Bienheureuse Elia de saint Clément († 1927)

Bienheureuse Elia de saint Clément († 1927)
religieuse Carmélite italienne


Bienheureuse Elia de saint Clément, religieuse Carmélite italienne († 1927)


Teodora (Dora) est la troisième fille de Giuseppe Fracasso, maître-peintre et décorateur de bâtiments, et de Pascua Cianci.

Elle naît le 17 janvier 1901 à Bari, capitale des Pouilles, en Italie.

Elle est baptisée par un oncle prêtre et confirmée dès 1903, selon une coutume de l’époque, par l’archevêque du diocèse de Bari.

La maman a eu neuf enfants dont trois sont morts en bas âge.

Les deux époux sont des modèles de vie chrétienne dans l’éducation de leurs enfants.

En 1905, la famille déménage, et dans le jardin de la nouvelle maison, la petite, âgée de 4 ou 5 ans, a la vision d’une belle dame qui se promène entre des lis.

La Dame cueille un petit lis et le serre contre son cœur. Dora en parle à sa maman qui lui explique : « Tu as vu Marie, la Mère du ciel ».

À partir de ce moment là, Dora prend la décision d’être moniale.

On la place dans un jardin d’enfants tenu par des religieuses dominicaines.

Là, elle fait une sérieuse préparation à sa première communion prévue pour le 8 mai 1911.

La veille, elle rêve à la Servante de Dieu Thérèse de l’Enfant-Jésus (qui sera canonisée en 1925, et qui avait fait aussi sa première communion un 8 mai, en 1884).

Thérèse lui prédit : « Tu seras moniale comme moi ».

Et elle l’appelle par ce qui deviendra son nom : “Sœur Elia”.

Elle lui annonce que, comme la sienne, sa vie sera très courte. 

Teodora appelle dorénavant Thérèse “ma très chère Amie du ciel”.

Dans son école, Dora fréquente aussi un atelier de couture et de broderie.

Elle fait partie d’une association pieuse dédiée à la bienheureuse Imelda Lambertini, (enfant dominicaine, appelée la “Fleur de l’Eucharistie”, morte à treize ans, en 1333) ; puis elle adhère à la ‘Milice Angélique de Saint Thomas d’Aquin’. 

Teodora réunit des compagnes dans sa petite chambre pour prier, lire l’évangile et des vies de saints, notamment “L’histoire d’une âme” de la petite Thérèse.

Avec une précocité surprenante, elle fait preuve d’un zèle apostolique qui se traduit envers les ouvriers de l’atelier dirigé par son père, qu’elle assiste lorsqu’ils sont malades, confectionnant des petits présents pour les nouveaux-nés, donnant des leçons de catéchisme.

Ce comportement et sa bonne influence sur les autres enfants attirent l’attention d’une de ses maîtresses, et son confesseur l’oriente vers le Tiers-Ordre dominicain, où elle est admise comme novice le 20 avril 1914 et elle fait profession le 14 mai 1915, avec dispense d’âge.

Les malheurs de ce temps de guerre (1914-1918) sont pour elle l’occasion d’intensifier son apostolat.

En 1917 un nouveau confesseur et directeur de conscience jésuite l’oriente vers les carmélites.

En 1918, elle fait une première visite au carmel saint Joseph de Bari et, pendant l’année 1919, elle se prépare avec ardeur à y entrer, ce qui se réalise le 8 avril 1920.

Le 24 novembre de la même année, elle prend l’habit avec le nom de sœur Elia de saint Clément.

S’ensuivent les premiers vœux le 4 décembre 1921, et les vœux solennels le 11 février 1925.

Dès le début, sa vie religieuse a été difficile, mais l’épreuve la plus dure a suivi sa nomination comme formatrice au métier à tisser du pensionnat attenant au carmel.

Elle est compréhensive et pleine de bonté pour les jeunes filles dont elle s’occupe, mais la sœur directrice est pour la méthode autoritaire et regarde d’un mauvais œil la méthode de sœur Elia ; au bout de deux ans, elle finit par la faire écarter.

La sœur, désormais, passe la plus grande partie de son temps en cellule à effectuer des travaux de couture.

Heureusement, la Mère Prieure du carmel lui garde sa confiance et elle reçoit aussi un grand réconfort du Procureur Général des Carmes, le Père Hélie, avec lequel elle entretient une correspondance.

Elle écrit entre autre : « Je compris que pour conduire les âmes à Dieu, il n’était pas nécessaire d’accomplir de grandes œuvres, plus encore, c’était même l’immolation de toute ma personne que me demandait le bon Jésus… »

En janvier 1927, elle a une forte grippe qui la laisse très affaiblie, avec des maux de tête pour lesquels elle ne prend pas de calmants.

Elle avait prédit : « Je mourrai un jour de fête ».

Effectivement, le 21 décembre de la même année, son état s’aggrave et, la veille de Noël, le médecin diagnostique une méningite, mais ne juge pas la situation alarmante.

Pourtant, le lendemain, jour de Noël, sœur Elia de saint Clément s’éteint à midi.

Ses funérailles sont célébrées le jour suivant par l’archevêque de Bari.

Sœur Elia a souvent été appelée “la petite sainte Thérèse d’Italie.”

Béatification : 18 mars 2006  par Benoît XVI

Célébration à Bari présidée par le Card. José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints
Homélie de Mgr Francesco Cacucci, archevêque de Bari-Bitonto.

Fête: 29 mai.
En savoir plus :




 image illustrative de l’article Élie de Saint Clément
Photo de la Bienheureuse lors de sa béatification


Elie de Saint Clément (°1901 - †1927), dans le monde Teodora Fracasso, est une religieuse carmélite italienne née et décédée à Bari.

Très pieuse dès l'enfance, elle souhaite rentrer dans les ordres très jeune mais hésite plusieurs années ne sachant vers quelle congrégation elle se sent appelée.

Adolescente, elle se tourne vers le Tiers-Ordre dominicain, mais finalement entre au Carmel.

Elle effectue des travaux de broderie et mène une vie discrète.

Elle succombe à une méningite le 25 décembre 1927.

Elle est béatifiée en 2006.

Sa fête liturgique est célébrée le 29 mai.

Biographie

Enfance

Teodora Fracasso est la troisième enfant de Giuseppe Fracasso et de Pascua Cianci.

Elle est née à Bari le 17 janvier 1901, et baptisée quatre jours après sa naissance.

Elle est confirmée en 1903 par l'archevêque du diocèse, Mgr Giulo Vaccari ; elle fait sa première communion le 8 mai 1911.

La famille compte neuf enfants, dont quatre décèdent en bas âge.

Les frères et sœurs sont Prudence et Anna (ses ainées), Domenica et Nicolas (ses cadets).

Son père est maître peintre et décorateur de bâtiments, sa mère s’occupe du foyer familial.

Les deux parents jouissent d’une réputation de bons chrétiens.

La famille qui habite sur la place Saint-Marc, déménage en 1905 dans la rue Piccinni pour s'installer dans une maison avec jardin attenant.

Teodora poursuit ses études jusqu’à la troisième classe élémentaire au jardin d’enfants des sœurs Stimmantine.

Après ses études, elle fréquente un atelier de couture et de broderie dans l'institut des religieuses.


Son cheminement spirituel

La jeune Teodora devient membre de l'Association de la bienheureuse Imelda Lambertini.

Plus tard elle intègrera la Milice Angélique de Saint Thomas d’Aquin.

En plus de ces dévotions, elle réunit régulièrement ses amies dans sa petite chambre pour prier et méditer ensemble (en particulier le chapelet), lire l’Évangile, les Maximes Éternelles, L'Imitation de Jésus-Christ, la vie des saints et particulièrement l’autobiographie de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : Histoire d'une âme.

Une des enseignantes (sœur Angelina Nardi) remarque le bon comportement de la jeune Teodora, ainsi sa bonne influence sur ses compagnes.

Si Teodora pressent un appel à une vocation religieuse, son orientation reste encore indéfinie pour elle.

Sur les conseils de son directeur spirituel, le Père Pietro Fiorillo, elle se tourne vers le Tiers-Ordre dominicain.

Elle y est admise comme novice le 20 avril 1914 sous le nom d’Agnès.

Le 14 mai 1915 elle fait sa profession (avec une dispense spéciale du fait de son jeune âge).

Durant les années la première Guerre mondiale, Teodora développe une activité caritative et apostolique dans son entourage : dans l'atelier dirigé par son père elle assiste les ouvriers lorsqu'ils sont malades, elle confectionne des petits présents pour les nouveau-nés, donne des leçons de catéchisme aux enfants des ouvriers.

Vers la fin de l'année 1917, le père jésuite Sergio Di Goia devient son nouveau confesseur.

Un an plus tard, ce père l’oriente, ainsi que son amie Claire Bellemoune, vers le Carmel Saint Joseph situé à Bari, dans la rue De Rossi.

Les deux jeunes filles vont y faire une première visite en décembre 1918.

En 1919, Teodora fait une longue et intense préparation spirituelle en vue de son entrée au couvent.


Le Carmel

Teodora entre au couvent le 8 avril 1920.

Sa prise d'habit se déroule le 24 novembre 1920, elle prend le nom de sœur Elie de Saint Clément ((it) Elia di san Clemente).

Ses premiers vœux sont prononcés le 4 décembre 1921, elle prononce ses vœux solennels le 11 février 1925.

En 1922, le Procureur Général de l’Ordre des Carmes Déchaux (le père Elie de Saint Ambroise) effectue une visite du couvent et rencontre la jeune novice.

À la suite de leur rencontre, ils établissent une importante correspondance qui soutiendra la carmélite lors des différentes épreuves.

Très vite, la jeune carmélite rencontre de nombreuses difficultés.

Le plus difficile débute au printemps 1923 lorsque la mère prière Angelica Lamberti la nomme formatrice au métier à tisser dans le pensionnat pour jeunes filles attenant au Carmel.

La directrice du pensionnat, sœur Colombe du Saint-Sacrement, pourvue d’un caractère autoritaire et sévère ne voit pas d’un bon œil l'attitude de sœur Elie, pleine de bonté et de gentillesse, envers ses élèves.

La directrice renvoie sœur Elie après seulement deux années de travail (certaines biographies indique que le motif de son renvoie fut la jalousie de sa supérieure).

Sœur Elie reste donc dans son couvent et passe une grande partie de la journée dans sa cellule, réalisant les travaux de couture qu’on lui confie.

Malgré cet incident, la Mère Prieure du couvent continue de lui vouer une grande estime.

En 1927, elle est nommée sacristine du couvent.

En janvier 1927, la bienheureuse Elie est touchée par une forte grippe qui la laisse très affaiblie.

À partir de cette date, la sœur Elie commence à souffrir de fréquents maux de tête dont elle ne se plaint pas et qu’elle supporte sans prendre de médicament.

 

Maladie et décès

Le 21 décembre 1927, quelques jours avant Noël, sœur Elie commence à souffrir d’une forte fièvre ainsi que d’autres symptômes.

On pense qu’il s’agit de malaises ordinaires; mais sa condition de santé se fait chaque jour plus préoccupante.

Le 24 décembre, elle reçoit la visite du médecin qui bien qu'ayant diagnostiqué une possible encéphalite ou méningite, ne considère pas la situation clinique comme étant particulièrement grave.

C’est pourquoi ce n'est que la matinée suivante que deux médecins sont appelés pour une contre expertise.

Ceux-ci constatent une situation médicale irréversible.

Sœur Elie de Saint Clément s’éteint à midi le 25 décembre 1927, comme elle l'avait annoncée quelque temps avant : « Je mourrai un jour de fête. ».

Ses funérailles sont célébrées le jour suivant par Mgr Augusto Curi, archevêque de Bari.

Une foule importante de gens viennent visiter la dépouille mortelle de la carmélite, et assistent à ses funérailles.

 

Béatification et fête

Sa béatification est prononcée par l'évêque de Bari, Mgr Francesco Cacucci (avec l'accord du pape Benoît XVI) le 18 mars 2006 à dans la cathédrale de Bari.

Elle est la première habitante de la ville de Bari à être béatifiée.

Étant décédée le 25 décembre, jour de la solennité de la Nativité, sa fête a été déplacée dans le calendrier liturgique, et sa mémoire est célébrée le 29 mai.

 

Spiritualité

Sa grande proximité spirituelle avec Thérèse de Lisieux, et les similitudes de vies (toutes deux entrent au carmel très jeunes, et y meurent après quelques années), l'ont fait surnommée La petite Thérèse d'Italie.

Sa grande dévotion pour l'Eucharistie débute dès son enfance et se poursuit toute sa vie : lors de ses dernières années elle compose des poésies pour l'Époux présent dans l'Eucharistie.

À sa famille et amis, elle indique le bonheur dont elle jouit lorsqu'elle cherche à plaire à son Aimé : « Le Bon Dieu est pour moi une tendre mère ».


Citations

  • « Seule aux pieds de mon Seigneur crucifié, je le regardai longuement et en ce regard, je vis qu’il était toute ma vie. »
  • « Lorsque Jésus-Hostie descend dans mon cœur, je revois en lui mon cher Papa, et quelquefois aussi pendant mon sommeil, je vois en songe ma chère maman bien-aimée qui, me serrant sur son cœur, me couvre de baisers. J'entends encore résonner dans mes oreilles ta très douce voix. »
  • « Je compris que pour conduire les âmes à Dieu, il n'était pas nécessaire d'accomplir de grandes œuvres, c'était l'immolation de toute ma personne que me demandait le bon Jésus. ».
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