancien en constituant un groupe de jeunes filles qui confectionnent des objets, mis en vente au profit des missions.

Puis on la nomme directrice d’une maison d’aliénés à Cologne ; elle accepte ce poste comme un sacrifice offert à Dieu.

Cependant, c’est parmi ces handicapés mentaux qu’elle trouve la pleine révélation de la vérité catholique après laquelle elle a toujours aspiré.

Elle se convertit publiquement le 30 octobre 1888 en faisant profession de foi catholique dans une église de Cologne, mais sans prononcer d’abjuration, parce qu’elle n’a jamais appartenu librement, “pas même une heure”, à l’église luthérienne.

Le désir de se consacrer à Dieu se fait de plus en plus insistant.

Là-dessus, elle lit l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila.

Elle pense alors au Carmel, mais son confesseur lui dit que sa voie n’est pas d’entrer dans un carmel classique déjà existant.

Après réflexion, elle comprend qu’il lui faudrait un carmel sans clôture.

Cela lui permettrait, après avoir contemplé, de mettre en pratique cette contemplation en assistant les enfants pauvres.

Sa conversion ne s’est pas faite sans déchirement car son père refuse désormais de la recevoir.

Elle est licenciée de son poste de directrice et elle erre quelques temps sans travail, jusqu’au jour où elle trouve une place de ‘dame de compagnie’ dans une famille berlinoise.

Là, en se promenant dans la ville, elle est choquée au spectacle de tous ces enfants, surtout italiens, qui, après un travail harassant, traînent dans les rues sans aucun soutien de la part des adultes.

En pensant à eux, elle veut fonder une communauté qu’elle appelle “Sœurs Carmélites du Divin Cœur de Jésus”, et pour les enfants, elle crée près de Berlin, un premier refuge auquel elle donne ce nom suggestif : “Maison pour les sans maison” (2 juillet 1891).

Épreuve aussi du côté catholique, puisque le cardinal Kopp, évêque de Breslau, lui interdit de porter l’habit religieux.

Finalement, elle se rend en Hollande, où, en 1897, le général des Carmes Déchaux lui fait parvenir son admission dans la famille carmélitaine.

Là elle crée des maisons, notamment à Sittard où elle établit un premier noviciat.

Tous ces établissements sont appelés “Maison de Saint Joseph”, car en bonne fille de Thérèse d’Avila, Anna Maria met toutes ses fondations sous sa protection.

Puis elle va pour la première fois à Rome en 1903.

Elle crée un maison italienne à Crémone et en 1904, un cardinal lui donne la permission d’acheter à Rocca di Papa une pauvre maison, pour en faire la Maison mère de sa nouvelle Congrégation.

C’est le début officiel du “Carmel du Divin Cœur de Jésus”.

Avec ses compagnes, elle émet ses premiers vœux religieux, le 3 janvier 1906.

Elle devient Sœur Marie Thérèse de Saint Joseph. Le même jour, 50 postulantes prennent l’habit.

Le charisme des sœurs – contemplation qui se traduit ensuite en actions – doit développer en elles une charité ouverte à tous.

La fondatrice leur dit : « Nous ne devons pas nous contenter d'être seulement tabernacle, habitation de Dieu, mais instruments de Dieu dont le Divin Sauveur puisse se servir pour le salut des âmes ».

Apostolat qui ne se limite pas seulement aux enfants ; elles se doivent aussi d’accueillir les fils de l'Église qui ont perdu le vrai chemin et ceux qui sont en quête de consolation.

« Chaque Carmélite du Divin Cœur de Jésus doit, comme un ange de réconfort et de paix, descendre des hauteurs du Carmel vers les hommes chargés de douleurs et sans paix ».

Les Sœurs essaiment jusqu’en Amérique.

La maison mère italienne de Rocca di Papa est expropriée par le gouvernement après la première guerre mondiale, sous prétexte qu’elle est propriété allemande.

Noviciat et maison mère se replient donc sur Sittard (Pays-Bas).

À la fin de sa vie, Mère Marie-Thérèse, atteinte dans sa santé, peut de moins en moins voyager et reste à Sittard où elle s’occupe de la formation des jeunes sœurs et des affaires de la Congrégation, notamment en rédigeant les Constitutions.

De plus en plus s’aiguise en elle la nostalgie du retour vers la Maison du Père.

Elle y parvient sereinement le 20 septembre 1938.

 

Béatification : 13.05.2006  par Benoît XVI
Cérémonie à Roermond (Pays-Bas) présidée par le Card. José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints

 

Fête : 20 septembre.

Source

 

 

 







 

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