Saints Abdon et Sennen

Saints Abdon et Sennen
 Martyrs à Rome

Saints Abdon et Sennen. Martyrs à Rome


Saints Abdon et Sennen, ou encore Abdo, Abdus, et Sennès, Senoux, Sennis, Zennen selon les premiers calendriers et martyrologes, sont deux martyrs chrétiens de l'Église catholique romaine et de l'Église orthodoxe.

Ils sont célébrés le 30 juillet.

 

Hagiographie

Historiquement, on ne connait que très peu de choses sur ces saints : leurs noms, qu'ils étaient martyrs, et qu'ils furent enterrés un 30 juilletdans le Cimetière de Pontien sur la Via Portuensis.

Leurs Actes, écrits pour la plupart au début du neuvième siècle, les décrivent comme des Perses martyrs sous Dèce, aux alentours de l'an 250, et contiennent plusieurs explications fictives à propos de la raison et de l'occasion de leur venue à Rome ainsi que de la nature de leur tourments.

Ils relatent que leurs corps furent ensevelis par un sous-diacre, Quirin, puis plus tard transférés sous le règne de Constantin au Cimetière de Pontien sur la route vers Porto, près des portes de Rome.

Une fresque trouvée sur le sarcophage supposé contenir leurs restes, les représente recevant du Christ des couronnes.

Selon Martigny, cette fresque date du septième siècle.

Plusieurs villes, notamment Florence et Soissons, revendiquent la possession de leurs corps, mais les Bollandistes affirment que ceux-ci reposent à Rome.

L'Abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech possède un mystérieux sarcophage, appelé Sainte Tombe, qui aurait reçu les reliques d'Abdon et Sennen ramenées depuis Rome par l'abbé Arnulphe.

 

La Légende de Saint Abdon et Saint Sennen

Selon La Légende Dorée :
« Abdon et Sennen souffrirent le martyre sous l'empereur Dèce, car cet empereur, puissant à Babylone et dans d'autres provinces, y trouva des chrétiens qu'il ramena avec lui à Cordoue, où il les fit périr dans divers supplices.
Et deux princes du pays, Abdon et Sennen, recueillirent les corps de ces martyrs et les ensevelirent avec honneur.
Décius les envoya à Rome chargés de chaînes, et ils furent amenés devant le sénat et devant l'empereur, et on leur dit que s'ils voulaient sacrifier, on leur rendrait leurs États, sinon, qu'ils seraient livrés aux bêtes.
Ils restèrent fermes, et ils crachèrent au visage des idoles ; et on les conduisit au cirque, où l'on lâcha deux lions et quatre ours.
Et ces animaux ne leur firent aucun mal ; au contraire, ils se mirent à les protéger.
Alors on perça les martyrs à coups d'épée, et, après leur avoir lié les pieds, on les traîna et on les jeta près du temple du Soleil.
Et, après qu'ils y eurent demeuré trois jours, le sous-diacre Quirin les recueillit et les ensevelit dans sa maison.
Ils souffrirent vers l'an du Seigneur deux cent cinquante-trois.
Au temps de Constantin, il fut révélé où étaient leur corps, et ils furent transportés dans la ville de Pontien, où le Seigneur confère, par leur ministère, de grandes grâces au peuple. »

 

Abdon et Sennen en Catalogne



Saints Abdon et Sennen. Martyrs à Rome
La Sainte Tombe à Arles-sur-Tech

La légende postérieure a trait à l'épopée des reliques d'Abdon et Sennen.

Aux alentours de l'an mil, la région d'Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales) était en proie à des calamités sans fin, orages, grêle, et était hantée de créatures féroces, mi-bêtes sauvages, mi-démons, les simiots, qui terrorisaient les populations.

Le prieur du monastère Sainte-Marie, l'abbé Arnulphe, décida de se mettre sous la protection de reliques de saints.

Il partit pour Rome et, après bien des péripéties, revint avec les restes d'Abdon et de Sennen dans une barrique (le barillon) rempli d'eau.

L'eau du barillon vidée dans un ancien sarcophage, il advint que cette eau, renouvelée en permanence, sans qu'on puisse en expliquer la provenance, avait des vertus miraculeuses : c'est la Sainte Tombe. Dès l'arrivée des reliques, les simiots disparurent, et Abdon et Sennen protégèrent le pays.

Arles sur Tech
La sainte tombe
http://lalumierededieu.blogspot.fr/2016/04/arles-sur-tech-labbaye-sainte-marie.html


Saint Abdon et saint Sennen, nobles persans, avaient été comblés de biens et d'honneurs par les rois de Perse, qui les avaient investis des premières dignités de l'État.

Cependant, leur piété et leur zèle pour la foi catholique surpassaient leurs immenses richesses et la noblesse de leur sang.

L'empereur Dèce, grand ennemi du christianisme, remporta une victoire décisive contre les rois persans, devenant par le fait même, maître absolu de plusieurs pays.

Ce prince inique résolut d'exterminer les chrétiens dans tout son empire.
Abdon et Sennen ressentirent une profonde affliction en voyant les cruelles injustices dont l'indigne empereur accablait les fidèles qui étaient chaque jour victimes d'odieux procédés.

D'un commun accord, ils s'appliquèrent de tout leur pouvoir à fortifier et encourager leurs frères chrétiens.

Ils ensevelissaient les martyrs, sous peine d'encourir eux-mêmes la terrible colère de leur nouveau souverain.

Dèce, instruit de leurs actions, commanda de les arrêter et de les conduire devant son tribunal.

Usant d'abord de douceur à leur égard, il essaya de leur persuader qu'il était redevable de sa victoire aux dieux de l'empire, et qu'il était de toute justice qu'ils les adorassent.

Les deux frères répondirent à Dèce que les vaincus avaient adoré les mêmes faux dieux que lui, et n'en avaient cependant pas moins perdu la bataille.

Que pour eux, ils n'adoreraient jamais que le seul vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et Son Fils Jésus-Christ qui donnait la victoire aux uns et permettait que les autres fussent vaincus à cause des desseins cachés de Sa Providence.

Dèce leur déclara qu'il tenait à tout prix et sous peine de mort, qu'ils adorassent les mêmes dieux que lui.

«La seule raison nous démontre, grand Prince, qu'il ne peut pas y avoir plusieurs dieux : deux maîtres souverains ne sauraient subsister dans l'empire. Ce que vous appelez des dieux ne sont que des démons, les singes de la Divinité dont les hommes sont dupes. Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est ce seul Dieu, notre souverain Maître et le vôtre, que nous adorons.»

«Je saurai bien venger nos dieux de vos blasphèmes, et vous faire repentir de votre impiété !» répliqua l'empereur.

Ne pouvant supporter plus longtemps les propos que saint Abdon et saint Sennen lui tenaient, Dèce ordonna de charger de chaînes les martyrs et de les enfermer dans une obscure prison ; et quand il s'en retourna pour triompher, il les amena avec lui afin qu'ils servissent d'ornements à son triomphe.

Il les fit ensuite comparaître devant les membres du sénat leur disant qu'il ne tenait qu'à eux de recouvrer leurs richesses et leurs dignités, et d'arriver aux premières charges de l'empire ; que pour cela, il leur fallait seulement sacrifier aux dieux.

Abdon et Sennen répondirent à l'empereur qu'ils ne reconnaissaient qu'un Dieu, Jésus-Christ, et n'adoreraient jamais des idoles qui n'étaient que des démons.

Ils furent renvoyés en prison, et le lendemain, traînés dans l'amphithéâtre où l'on devait, par force, leur faire fléchir le genou devant la statue du soleil.

Les martyrs, ayant insulté cette statue, furent fouettés cruellement, et on lâcha contre eux deux lions et quatre ours.

Ces animaux se couchèrent à leurs pieds et devinrent leurs gardiens de telle façon, que personne n'osait s'approcher d'eux ; enfin, des gladiateurs vinrent mettre fin aux jours des martyrs.

Une fois décapités, les bourreaux attachèrent les pieds des martyrs et traînèrent leurs corps en présence de l'idole du soleil.

On les laissa là pendant trois jours, sans sépulture, dans l'intention d'inspirer de la frayeur aux chrétiens.

Au bout de ce temps, le sous-diacre Quirin enleva les précieuses dépouilles et les ensevelit dans sa maison.
Tiré de l'Abbé Jouve, 1886, deux. éd. tome 3, p. 163-167 -- F.E.C. Edition 1932, p. 265-266 -- Boll., Paris, 1874, tome IX, p. 125-127
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