Théologie catholique

Théologie catholique



La théologie catholique est l'écoute, l'analyse, l'interprétation, l'explicitation et l'étude méthodique de la Révélation par un sujet croyant catholique qui, d’une manière rationnelle, veut approfondir l’intelligence de la foi.

La formule de saint Anselme pour définir la théologie est fides quaerens intellectum (la foi qui cherche l'intelligence). Ainsi, dans le catholicisme, le théologien explore rationnellement le mystère chrétien sur la base des données de la révélation chrétienne.

"Dieu est Amour" : cette affirmation johannique (1Jn4,8) marque le centre et l'achèvement de tout discours théologique et de toute connaissance que nous puissions avoir de Dieu. « Dieu n’est pas solitude infinie, mais évènement d’amour… ». Dieu est par essence Amour, Relation, et cela est possible car il est un Dieu en trois Personnes (Père, Fils et Esprit Saint), qui sont cette éternelle communication d'Amour. C'est le Mystère de la Trinité (Un Dieu en trois Personnes),"Mystère central de la Foi", "source" et "lumière" de tous les autres mystères.

Par essence donc, Dieu est Don de Soi, Autocommunication, Relation, éternel évènement d’Amour. Ce Mystère ne nous est pas extérieur : il est également directement celui de notre insertion même dans le mystère du Christ (insertion qu'il rend possible), et par Lui en Dieu. Le Mystère de la Trinité ouvre donc intrinsèquement sur le mystère de notre Salut. En découlent donc tous les mystères de la Foi : la Création, la Révélation, l'Incarnation et la Rédemption, l'Église et les sacrements du salut, les fins dernières et la récapitulation de toute chose en Dieu, par le Christ, dans l'Esprit Saint.

La Théologie catholique trouve donc dans le Mystère Trinitaire son fondement, son principe, sa fin, et son unité.

 

Bref rappel historique

Dans les premiers siècles de l'Église, la doctrine chrétienne a été élaborée par les Pères de l'Église. Aujourd'hui, l'étude des textes des Pères de l'Église s'appelle la patristique.

Jusqu'au XVe siècle inclus, la théologie et la philosophie étaient très intimement liées. Dans l'école scolastique, l'une des branches de la philosophie était la métaphysique générale, la théologie étant aussi appelée la métaphysique spéciale. La réconciliation du christianisme et de la philosophie d'Aristote par saint Thomas d'Aquin (philosophie première) au XIIIe siècle se forgea autour de cette ligne de force.

Sur l'histoire de la théologie catholique jusqu'à la Réforme, on peut consulter :
  • Histoire du christianisme
  • Théologie chrétienne
  • Scolastique
  • Philosophie médiévale

Au Moyen Âge, on peut remarquer l'importance que prit la théologie de la Lumière dans le mouvement de Renaissance du XIIe siècle, que décrit bien l'historien Georges Duby.

La scolastique entra dans une phase de décadence à partir de la Renaissance, qui s'accéléra aux XVIIe et XVIIIe siècles. Même si les méthodes de raisonnement logique de la scolastique, héritées d'Aristote, étaient élaborées, la lourdeur des organisations et leur incapacité, dans le contexte de ces époques, à prendre en compte les observations scientifiques et les résultats des expériences, entraînèrent la disparition de cette école à la Révolution française.

À la même époque, de nombreux philosophes firent des travaux en logique (voir logique de Port-Royal), en métaphysique, en morale, et introduisirent des modifications profondes dans les mentalités et les structures sociales, qui eurent même un impact sur la langue. Le théologien marquant de l'époque est Blaise Pascal.

 

Renouvellement de la théologie

L'image de la théologie reste souvent attachée, dans les représentations collectives, aux dogmes. Si cette fonction existe effectivement lorsqu'il s'agit d'enseigner ou de défendre les principes fondamentaux de la foi catholique (incarnation, rédemption, trinité…), la théologie s'est ouverte au XXe siècle à des domaines extrêmement diversifiés.

Les profondes transformations de la société depuis la révolution industrielle au XIXe siècle ont nécessité un renouvellement de la théologie (voir aussi Révolution copernicienne, qui présente maintenant les caractéristiques suivantes :
  • le retour aux sources des textes anciens, qui s'est fait en parallèle avec les autres familles chrétiennes depuis le concile Vatican II,
  • l'œcuménisme et le dialogue interreligieux,
  • une ouverture sur le monde, que l'on ressent davantage depuis Vatican II.

La théologie est aussi une discipline plus autonome par rapport à la philosophie, même si toutes deux se nourrissent mutuellement.

On peut éventuellement rencontrer des conflits entre certains rares théologiens et le magistère. Au XXe siècle, plusieurs théologiens ont agi en libre-penseurs théologiques et ont été condamnés par les congrégations vaticanes. Ces dissidents incluent notamment Hans Kung, Charles Curran et Leonardo Boff.







 

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