Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta († 1964)

Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta († 1964)

Religieuse Zaïroise

 

Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta († 1964)

 

La petite Nengapeta naît en 1941 à Wamba, dans l'angle Nord-Est du Congo, à mi-chemin entre Kisangani et les frontières soudanaise et ougandaise.

Son nom signifie : "la fécondité fait envie". On y adjoignit le nom de sa sœur aînée, Anuarite, "celle qui se rit de la guerre".

Le pays est en guerre, en effet. Le Congo était alors colonie belge et sa "Force Publique" portait des coups sévères aux Italiens et aux Allemands, en Ethiopie et en Egypte.

C'est ainsi que le Père d'Anuarite, Amisi Batiboko, arrive jusqu'en Palestine.

De là il écrit à sa femme, Isude, de se faire baptiser.

Elle est bientôt chrétienne, avec ses filles. Anuarite s'appelle maintenant Alphonsine.

Mais après son retour, Amisi ne se fera pas baptiser, et même il va quitter sa femme qui élèvera seule ses six filles.

Anuarite suit l'école chez les Sœurs et dés le primaire elle veut être elle-même religieuse.

A la fin de sa 5e année scolaire, sans rien dire, elle embarque dans le camion qui conduit les aspirantes aux couvent, et sa maman accepte cette vocation.

Elle continue ses études, commence à enseigner, se dévoue notamment au sein de la Légion de Marie.

En 1958, elle entre au noviciat et le 5 août 1959 elle fait sous le nom de Marie-Clémentine ses voeux temporaires, qu'elle renouvellera régulièrement.

En 1960 le pays est indépendant et l'année suivante la jeune congrégation de la "Jamaa Takatifu" (Sainte Famille) est assez mûre pour que les Sœurs de l'Enfant-Jésus de Nivelles laissent leurs anciennes élèves la diriger.

Anuarite s'efforce avec grand succès de surmonter les difficultés de la vie communautaire, dans ses emplois d'enseignante, de cuisinière et de sacristine. Elle a l'estime de ses supérieures.

En 1964, toute l’Afrique se réjouit de la canonisation des martyrs de l’Ouganda par Paul VI, qui fait de leur martyre un exemple pour tous.

Anuarite va le suivre. Elle est alors en communauté à Bafwabaka, non loin de Wamba, et c'est là qu'elle est happée par les terribles événements qui ravagent le pays.

Le 29 novembre à midi les rebelles Simba, partisans de Lumumba, envahissent la maison et dans l'après-midi emmènent les trente-quatre religieuses dans leur camion.

Pendant trois heures elles assistent aux pillages des bandits et entendent leurs chants obscènes d'ivrognes.

Elles récitaient le chapelet et arrivèrent sans autre dommage à Ibambi où l'on passa la nuit.

Toute la journée du 30 novembre fut consacrée à aller jusqu'à Isiro, à 70 km d'Ibambi.

La pression était de plus en plus forte sur les Sœurs.

Le soir, au cours de leur transfert par petits groupes d'une maison à une autre, un colonel, Ngalo, cherche à retenir Anuarite et lui déclare qu'il veut la prendre pour femme.

Aidée par sa supérieure générale, celle-ci finit par rejoindre les autres, après qu'elles aient toutes deux été frappées et insultées.

Un autre colonel, Olombe, voulut ensuite ramener Sœur Anuarite chez Ngalo en prenant une autre Soeur pour lui-même ; elles refusèrent de rester dans la voiture où il les faisait entrer de force.

Il se mit à les frapper avec la crosse d'un fusil. Les deux Soeurs furent bientôt évanouies à terre.

Effrayés par la fureur de leur chef, les Simba présents dissimulèrent son fusil.

Il donna l'ordre de transpercer Anuarite à coups de baïonnettes, disant de viser le cœur.

Puis lui-même tira un coup de pistolet.

Apprenant que le forcené voulait les tuer toutes, les Sœurs entonnèrent le Magnificat.

Après avoir encore assommé une religieuse, le colonel dit aux Sœurs d'emporter le corps d'Anuarite dans la maison.

Elle cessa de respirer le premier décembre vers une heure du matin.

Les autres Sœurs sans connaissance furent emmenées par les Simba à l'hôpital.

Le lendemain, impressionnés, ils raccompagnèrent les Sœurs chez elles à Bafwabaka.

Quelques jours plus tard les parachutistes belges sautaient sur Kisangani (alors Stanleyville) pour libérer les Européens otages des rebelles, ce qui contribua à mettre fin à la guerre.

On retrouva le corps d'Anuarite dans une fosse commune ; il fut formellement identifié grâce à une statuette de la Sainte Vierge que la jeune Sœur avait réussi à cacher sur elle.

Jean-Paul II vint lui-même à Kinshasa pour béatifier Soeur Anuarite le 15 août 1985. Entre-temps, Amisi était revenu chez Isude.

Source


Image illustrative de l’article Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta

Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite



Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta dite aussi Anuarite du Zaïre ou Sœur Clémentine Anuarite (ou encore Anoalite en lingala), née en 1939 et morte (assassinée) en 1964, est une religieuse congolaise des sœurs de la Sainte-Famille.

Elle est morte 'martyre de la pureté'.

Biographie

Née dans une famille de tradition animiste, Alphonsine Nengapeta est baptisée à l'âge de deux ans en même temps que sa mère.

Malgré l'opposition de celle-ci, elle entre à seize ans dans la Congrégation zaïroise des Sœurs de la Sainte-Famille ; elle fait sa profession religieuse sous le nom de sœur Marie-Clémentine.

Après avoir enseigné aux petits enfants, elle est élève à l'École normale lorsqu'éclate la rébellion Simba ("Lions") contre le gouvernement.

Des rebelles se saisissent d'elle et des autres religieuses. Leur chef veut abuser d'elle ; exaspéré par son refus et sa résistance, il lui transperce le cœur de sa lance.

Sœur Anuarite pardonne à son assassin avant de mourir : « Je te pardonne parce que tu ne sais pas ce que tu fais. »

Béatification et fête

Sœur Marie-Clémentine a été béatifiée à Kinshasa par le pape Jean-Paul II le 15 août 1985 lors de son voyage au Zaïre (alors le nom de la république démocratique du Congo).

À cette occasion, elle a été déclarée martyre de la pureté, et le pape s'est associé au nom de l'Église au pardon accordé au meurtrier par la sœur : l'assassin était présent dans la foule.

Liturgiquement, l'Église catholique la commémore le 1er décembre.

Les grandes étapes du processus de béatification :

  • 1964, le 1er décembre, martyre et mort de la Sœur Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta ;
  • 1965, le 16 juillet, exhumation du cimetière de Dingipili, identification et toilette funèbre ;
  • 1965, le 17 juillet, deuxième inhumation au cimetière de Kinkole et début de dévotion ;
  • 1972, adresse d’une supplique à Rome pour examiner la cause ;
  • 1977, le 14 avril, autorisation d’introduire la cause ;
  • 1978, le 13 janvier, début du procès de béatification de béatification à Rome à la demande de l’évêque Uma Arakayo, le Père Esposito est le postulateur de sa cause de Béatification ;
  • 1978, les tribunaux des curies de Kisangani, Malignes-Bruxelles et de Kinshasa ;
  • 1978, le 1er décembre, deuxième exhumation et troisième sépulture. Translation dans la cathédrale Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus d’Isiro ;
  • 1980, le 9 mai, décret sur la révision des écrits de la servante de Dieu ;
  • 1982, le 12 février, décret sur la validité juridique du procès ;
  • 1983, la prise de position au sujet du martyre ;
  • 1984, le 21 février, assemblée des Consulteurs théologiens ; le 25 avril, congrégation ordinaire des cardinaux ; le 2 juin, le Pape ordonne le décret sur le martyre de la Sœur Anuarite ; le 9 juin, publication du Décret ;
  • 1985, Jean-Paul II la proclame Bienheureuse le 15 août 1985, à Kinshasa.

Sa fête a été fixée au 1er décembre, jour anniversaire de son martyre.

Hommage

  • La cathédrale du diocèse de Kenge porte son nom.
  • Le sanctuaire Bienheureuse-Anuarite, un sanctuaire national reconnu comme tel par la Cenco, lui est dédié à Isiro.
  • Au Burundi voisin, les Scouts de Kiganda (au centre du pays) en ont fait leur patronne.

Source :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Cl%C3%A9mentine_Anuarite_Nengapeta

En savoir plus :

http://www.dacb.org/stories/demrepcongo/f-anuarite_mc.html

http://nengapetacatholique.info/

 







 

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